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vendredi 3 avril 2020

La page 161b Voyage, voyages



Quatre textes écrits à partir d'une relaxation 
"voyage dans l'imaginaire" en mp3
deux, sur autres sujets


Tout d’abord, le point de départ. Puis ....
                   De là où j’habite
                   Je donnerais cher
                   Le prix d’un voyage en Chine
en avion oui (oh oh, mauvais pour la planète ça Mémé),
Ou jusqu’en Égypte en bateau, jusqu’au Nil pour retourner dans la campagne de mes 
quatr’ou dix ans ....... j’en rêvais viRus l’a fait.

Cueillir un bouquet de fleurs des champs au milieu du béton dans un jardin des villes où d’ordinaire le vrombissement de la tondeuse électrique les massacre net dans l’élan de leur jeune vie.
                   Pourquoi dis moi pour
                   Quoi ?
Je sens que je vais faire Amie-Amie avec ce gros méchant petit tout petit petit vil (Ain) Rus ...
Un point de départ,
imaginaire réel et virtuel tour à tour, ressemblant fichtrement au point de non retour pour beaucoup ..... et
Le jardin de mes quatre ans.
La vieille porte rouillée 
mystérieusement 
grince
À pas de velours, légèrement courbée l’œil aux aguets de tous côtés, la petite fille dans sa robe blanche d’un dimanche pascal avance tout doucement. 
Qui peut donc se cacher dans le massif des roses ourlées d’orange ?
Ce jardin si petit
Immense autant que le Père 
Si plein d’inconnu effrayant
Est le jardin abandonné 
Depuis huit ans, c’est bien la première année ......


Françoise Fin mars 2020




Au jardin des Essentiels



Corps lourd et chemin du vide
Chemin du plein qui s’en va
D’un au-delà qui s’ouvre
Chemin d’une voix qui me guide
Lente et tranquille,
 Qui conduit jusqu’à l’étrange porte de pierre.
Arche lourde au détour du chemin,
Obstacle de vie, entouré de prometteuse quiétude.

Quand je la franchis :
Devant moi, une ronde dalle.
D’un granit blond, lisse, chaud comme une chair
Où se tient une mère et sensible
Et emplie de douceurs
Qui porte en ses bras un enfant, nouveau-né :
Une merveille d’innocence, mystère de silence.
Image de l’incréé, du naissant.
Libre de l’existence, de toute condition.
Et il tête l’enfant au sein de sa mère
Et n’a besoin de rien.
Il vit -sans manque- au téton de sa mère.
Il rayonne cette paix où il se trouve
Transpire la Vie, lumière qui l’habite.
Le jardin y nourrit sa profusion,
Y enracine sa croissance.

Non loin, cet homme, humble jardinier
Qui m’offre des mots où écrire à jamais ma vision.
Qui m’indique, aussi, où creuser la terre,
Où poser ma graine d’émeraude :
Nouvelle semence, amorce de vie nouvelle.

Et la fleur d’émeraude grandit
Au milieu de milliers d’essences diverses, 
Au jardin -écrin, au jardin de la Vie.
Bouture, Bouture où enraciner un nouveau départ
Oh ! jardin d’une enfance retrouvée,
D’une réalité soudain, nouvelle vive.

Plantes et allées sont ici, toutes en ordre
Et pourtant n’ont rien de figé,
Eprises et pleines de souplesse.
Qu’y a-t-il donc encore à craindre ? 
La peur n’est réservée qu’aux apparences :
Ici l’agneau embrasse le tigre,
Ici le Blanc et le Noir sont unis
Ici se riment d’eux-mêmes, les contraires,
Ils se croisent sans se détruire :
Et même la vie et même la mort
Qui trouvent à être,
Qui trouvent paisible à grandir.

J’ai mis en terre ce qui devait l’Etre,
Ma quête peut aller plus loin, repartir.
J’emporte avec moi ce relent d’ailleurs,
Cette instant d’Eternel. Et je sais
Que m’importent les circonstances,
L’essentiel est toujours possible !

         Serge De La Torre 

















Voyage intérieur



Je me suis calée dans mon fauteuil, les jambes légèrement surélevées, le plaid sur les genoux. J'ai fermé les yeux. Douces sont la voix et la musique accompagnant le relâchement du corps. Un tututut, tututut aigu et monocorde, trille d'oiseau chanteur, traverse la fenêtre. Les vitres vibrent au passage d'un engin agricole ou de chantier dans la rue. Le grésillement du support s'oublie dans le décor du paysage sonore.

Ici tout est calme.
Rumeurs du monde en sourdine,
parenthèse heureuse.

Est-il indécent de savourer des instants de plénitude en ces temps confinés ? Dans cet exercice, j'ai quelques années d'avance. Non seulement ce n'est pas incongru, mais je sais combien ils sont nécessaires et salvateurs. Le téléphone a sonné. Je l'avais oublié à côté de moi. J'ouvre les yeux sans hâte. Qui est-ce ? L'appel peut attendre et d'un geste je balaie doucement l'écran pour le différer. Quelques secondes et je retourne à la légèreté.

Cueillir une fleur,
en respirer son parfum.
Rêver son odeur ?

J'ai franchi la porte vers mon voyage intérieur. Elle m'emmène dans nulle part. Aucune image. Le chat feule sans écho dans la pièce d'à côté. Au pied du piano la chienne rythme son sommeil d'une respiration régulière. Pendant quelques secondes elle émet des drôles de petits gloussements. Rêve-t-elle dans son jardin intérieur ?

Aucune évasion
vers un avant, un après.
Je suis dans l'instant.




















Voyage au jardin de la découverte


Le paysage s’offre à la découverte, tout est invitation à la curiosité.

L’enfant de l’intérieur se réveille et ouvre grands les yeux. Il y a tant de choses à ne pas manquer de découvrir. Les formes, les couleurs sont autant d’appels au voyage.

Bonheur de mes pieds qui foulent une herbe tellement enthousiaste que mon esprit se met à gazouiller, le poids a disparu, c’est mon âme qui chante. Je ne marche plus, je vole au-dessus de l’allée, car au loin, la porte d’un jardin m’appelle. Quand je la touche, je perçois la fraîcheur de ses volutes de fer forgé parcourues de lierre sous mes mains. Elle est vivante. Je comprends son invitation à pénétrer le domaine dont elle garde l’issue.

À peine un frémissement de sève accompagne son ouverture, une liane vient alors fouetter mon visage, et je crois entendre des rires. Je comprends que cette pluie de notes cristallines un peu moqueuses me souhaite la bienvenue. Loin de s’en offusquer mon cœur en ressent de la  joie, et mon rire accompagne les rires, et ma joie accompagne la joie. Ce monde est vrai qui ne se prend pas au sérieux.

J’entre. Quel fouillis, quel foisonnement de formes et de couleurs !  Ce délire végétal est une symphonie sans autre chef d’orchestre qu’une liberté sans limites. Et pourtant, s’exprime ici un équilibre, une harmonie qu’aucun autre jardin, fut-il le plus british, ne pourrait égaler.

Comme je me sens bien dans cette folie confinant au génie, j’ai l’impression d’abandonner cette vieille peau humaine incapable d’une telle dilatation.
C’est alors qu’un drôle de personnage à l’aspect fluctuant, tenant à la fois de la vague en mouvement, du Gin et de Jérémy Criquet, s’approche de moi, me tend une motte de terre coiffée d’une sorte d’espoir vert sans forme, et par une pantomime burlesque, m’invite à la planter. Décidément, ici, rien n’est comme dans le monde d’où je viens, tout est à la fois déroutant et fascinant.

Un peu dubitative, je prends la chose entre mes mains. Le personnage m’explique alors, par un chant rauque ponctué de clics et de sons très aigus, qu’elle deviendra ce que j’ai envie qu’elle devienne, si je décide de la planter ici.
Je comprends à présent la raison ou la déraison de l’aspect du jardin. Je comprends que la chose sera, sous la forme d’un végétal, la représentation symbolique de quelque chose qui me tient à cœur.
Son chant terminé, le personnage s’est éloigné afin de me laisser le temps de réfléchir.

En communion avec cette expression indistincte, susceptible de se transformer en une de mes envies, qui frémissait d’impatience entre mes mains, je lui ai confié mon souhait, mon désir qu’elle fut arbre, puis je l’ai plantée.
Et mon arbre a poussé, et mon arbre a fleuri en des centaines de bouches parfumées venues me délivrer un message  :

« Au jardin de ton âme pousse un arbre de lumière, ne l’oublie pas. Il est en toi, grimpe dans ses branches, comme tu le faisais enfant dans les pommiers. Assieds-toi sur une branche, observe, écoute, et dit à ceux qui passent la beauté de sa lumière, car en chaque être pousse un arbre où leur âme se perche et attend. »















Deux autres sujets d'inspiration :





(en écoutant DreamTeam d’Abdullah Ibrahim)


Promesses de l’aube 




Aube naissante
bonne marraine du point du jour –
caresse ensoleillée

L’aube riche de tant d’espoir, naît chaque jour porteuse de cadeaux, comme une bonne fée marraine penchée sur le berceau de l’enfant. Elle est grâce, sourire, projet, tendresse, voyage, lumière aussi. Elle est tout cela et bien plus encore. Elle est la joie qui s’épanouit au petit matin de nos parcours.
Voile sombre
en brumes maléfiques –
ennemi invisible

Mais voici qu’elle doit se faire force et violence pour repousser quelques sorcières, celle du vent avec ses tempêtes et ses ouragans, celle du temps avec ses nuages et ses flots de larmes, celle de l’obscurité avec ses brumes et ses brouillards…

Baguette magique
d’un renouveau quotidien -
rayons d’espoir

L’aube, riche de sa douceur et de sa candeur s’affronte à l’humeur du jour, tentant de déposer ses présents dans la corbeille de nos vies qui n’ont qu’un désir, celui d’accueillir sa chaleur à bras ouverts.

Avancer pas à pas
au rythme de son métronome -
les heures s’égrainent

La journée a pris sa lancée. Dans sa vague d’habitudes, chaque instant est unique. Elle vogue sur le sillon mouvementé de sa courte existence, vingt-quatre heures sont si vite écoulées.

Dernières ardeurs
avant le voile nocturne –
extinction des feux

Déjà la nuit chasse la lumière, l’aube parait bien lointaine. Qu’avons-nous perçu de ses présents ? Espoir et doute s’affrontent et se métamorphosent. Rêves ou cauchemars s’entremêlent, grand ménage de nos esprits assoupis. En filigrane, virgule ou apostrophe, juste un croissant de lune…
Aux antipodes, le soleil brille toujours. Demain il nous enverra ses rayons pareils et différents.
L’aube s’espère
 généreuse offrande des jours
tendue vers l’ailleurs

Lent cheminement de l’avenir quand les ruisseaux de nos vies, en un fleuve majestueux, se perdront dans l’immensité de l’océan…










D'après Henri Gaston Darien ( Peintre français, 1864-1926)
« Enfants au jardin contemplant le tableau du père)



Retour dans le passé...


J'ai tout le temps
Le temps de me laisser aller
Aller dans le passé
Hier, l'enfance bienheureuse
Heureuse de cette insouciance
Insouciance du jeune animal...

Pousser la barrière
 simplement par la pensée
 Un jour à ombrelle

L'heure est à la framboise
Père à son chevalet
Peint un morceau du jardin
Ses rosiers, « cuisse de Nymphe émue »
Coeur dragée et bord de lait
Je m'en rappelle le nom poétique...

Fruits oubliés
 un arrêt sur image 
Fascination

Pinceaux et tubes de couleurs
Autant qu'on contient ce lieu
L'été est le premier artiste peintre
Père n'en est qu'un copiste,
 Mais, au retour de l'automne
Nous avons de la gelée au pot
Et de la cuisse de Nymphe émue au mur....








samedi 28 mars 2020

Pour la 161 bis Notre jardin intérieur



Je vous ai adressé par e-mail mon enregistrement en mp3* pour faire le plein d'images et de mots tout en vous relaxant.
En cette période cela ne peut que faire du bien au moral et à la santé. 
Je vous invite donc à vous réserver 20 minutes environ juste pour vous, expérience qui peut parfaitement se renouveler quand vous le souhaitez. 
Alors, j'attends vos textes, et pourquoi pas vos images, pour vendredi prochain... 



Le coin des retardataires a reçu un nouveau texte, c'est ici. 




jeudi 26 mars 2020

La P.161 avec André Van Beek


Merci pour ces participations. 
J'espère que les autres brins sont en forme ainsi que leur famille.
Cœurdialement
AD





André Van Beek, artiste peintre.
André van Beek est né en 1947, de père hollandais et de mère française. Celle-ci était professeur de musique. Autodidacte, de tendance post-impressionniste, André van Beek est un artiste sensible à la beauté poétique des paysages de sa région natale, la Picardie, qu’il peint avec bonheur et sincérité.
Il excelle aussi dans la traduction délicate et colorée des jardins fleuris, le sien, ou celui du poète Philéas Lebesgue. Il aime capter les brouillards ou les brumes lumineuses qui naissent sur le miroir des étangs. Les canaux bordés d’arbres et de fleurs des Hortillonages d’Amiens lui sont familiers.
Il recherche, parfois, la tranquillité des rives de Seine ou le calme pittoresque des petits villages de Basse-Normandie. Ses toiles, constituées de multiples touches de couleurs superposées et juxtaposées, expriment la lumière, témoignant de l’émotion que l’artiste ressent devant la beauté de la nature, au rythme des saisons.
Les oeuvres d’André van Beek sont connues dans le monde entier, notamment aux Etats-unis et au Japon. Il expose ses oeuvres dans son atelier.








Jardin de peintre


Une allée pavée
À traverser en pas japonais
Petits pas
Jusqu'au bassin à koïs
L'oeil explorateur
Brise légère comme papillon
Parfumée
En doux mélange floral...


Jardin de peintre 
fleurs en choeur coeur de l'été
Sa voie y serpente

  
Arc-en-ciel terrestre
Ses mauve, bleu, blanc, jaune
Écrin d'arbustes
L'âme s'y noie
Le corps s'y ressource
Comme au cloître
 Comme un sage
Abandonné à la contemplation...


À l'ombre du monde
 coin de paradis sur terre
 Culture du zen









Au-delà du jardin

C'était un jardin extraordinaire, immense dans ses yeux de petite fille de cinq ans.Le mur lisse qui séparait la cour goudronnée du jardin voisin dérobait d'abord au regard le poulailler et la volière aux pigeons, une partie du verger herbeux et la porte de tous ses rêves. 
Il avait rejoint son amoureuse dans la ruelle à l'abri des regards derrière le poteau électrique et en de ça du coude qui les protégeait de la rue basse. 
De l'autre côté s'épanouissait un grand potager et une remise ouverte abritant les outils et les clapiers. Le long des hauts murs s'étalaient des rosiers au-dessus des groseilliers, des framboisiers et des cassis. 
Au milieu, pommiers et cerisiers échelonnaient leurs généreuse floraison avant l'offrande de leurs fruits. Dès juin les juteux bigarreaux puis les griottes pour les tartes et les confitures, enfin les montmorency roses et blanches même mûres pour des fruits à l'eau de vie réservés aux adultes dans de bien jolis bocaux. 
Mais le paradis de la fillette ne lui suffisait pas et elle se donnait la permission de promener son chien, un petit ratier comme Milou mais à la robe grise et beige. La sente pierreuse et escarpée ne faisait guère plus d'une centaine de mètres et elle ne s'échappait jamais plus de quelques minutes qui lui semblaient être le début du bout de son monde. 
Quand la petite fille avait ouvert la prote dérobée pour sa fugue ce jour-là, les amoureux s'étaient trouvés tout bêtes. Mais elle avait souri, refermé discrètement la porte et renoncé à sa promenade. La corète sur le déclin faisait encore mille petites boules jaunes comme des étoiles et le seringa, dans sa blancheur immaculée, saturait l'air de son puissant parfum. 
Longtemps après, en écoutant la biographie de Manu Dibango, la fillette devenue femme se plaisait à imaginer qu'elle avait peut-être surpris l'artiste en devenir, venu dans le coin participer à l'animation d'un bal de village comme il le faisait alors. Après tout, ils n'étaient pas si loin de Saint Calais et son hôte avait de la famille dans le coin. Avait-il même et pourquoi pas, déjà tenté, sinon réussi à faire graver et presser un 45tours chez Decca ? 
Tourtereaux d'un jour
promesse d'une grande histoire ?
Ils vivaient l'instant 
Du jardin leur parvenaient
roucoulades et fragrances. 

©Jeanne Fadosi, mercredi 25 mars 2020






Ce n'est pas sa musique mais il me semble qu'il dit ici des choses importantes
tout comme ici d'ailleurs où Ouest France annonce sa mort et a choisi quelques paroles de lui.







Tout d’abord, le point de départ. Puis ....
De là où j’habite
Je donnerais cher
Le prix d’un voyage en Chine
en avion oui (oh oh, mauvais pour la planète ça Mémé),
Ou jusqu’en Égypte en bateau, jusqu’au Nil pour retourner dans la campagne de mes
quatr’ou dix ans ....... j’en rêvais viRus l’a fait.

Cueillir un bouquet de fleurs des champs au milieu du béton dans un jardin des villes où d’ordinaire le vrombissement de la tondeuse électrique les massacre net dans l’élan de leur jeune vie.
Pourquoi dis moi pour
Quoi ?
Je sens que je vais faire Amie-Amie avec ce gros méchant petit tout petit petit vil (Ain) Rus ...
Un point de départ,
imaginaire réel et virtuel tour à tour, ressemblant fichtrement au point de non retour pour beaucoup ..... et
Le jardin de mes quatre ans.
La vieille porte rouillée
mystérieusement
grince
À pas de velours, légèrement courbée l’œil aux aguets de tous côtés, la petite fille dans sa robe blanche d’un dimanche pascal avance tout doucement.
Qui peut donc se cacher dans le massif des roses ourlées d’orange ?
Ce jardin si petit
Immense autant que le Père
Si plein d’inconnu effrayant
Est le jardin abandonné
Depuis huit ans, c’est bien la première année ......





















Souvenir du jardin des fées


Il fallait quitter le château, rejoindre la route et marcher, marcher jusqu’au jardin des fées.  Le jardin potager habité par le petit peuple de la magie.

J’avais cinq ans
des étoiles plein les yeux –
joie des abeilles

Ma petite main dans la grande main de « mon papa », je dévorais le paysage. L’allée était pour moi une forêt d’immenses groseilliers dont les fruits me faisaient rêver. Les odeurs et le goût étaient une ode à la vie.

Parfum de lilas
une fête pour l’âme
elle se souvenait

Nature folle, disent certains. Oui, folle, folle comme la liberté, folle, comme je le suis. Mais la folie est un art, la folie est une bénédiction. Pas de chemin tracé, l’herbe ne supporte pas le cordeau. Je ne supporte pas les rails, voilà pourquoi je communie avec les herbes.

Odeur de sève
vibration des insectes
quelles merveilles !

Fraises et marguerites jouxtaient le basilic et les massifs de romarins. Quelle joie que ces arômes qui parfumaient le soir les plats dans la cuisine.

Miracle des fleurs
un chemin de paradis
l’amour est couleurs

souvenirs tendresse
pour bercer le malheur.


Adamante Donsimoni
26 mars 2020 





LE COIN DES RETARDATAIRES


Le jour s' est levé

Le jour s' est levé sur mon jardin d'étoiles où la vie se repose sur la fragilité de blanc et de rose. Les nuages caressent cette mer sereine des pommiers en fleurs. 

          Sur les ailes de la brise
un méli-mélo de parfums, de sons
          Se surprendre à sourire

Dans le pur silence, les pieds nus dans  l' herbe, refaire le voyage des bonheurs d'enfance, la course au soleil, les bouquets de rêve, l'arbre que l'on serre.
Se laisser bercer par toutes ces promesses d'un matin lumière. 

         La naissance des fleurs
         leur coeur mis à nu
         Le temps nous échappe

Il y a des jours où le bleu effleure le chat endormi sur la pierre chaude. Un ronronnement, un souffle léger, un doux bavardage entre deux amis. 

            S' asseoir au soleil
            y humer le vent
            nos lettres d'amour
               Et dire merci

           Balaline
            



De jardin en jardin
des enfances se racontent -
les fleurs s'épanouissent

Il y a celui du peintre, trop beau pour être vrai. Celui de l'enfance qui joue à cache-cache avec nos souvenirs. Celui de nos rêves qui s'espère toujours.

Fouillis organisé
Un buisson des herbes folles
sans jardinier

Mon jardin poète et bohème se réjouit des milles insectes qui y cohabitent. Je le laisse libre de vivre décoiffé. En aventurier, il abrite la cabane souvent imaginée, jamais construite, peut-être quelques lutins espiègles sous leur toit champignon.

Un toit tout rond
pour les amis des fées -
buisson d'oiseaux

Sous un rayon de soleil printanier gazouillent les oiseaux. Mon jardin s'enchante aux couleurs naissantes d'une saison vibrant de renouveau.

petites pousses
sur leur tapis vert tendre -
saison ouverte

Mi-réel, mi-songe mon jardin évolue au rythme de mes humeurs et des caprices du temps, calquant sans scrupule le livre ouvert de mon jardin intérieur.

ABC

Je n'ai pas vraiment eu le temps avant, alors je dépose mon texte ici, et je vous remercie pour la diversité des vôtres, un beau partage...









Jardins intérieurs 

Ils sont en nous les jardins, au fin bout derniers de nos soupirs, ils s’épanouissent en nos veines en glorieux flux imaginaires. Il convient de les trouver, tapis de couleurs aux lumières de nos âmes. Il n’est qu’à les trouver aux silencieux espaces de nos fonds

Indistinct brouillard :
Jaillissement de lumière,
Explosion d’couleur …

Y vit un couple tranquille, maître et compagne, maîtresse et jardinier, qui te conduisent à tes noces réconcilient ton cœur à tes larmes, émotions et alarmes et t’offrent la paix qui finalement éblouit de ses charmes…  

Paix d’un coin d’eau claire,
Cœur d’un océan de fleurs
Un chemin y court.

Leur vie est toute de contraste et la tienne de soucis, les deux s’harmonisent et de nouveaux liens se tissent et le temps se lasse de courir. La vie est profusion et lenteur, au jardin des délices, au grand jardin des larmes, au grand jardin des fleurs. 

Pompon de fleurs nues
Arbustes en pomelos,
Tiges noires et torses.

Les paradis intérieurs ont les allures qui nous font et nous défont, et les fonds divers et pleins d’allures, goûte l’eau de la vie qui t’accueille et t’embrasse, goûte là dans ta main, fais-en le recueil. Créée ton calice, oublie ta science. Prends donc-là ta patience !

Il est des jardins
Comme des gens et des vies :
Ils vont et varient.

Retourne à la vie, homme d’inconscience perdue, les yeux ouverts, ouverts à ce nouveau jour. Il n’est pas de lumière que tu ne puisses trouver, en dehors de ces maitres de douceur, de ces êtres paisibles, amants du renouveau. Il n’est point de miracle que tu ne puisses trouver en tes intérieurs jardins, car ….

Ils dormaient en nous,
Au fin bout de nos désirs :
Et chantaient la vie

Serge De La Torre







Jardin d’été 

Le vent dans les feuilles ressemble à la pluie
L’été chante de toutes les façons !
L’oiseau bleu s’enivre des gouttes d’aube 
Le vent dans tes yeux ressemble à la joie
L’été chante de toutes les façons !
Des pétales rêvent sous tes paupières  
Vois-tu,
Ce sont tes mains,
Qui réveillent mes matins 

Myriam Roux












mercredi 25 mars 2020

Série des jardins 1



L'herbier, grâce à L'enthousiasme suscité par les jardins, ouvre ses pages à des textes venus seuls se poser ici.  
Si cela vous tente, j'aurai le plus grand plaisir à publier votre image et votre texte ici, dans la série des jardins.

Voici aujourd'hui celui de notre amie Jill Bill sur une image de Axelle Bosler



Jardin au printemps - Axelle Bosler -





Mon Eden 


Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Cascade qui dégringole la roche
Jusqu'au pied de l'oiseau de paradis
Végétal à crête mandarine
Fruits exotiques en cocktail
Allongée au hamac
Pour éventail la palme...

De la douce heure
sur une île méconnue
Juste dans ma tête

Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Eau aigue-marine
Ciel caeruléum
 Soleil fleur de soufre
Lune nacrée
Délicieux jour et nuit
Prière de ne pas me déranger...

 Un monde à soi
  soyeux comme cette étoffe   
 Juste un beau rêve

Il m'attendra encore
Pour oublier les heures mauvaises
D'un monde qui se veut Goliath
Mis à mal par un David...





mardi 24 mars 2020

pour la p 161 le premier volet

 Coucou les Brins,


Tout d'abord voici une image

Jardin André Van Beek



Depuis hier, où cette idée fulgurante et enthousiasmante m'a traversé l'esprit, je bidouille avec mon arsenal audio pour réussir à vous concocter un enregistrement, à la fois relaxation (la première partie qui prépare à la suite) et voyage dans l'imaginaire vers le jardin (la seconde partie), 

"Je m'en vois, peuchère !"
les réglages me résistent
le son trop faible
le son trop fort
le mode d'emploi à lire
(je déteste lire les modes d'emploi)
et... étrange à force de dire puis de m'écouter
loin d'être excédée
hier au soir 
le casque sur les oreilles
j'ai failli m'endormir sur ma propre voix.
Parce que avec un casque, le son est nickel ! 
Mais sans...

Alors... sentant que je me rapproche du but, aujourd'hui "re belote et ce sera le dix de der" je le sais. (Ne pariez pas SVP)

Consciente que mes précédents tripotages aventuriers de la technique numérique avaient totalement bouleversé mon super appareil pour pro, afin de pallier toute éventualité de résistance -quel flair !- dans le même temps, afin de ne pas perturber les amoureux de l'image qui s'offre à se dévoiler à vos sens artistiques, j'ai demandé au peintre André Van Beek s'il serait d'accord pour nous prêter une image, et sa réponse ce matin est  :

Avec plaisir. 

Je vous pose donc l'image ici. Mais attention, en bon capricorne, le sabot bien planté en Terre, je résiste, vous aurez le mp3.

Je vous le dis : 

"Ceci n'est que le premier volet de l'aventure !"

 Je vous adresserai donc par e-mail ce merveilleux enregistrement en mp3* afin que vous preniez vingt minutes pour vous relaxer.

Un temps pour soi, c'est tentant non ?

Nulle obligation toutefois, nous sommes en France, et ce n'est pas la Belgique qui viendra me contredire ! Un pays capable d'enfanter Jacques Brel et Stromae a une racine solide dans l'affirmation de soi.



Vous découvrirez ainsi ma voix, celle qui s'exprime lorsque je pilote et participe dans le même temps à un voyage dans l'imaginaire.


Alors à tout bientôt ! ?

DJ Brin d'Herbier



Juste pour le plaisir, 
sans correspondance avec mon bla bla

et là c'est du pur spectacle ! Bravo les artistes !



*ici je ne sais toujours pas faire -j'ai bien tenté de lire un mode d'emploi mais...  (ici la voix chevrote).





lundi 23 mars 2020

Pour la P. 161 et plus...




Bonjour les Brins,

C'est le printemps, et le printemps ignore les virus, il compose avec dans le grand ballet de la vie peuplé de virus et de bactéries (nous en sommes constitués). 
Le printemps c'est le bois, l'envie de grandir vers le soleil, de pousser, de croître, d'ascendre.

Alors j'espère que vous gardez le moral, et que non seulement vous le garderez mais qu'en plus, profitant de l'énergie du printemps, vous le verrez grandir, car rien ne doit entamer notre foi en la vie.
J'en ai l'intime conviction depuis de nombreuses années :


" Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est la vie ! "

Comment pourrais-je expliquer ces propos ?

D'aucune façon et c'est très bien, d'ailleurs est-il toujours nécessaire d'expliquer ? Comment expliquer la joie que procure un rayon de soleil, un sourire croisé au hasard, la caresse du vent sur la peau, le parfum d'une fleur ?

Tout cela se vit, tout cela se déguste, tout cela émerveille nos sens, nous dilate. Il n'est besoin que de le vivre.

La meilleure explication n'est-elle pas celle que l'on reçoit dans le cœur ?

Sans mot, elle vibre, rayonne, nous amène à comprendre, à nous centrer, à nous apaiser, à vivre.

Alors, je le redis et vous l'offre comme on offre un bouquet de fleurs à quelqu'un que l'on aime :

" Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est la vie ! "



Pour vendredi prochain 
un voyage dans l'imaginaire 
que je vous adresserai par e-mail.



Ce qui est formidable avec un voyage dans l'imaginaire c'est que notre cerveau ne fait pas la différence avec un voyage vécu physiquement. - J'aurais pu écrire "réellement" mais il me faudrait développer ce que sont le réel et l'illusoire. Je vous en laisse le soin. -

C'est là aussi tout l'intérêt de la lecture, avec la lecture qui n'est autre qu'un voyage dans le réel ou l'imaginaire d'un autre,  ou le combiné des deux, nous engrangeons, grâce à notre imaginaire, ses expériences, nous nous en nourrissons pour faire pousser notre propre vie. 

C'est sans doute grâce à cela que la lecture fait partie de la culture. En lisant, en voyageant dans cet imaginaire, nous plantons notre jardin intérieur, nous engrangeons des richesses dont nous n'avons pas toujours conscience. 
La grande bibliothèque de l'Univers, c'est le savoir accumulé par tous les esprits venus sur Terre pour en faire l'expérience. Quelle richesse !

Alors profitons-en à cœur perdu !



Si vous ne recevez pas l'e-mail, ou si vous n'êtes pas sur la liste et que vous désirez participer, demandez-le moi à l'adresse suivante :


herbierdepoesies@free.fr


J'aurais bien aimé guider ce voyage via un enregistrement, mais j'ai trois mains gauches, je n'ai pas trouvé comment placer ici le moindre son sans image.

Si quelqu'un sait... je prends avec plaisir.



In fine

Bien entendu, au retour de ce voyage, vous le relaterez en haïbun, c'est ce qui semble-t-il ce qui convient le mieux,  pour la page 161 de l'herbier de vendredi prochain.

Et si ce que je vous propose vous est impossible, dîtes-le moi, je vous enverrai une image pour participer. Un jardin sans doute.

Alors, on joue le jeu ?





vendredi 20 mars 2020

Voici la page 160 E.Munch

"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée- 
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris



Sans cri, sans rage...

Printemps, été, automne, hiver
Du rose tendre au noir nuit
Sans appui, avec bâton
Nous traversons l'existence
D'aube en aube
Avec ces joies, avec ses peines
Avec ses rires, avec ses larmes
De l'arbre vert à l'arbre nu
Que nous sommes et devenons
Nous les humains
De chair et de sang
Coeur
Façonnés de mille émotions
Dans la richesse comme dans le mésaise
Dans la santé comme dans les plaies ;
La vie ne vaut rien
Mais rien ne vaut la vie
On s'y accroche
Comme Pierrot sur la Lune
Rêveur
Devant un arc-en-ciel
Un flocon de neige
Une brise douce heure
 Une abeille libre d'aimer toutes les fleurettes
Un cygne fidèle
 Une chenille, tantôt papillon...
    Comme Narcisse
     Trouvons-nous beaux
   Ayons confiance
        Marchons sur l'eau, marchons sur l'eau 
     Si la jeunesse donne des ailes
   La vieillesse a le savoir apprécier...
 







Sur le rivage


Une jeune et gente dame
tout de blanc vêtue
crinière flamboyante
regard fixe sur l'horizon
par-delà l'océan.

Une vieille dame en noir
assise ou cassée par les ans
bienveillante veuve ?
sorcière aux tristes oeuvres
pomme, rouet, sortilèges ?
faucheuse noire à l'heure inattendue ?

La mer étale caresse doucement le sable
indifférente à la marche des humains,
veuve noire humaine et spectrale,
fiancée virginale au coeur battant.

La mer caresse la poussière d'étoiles,
conversation muette entre onde et lune.
Sur la ligne d'horizon la jeune voit
un vaisseau encore invisible,
cale aux trésors
coeurs en soif des leurs délaissé(e)s.

Tandis que la vieille déplore ou espère
en son pré carré de pouvoir
un vaisseau porteur de fléaux
rapportés d'autres rivages.

Tandis que le fruit assassin
est pourri de l'intérieur.













Elle  et  On.  Aujourd’hui   ou  demain.

Lola. ...  Lolita ...  Maria-Lolita ...
Comment....
COMMENT Se nomme -t’- elle déjà ? 
Comment la nomment-on ?
Quelle image a-t-elle d’elle-même ? 
Quelle image a-t-on d’elle ? 
Quelle image a-t-on forgé d’elle, avec ou sans son consentement? 
Est-elle vraiment la douzième merveille du monde que l’on dit-on d’elle,
ou vraiment cette nullité, 
comme elle se ressent parfois, 
ce vide qu’elle ressent aujourd’hui tout au fond d’elle, lové au creux de ses entrailles .....
Elle saisit son pinceau, et rageusement 
macule la toile blanche. Elle abandonne le combat, quitte le ring sous les huées. Elle reprendra
 l’œuvre,
le chef d’oeuvre ? 
commencé.e ...         demain.  
Demain ...  Il n’est pas dans sa nature d’abandonner, ni de baisser les bras. Son œuvre,
Tout comme celle d’Edouard ...
Lequel déjà ?  Manet ? Munch ? Un autre Édouard ? ....
Lola ne sait plus 
aujourd’hui.
Demain ... Elle sait que demain lui permettra de juxtaposer les plages de couleurs. Sereinement. Quand elle aura apprivoisé ce double. Noir . Allégorie de la mort. 
La peur ...
Cette voix, ce on-cuirasse,         
qui lui répète sans cesse : 
« tu te poses trop de questions pour être heureuse ! »

Françoise, la Vieille Marmotte. Mars 2020.
(N.b. Lire à haute voix, en respectant le rythme respiratoire)














Passage de témoin :


Son ancre marine
aimantée par le rivage -
suivre son horizon

Elle revient encore, elle revient toujours, la vieille, au bord de l’eau, scruter la ligne d’horizon qui chaque jour, de marée en marée, s’approche pour mieux s’éloigner, jusqu’à sa dernière vague qui l’emportera sur l’autre rive.

Racines et relais
érodés par les vagues
transmettre sans cesse

Elle est la souche, elle est la mémoire, la vieille, jusqu’au bout elle plantera les racines nécessaires à la croissance des jeunes pousses.

Une génération l’autre
ensemble au bord de l’eau
vers leur lendemain

Elle est le présent, elle est le futur, elle est femme, elle écoute, emmagasine, s’abreuve au tronc qui la structure. Demain elle prendra la barre et à son tour arrosera les radicelles de leur arbre de vie. 

Passé et futur
entrelacés
les semences germeront

Côte à côte, elles sont deux, elles ne font qu’une. Tout a été dit. Le temps s’écoule. La première va larguer les amarres, la seconde assurera le relais. 

les mots sont inutiles -
sans artifice
le témoin passe –
en silence
leur vie s’articule

Hier, aujourd’hui, demain, construisent l’avenir… La vie est un long et beau voyage !






       



Entre ombre et lumière

L'ombre s' est faite dense, insidieuse, maléfique, accrochant ses haillons aux arbres des chemins, obscurcissant le ciel, l'éclat des boutons d'or, les chants d'oiseaux et nos petits bonheurs. 

Deux femmes,  deux chemins de vie, entre ombre et lumière

L'une attendait au bord du lac, enveloppée de noir, ce noir qui dérobe l'espoir. 
Comme un naufrage sur la rive, une coulée de peur, une sombre déchirure. 

L'autre avançait dans un sourire, les bras chargés de son monde de soleil, de dunes blondes et de pinèdes, gardienne d'un jour serein. 

Il n'y eu pas de mots
Juste respirer cette odeur mouillée de la terre, écouter le frémissement des eaux,  le vent dans les roseaux, laisser vagabonder les rêves
Tant de vie dans ces instants
tant de communion dans ce silence
tant d'amour glissé dans ce partage
Soudain la course vers la vie, vers le beau, vers l'essentiel des jours !


Balaline






Sur la rive du lac noir

Debout sur le rivage, elle observe la nuit. Le ciel se confond aux eaux sombres du lac. Mais où sont donc les astres ?

Lumière avalée
le mutisme des eaux,
quelle lourdeur !

La mort est à ses pieds, mère douce et fidèle qui veille sur sa vie, berce son abandon. Cette solitude sans solitude c’est la paix.

Elle est étoile
lumière dans le noir
la jeune fille

Elle rayonne la vie et le calme des eaux, son sang rouge, force de création, palpite. Elle pressent le chemin qui est le sien à travers les paroles du silence.

Déesse fière
elle affronte sans peur
sa destinée

elle en connaît l’issue
ce qui brille un jour s’éteint.





LE COIN DES RETARDATAIRES



Éphémère



Regarde la mer
Puis vois aussi ta terre :
La vie est un continent fragile !

Destin, sans visage,
Nous avançons seuls, 
Aveugles dans la nuit noire.

La joie est un luxe 
Qui ne tient qu’à un seul fil :
Sais-tu, humanité qui te hèle ?

Nos regards au loin
Nous font ignorer cette mort 

Qui pourtant nous tient la main.

Serge de la Torre




TANGAGE



Sur la grève deux femmes attendent
Le flux et le reflux bercent l'incertitude
Reviendront-ils ?

Contre vents et marées
Certains espèrent
D’autres ont perdu le gout de la lutte
Dans la nuit opaque
Tourne le monde
Sphère vertigineuse
Tanguent et ploient
Les espoirs hasardeux
Le bout du tunnel
S’éloigne

Demain elles rejoindront leur bien-aimé
Ici-bas ou parmi les astres
Sous la cendre de leur amour

Au soir couchant une petite étoile
Leur fera signe