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lundi 18 avril 2022

La page 196

 

Photo adamante


Reflets


Reflets en miroir

Doubles troubles lueurs

Fenêtre ouverte sur les collines

Arbres qui fusent sous les nues

Léger, un fin rideau ondule...


Un matin comme un autre

Que les rayons ténus éveillent

Sous verre des enluminures

Soiries fondues sur un mur nu

Le coucou et la tourterelle

Symphonisent le printemps

Une odeur de café

Un air de clarinette

Subliment le présent


marine Dussarrat








Effet d'optique



Vision fantomatique

Où des esprits dansent

Légers comme bulles de savon

Derrière une vitre


Et des lutins

En mode farandole

Leurs ombres chinoises

Au cadre vietnamien



Mirage,

réalité ou illusion

Alcool de riz



jill bill








Fenêtre ouverte

sur un autre monde

vision d’ailleurs


Ici, maintenant encadré sur le mur de son salon, entre réalité et fiction, le voile du souvenir d’une longue et rude période…


Flou artistique

sur les routes de la soie

sa mémoire s’égare


C’était si beau là-bas mais la réalité si dure !

Il n’a voulu en sa mémoire ne garder que l’esthétique, cette soierie, une ombrelle pour chacune de ses filles et une impressionnante collection de photos… II évitait avec soin de raconter la guerre. Il a toujours vanté la beauté des lieux et la richesse des rencontres…


Dernier coup d’œil

ses souvenirs s’estompent -

Il n’est plus là


ABC







 










La sentence a été annoncée sans ménagement. De l'autre côté de son bureau, entre dialogue avec l'ordinateur et regards neutres autant que furtifs, Monsieur Lucien avait l'impression d'être transparent au médecin.


Aussi transparent

que les sensations visuelles

de ces derniers mois.


Depuis ces derniers mois, oui. Car avec la nouvelle que son cher confrère et docteur es vue depuis tant d'années avait enfin pris sa retraite sans successeur il lui avait fallu tout ce temps pour obtenir d'être accepté comme nouveau patient et avoir un rendez-vous.


De jours en semaines

la brume avait envahi

son monde familier


Outre son attention captive à ses appareils, les gestes et les mots étaient techniques et efficaces. Le jeune diplômé avait certes des connaissances et des compétences précises alimentées par les disciplines scientifiques et numériques.


Les humanités !

Qui se souvenait encore

de leur primauté.

 

Monsieur Lucien était d'une autre époque. Il était parmi les rares boursiers à avoir passé son bac quand les camarades de sa "classe d'âge" avaient quitté les bancs de l'école dès douze treize ans avec ou sans certificat d'études.


Il tait au blanc bec

ses journées et ses années

médecin de campagne.


DMLA stade 3. Vous auriez dû venir consulter beaucoup plus tôt. Là, il n'y a plus rien à faire. D'ici quelques mois, ce sera le flou complet. Les mots sont précis. Nets et coupants comme des sabres. Monsieur Lucien s'attendait à ce diagnostic. Et à plus de tact.


Un étourdissement

un reflet sur un tableau

lui déchire l'âme.


Réalité ? Illusion ?

Humaine modernité !


©Jeanne Fadosi, samedi 16 avril 2022

ou 

Fadosi continue: l'herbier de poésie


À ne pas prendre trop vite au premier degré et me classer parmi les vieux croûtons qui pensent que "c'était mieux avant"


En illustration sonore, en contrepoint, un extrait du film Knock (celui de 1951) tiré de la pièce Knock ou le triomphe de la médecine, de Jules Romain, 1923-24



 

Knock (film, 1951) — Wikipédia (wikipedia.org)

Knock ou le Triomphe de la médecine — Wikipédia (wikipedia.org)



 



 

Derrière le dragon



Derrière le dragon 

un arbre s’est élancé 

vers le ciel


Une fenêtre se reflète sur une vitre, là un arbre de vie se dessine, un ciel se réplique, deux réalités se croisent. Deux que je vois, que j’aperçois


souvenir brodé

du napalm, sur un carré

de soie… le Vietnam


Quelque part dans la brume invisible de mes souvenirs, j’entends l’écho des bombes défoliantes… une réalité si vite oubliée. Et voilà que les assassins d’alors condamnent ceux d’aujourd’hui. 


folie meurtrière

au nom d’un dieu : le profit

Le même intérêt


L’avidité empoisonne la vie des peuples. Qui livre les armes aurait-il les mains propres ?  Et du côté des peuples, je me demande : certains martyrs le seraient-ils plus que d’autres parce qu’ils nous ressemblent ? 


L’hydre à quelques têtes

pense la mort en milliards

et le peuple  en sang.


Adamante Donsimoni


 



mercredi 10 janvier 2018

En retard, la page 95


Encore pardon pour ce retard et merci pour votre compréhension.
Que votre année soit belle.











Souffle de lumière
sur boules de cristal
un courant d’air

Dans l’agitation de fin d’année, entends-tu le vent qui passe ?

L’arbre ploie
tout en tenant son rôle
son étoile brille

Une  frénésie festive frappe à nos portes. Des cœurs se voilent. Les larmes n’éteindront pas le feu dévorant de leur tristesse.

Reflet sur la vitre
des décors des voisins
tourbillon du doute

Laissons la porte ouverte sur l’espoir malgré les bourrasques et les tempêtes, dans trois jours c’est Noël…

ABC






La vieille tradition


Une nuit de décembre...
Toc toc toc toc !
Il a ouvert la lourde,
C'était la vieille tradition
Dans son simple appareil vert forêt
Portée sur l'épaule du solide bûcheron
Qui se fit payer en métal blanc...

Dans la pièce
La vieille tradition
Prit place à côté de l'âtre rougeoyant
Bras en croix pour s'y réchauffer...
Haut perchée la lune jouait sa curieuse,
Son ami Pierrot ouvrant les armoires
En quête de bouts de chandelle
De boules en verre coloré
Délaissant la plume, cette nuit-là...

La vieille tradition était revenue, nue
Décembre comptait sur les bonshommes
Pour la chamarrer, une fois encore...



jill bill






                   

Hachures de couleurs
Hachures de couleurs
Accès de douleur
Envie de bonheur
Pleine d'ardeur
Soirée de danseurs
Hachures de lumières
Colorées et enflammées.
Hachures de couleurs.

17 décembre 2017
Laura VANEL-COYTTE









Sur la pente de la colline du monde, Sisyphe remonte une fois de plus son rocher. Il est rouge d'effort et de colère et la terre verte de peur.

Sisyphe inlassable
obstiné, désespéré,
gravit la montagne.

Dans la nuit pas tout à fait noire, la lune indifférente éclaire sa progression harassée.

Sisyphe inlassable
obstiné, désespéré,
gravit le volcan.

©Jeanne Fadosi, mardi 19 décembre 2017







 
Couleurs...

Rouge blanc vert
Les couleurs de Noël
Dans un ciel incertain
Planètes ou étoiles ?
Étoiles elles produiront de la lumière
Planètes elles ne reflèteront que celle qui brûle nos ailes
Je veux garder l’espoir qui efface le noir
Dans cette aube naissante
J’entends la promesse du Père noël
Rouge blanc vert
Couleurs, je vous aime.

jamadrou © 19 décembre 2017   (A fleur de pinceau)








La belle histoire


Renaître de son sang
Renaître de ses cendres
Bulles d'eau et de feux
Particules de flammes
Du fond de l'Océan
Du haut des vieux volcans
Oracles de lumières
Un jet de vie dans la nuit
Un peu de merveilleux
Dans la soupe verdâtre
Sur les trottoirs huileux
Danse de soie
Boules bulles couleurs...

Ouvre ton œil curieux
Vers le gospel des anges
Redis toi les beaux contes
Les fables oubliées
Que chantent les sirènes
Que sifflent les oiseaux
Le choeur des voix célestes
Fais briller les regards
Dis nous la belle histoire
On y croira, peut-être....

Marine D












La nuit des temps

Dans son bleu
endormi et rêveur
l’Univers respire
à peine, à peine un souffle

endormi et rêveur
l’Univers aspire
il n’est encore rien
ou presque rien
à moins qu’il ne soit tout
indéfini en somme
à peine, à peine une vibration

il se rêve des vies
il se rêve des formes
il veut être
« pluridimensionné »
« pluriformé »
« plurisexué »


et soudain tout s’embrase
du froid primordial
jaillit la première flamme
le premier feu
la première semence
brume
étincelles
eaux

l’espace se peuple
étoiles
planètes
galaxies
la vie s’exprime
la terre connaît ses premières paramécies
le temps des glissements
le temps des hoquets
puis arrivent les formes
le premier chant
le premier cri
le sang qui circule
comme l’eau des rivières
chaud
si chaud
si fragile

le noir habité
a exprimé ses couleurs
ainsi est née la vie.

Adamante (sacem)
LE CHAMP DU SOUFFLE






mardi 2 février 2016

L'herbier de poésie page 32



Voici  une très belle moisson de brins, autour de l'étrange.

Merci à toutes de votre participation et à Susi S pour cette image qui a su éveiller ce florilège poétique. AD















Il est des nuits...



Tels des flambeaux éteints

S'embrasant au feu
D'un soleil couchant,
Ku Klux Klan nocturne
Cérémonie macabre
Sous la noirceur des cieux...

Il est des nuits
Où le hibou
Reste au creux de l'arbre
La grenouille
Au fond de la mare
Le mulot
Sous terre
Le fantôme
Au château
La bigote
Au fond du lit...

Il est des nuits
Qui lèvent 
Des armées de roseaux ;
Il est de nuits
Dans les marais
Où l'oeil du diable
Ordonne on ne sait quoi...





Baudelaire, en son spleen, abandonna son ciel bas et lourd, sur un champ de roseaux. Au miroir d’un étang, les ombres de leurs épis trouvèrent un rayon de lumière, laissant jaillir, dans le noir, les forces de la vie…
©ABC



Le dernier soleil
s'est piqué à la quenouille
pour dormir cent ans









Ils avancent sans peur, se hâtent.
Les premiers ont trouvé le chemin vers la lumière.
Il ne faudrait pas que la nuit se referme avant qu'ils aient eux aussi franchi le pas. 


©Quichottine





Dans le fond opaque du marais
Quand le ciel s'obscurcit
Les sentinelles du soir
Gardent l'encre des vies aquatiques
Se livrant au dictat du couchant
Qui, l'espace d'un instant 
Coiffe son auréole incendiaire
Tandis que le ciel violine
Brulé de ses derniers rayons
Abandonne la lutte
Il laisse la place aux sorcières
Pour une nuit de sabbat... 



Les roseaux près du ponton


L’armée des roseaux monte la garde près du ponton. 

Qui s’en vient ou s’en va par la porte du ciel ? Que cache cette lumière aveuglante entourée de ténèbres ? Aspire-t-elle la vie sidérée et muette, le flot interrompu des eaux de la rivière ? Crache-t-elle des révélations à ce peuple subjugué dressé vers le passage ? Rite ou curiosité de l’ailleurs ? À moins que ce ne soit la même chose, le désir de savoir.


Un grand prêtre officie, consumé d’absolu. On croirait une icône récipiendaire d’un secret inscrit sur les pierres d’un édifice en ruine marquant la limite entre deux Univers.

Le bois des planches humides a la couleur des nuages, un gris de cendres refroidies rompant avec l’or des roseaux. Décor griffé de joncs et de branches dénudées. Il se joue là une scène à la fois grandiose et banale. Captivante perception du monde des métamorphoses. Un visage apparaît au travers de la fumée céleste, il chapeaute les ruines, observe la troupe des fidèles avec ce manque d’aménité propre aux dieux de l’Olympe. Derrière ce masque, l’imaginaire déchaîne sa crainte, son effroi. Cette vérité inscrite au plus profond de tout ce qui est animé du souffle ne trouve aucun mot pour s’exprimer. Un frisson l’accompagne, le froid, la mort.

Il n’est pas une herbe, pas une goutte qui ne s’incline devant cette magie ruisselant de l’œil du ciel.


©Adamante 





Face au Levant
Tête nue filetée d'or
Le roseau se dresse
Lui
Et ses frères
Foule oscillante
Emergeant des rêves épars
Des traquenards bleus
Abandonnés par la Sorgue.
Salut au soleil
A sa chaleur
A la vie... 






J’ai traversé le temps, j’ai traversé les terres. 
J’ai vu les hommes noirs debout dans les bayous, cherchant au loin la lumière pâle qui guidera leurs pas vers la liberté.
J’ai traversé les marécages la peur au ventre.
Je n’ai pas saisi le bruit des clapotis dans le noir du soir.
Le bruit sourds des pas dans les massettes à larges feuilles.
J’ai traversé le temps, j’ai traversé les terres, j’ai cru entendre le sifflement des machettes.
Oui, j’avais la peur au ventre.


©Jamadrou





L'Attente.
Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers
Lances-étoupe et bâtons, prêtes à flamboyer
Le choeur lourd des esclaves est encor en éveil,
Un seul geste devant
Vers un ciel entr'ouvert .....






Dans cette nuit lunaire
Que rien ne trouble
On entend la lente mélopée d'une geisha
qui s'accompagne au shamisen;
En fermant les yeux,
Elle rêve à l'Amour
Et qu’à son bras droit,
Elle se laisse entrainer au rythme d'une danse
Au pas nonchalant et sensuel...


©Tootsie



Pareille au vent, une longue mélopée dans les noires ténèbres, un appel, une secrète connivence entre les fiers guerriers ... qui persévèrent dans l'attente.

Trajectoire d'une complicité toute en filigrane aux résonnances insondables, reflets et moires, que le temps sans cesse rassemble ! 
Interminable attente !

Sagesse, respiration de tout un peuple, le chant s'élève et chemine dans le Cœur collectif.

Parfois le doute s'installe. Ils ne luttent plus avec le même enthousiasme. Tout paraît vain ...

Imperturbables, ils se reposent et reprennent force, puis l'Harmonie se recompose, animée par une mystérieuse entente contre la Conspiration des Ténèbres. 

Durs efforts sur eux-mêmes !

Magie des sons minutieusement réfléchies agencés, répercutés vers un impalpable Infini, pour échapper aux griffes de la Mort...

Il y eut un Avant : Espérance d'un Après ?!
Celui qui se révèle dans leurs rêves... Etrange télépathie entre les guerriers : hypothèse d'une autre Vie - mot de passe de l'évasion ? Ils cherchent la Voie ! Dressent leurs antennes et sondent le ciel. Ils veulent croire à l'immense Force de leur rêve collectif.

Sans amertume, ils donnent le meilleur d'eux-mêmes... Leur mélopée vibre de leur courage. Leur volonté couvrait le monde.....

Et soudain, une clameur immense ! Dans les ténèbres qui les submergeaient, une explosion de joie ! 
De l'onde croupie jaillissait une fantastique gerbe de Vie, puis une Porte de Lumière qui flamboyait dans la nuit... 

Qui a dit que la Vie était un Songe ? Était-ce un rêve de papillon ?

Le rêve des guerriers les poussa en avant, peu importe les difficultés du chemin et l'étroitesse de la Porte... 

Les guerriers jubilaient ! Il y a des moments où il faut agir, revêtir l'amure indestructible de l'Espérance et s'en aller comme une eau qui coule vers son Lieu sacré... 

©Luciole 




À titre exceptionnel ce mardi et bien que la communauté ne les accepte pas, 
j'ai dégagé un petit coin pour les rimes :




Dans le tunnel 

Elles attendaient

Soudain réveillées

En rang serré

Les ombres avançaient

Vers la clarté
Mais du soleil
Ce n'était que le reflet
Elles se précipitaient
Et se sont retrouvées
Au fond de la grotte
Sans comprendre
Qu'il ne se passait
Qu'un voyage
Au bout de leur nuit