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vendredi 24 février 2017

La page 67 tout en profondeur




  Franz Marc "Chevaux rêvant" 1913 - Aquarelle sur papier


Rêve arc-en-ciel
d'une nuit chevaline -
sommeil bleu

***
Tendresse d’un soir
à l’écurie –
palette d’une berceuse

***
Songes équestres
aux rayons de lune –
verte espérance


©ABC








Le répit...


Cheval
Jeté dans la guerre
Tel l'homme
Où exister
N'est plus que survivre,
Périra lui aussi
Sous le feu d'la mitraille...

Alors, le temps
D'une courte trêve
Épuisé,
Affalé dans le chaos
Il songe, comme le troufion,
Au retour au pays...

L'herbe verte
Sous un ciel bleu
La ferme natale
Les sillons à tracer au champ
Même l'hiver y est plus doux
Que le chant des canons...

Il rêve,
Tout comme moi le poilu,
Le cheval de guerre...
Il rêve, le saviez-vous
Mon général...













Petit cheval couché
Bienheureux endormi
La douce jument brune
Veille sur ton repos
Tout un ciel pommelé
Recouvre la prairie
De bulles de nuages
D'ailes et d'appels
Petit cheval qui dort
Dans le bleu de tes rêves...







Sentent-ils venir l'orage
des heures sombres de l'Histoire ?

Quand vient la pénombre
à quoi rêvent les chevaux
aux heures bleues du soir?

Quelques abeilles attardées
tintinnabulent à leurs oreilles.

Bientôt les années
enfouiront hommes et chevaux
au fond des tranchées

Déshonneur d'humanité
pour l'honneur de leurs patries

©Jeanne Fadosi










Si j'étais peintre...

Imaginons le bleu le rouge le vert comme une trinité où dormirait la vie.
Du haut, c'est certain, la lumière jaillirait.
Les meilleurs  grands amis de l’homme seraient là, sereins
Dans ce calme offert par la trinité et sa lumière.
Ils éclateraient de clarté, même allongés, yeux fermés, là au milieu des verts pâturages.
Oui, vraiment, imaginons que je sois peintre. J’aurais fait de ma toile, ma campagne.
J’y aurais cherché la profondeur de mes rêves.
Et pour trouver cette profondeur,  j’aurais creusé
et j’aurais eu alors dans mon atelier un tas impressionnant de fatras, bien plus haut que moi !
Dans cette profondeur ainsi libérée, j’aurais pu déposer deux chevaux rêvant au paradis sur terre…












L'oubli est une barque tentante

Elle rêve la cavale, bleue, étendue sur le flanc,
Elle rêve aussi sa compagne qui, debout, s’abandonne à la tendresse du sommeil,
Pourtant ?
Qui rêve de l’autre, qui est dans le songe, et qui dans le réel ? 
La Vie et  la Mort sont, ici, en bataille.
L’espoir ?
Un songe fou, une bulle qui contient à la fois Tout, et surtout le Vide.
Point d’hommes ! Tout est animal : jusqu’au repos !
La Paix des bêtes endormies se mêle à la violence explosive des rouges.
Les teintes sont étalées en un combat où se tissent, lignes et plans, à l’équilibre.
Rayons de lune verts ou lampées de lumière brûlantes : les couleurs explosent
Dans l’économie du tableau. Il s’y inscrit jusqu’à la moustache du pinceau
Les lignes sont des contours flous et les transparences des limites instables.
Chaque porte est un four, une impasse. Quand les brasiers ont envahis la prairie.
L’avenir brûle et le présent l’ignore. L’oubli est, alors, une barque tentante. 
Mais vers où ? 

 Le 22/02/2017
http://decoeuretdencre.blogspot.fr/











Le petit cheval dort

Il dort et se confond à l’herbe, au soleil.
Il dort, il rêve.
Il dort.
La terre le berce
Désir de chevauchées débridées dans des paysages où la paix arc-en-ciel ensemence la vie en joie et en couleurs.

Il rêve.
Un autre, pour le réveiller ? lui murmure à l’oreille ses envies de galops dans des paysages sans frontière. Invitation à hennir jusqu’à l’infini de la lumière.
Deux crinières flottant jusqu’au bord du ciel, ivres de libertés.
Le rêve.

De l’autre côté de leur monde, un peintre les observe.
Il s’identifie à son œuvre.
Il se rêve cheval, assoupi dans une apothéose mystique de formes et de couleurs.

Rêveur rêvé engendré par le rêve.

Quelques lignes se déforment. Prémisses d’angles interrompant la courbe, évasion.
Il faut sortir du cadre !
    Il faut sortir du cadre !
        Il faut vivre la transcendance.

Les pigments explosent, irradient la feuille.
Les dimensions s’imbriquent.
S’évader !
Ne plus entendre ces grondements annonciateurs de ténèbres.
L’éclat, il faut l’éclat.
Mais bientôt, un autre éclat. La main vaincue déposera la brosse.
Ce sera le grand silence du sang versé.

Et là, sur le papier, couché, toujours rêvant, le petit cheval dort.
Je le regarde. Quelle lumière ! C’est doux comme un regard d’enfant émerveillé.
Mais, couché sur le flanc, son image m’évoque alors un tout autre sommeil.

Dehors le vent souffle sur ma nuit blanche sa vaine tentative de me masquer les grondements d’un monde au bord de la rupture.
Rejouerons-nous encore cette partition de cauchemar si souvent interprétée jusqu'à l’écœurement ?

Le petit cheval dort et se confond à l’herbe…
Mon cœur à la fois lourd et ouvert s’incline ; j’accueille.
Ma seule puissance est l’abandon, la vacuité de l’amour dans le non agir.

Le petit cheval dort.
Paix arc-en-ciel de la lumière.






Il est des fraternités,
Il est des fraternités qui ne se construisent pas sur les liens du sang.
Des fraternités qui ont la couleur du feu, ou de la nuit profonde.
Il est des fraternités choisies par l'oeil qui épouse les formes douces des collines violettes, la fougue du cheval bleu, le panache du renard, ou la nostalgie de la note bleue en demi-teinte.
Il est des fraternités qui n'ont rien à voir avec les gênes d'un clan, qui se créent au hasard d'une rencontre, ou à des siècles de distance.
Il est des fraternités plus fortes que les liens du sang quand se révèle frère celui que l'on attendait  le moins du monde sur sa route ...