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jeudi 14 juin 2018

Page 114 Ça sèche !





 
Petit à petit j'ai quitté mes oripeaux
La robe blanche de communiante et de mariée
La robe rouge quand on s'est aimé

La robe grise de monotonie et de mélancolie


Petit à petit j'ai quitté mes oripeaux
Je laisse sur le fil mon fantôme se dessécher
C'est dépouillée l'âme mise à nue
Que je veux m'envoler là-bas dans l'azur







Chemises au vent
Suspendues -
sa vie en rouge

Dire ce qu’elle est, en étant ce qu’elle dit. Silencieusement ses habits la décrivent

Couleurs chaudes
sous la bise légère
elle s’enflamme

Son sourire rouge à lèvres réchauffe le quotidien. Elle l’ensoleille.
Joies, peines, ciel bleu ou grisaille, chacun de ses jours est un oui à la vie.

De l’ocre au rouge
au fil du temps fleurit
son jardin secret



 



Liquettes


Sur un fil, des liquettes flottent
Dans mon jardin de Roussillon
Bordé de falaises ocrées
Qui font mille chapeaux de sable
Où les soirs de fêtes estivales
Les baladines se parent de voiles
Qu'elles laissent au mistral taquin
Quand au matin elles s'esquivent
Dans leur plus simple appareil

Sur un fil des liquettes flottent
Couleur rose et coquelicot
Dans mon jardin de Roussillon





La lessive

J'aime cette image colorée sentant bon la lessive du quotidien quand elle peut sécher au grand air. C'était le temps des vacances. Le point d'ancrage familial parmi d'autres escapades.
Quand de retour de camping rustique, nous faisions une grande lessive.
Quand l'un ou l'une avertissait des premières gouttes, quelques mains se hâtaient de décrocher le linge humide jusqu'à la prochaine éclaircie.
Temps heureux où les voisins ne s'offusquaient pas de ces étendages et qui faisaient le charme des villes du sud même sur les cartes postales.
En regardant cette image plus attentivement, j'imagine d'autres campeurs, qui n'ont pas choisi, faisant sécher leurs vêtements sur des branches faute d'un habitat moins précaire, et qui, coûte que coûte, préservent leur dignité dans ce souci de propreté.
Et cette image en appelle d'autres, faîtes de joyeuses randonnées sur les sentiers du monde, ou d'errances résolues et terrifiées sur les chemins de l'exode.
Et soudain j'ai envie d'écouter Exodus de Bob Marlay.
 
©Jeanne Fadosi, jeudi 31  mai 2018
pour l'herbier de poésies 113










                                           

 Fantômes en cotonnades

Les beaux jours font sortir de nos armoires des costumes empesés de couleurs et d’oublis. 
Spectres vides épris de vent et de soleil

Ils se balancent
Fantômes en rang, perdus
Sous les verts ombrages.

Ils volent comme de vaillants soldats à l’assaut d’un été qui hésite à se montrer

Prudent Ils avancent
Chevaliers de vent portés
Vers de vains combats
Vaincus par les moulins du temps, l’usure des longues trottes et des lessives vigoureuses , ils ne seront rendus à la paix de leur huit-clos sombre que par l’hiver revenu :  les armoires enfin  refermées.

©Serge De La Torre
             http://instantsdecriture.blogspot.fr
             http://decoeuretdencre.blogspot.fr




 

Jour de lessive au soleil



La lessive se balance au vent, sous le soleil, dans cette campagne où les grillons oublient trop souvent de chanter depuis quelques temps.

Caresse du vent
sur les herbes esseulées
mon voisin chante

Comme ils sont gais ces vêtements aux couleurs d’un coucher de soleil, séchant sous le pommier. Ils me parlent de l’été, du voyage, de la lenteur, de la langueur.

Ma pensée chemine
mon regard se retire
un volet claque

Ici, il fut un temps où les vacances bourdonnaient d’abeilles, de chant d’oiseaux. Et l’incessante stridulation des élytres tentait de couvrir la voix de ma mère me criant de mettre mon chapeau.

J’ai toujours sept ans
dans mon cœur de soleil
le vent me nargue

Dansez pour moi habits colorés de juillet, ravissez mes yeux de vos élans retenus par les cintres. Il y a en vous une envie d’envol et en moi le désir de vous suivre, sans but, comme on suit un parfum sur une aile de papillon.



 





jeudi 18 janvier 2018

P. 96 mémé



Ça colle, ça brille, ça joue...
Dodo ? Dodo ? Mais ça tout sauf dodo !
Merci les brindilles ! 
Ça beau !



Une œuvre de Françoise Isabele



 

Une chanson « douce »...


Une chanson « douce » que me chantait ma mémé, en suçant mon pouce
j'écoutais en ne fermant les yeux... !
Orpheline de père et de mère, la société m'avait confié à ses bons soins et Tagada,
la fraise des dents de lait !
La petit chaperon rouge est aux abois, dans le bois se cache le loup... où où où où, ah va savoir !
Elle brouille les pistes, change de trottoir, enfin de chemin.
Mais un « brave » chasseur passant sur ses terres, pris la gamine par la main... voulant plus !!
Tu auras 100 euros si tu te laisses faire à mon zoom...
Ah ah ah ah ah pédo file, s'égosilla une Juanita à la banana qui passait par-là,
fille de Henri Salve d'Or...
Ô le vilain comte que voilà, un coup de régime le changea en cerf, vidé de toutes mauvaises envies...
Même dans les chansons la vie n'est pas toute rose ou bleue,
elle a une part de noir qui fait peur la nuit aux petits enfants...

Une chanson « douce » que me chantait ma mémé, la la la la, et cetera...


  ©jill bill 
  http://jill-bill.eklablog.com 












Mémé est gourmande de la vie
Elle a mangé tous les bonbons
Mémé n’aime pas se faire gronder par la femme de ménage
Qui se prend pour la diététicienne du quartier
Mémé est futée
Pour tuer et le temps et les remontrances
Elle a collé tous les papiers
Consciencieusement
En couches épaisses bien agencées
En écoutant Régine chanter les p’tits papiers
En écoutant avec bonheur les craquements
Crépitements crissements des papiers de couleur
En écoutant son âme créatrice
En écoutant sa joie couler
En écoutant le son des couleurs le tintement de l’arc en ciel
En écoutant son cœur
En écoutant ses mains
Celles qui font des merveilles avec des petits riens
Mémé est artiste
Son œuvre sera affichée dans la grande expo
Qui a pour thème « bonheur et création »
Mémé a eu le premier prix
Elle a gagné une énorme bonbonnière
Remplie de gourmandises
Mémé est estimée dans tout le quartier
Ne voilà ti pas que son travail a trouvé acheteur
Et qu’aujourd’hui elle est cotée
Au Bénézit vous la trouverez
À la page des grands artistes du Lyonnais
Ma mémé je l’ai tant aimée!


©jamadrou (A fleur d'image)





Chaos de douleurs

Chaos de douleurs qui explosent dans le corps et la tête
Céphalées qui vrillent les pensées dans le crâne
Dès le matin, le mal sourd, palpite, se réveille
Quand il ne lance comme une épée qu’on enfonce

Laura VANEL-COYTTE







Nuits de janvier

Dans les nuits de janvier, valsent l’esprit de fête de fin d’année,
le sapin se déshabille, en froissant quelques papiers, mémé a distribué tous ses cadeaux avant d’aller se coucher, les apprentis photographes ont usés des kilomètres de négatifs, bonnes ou mauvaises prises, les souvenirs seront stockés…

Dans les nuits de janvier, valsent le bilan des festivités,
des mots écrits, des chèques signés, des rendez-vous promis, des vœux échangés, mémé attends toujours ses visites du premier janvier, les couleurs s’estompent, une nouvelle année s’est installée…

Dans les nuits de janvier, valsent, les projets d’avenirs, les résolutions à tenir,
un coup de vent, des chutes de neige, un zoom ici, une déchirure là, mémé nous a quitté, les cadeaux sont rangés, les comptes sont réglés, tourne la roue, les fêtes sont oubliées…

Sapin, papiers, négatifs, mots, chèques, vœux, couleurs, vent, neige, zoom, tout en soldes, sauf mémé que janvier nous a volée…

Restent les images et les rêves bercés d’amitié…

©ABC
http://jardin-des-mots.eklablog.com/








Chagall ou pas ?
Apollinaire ou pas ?


Dors l'enfant do
Le film se déroule
Dans tes rêves dorés
Tournent les images
Petit manège animé
En rouge, en bleu
En paillettes qui tintent
Dors l'enfant Do
Derrière tes yeux fermés
Tourbillonnent et frissonnent
Des personnages bigarrés
Des clowns et des girafes
Des tutus, des éléphants
Qui trompettent gaiement
En sarabande
Une raie manta
Assure avec prestance
La sécurité du défilé...


©Marine D








As-tu vu mon ami le sourire éclatant d'un dimanche au soleil peint en technicolor ?
Draps d'argent, poisson-lune et cerises amères, quel délicieux déjeuner aux champs !
Alors on s'improvise magicien de l'instant, jongleur de nuages, souffleur d'akènes blancs ou peintre de l'indicible.


As-tu senti ami les fragrances sauvages qui courent sur les herbes, les pétales d'envie qui ondoient dès l'aurore, les longs cordons iodés dérivant sur la grève ?
Et l'on danse en riant à ce plein d'harmonie, à ce bouquet festif dorlotant nos désirs, à la vie qui palpite chaque brin de silence. 


As-tu posé tes rêves sur le tronc engourdi d'un chêne centenaire, tes mots endoloris sur la blessure fraîche d'une fleur printanière ?
Dans ces élans de coeur où débordent les larmes, les rires et les joies, nous croyons fermement que la terre survivra, à nos caprices, à nos manques, à la déroute humaine. 

©Balaline





Regards en miroir

Collage de Noël
En étonné face à face
nébuleuse d'Orion.

Miroir mon beau miroir, il n'y a pas de concours entre nous. La magie de Noël nourrit l'imaginaire aussi bien que les pupilles et les papilles.

Nature mystérieuse
lentement apprivoisée,
alchimie des sens.

Mystère et pensée,
connaissance, inconnaissance,
alchimie du sens.

Par la fenêtre de mon écran, l'oeil Hubble m'offre la poésie de l'espace, lointain reflet du KDO magique de mémé. 
Qu'est-ce que le progrès ?

©Jeanne Fadosi






 

                                            Le gredin gourmand


Il tire la langue le gredin


caché sous ses colifichets de bazar à quelques euros
il a tout pris

papier d’alu
papier cadeau
enveloppe
pellicules
carton
un fouillis de couleurs
pour s’y rouler


ô comme il tire la langue le gourmand

la confiture de fraises cuisinée par mémé dégouline

gourmand
gourmand
gourmand

Tu exagères !


cerises au bout du nez
maquillé ananas et pommes d’amour

Tu devrais avoir honte !


tu a sali ta belle chemise bleue

taguée
déchirée
noircie
cheveux hirsutes

tu t’es roulé dans la peinture


Et tu crois sincèrement passer inaperçu ?


©Adamante Donsimoni (sacem)
LE CHAMP DU SOUFFLE 


mardi 24 mai 2016

L'herbier de poésie page 44


Voici la moisson de ce mardi, tout est dit et bien dit, alors... bonne lecture.




La vie...

La vie n'est pas
Un droit chemin
Elle serpente
Entre le rose, l'anthracite,
Le vert, le bleu,
Les feuilles,
Les fleurs, les fruits,
L'arbre nu,
Le blanc de l'hiver...

La vie n'est point
Une ligne droite
Elle zigzague
Nous saoule,
Le destin
Nous dispute le gouvernail,
Le rouleau menthe à l'eau
Et les fleurettes
Façon Petit Poucet...

Marin d'eau douce
De vaguelettes
Sur les vagues de la mer
Tiens bon le cap
Quand la vie est coup de vent...





 
 
Peindre la vie mieux qu'en couleurs
Y mettre mille fleurs
Mille sourires.








Elle remercie
Son tablier de peintre lui sert à ranger
Son sécateur son plantoir son griffoir
Sa griffe elle oublie de la déposer
Sur ses tableaux colorés jamais terminés
Elle roule la pelouse avec des traînées vert tendre
Et peint la tondeuse en danseuse étoile
Sur son rouleau elle dépose des graines
Pour faire naître un printemps de nature généreuse
Liberté de penser de panser est au cœur de son esprit
Il repose sous sa casquette
Sous sa casquette pas de chef
Juste ses pensées  qui sont la nature même de sa liberté
Celle d’un poète jardinier déluré et clown à ses heures
Je la reconnais bien celle qui peint là
Tout ce qu’elle fait ne sert à rien
Mais ce rien c’est toute sa vie
Elle se dit que si chacun passait devant sa porte
Un rouleau vert printemps avec plein de graines de pensées colorées
Le monde serait drôlement plus gai
Faire fleurir les pensées, n’est-ce-pas une belle activité ?
La vie est une si belle plante
Et moi je la connais depuis si longtemps celle qui peint là.





 



Sur les murs de la ville grise
Il a repeint la fleur nouvelle
Et le chemin vert qui serpente
Qui va et qui vient
Qui sent fort la pervenche
La fraise sauvage et le plantain
Mes pas ont suivi sa trace
Il n'y avait rien d'autre à faire
Il promettait l'oubli
La beauté, la fraternité
Chacun pouvait se servir
Cueillir la claire marguerite
Pour enluminer sa vie
Pour cicatriser les plaies
Pour dire à tous
On va changer ce qui fait mal
On se prendra la main
On se regardera
Avec douceur et bienveillance
Sans se juger
Car la vie c'est ainsi









Peindre le décor de sa vie
comme un chemin parsemé de fleurs
certaines n'ont pas d'épines !

















Janot sifflotait ....

Le soleil pénétrait à flots dans l'appartement de Mémé. Elle avait demandé à l'Entreprise Joli-Coeur de le repeindre.

- << Vous savez, Mémé, comme il me plaît de refaire votre appartement ! Vous avez choisi des couleurs qui me changent de l'ordinaire. 
Toujours repeindre des murs, blancs ! .... Ici, je peins la Chapelle Sixtine. >> (N.B.1)

- << ************** ! >>

Il y a tant de petites fleurs sur mes chemins zig-zag pensa-t-elle en fermant les yeux.


N.B.1 - Anecdote véridique.








À l'ombre des arbres
elles sinuent d'une fleur à l'autre
les allées bonheur.









et








Elle ou il n'avait pas demandé à manger
ou la télé ou du savon
ou même un livre ou un cahier
avec crayon et gomme
Elle ou il avait demandé des peintures
et quelques pinceaux
ou un rouleau
Les geôliers en avaient bien ri.

Après des jours de diète
et de coups
avec son premier vrai repas
discrètement
l'un d'eux a laissé
quelques fonds de vieux pots
une brosse usée sur un manche
quelques débris de cotons-tige
Et un arrosoir.

Depuis dans sa cellule
elle ou il repeint le monde
avec du vert
un peu de jaune
et le rouge de son sang.












Le grand cirque de la nature

Son dessin s’étire, ondule à la surface de ses rêves. Son trait serpente, flâne comme les badauds musardent en sifflotant. Les fleurs de son printemps intérieur parsèment sa création.
Ils sont si tristes les murs de la ville, si plein d’ennui ! Alors il les maquille. Et voici que commence la grande, la formidable représentation du grand cirque de la nature. Jacques Prévert en Monsieur Loyal, du haut de son ciel où dieu est un grand lapin qui connaît la musique, harangue  la foule sous les roulements de tambours : 


« Venez, venez, grands enfants, petits enfants, enfants du troisième âge, enfants du premier âge, venez. Quittez les rails, partez à l’aventure, cueillez la vie, cueillez les rires, faites-en des bouquets et offrez les autour de vous ! »


André Hardellet qui a revêtu la salopette du peintre rajoute  : 

« Choisissez le chemin le plus long pour aller, faites des détours, alanguissez-vous dans ses méandres, partez à la conquête de la liberté ! » 


Alors comme pris d’une envie irrépressible de bonheur, ceux qui les écoutent, ceux qui les regardent sentent vibrer en eux le germe de la vie, cristal pur et inaltérable de la magie.








L’artiste-peintre


Posé au cœur de lui-même , l’artiste
De ses folies, connaît peut-être le pire,
Mais, bien heureux, aussi le meilleur….

Au troublant miroir de sa honte
Il s’est mille fois,  miré.
Alors, au terme de sa nuit ingrate,
Le regard rendu limpide, enfin ;
De son seul bonheur, oublieux,
Il a pris le parti de rire,
Et fait, pour nous, vœu de se livrer.

Rien qu’il impose, oh non !
Rien même qu’il propose ;
Simplement, soudain
De parler, il ose.

Et, sur les murs vides des villes,
Sur les tableaux des musées,
Sur les blancs de nos consciences,
Muette sirène, il chante sa vérité.
Et , ce faisant, il nous dessille :
En quelques traits habiles,
Il écrit la vie, métamorphoses….

En quelques vagues molles,
Nous invite à rêver le monde .
De simples couleurs, pareil !
D’ obsédantes marottes, il nous éveille.

De ses lignes folles ou sages,
Il délivre un capital message :
Sous ses pinceaux ou rouleaux
Frivoles et libres, naissent des prés,
Puis, merveilles, de haut en bas
Partout, de simples fleurs.

Les peintres sont de trop humbles enchanteurs.
Sages fous, ou courageux poètes,
Ils forgent nos yeux clos,
À de lumineux  avenirs .


 Sergede la Torre

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Il a tracé un chemin que j'ai emprunté
C'était celui de ma vie
Il était fleuri
Il embaumait
C'était celui du printemps
Il a tracé un chemin que j'ai emprunté
Il continuait ma vie
Les fleurs s'ouvraient l'une après l'autre
Il embaumait toujours autant
et même plus qu'avant
C'était celui de l'été
Il a tracé un chemin que j'ai emprunté
Les fleurs n'étaient plus les mêmes
Pourtant elles étaient toujours là
Et embaumaient le chemin tracé
C'était celui de l'automne

Il a commencé à tracer un chemin que j'ai emprunté
Les fleurs étaient encore là
Le chemin brusquement s'est arrêté
Saison après saison
Il a tracé les chemins de ma vie.

Pimprenelle