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mardi 8 mars 2016

L'herbier page 36 - E. Munch

Encore une moisson généreuse d'histoires. Merci, c'est une belle aventure que cet herbier, la neige était au rendez-vous, sur la toile comme un peu partout chez nous.
Merci encore. Belle semaine, il paraît que le printemps revient.






 




La course folle...

Pris de panique
Au milieu de la foule
Comme fou
Cinglé de coups de fouet
Par un cinglé
Peu emballé par la chose
Cheval s'emballe
L'homme s'entête à le voir en tête...

Allez hue bourrin
la victoire ou l'abattoir
-Marcher à la trique-

Sur son passage
Les gens en ont peur
Ils crient, ils hurlent
Et claque le fouet
Et claquent les fers
Sur le pavé romain...

En faire baver
Un enfer que ce galop
-A bride abattue-

Abattu mais vainqueur
Lauriers pour le maître
Avoine pour l'esclave,
Des deux qui est le plus animal...

jill bill




La journée semble propice, se dit-il, sur le seuil du chalet. Fougueux, en pleine possession de sa jeunesse, il décida.

La jument sortit
oui l'hiver s'annonçait long
ses naseaux frémirent

Sac à dos, il contourna l'abri. Le traîneau était là. Il s'arrêta un instant. Des stalactites tombaient du toit. Quel froid pensa-t-il.

Soleil aveuglant
sur les sommets enneigés
Beauté du monde

Sa contemplation fut fugitive. Il fallait descendre au village chercher des vivres pour le mois à venir...

Jamais l'attelage ne passait inaperçu, villageois, villageoises et enfants leur faisaient une haie dans la rue principale.De loin on les entendait toujours arriver.

Le traineau glissait
vitesse de la flèche et
tendre admiration.

L'inconnu de passage n'avait plus qu'à bondir sur le côté pour ne pas se faire piétiner par un cheval lui arrivant de face, qui n'obéissait qu'aux injonctions de son maître.

Chacun rentrait chez soi, un sourire intérieur illuminant ses traits.

<< C'est bien notre François !
Toujours aussi vaillant ! >>
Journée illuminée .....

La vieille marmotte








Un cheval aux sabots de vent, fend la bise, il s'est emballé, la neige gicle à chaque foulée, crins en bataille et l'œil fou, il n'entend pas les cris sur son passage, jusqu'où ira sa course ?

Sur la steppe
sous le froid aigre de mars
un bai-brun s'enfuit
Marine D





Jadis au galop
effrayant les paysannes
il sort du village ;


celui-là partit bientôt
à la guerre.



Une foule mutique
si lasse
désespérée
suivent ceux-ci
qui avancent au pas.


Sur le pont de jadis
un cri.
Désespoir ou révolte,
mains sur les oreilles
en rempart dérisoire.


Aujourd'hui
des errants
déracinés
maltraités
sans mots.


Et des bouches cousues.


Jeanne Fadosi





Le retour au village

Ils ont traversé la montagne, un long voyage à travers la neige. Le fouet durci par le gel, les mains raidies de froid, il encourage son cheval pour qu’il aille plus vite.

La neige crisse
le traîneau glisse, vite plus vite
menace du temps

La bête se donne. À son arrivée, le commis commencera par la bouchonner puis il lui offrira sa ration d’avoine. Elle ressent déjà la chaleur de l’abri, la bonne odeur du foin, le réconfort qui clôturera cette longue course hivernale. Alors ses sabots s’endiablent projetant des boulées de neige tout autour d’elle sur son passage.

Rêve de chaleur
malgré les dents de l’hiver
déjà le réconfort

Le souffle fumant du cheval, les crissements du traîneau, annoncent bruyamment leur arrivée au village. On se pousse pour leur laisser le passage. Les hommes et les enfants  les regardent filer. Encore une fois, le facteur aura pris la tempête de vitesse.

Ce soir, à la nuit
le vent furieux hurlera
eux, bien au chaud, dormiront.

Adamante 







Une course folle en traîneau, un cheval fougueux, des passants affolés crient leur angoisse.

Chemin verglacé
Temps compté pour une vie
Naissance d'un bébé

jamadrou  









Et sur l'herbier google, ce texte :



Comme un monstre échappé de l’enfer,  
Kaminheï le facteur arriva aux premières maisons.

Sur sa schlitte infernale,
Il volait sur la glace, ébouriffait la neige de ses patins,
La levait, même, en nuages de fierté.

Il avait franchi la montagne et vaincu la passe maudite. 

Il avait été plus fort, avec son cheval,
 Que la nuit mortelle et glacée ; 
Plus fin et rapide qu’elle,
 Parmi les traîtres rochers ;
Plus puissant même que l’hiver,
 Et plus courageux que la Mort. 

Les femmes lui offrirent des vivats,
Les hommes, haves, en tricornes et pleins de faiblesse, leur respect. 

Cet homme était un Seigneur et sa bête un Lion sans limite.
Dans son sac, brinquebalaient les fioles précieuses : 
Il venait de sauver les cinquante malades du village.

Pourtant, le Brave, ne sut se sauver lui-même.
Il mourut le premier : le lendemain à peine. 

- La guerre, ma mie, la guerre ! 


    Ce n’est pas avec du courage,
    Que l’on arrête... la balle d’un fusil !  




Serge de la Torre