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dimanche 3 mars 2024

La page 230


Jeanne Fadosi




En fait j'ai deux textes, le premier mêlant mes mots et ceux déposés en commentaires ici :

24 heures photo 2024 - 01 : mes vœux de lumière - jeannefadosi (overblog.com)

 C'est à la suite de ces commentaires que, déposé début février, j'avais trouvé

celui-ci : 

Françoise la V.M 04/02/2024 10:52

"Je n'ai jamais vu des akènes de clématite. C'est beau !

Ta photo pourrait être proposée aux plumes de l'Herbier ..... Non ?"


Le deuxième, un premier jet (copieusement raturé et modifié depuis) avant d'avoir cette envie de tresser mes mots et ceux des commentaires.



Le Premier :


C'était le dimanche du dernier jour de l'année. J'étais allée à pied chercher le pain, profitant du soleil, surprise par le vent glacé, ravie par les couleurs du paysage que la lumière oblique d'hiver sublimait même à midi. 


Panne d'inspiration ...

Que serait l'année nouvelle ?

Quels voeux formuler ?


Je venais de trouver l'image qui accompagnerait et peut-être porterait des mots réconfort que je peinais à convoquer entre un adieu à une année horribilis et un salut craintif à la nouvelle pleine de nuages sombres.


Des mots pansements

hors des guerres et des conflits ?

Des voeux de lumière ?


La vie est précieuse, 

ne l'abîmons pas,

ni la nôtre, ni celle des autres.


Et tous ces mots déposés

doux comme un duvet d'akènes


"Oui Jeanne, si précieuse, qu'importe cette vie, humaine, faune, flore...." (Jill) 

"La vie est précieuse et courte. Nous ferions mieux de tous le comprendre plutôt que de nous déchirer pour un oui ou pour un non! Laissons place à la douceur" (Marie-Paule)


"Petits moulins blancs

tournez, tournez

saisons et années

sans abîmer

Terre, mer et continents !" (ABC)


"... ces "fleurs" toutes en douceur, légèreté, mouvement qui vont si bien ici"  (Patricia) 

"La Nature n'a que que faire de nos disputes et guerres. Il n'y a qu'à la regarder, c'est la simplicité même mais aussi d'une grande complexité comme ces clématites pleines de douceur." (Annie54)


"Une tendresse particulière pour ces fruits de la clématite. Même sur le balcon, notre clématite horticole, fait aussi ce genre de touffes. Et dans la forêt le long du Rhin, la clématite fait de véritables lianes." (Yannn)


"Je pense hélas, Jeanne

que tu prêches des converties ! 

La nature n'a que faire 

des guerres et des conflits,


elle poursuit son bonhomme de chemin. 

Que j'aime ces akènes de clématite..." (Cathyrose)




Le deuxième


Porté par le vent

depuis le bois par le champ

l'akène a germé


a fait souche, lançant sa liane

à l'assaut de la lumière

au midi d'hiver

filaments aux mille éclats

étoiles en offrande.


D'akènes aux bourgeons 

de tiges en fleurs, en fruits, en graines

des germes aux akènes ...


Par quoi ou qui, clématite,

es-tu mue en cycles de vie ?


©Jeanne Fadosi, vendredi 23 février 2024



 




Les clématites fanées


Un coup de balai

À ces danseuses de ballet qui ondulent dans le vent,

Non, la Clémence s'en garde bien

Tout est poésie dans les saisons

La vie, la mort aussi.


Elles ont l'air de momies,

Plus l'air de rien, du reste.

Et cet oeil noir corbeau

Qui défie le chat.


Non, la Clémence s'en garde bien

Elle ne porte que des regards bienveillants

Jamais la main, grand dieu.


Et ce ballet danse

Ondule, en tutu de plumes

Grillage en toile de fond

Sans public, jardin impeuplé.


La Clémence est morte, paix à son âme,

Sur sa tombe j'ai déposé

Un bouquet de clématites éteintes

Celles de son jardin chéri.


Semence à semer

en souvenir de Clémence

Etoiles noires


jill bill


 






Manège :

 

Les enfants joueurs soufflent sur le treillis. Chaque fleur balance leurs mèches blanches qui tourbillonnent, manège enchanteur. Métamorphose, comme autant de petits moulins dans le vent. Cris de joie, éclats de rire, les yeux s’écarquillent, les mains se tendent, les bras ondulent, les pieds s’agitent en ronde joyeuse. Le bonheur à portée de cœur résonne au jardin.

 

Clématites sauvages

se décoiffent

au souffle de l’enfance

 

son mur floral tournoie

ronde laineuse en cheveux blancs 

 

ABC





 


Balade océane

 

    C'est une matinée de septembre où le soleil éclabousse toute la région d’une multitude de gouttes d'or. Ces dernières s’entremêlent merveilleusement à celles iodées de l'eau de mer.

    Nous sommes dans un maison forestière nichée au cœur de deux hectares de pinède, à une soixante de mètres de la plage du Bassin d'Arcachon. Il est tôt. Sa Majesté Phébus n'a pas encore vaporisé la rosée de la nuit.  Les notes parfumées des arbres, du varech, de l'humus, des fleurs sauvages viennent s'enrouler autour de moi, me soufflant: " Viens... viens..."

    Près du portillon, accroché au grillage, un pied de clématite frémit de toutes ces petites graines plumeuses. Mots inaudibles qui viennent soutenir l'invitation sylvestre. Il n'en faut pas plus pour m'entraîner sur le tapis épais des aiguilles de pins.

    Entre les jeux de l'ombre et de la lumière apparaissent et disparaissent tour à tour, l'éclat fuchsia des bruyères, le vert acide des fougères derniers nées. Majoritaires, leurs ainées montrent les signes avant coureur de l'automne. Ici, son pinceau combine un jaune vif à un vert profond. Là, elle panache orange et roux. Ailleurs, elle s'emballe saupoudrant toutes les frondes de bruns profonds. 

    Plus je m'enfonce dans la forêt, plus les odeurs me capturent, m'envoûtent. Celle des champignons rivalise avec les fragrances fraîches des mousses que ma flânerie écrase. La montée de la chaleur anime le sous-bois. Les sifflets et vocalises répondent aux Kraaa! Kraaaa! de trois corneilles résidentes à l'année. De nombreux butineurs s'entrecroisent autour de petites fleurs blanches inconnues; aux lèvres jaune pâle des tubes d'un groupe d'anonymes; près des chapeaux meurtris des russules, cèpes de pins et autre champions divers.  

    À foison, des arbousiers offrent généreusement clochettes affriolantes et fruits gorgés de sucre à une foule d'amateurs :bourdons, abeilles, mouches, oiseaux... Quelques ronciers ici et là protègent leurs baies noires d'une armée d'épines acérées. Un peu plus loin de profonds boutis* trahissent la quête insatiable des sangliers friands de vers et autres larves. Soudain, un écureuil m'apostrophe, tout fouettant l'air de son superbe panache. D'accord. Je dérange. Il est temps de faire demi-tour.


Appel de la sylve-

Mouettes, merles, mésanges...

La joie pour compagne


* boutis : le sanglier retourne le sol avec ses défenses et le boutoir (la partie supérieure de son groin). Il peut labourer ce dernier jusqu'à  60 cm de profondeur. Son super odorat le guide vers "d'excellents repas".


Martine  MADELAINE-RICHARD




 

 




Son défi à l'hiver

 

" Elle court, elle court .... "  la liane insolente, invasive et prospère, se nourrissant d'un rien.

D'un bourgeon dans l'enfance, elle devient vite adulte, exubérante et libre, en recherche de bras où

attacher ses liens.

En juin, elle fleurira, parfumant nos étés de ses fleurs délicates.


la clématite

ou vigne de Salomon

symbole de désir


Passent les heures d' août qui semblent l'embellir, elle court la polissonne, taquine les jardiniers

voulant la retenir.

En secret elle prépare ses heures automnales car sa coquetterie refuse à tout prix de se laisser mourir.

Au début de l'hiver, elle reste un mystère, coiffée ou décoiffée, elle attire les regards.


ses fleurs en plumes

naturel ébouriffé

défi à l'hiver

la vie est blottie là

le sommeil du silence


Balaline




 



 

En route pour la promenade 

 

    En route pour la promenade en ce jour d'hiver ensoleillé. Nous allons prendre le chemin qui conduit aux berges du Rhône . Et nous profiterons encore de la beauté offerte par la vigne blanche sauvage qui abandonne ses akènes à la moindre brise des Dames . L'herbe aux gueux est splendide en cette saison .......


    Tu frétilles et te tortilles sous le poil ébouriffé de ta toison blanche. Je te crois à droite, mais tu es déjà à gauche.

 

Virevoltante

Regard d'anis étoilé

Toute en tendresse


    Je me souviens de ces jeux d'enfance : nous nous déguisions, mes frère et sœurs, nos petits amis voisins, avec ces grandes lianes fleuries que nous arrachions aux fourrés. Pour quelques heures, rois et princesses de nos livres de contes.


Tout à coup, sans crier gare tu fonces après je ne sais quel copain de rêve. 


Ma petite fleur

Saleté de grillage 

Colère inouïe 


Grillage assassin

Petit bout de langue rose

Coeur en flaque d'eau


Françoise 1er Mars 2024.  



 

 

Avec une bouche de baies rouges

Avec des yeux d'étoiles noires

Je bois ces paroles de clématites

Ces créatures échevelées

Arabesques de fin d'été

Nids de grâce au vent d'ouest

Fruits secs et cerises confites

Je vois la vie passée et à venir

Je sais bien sûr qu'elles slament

Pour dire aux êtres de fruits mûrs

Qui trop vite ont vu fuir leur jeunesse

Vivez, vivez, accrochez vous

Aux grilles, au sol, aux murs, aux arbres

A la queue des gros nuages

A tout ce qui vous tient debout

A vos amours quand ils vous donnent

A vos amis quand ils partagent

A ce soutien, cette force, cet appui.

Tout s'efface et tout se pardonne

Portez la tendresse comme un étendard


Marine









Le boléro des clématites



Rentrant de promenade, alors que le soir se faufilait sur la campagne nostalgique, je m’étais oubliée à rêver sur un banc, non loin d’un grillage qui me séparait du pré voisin. 

Au travers, je pouvais à présent apercevoir l’horizon. Le rideau vert du feuillage s’était retiré, et quelques graines de clématites, ornées de leurs pompons blancs, s’y accrochaient encore. Ces volutes cotonneuses exprimaient la légèreté. Elles semblaient attendre le vent, moi peut-être leur envol. Puis, sans que j’y prenne garde, ma conscience avait dérivé sur la blancheur de cette voie lactée, révélée par ces plumetis soulignés de quelques baies rouges. J’étais en apesanteur, totalement libre de corps et de pensée.

Mon esprit avait largué les amarres, il s’était transporté dans des dimensions insoupçonnables à tout observateur étranger. Ce dernier aurait pu me penser assoupie. Comment aurait-il pu ne serait-ce que supposer les mouvements hypnotiques dans lesquels m’avait entraînée cette danse des spirales ? 

Si mon corps paraissait immobile, tout à l’intérieur de lui était en effervescence. Je vivais un bonheur minéral. La vibration chantait son boléro extatique et sa musique m’emportait bien plus loin que les apparences trompeuses que je donnais à voir. 


au regard du cœur

se révèle le caché-

autre dimension


voyager les yeux fermés

savoir chevaucher le vent

 

Adamante Donsimoni  

26 février 2023