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mardi 17 juin 2025

Pour la page 247

 





Si cela  vous convient je vous propose cette image pour lundi 23 juin
Comme d'habitude nos petites japonaiseries 😉


Voir le coin des retardataires pour découvrir le texte de Martine 
sur la page 246


mercredi 11 juin 2025

La page 246


 


Exhumation


Fossoyeur enterre, déterre,
C'est jour d'exhumation.


Un délabré cercueil
De planches grisâtres
Qui a fait son temps
Remonte à la surface...


Etrange, comme c'est étrange
Décrépitude dessine un sombre visage ;
Malédiction
Que de toucher aux momies ;
Y croire ou ne pas y croire
Déranger un mort
En ferait, un ennemi... !


Fossoyeur enterre, déterre
C'est jour d'exhumation.


Ouvrir le cercueil,
Un crâne aux orbites profondes
Lance un regard noir...


L'homme a l'habitude,
Les cadavres ont leur façon d'être
Ils ne lui font plus peur.


Tirés de leur nuit
froide comme un hiver
Chaux vive


jill bill


*

*    💚    *

*

UNE SCÈNE ÉPHÉMÈRE


   Je revois cette planche craquelée, ses fibres écartées tels des arpèges oubliés. Le bois respirait encore les pas des danseurs, le frottement des semelles sur la cire usée. Chaque fissure était une ligne mélodique, un souffle d'accordéon échappé dans la nuit tiède du 14 Juillet. Les lampions tremblaient, les rires fusaient, et mes doigts, encore novices, cherchaient les bonnes notes sur un clavier qui sentait la poussière et la promesse. C'était là, sur cette estrade bancale, que les mélodies prenaient corps et s'envolaient vers le ciel étoilé de la campagne, portant avec elles l'écho d'une joie simple et d'une liberté éphémère.



Planche usée grises
Écho de bals d' Été lointains,
La musique revit .


Marie Sylvie

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*    💚    *

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La table et la feuille



   Il y avait une table et sur cette table, une feuille. Pas une feuille de papier, mais une vraie, une morte, échappée d’un arbre qui ne poussait plus. Elle s’était glissée dans la fente du bois comme une lettre qu’on ne veut pas lire mais que l’on garde quand même.


Écrite dans l'ombre
la lettre reste sans réponse
la feuille s'effrite



Mona

*

*    💚    *

* 


Lignes de vie


Apparition sauvage
Sous le flux et la vague
Routes essentielles
Dans le brouillon des voies
Traces où souffle un vent
Contraire et ambitieux

Dans la géographie du temps
Mon cheval obtiendra
Le droit de passage
Sans embûches et questions
Vers un pays d'amour
Et de sérénité

Malgré la fureur océane
Je prendrai le bon chemin
Je l'offrirai à l'Inconnu
Comme une étoile blanche
Qui apaise, régénère
Transfigure et promet


Marine

*

*    💚    *

*

 

Paréidolies


Pareidolie,
un dialogue universel
entre soi et soi
entre soi et le cosmos
entre la nature et soi

infime poussière
participant à un tout
jamais défini
un visage, un animal ?
Juste l'ombre d'une feuille.


©Jeanne Fadosi, vendredi 6 juin 2025

et voici un lien auquel ma requête paréidolies m'a conduite

Trois questions sur la paréidolie, cette capacité de notre cerveau à voir une tête d'ours sur la planète Mars

 

*

*    💚    *

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   De Quiberon au Palais, prendre le risque au-dessus des vagues. Un pari à gagner, survolant les flots, il avance poussé par le vent.


chapeauté de feuille
humant le grand air marin
il funambule 


Belle-Île, la bien-nommée se mérite !


ABC


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Mathilde


   Mathilde, c'est toi ? Où te caches-tu ? Je n'entends que ta voix, lointaine, lointaine ..... J'ai beau regarder de tous côtés, je ne te vois toujours pas. Serait-ce un jeu de ta part ?

   A ton âge voyons, tu joues à la petite fille perdue, celle qui s'est égarée à la croisée des chemins mais je sais pourtant que tu ne quittes plus guère ton fauteuil, que tes jambes refusent les pas.

   Je m'approche maintenant de ton vieux banc de bois, celui que tu aimais tant, celui qui t'a connue adolescente, écoutant tes premiers secrets, vos doux baisers, les promesses et les projets échangés.

Un feu de paille
coule le temps des amours
son soleil l'a blessée


   Marchant, j'ai cru voir une ombre, légère comme un voile soyeux, un joli reflet qui soudain se pose sur le vieux bois grisé.
Ce petit signe du soir semblant deviner mes pensées m'a guidée jusque là, ton banc Mathilde !
   Et là, sur cette vieille planche usée, une feuille d'automne s'est délicatement posée et devine ?
   Ce n'est pas une ombre mais bien le contour d'un visage qui vient réveiller la douceur du soir.
   Un petit bout de vie qui a vécu là des heures merveilleuses s'est incrusté là, narguant le destin .

Un trait à la plume
saluant un parcours de vie
émotion palpable

Balaline 09/06/2025

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*    💚    *

*

 

Elle arriva poussée par le vent,
Après avoir tourbillonné,
Se posa doucement sur les planches,
Et je vis alors un visage d'homme,
Sortir du dessous de la feuille !


Livia

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*    💚    *

*

Un destin de feuille


   Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, a dit Jacques Prévert et parfois, s'envolent au vent
mauvais ou vers des destinées mystérieuses.

   Il en est ainsi de cette petite feuille qui s'est retrouvée coincée entre les fentes d'une table en bois oubliée par le temps, au fond du jardin de mes grands-parents.

une feuille insolite
entre les planches fissurées -
une odeur de pin
senteur d' effluves marines
me ramenant aux calanques !

   Temps béni de l'été avec ses cigales et ma peau nue au soleil du midi.
Je me projette dans cette période heureuse de ma vie...
Comment cette petite feuille se posa là? Mystère de la vie...

Le temps d'un souffle
elle s'ébat et étale
son ombre portée

Avec un peu d'imagination, j'y vois les ailes d'un papillon !
Une vision gracile que j'ai emportée avec moi..un joli souvenir d'été !


Claudie Caratini (commentaires sur cette page merci)

le 10/06/2025


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*    💚    *

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La messagère

 

   Elle était venue se poser là, près de moi, à mes pieds, sans bruit. Moi, je rêvassais sous un soleil matinal encore timide que le vent, parfumé d'Océan, n'arrivait pourtant pas à rafraîchir. 

   Les beaux jours palpitaient déjà au cœur des herbes. Je percevais que dans cette nature bousculée par les éléments tout désirait l'amour, la tendresse, la caresse. En mon cœur aussi je ressentais l'appel mais je ne pouvais gommer cette crainte insidieuse qui frappe parfois les esprits les plus confiants. Contre toute attente j'étais ici à percevoir, à éviter de réfléchir. L'abandon est un état tellement agréable. C'est alors que je l'ai vue, curieuse, comme sortant d'une raie de ces planches burinées par la pluie et le sel marin. 


l'esprit de la lande
petit chapeau paysan
feuille morte messagère

  

tout se fane et se corrompt 
il n'est autre que l'amour.

 

Adamante 10 juin 2025 

  


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LE COIN DES RETARDATAIRES 


 L'intrigue pour gouvernail


Lubin et Auriane *, libérés de leur punition, profitent  à plein de leur liberté retrouvée. Ce ne sont pas les idées qui manquent pour s'amuser. Face à la ferme, la vaste cour encombrée offre maint repaires, abris et refuges pour l'indémodable jeu de cache-cache. Auriane, plus souple que son frère, peut se faufiler dans les recoins minuscules lui permettant de gagner presque à tous les coups. Ce qui fait bisquer son jumeau. Quelle jubilation pour la petite fille!

- Mauvais perdant! se moque-t-elle réjouie.

- Pfft! C'est même pas vrai!, se défend-t-il, boudeur.

- Allez! Ne fais pas ta mauvaise tête! A toi de choisir maintenant.

Rasséréné, car au fond, c'est une heureuse nature, Lubin propose de jouer au ballon. Auriane approuve tout sourire. Rapide, agile, elle espère bien triompher là aussi.

L'objet est plutôt rudimentaire.  Un jour particulièrement pluvieux, rendant le travail à l'extérieur impossible, leur père le fabriqua en assemblant quelques bouts d'un cuir usé. Il le bourra de foin sec, tassa le plus possible, consolida la sphère obtenue de quelques tours de ficelle, puis tendit le résultat aux enfants fous de joie.  Depuis lors, cette "balle" leur permet de se défouler, de dépenser leur trop plein d'énergie. Surtout après une journée telle que celle-ci à rester sagement cloitrés dans la maison.

.

Fin d'après-midi-

plus rapides que le vent

enfants déchainés

.

A toi! A moi! Les jumeaux se disputent la boule aux coutures irrégulières d'où s'évadent quelques brins d'herbes.  Le chien, surnommé Touffu,  n'est pas en reste pour participer en sautant et aboyant.  Soudain la balle fuse à une vitesse folle s'en allant heurter violemment l'arbre desséché à l'autre bout de la cour. Un AÏE!  caverneux jaillit de l'être moribond. Stupéfaits et intrigués, les enfants s'approchent et examinent, perplexes,  le tronc crevassé. L'intrépide Touffu  vient renifler la base de ce dernier, puis, estimant le danger négligeable, l'arrose avec indifférence.

- Y-a quelqu’un là-dedans? demande hardiment Lubin.

- Oui, gronde une voix mystérieuse, en même temps qu'apparaît un étrange visage noir d'encre, coiffé d'une feuille sèche.

- Lubin, ce n'est pas prudent. Ne t'approche pas trop, murmure nerveusement sa sœur.

- Qui es-tu? Comment es-tu entré dans l'arbre? questionne le garçonnet sans se préoccuper du conseil de sa jumelle.

- Je suis victime d'un sort lancé par le sorcier Bérard le nécromant.

- Nécro... quoi?

- Nécromant. C'est trop compliqué à expliquer à un enfant. Sache seulement que cet homme est cruel et redoutable.

- Ahi!** compatit Lubin.  Comment t'aider à sortir de là?

- Ce n'est pas à ta portée. Seul le vieux sage du chêne Rouvre en est capable. Le connais-tu?

- Moi, non. Mais notre père peut-être. Il sait tout.  C'est le plus fort du monde! Conclut-il avec fierté.

Lassé et sceptique, l'inconnu ne répond pas.

Excités par ce tour étrange que prend leur journée, les bessons filent aussitôt quérir les bons offices de leur géniteur.

.

Le soleil descend

et la tension grimpe en flèche-

jeux et tremblements

deux enfants, un chien tout fou

l'intrigue pour gouvernail

.

Martine MADELAINE-RICHARD

https://martinemrichard.fr/blog

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* Lubin et Auriane dont j'ai déjà parlé ICI et ICI

** Ahi: exclamation médiévale exprimant l’embarras ou l'empathie.


 

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*    💚    *

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jeudi 5 juin 2025

Pour la page 246

   S'il reste encore des Brins pour participer, alors je vous propose cette image, en haïku, tanka, haïbun ou tanka prose, selon votre souhait, vos possibilités. Et merci à vous que j'ai si longtemps abandonnées, pas dans le cœur mais dans le temps qui file. Pour lundi prochain si cela vous est possible.    Amitiés 



samedi 8 mars 2025

Du dedans retrouve le ciel

 

Désolée, les brins de l'herbier, une erreur d'aiguillage, ce texte aurait dû être publié chez moi (je viens de le faire car ce blog est réservé

à l'Herbier uniquement). Je supprime donc le poème ici et note juste le lien car j'ai partagé ailleurs. 

                   Un grand merci pour votre compréhension, 

Adamante 


 


lundi 3 mars 2025

La page 245

 Merci de vos participations, je suis vraiment ravie de votre intérêt. 

J'ai fait du mieux que je pouvais cette semaine où se sont invités quelques désagréments de santé qui ne m'ont pas rendue très opérationnelle. Je n'ai donc pas remis les titres en minuscules, ni rajouté les liens où il pouvait en manquer, ni... je ne sais. 

Si vous trouvez des incohérences, n'hésitez pas à me le noter en message. 

Belle semaine. AD

Photo ABC



Vénus de campagne


Vénus de Milo

Ecorce de marbre blanc

Broussaille pour groupie

Son gardien, bras en éventail.


Venus de campagne

Nudité hivernale

Baignée de bleu ciel, théâtrale beauté.


Anne ma soeur Anne

Ne vois-tu rien venir

Le regard perché si haut

Interroge Seguin le berger ;

Ma chèvre s'est encore enfuie

Je crains le loup, et sa faim...


Et le Petit Poucet

De demander cent fois son chemin...


Chut ! Ne réveillez pas la belle au bois dormant !

Dit la mère l'Oye

Qui ramassait du fagot.


Le pivert, cognant, en fut chassé,

De même qu'un bûcheron :

Une commande pour l'un des trois petits cochons.

Il se dit, il se raconte

Il se raconte, il se dit...


Moi, je l'ai vue

Prise au lasso

Et jetée à terre ;

Elle faisait de l'ombre, à la vraie... !


Vénus de Milo

un vieil arbre mutilé

Elucubration


jill bill

https://jill-bill.eklablog.com

 

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UN ARBRE SEUL


Que me dit cet arbre embroussaillé

Seul dans la campagne, crocheté d'un fil téléphonique ?

Qu'il se plairait davantage dans une forêt touffue

Sonore , encombrée d'appels, de chants d'oiseaux

De trilles, de crissements, de feulements

D'odeurs boisées, moussues, résineuses

Baigné de flaques de soleil, de tâches d'ombre...

Il saurait danser le rap, chanter et slamer

Jouer des castagnettes avec l'aide du vent

La nuit tombée, ses racines enfin dénouées

Délassé jusqu'a  bout de ses branches

Il serait uni à ses frères, comblé, rassuré

Reposé dans les bras de Morphée


@marine Dussarrat

https://marinezou.blogspot.com

Et Morphée, pourquoi pas ?


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Poet Tree


Au pied de l'arbre qui n'est plus, laissons nos mots, dans l'ombre des racines, se faufiler sans bruit. Au pied de l'arbre disparu, chacun de nos poèmes apportera un peu de vert, une pensée, un cri. Et quand l'humus aura tout pris et bu nos rêves, une forêt naîtra peut-être, sans nous.


l'arbre qui se meurt

les mots poussent en silence

la forêt renaît


Mona

https://saisons.over-blog.com



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Érosion :


J’écoute rugir le vent, tomber la pluie et vois briller le soleil… Le même sentier obstinément pareil, continuellement différent, chaque jour offre sa nuance aux yeux observateurs.

 

au bord du chemin

naturellement statufié

en seigneur il veille

 

malgré sa grandeur

il n’épouse que la broussaille -

les randonneurs passent

 

sur son piédestal

paréidolie éphémère

je le contemple

 

prince sans royaume

dans sa parure d’écorce

le temps le dénude

 

Combien de jours encore avant la chute ?

 

ABC

https://jardin-des-mots.eklablog.com/

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Dormance


Des écharpes blanches

traces des brumes matinales

dans l'aplat d'azur.


La haie d'hiver semble morte

jusqu'à ses cheveux hirsutes.


Dressée vers le ciel

la trogne voudrait bien atteindre

la branche en dormance.


Bientôt peut-être aux moignons

de jeunes pousses renaîtront.


©Jeanne Fadosi, mardi 25 février 2025


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LEÇON DE LA TERRE 


Dans la lumière dorée de l'automne, un écureuil furtif enterre ses précieuses réservés. Les feuilles tombent doucement, créant un tapis de couleurs chaudes sur le sol de la forêt. Le petit animal s'active avec une détermination silencieuse comme si son avenir dépendait de chaque cachette. 


Feuilles dorées tombent, 

Un trésor enfoui sous terre.

Promesse d'hiver. 


Un matin, alors que le givre commence à couvrir les branches, je le revois. Il fouille le sol avec anxiété, cherchant son trésor caché. Sa frénésie contraste avec le calme de la nature endormie. En l'observant, je me souviens de ma propre enfance où chaque découverte, chaque perte étaient une leçon de la vie. J'ai appris que, comme cet écureuil,  si je cache mes secrets dans la terre, il me faut prendre un repère même si c'est un arbre bien abîmé par le temps. 


Givre sur les branches, 

Un écureuil cherche encore.

Ses rêves enfouis. 


Sous les arbres nus, 

Le souvenir d'un trésor.

Comme une promesse. 


MARIE SYLVIE 

https://mariesylvie.blogspot.com


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Un jour d'été


Un jour d'été sous un ciel merveilleux. Celui-ci est bleu! Mais bleu! C'est un véritable océan de bonne humeur. Le temps est idéal pour une agréable promenade en forêt.

Oriane et Lubin, ( que l'on pourrait surnommer:  les jumeaux terribles), sont revenus indemnes de leur virée à dos de licorne. Après un sermon fulminant de leur père, et les embrassades arrosées de larmes de leur mère, les deux cabochards sont confinés dans leur chambre. Ils ne peuvent sortir que pour les corvées d’épluchage des légumes, l'entretien du potager, ou encore tirer de l'eau au puits.

Balades au placard-

sous un ciel sans nuages

l'eau coule... des yeux

L'ambiance est plutôt morose. Mieux vaut faire profil bas. Et puis, au bout de plusieurs jours de ce régime, constatant que ses rejetons sont obéissants et sages, le chef de famille lève la punition. Les deux galopins fous de joie se précipitent à l'extérieur, crient, rient, se poursuivent, bousculant le chant des oiseaux, les caquètements des poules et les aboiements du chien surexcité par leurs jeux.

A l'orée de la forêt, un grand arbre desséché se morfond, enviant cette exubérance, cette vitalité qui lui font défaut.  Ce que tout le monde ignore, vu son age canonique, c'est qu'en son sein un homme est prisonnier, victime d'un sortilège. Sa forme étrange pourrait alerter un œil expert: une tête, un torse, un bras tendu amorçant une supplique.

Soleil estival-

le vent emporte un secret

craquements d'écorce


Martine MADELAINE-RICHARD

https://martinemrichard.fr/blog


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L'arbre et son poème


L'arbre sur la terre

d'une petite graine est née la mélodie

où chante sa ramure


L'arbre du bord des eaux

le clapotis susurre 

berce ses racines


L'arbre dans le silence

seul le cri de l'oiseau

réveille son matin


L'arbre sous le soleil

la lumière y pulse

chaque montée de sève


L'arbre dans sa vie

sa majesté d'être

d'un peuple de seigneurs


L'arbre en souffrance

son temps a trop duré

ses frères sont en chagrin


L'arbre dans son cri

par la main abattu

à terre immense et nu


L'arbre et son poème

il fût passeur de rêves

musicien sous la brise

guérisseur corps et âmes

magicien de nos vies


Balaline   22/02/2025

http://mado.eklablog.net

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L’arbre mort


Dans le bois, il y a un arbre mort que je visite souvent, j’aimais autrefois me reposer à l’ombre de ses branches après mes longues balades…

Il m’a conté aujourd’hui, l’histoire de sa vie…

Il est né et a grandit dans ce joli bois en compagnie de tout ces frères, il m’a dit combien c’était délicieux quand le vent en passant, caressait leurs branches en leur contant de jolies histoires, il apportait aussi des parfums merveilleux qu’il avait glané ici et là, tous les ans au printemps son feuillage abritait des nids et les chants des oiseaux qui y habitaient berçaient ses rêveries, des amoureux venaient se conter fleurette à ses pieds, il protégeait leurs amours dans l’ombre rafraîchissante de ses branches, la vie était alors très agréable en ce temps là.

Mais une nuit une tempête s’abattit sur le bois, le vent – qui n’était plus du tout caressant – les échevela, l’orage s’en mêla, se déchaîna et pour finir leur tomba dessus allumant un grand feu... c’est au cours de cette nuit là qu’il furent lui et ses frères complètement cramés, il ne leur restait plus rien !

Plus d’oiseaux, plus de chants, plus de vent,caressant, plus de parfums, rien, rien qu’un tronc desséché !

Il pleure en me contant son histoire, je lui caresse le tronc et verse une larme en l’écoutant.

Livia

https://liviaaugustae.over-blog.com/


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 L'ARBRE, de l'HIVER AU PRINTEMPS


A l'aube d'un matin frigorifié, où même le bleu du ciel est plein d'incertitudes, l'hiver a planté son décor squelettique sur un côteau désert. Un arbre engourdi, dépouillé de ses feuilles, où s'enchevêtrent d'autres branches sèches, offre un spectacle de désolation.

le tronc de l'arbre-

son âme tourmentée

son corps mis à nu

entends-tu ses tremolos

ses craquèlements si sourds ?

La plainte de l'arbre fend le coeur dans un environnement hostile.

sa ramure est blessée

plusieurs branchages ploient-

le silence fracassé

les oiseaux sont en errance

seul le hullulement du vent


L'arbre conserve, toutefois, sa majesté malgré les frimas.

S'il souffre, il supporte son mal car c'est un être qui a le bonheur d'être.

L'arbre dresse son tronc

audacieux vers le ciel bleu-

sa majesté


Mais, bientôt, l'hiver ira déclinant pour donner naissance au Printemps.

Les bleus du ciel

vont laver les bleus à l'âme

de l'arbre pitoyable-

résurrection, rajeunissement

le houppier chante gaiement


Claudie Caratini, le 28 février 2025


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Un cheminement d’arbre


« Sans sortir de chez lui, le sage connaît les hommes »... ces mots que l’on prête à Lao Tseu conviennent parfaitement aux arbres. Plantés là, quelque part sur une portion de terre, ils poursuivent leur patiente ascension vers le ciel tandis que de leurs racines ils tissent, dans l’obscur  silence du sol, un réseau complexe pour se rattacher à la vie commune du végétal. 

Ce péritoine de la Terre, cette wifi souterraine sont bien trop spirituels pour que la grossière humanité puisse en percevoir toute la présence ou en concevoir le sens. 

Ce message que j’ai capté en le croisant, alors que dressé au travers d’une masse épineuse qui me semblait vouloir le contraindre il s’élevait sans opposer de résistance, avec l’abandon que confère la véritable force, m’accompagne encore de sa sagesse. 

L’abandon, ne jamais se dresser contre mais accueillir, comme la branche accompagne le vent dans la tempête, s’incline en recevant la pluie, rompt parfois quand la matière atteint son point de rupture et que le temps de tirer sa révérence est arrivé. 

- Dis-moi l’arbre, te sens-tu impuissant parfois, incompris, inutile, plombé de peines comme je peux l’être à l’orée de la catastrophe annoncée dont on perçoit déjà bien plus que les prémisses ? 

- Le ciel est encore bleu, et bien que le sang se retire, que la sève se dessèche, l’appel de la vie est toujours impérieux. Et puis, comme souvent, l’éloignement du cœur nous ramène en plein cœur, à l’endroit juste où, au-dedans, le ciel illuminé n’est plus attente mais offrande. Là, le géant devenu lilliputien découvre sa véritable puissance et conscient de tout avoir n’attend plus rien.


racine en chaos 

en tout germe est un mort 

le juste retour


Adamante Donsimoni - 1er mars 2025 

LE CHAMP DU SOUFFLE Chant du souffle


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mercredi 19 février 2025

Pour la page 245

Pour la page du lundi 3 mars 2025


PHOTO ABC


     Merci à A.B.C. pour cette nouvelle image. Tim Burton (photo de JB)  a formidablement inspiré tout le monde, j'ai beaucoup apprécié vos textes, même si je n'ai pas eu le temps de voyager jusqu'à vos liens personnels pour vous l'écrire.

     Il y a deux semaines, mon Imac m'a lâché brutalement, un PC a pris le relais pour le montage de la page précédente (un environnement qui ne m'est pas familier), mais un portable mac est venu à la rescousse depuis midi. Je configure, configure, configure... 

     Bref, ceci explique cela et je sais que vous comprendrez, ce dont je vous remercie.  AD

Un grand merci pour ces chouettes "chatparticipations"

😻 😻 😻