L'œil est bien netla corne altièrele regard douxY a-t-il une faille en toute chose ?un génie en toute particule ?La vie, toute vie, se nourrit des parcelles mortes.La vie, toute vie, se renouvelle de leur offrande.
Puissant ! Plein ! Vrai !
Animal, fier : oreilles
tendues, aux aguets !
Regard droit, de celui qui a tout
vu,
Et se tient prêt à toute action
pourtant. Il voit loin,
Ne ferme pas l’œil en offrant ses
naseaux au soleil.
Son territoire est son sang, la
liberté son horizon.
Il porte le manteau lourd de
l’habitant des montagnes,
Juste occupé de vivre, et parfois
même de survivre à l’hiver.
Cornes retournées : le
combat lui est tout intérieur :
Autant au moins qu'il vise le
possible rival.
L’adversaire ne lui est pas même
la mort,
C’est elle qui le révèle.
Mais aujourd’hui, il domine,
puissant, plein… Vrai.
Veni vidi, c'est
tout...
Ce printemps
Comme une envie
Viscérale
De prendre la place
Du vieux
« bouc »...
Il me toise
Me jauge
Me défie
Prêt à en découdre
De sa corne
massive...
J'exige son harem
Ni plus, ni moins...!
Moi le jeune mufle
L'insolent blanc
bec... !
Sur le sabot de
guerre
Déterminé,
Les femelles soumises
Au sperme du plus
fort...
L'expérience
Du vieux combattant
Contre la fougue
Du bleu...
Mais,
Y a pas pire aîné
Qu'un mouflon !
L'année prochaine,
Je l'aurai, je
l'aurai...
Connivence interrogative
Croisement de nos regards
La majesté s’impose
Mes yeux cherchent ta
constellation
Divinité criocéphale
Mouflon au regard
Exprimant tout son mépris
Pour l’homme
Qui s’agite vainement
Tout englué de sa suffisance
Toi
Toi le mouflon
Toi le Roi des glaciers
Aux cornes chantournées belle
parure
Niée
Tu deviens bouc
Bouc émissaire
L'autre et sa superbe
mérite la mort
Toi le bouc émissaire
Appel à la révolte
Non celle qui se noie dans le
sang
l'autre, la vraie la juste
Celle qui fait un tour dans
l'autre sens sur soi-même
<< Le premier qui dit la
vérité il doit être exécuté (Guy Béart) >>
Il revient le
printemps sur un air de romance
Un air fleurant
l’amour parfumé au jasmin
Pour que la vie soit
rose et nos cœurs pleins d’entrain
Sur un air de tango
ou de valse de Vienne
Il swingera
ici, il rapera là-bas…
Jetant des pas de
deux à dérouler sans faute
Les bancs publics
auront leur plein d’entrelacés
Les bois ont du
muguet à trousse chemiser
Le coucou vous épie
méfiez vous, il ricane
Les oiseaux font
leurs nids, prévoyants et joyeux
Vous regardez passer
des passantes divines
Vous musardez rêvant
de muses alanguies
Le Printemps est
toujours votre excuse coquine
Après tout il est
court et scande le poète
Cours y vite, cours-y
vite,
En un clin
d’œil, il a filé…
Leçon
d’un mouflon à une humaine
Quel trouble, soudain ! la
condition humaine me semble dérisoire. Ce regard plein de compassion renverse
les valeurs. L’espèce bipède brandissant la supériorité de sa conscience face
aux limites affirmées de l’animal, vanité, prétention, bêtise !
Dans ces yeux, je lis une infinie
sagesse. Même l’herbe offerte à l’instant me semble mieux comprendre ce qu’est
la vie. Il n’est aucun soupir pourtant, autre que celui qui s’échappe de mes
poumons, aucune accusation dans ce regard débordant d’amour, juste le don total
de soi.
Ma gorge se noud, je voudrais
crier : comment pouvez-vous encore nous pardonner ce que l’on a fait de la
planète ? Mais il ne m’échappe qu’un terrible silence, l’aveu de mon
impuissance et la certitude de l’erreur effroyable de mon espèce.
En commentaire :

Balaline31 mars 2017 à 14:45
Merci pour ces regards tout en sensibilité!
A l'orée de l'aube
J'ai rencontré un roi
Aux couleurs d'élégance
D'un regard souverain
Épris de liberté
Il défie silence
L'espace immaculé
Et la folie des homme.
A l'orée de l'aube
J'ai rencontré un roi
Aux couleurs d'élégance
D'un regard souverain
Épris de liberté
Il défie silence
L'espace immaculé
Et la folie des homme.