Perles
de pluie sur les herbes
Août
en canicule
beau
temps pour les lézards
herbe
sèche assoiffée
Dame
nature transpire
Septembre
en éclairs
s’est
amorcé plein d’orages
herbe
folle goutte au nez
Dame
nature s'enrhume
Rentrée
en beauté
Joli
clin d’œil du matin
herbe
perlée de rosée
Dame
nature s'épanouit
Les
journées s’en vont, les journées s’en viennent,
l’herbe
pousse, sèche, s’emperle.
Dame
Nature s’habille de la saison.
ABC
Regarder
un nuage
qui
flotte sur fond bleu
fouler
l'herbe drue
Tapis
odorant
offerte
et constellée
-
folle avoine
Herbe
attractive
veloutée
sous nos pas
toujours
renouvelée
Gazon
vivifié
par
les gouttes perlées
-
orteils mouillés
Marine D
"Moi
je t'offrirai
Des perles de pluie
Venues de pays où il ne pleut
pas " chantait Jacques Brel
En
implorant "Ne me quitte pas[1]"
Moi,
je t'offrirai
Des
rimes bleuies
Par
un ciel nimbé de soleil
Pour
que tu n'aies pas froid
Moi
je t'offrirai
Des
herbes jaunies
Dont
la pluie fera des hirondelles
Parce
que je n'aime que toi
Laura
Vanel-Coytte
Chronique
vespérale.
Le
linge est lavé
Le
soleil encourageant
Le
vent polisson
Le
faire sécher sur le fil
comme
pour prolonger l'été ...
Un
gros nuage vient d'éteindre la lumière. J'implore le ciel de retenir la pluie.
Le vent m'a-t-il écouté ? Le soleil fait de nouveau fête. J'aime sa caresse
tiède sur ma vieille carcasse. Jusqu'aux prochains nuages. A nouveau un plafond
bas. Teinté d'un gris monotone. Le vent frais joue les balançoires. Sur le fil
les vêtements dansent.
Ô
ciel ! Retiens encore une heure, juste une heure, les larmes de pluie qui
s'évaporent de leurs fibres parfumées d'herbes et de liberté.
Instants
au présent
Rémanences
d'étés d'antan.
Temps
de l'insouciance.
Goûter
l'instant...
Impossible
pourtant d'oublier que là-bas, loin vers l'ouest, un ouragan se déchaîne.
Difficile,
dans le silence des jours, de réaliser que là-bas, loin vers l'est, les pluies de
la mousson noient tout sur leur passage.
©Jeanne
Fadosi, sur les mots de la proposition 84 de l'Herbier de poésie
mercredi
septembre 2017 de 16 à 18 heures
Perles
de pluie sur les herbes
J'écoute
le vent qui faiblit, les premières gouttes, la vie qui s'y glisse quand la
terre frémit.
Promesses
de l'aube d'un ciel chamarré, les herbes s'étirent en brins suppliants, leurs
lèvres assoiffées par l'été ardent.
Désir
de tendresse, besoin de caresses, les tiges fragiles se délectent enfin des
baisers mouillés.
Les
perles musiciennes allègent leur peine en jouant le chant des instants-bonheur.
Diamants
éphémères sur leurs corps ténus, les herbes en fête s'offrent au levant.
La
pluie en cadence, une belle danse pour matin farceur.
Que
se disent-elles ?
J'aime
imaginer les mots désuets d'un matin du monde dans sa pureté .
L'étoffe
du temps a gardé le secret des perles de pluie, des perles de vie.
Balaline
Des
perles de lumière sur les herbes.
En
cette fin d’été parfumée d’automne, la pluie a maquillé les herbes. L’instant
est unique, je suis sous le charme. Tout s’efface qui n’est pas lumière. Je
voyage dans une pantoufle de verre* aux pays magique du strass. Je n’attends
aucun prince. Et j’ai tout, absolument tout ce dont je peux rêver. Dans cette
dimension, les richesses matérielles n’ont aucun sens.
Le
diamant, conçu aux feux de la terre, masque sa lumière, le sage ne se répand
pas.
Mais
les herbes, par leurs racines, connaissent le grand dessous des choses, elles
en témoignent. Je découvre la richesse de l’instant qui se donne dans cette
symphonie du prisme que le vent balaie emportant avec lui une part de cet éclat
d’éternité. J’ai déjà prélevé ma part. À l’éternité du diamant convoité par les
Hommes je préfère celle de ce moment fugace et sans fin qui vit désormais aux
tréfonds de mes espaces intérieurs.
La
Terre connaît trop bien la convoitise humaine, qui porte la lumière doit la
protéger des regards avides.
Voici
l’enseignement des herbes ce matin et rien ne m’est plus précieux.
*et
non pas vair, par choix délibéré.
Adamante
Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/
Et avec un peu de retard, le texte de Jil, il aurait été dommage de ne pas l'avoir ici :
Nostalgie...
Quand
grand-mère paternelle décéda
Je dû
dire adieu à ma campagne
Elle
était mon paradis de môme, libre...
Père
hérita de la maison de ville
Comme il
en court tant de par les rues, semblables.
Adieu
mon bout du monde, sans lampadaire,
Son
chemin de terre en nids de poule.
Adieu
les vaches au pré et le pot au lait,
Le
maillot troué au fil de fer barbelé,
Le
ruisseau aux salamandres et son saule têtard,
L'oisillon
tombé du nid, le champignon après l'averse,
Les
huttes de foin, nos cabanes de gosse,
La
maraude,le poing levé du fermier et ses jurons.
Adieu
les copains des 400 coups
La
bicyclette bleue, cheval de fer increvable,
Le short
de mes étés sur cuisses de grenouille...
A la
ville, à 14 ans, on devient une jeune fille,
De bonne
famille, on porte la robe,
On ne
fréquente plus les « mauvais » garçons...
On range
tout dans l'album du souvenir.
A la
ville mon père, à la ville
On
s'enferme dans le noir, le dimanche, au cinéma.
Et la
ville ma mère, et la ville
M'a vue
pleurer un soir, dans le noir...
jill
bill
« Les
perles de pluie sur les herbes »
http://jill-bill.eklablog.com
Et puis, pour terminer, le poème de Serge qui lui aussi aurait manqué à la page.
Soif !
Ce matin,
elles respirent mes herbes ;
Sèches et
cassantes, jusque là,
Elles
crissaient de soif sous le pas.
Ce matin,
elles jubilent,
Abreuvées,
enfin !
Le brin
plaqué comme le cheveu au sortir du bain,
Vaillantes,
elles ont traversé l’été si sec,
En leur
cœur sans vitalité,
Toutes
recroquevillées.
Réduites à
leur essence,
Elles
concentraient jusqu’à leurs odeurs,
Ce matin,
elles respirent mes herbes!
Enfin, il
pleut à verse.
Samedi 9
septembre 2017
Serge De
La Torre