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vendredi 20 mars 2020

Voici la page 160 E.Munch

"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée- 
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris



Sans cri, sans rage...

Printemps, été, automne, hiver
Du rose tendre au noir nuit
Sans appui, avec bâton
Nous traversons l'existence
D'aube en aube
Avec ces joies, avec ses peines
Avec ses rires, avec ses larmes
De l'arbre vert à l'arbre nu
Que nous sommes et devenons
Nous les humains
De chair et de sang
Coeur
Façonnés de mille émotions
Dans la richesse comme dans le mésaise
Dans la santé comme dans les plaies ;
La vie ne vaut rien
Mais rien ne vaut la vie
On s'y accroche
Comme Pierrot sur la Lune
Rêveur
Devant un arc-en-ciel
Un flocon de neige
Une brise douce heure
 Une abeille libre d'aimer toutes les fleurettes
Un cygne fidèle
 Une chenille, tantôt papillon...
    Comme Narcisse
     Trouvons-nous beaux
   Ayons confiance
        Marchons sur l'eau, marchons sur l'eau 
     Si la jeunesse donne des ailes
   La vieillesse a le savoir apprécier...
 







Sur le rivage


Une jeune et gente dame
tout de blanc vêtue
crinière flamboyante
regard fixe sur l'horizon
par-delà l'océan.

Une vieille dame en noir
assise ou cassée par les ans
bienveillante veuve ?
sorcière aux tristes oeuvres
pomme, rouet, sortilèges ?
faucheuse noire à l'heure inattendue ?

La mer étale caresse doucement le sable
indifférente à la marche des humains,
veuve noire humaine et spectrale,
fiancée virginale au coeur battant.

La mer caresse la poussière d'étoiles,
conversation muette entre onde et lune.
Sur la ligne d'horizon la jeune voit
un vaisseau encore invisible,
cale aux trésors
coeurs en soif des leurs délaissé(e)s.

Tandis que la vieille déplore ou espère
en son pré carré de pouvoir
un vaisseau porteur de fléaux
rapportés d'autres rivages.

Tandis que le fruit assassin
est pourri de l'intérieur.













Elle  et  On.  Aujourd’hui   ou  demain.

Lola. ...  Lolita ...  Maria-Lolita ...
Comment....
COMMENT Se nomme -t’- elle déjà ? 
Comment la nomment-on ?
Quelle image a-t-elle d’elle-même ? 
Quelle image a-t-on d’elle ? 
Quelle image a-t-on forgé d’elle, avec ou sans son consentement? 
Est-elle vraiment la douzième merveille du monde que l’on dit-on d’elle,
ou vraiment cette nullité, 
comme elle se ressent parfois, 
ce vide qu’elle ressent aujourd’hui tout au fond d’elle, lové au creux de ses entrailles .....
Elle saisit son pinceau, et rageusement 
macule la toile blanche. Elle abandonne le combat, quitte le ring sous les huées. Elle reprendra
 l’œuvre,
le chef d’oeuvre ? 
commencé.e ...         demain.  
Demain ...  Il n’est pas dans sa nature d’abandonner, ni de baisser les bras. Son œuvre,
Tout comme celle d’Edouard ...
Lequel déjà ?  Manet ? Munch ? Un autre Édouard ? ....
Lola ne sait plus 
aujourd’hui.
Demain ... Elle sait que demain lui permettra de juxtaposer les plages de couleurs. Sereinement. Quand elle aura apprivoisé ce double. Noir . Allégorie de la mort. 
La peur ...
Cette voix, ce on-cuirasse,         
qui lui répète sans cesse : 
« tu te poses trop de questions pour être heureuse ! »

Françoise, la Vieille Marmotte. Mars 2020.
(N.b. Lire à haute voix, en respectant le rythme respiratoire)














Passage de témoin :


Son ancre marine
aimantée par le rivage -
suivre son horizon

Elle revient encore, elle revient toujours, la vieille, au bord de l’eau, scruter la ligne d’horizon qui chaque jour, de marée en marée, s’approche pour mieux s’éloigner, jusqu’à sa dernière vague qui l’emportera sur l’autre rive.

Racines et relais
érodés par les vagues
transmettre sans cesse

Elle est la souche, elle est la mémoire, la vieille, jusqu’au bout elle plantera les racines nécessaires à la croissance des jeunes pousses.

Une génération l’autre
ensemble au bord de l’eau
vers leur lendemain

Elle est le présent, elle est le futur, elle est femme, elle écoute, emmagasine, s’abreuve au tronc qui la structure. Demain elle prendra la barre et à son tour arrosera les radicelles de leur arbre de vie. 

Passé et futur
entrelacés
les semences germeront

Côte à côte, elles sont deux, elles ne font qu’une. Tout a été dit. Le temps s’écoule. La première va larguer les amarres, la seconde assurera le relais. 

les mots sont inutiles -
sans artifice
le témoin passe –
en silence
leur vie s’articule

Hier, aujourd’hui, demain, construisent l’avenir… La vie est un long et beau voyage !






       



Entre ombre et lumière

L'ombre s' est faite dense, insidieuse, maléfique, accrochant ses haillons aux arbres des chemins, obscurcissant le ciel, l'éclat des boutons d'or, les chants d'oiseaux et nos petits bonheurs. 

Deux femmes,  deux chemins de vie, entre ombre et lumière

L'une attendait au bord du lac, enveloppée de noir, ce noir qui dérobe l'espoir. 
Comme un naufrage sur la rive, une coulée de peur, une sombre déchirure. 

L'autre avançait dans un sourire, les bras chargés de son monde de soleil, de dunes blondes et de pinèdes, gardienne d'un jour serein. 

Il n'y eu pas de mots
Juste respirer cette odeur mouillée de la terre, écouter le frémissement des eaux,  le vent dans les roseaux, laisser vagabonder les rêves
Tant de vie dans ces instants
tant de communion dans ce silence
tant d'amour glissé dans ce partage
Soudain la course vers la vie, vers le beau, vers l'essentiel des jours !


Balaline






Sur la rive du lac noir

Debout sur le rivage, elle observe la nuit. Le ciel se confond aux eaux sombres du lac. Mais où sont donc les astres ?

Lumière avalée
le mutisme des eaux,
quelle lourdeur !

La mort est à ses pieds, mère douce et fidèle qui veille sur sa vie, berce son abandon. Cette solitude sans solitude c’est la paix.

Elle est étoile
lumière dans le noir
la jeune fille

Elle rayonne la vie et le calme des eaux, son sang rouge, force de création, palpite. Elle pressent le chemin qui est le sien à travers les paroles du silence.

Déesse fière
elle affronte sans peur
sa destinée

elle en connaît l’issue
ce qui brille un jour s’éteint.





LE COIN DES RETARDATAIRES



Éphémère



Regarde la mer
Puis vois aussi ta terre :
La vie est un continent fragile !

Destin, sans visage,
Nous avançons seuls, 
Aveugles dans la nuit noire.

La joie est un luxe 
Qui ne tient qu’à un seul fil :
Sais-tu, humanité qui te hèle ?

Nos regards au loin
Nous font ignorer cette mort 

Qui pourtant nous tient la main.

Serge de la Torre




TANGAGE



Sur la grève deux femmes attendent
Le flux et le reflux bercent l'incertitude
Reviendront-ils ?

Contre vents et marées
Certains espèrent
D’autres ont perdu le gout de la lutte
Dans la nuit opaque
Tourne le monde
Sphère vertigineuse
Tanguent et ploient
Les espoirs hasardeux
Le bout du tunnel
S’éloigne

Demain elles rejoindront leur bien-aimé
Ici-bas ou parmi les astres
Sous la cendre de leur amour

Au soir couchant une petite étoile
Leur fera signe




                                                                                      




samedi 14 mars 2020

Pour la p.160



    Je vous propose une image pour résister à la peur qui empêche de vivre l’instant magique qui, quelle que soit la période de la vie, peut être notre dernier. Il n’est pas d’âge ni de moment pour tirer sa révérence.
    Il n’y a rien là de dramatique, notre chemin de vie, j’en ai l’intime conviction, est un chemin de découverte, un voyage. Qui en nous est venu parcourir les sentiers de la terre ? À chacun de donner sa réponse en se penchant sur le lac de sa vie pour en pénétrer les profondeurs.
    Aucun instant ne ressemble à l’autre, si nous ne le cantonnons pas dans le réduit de nos pensées trop souvent centrées sur ce qui nous fait mal ou nous dérange, obnubilés que nous sommes par ce que nous désirons et que nous n’avons pas. Nous nous privons ainsi de ce qui nous est offert et que l’on ne voit pas.
    Mais, regardons autour de nous, cela commence par la lumière, portons notre attention sur le ciel, voyons comme il se plait à nous faire des clins d’œils, toujours présent, jamais le même. Mais les voyons-nous ces transformations parfois tellement subtiles qu’elles nous échappent lorsque, pourtant de bonne foi, l’on regarde sans voir ?
    Ici, avec l’Herbier, nous capturons les instants que d’autres ont captés et traduit au travers de leur art, nous y mettons des mots, y portons des regards singuliers.
    Que ces mots soient mus par le regard du cœur, le seul capable de s’affranchir de l’illusion.
    Belle semaine à vous les Brins, que notre amour de la vie, de la découverte nous porte encore une fois vers la beauté.

                                                                                                                    Adamante


"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée-
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris

mardi 19 juillet 2016

L'herbier page 49


Danse et nostalgie, la ronde de la vie inscrite dans nos rituels, des textes profonds.



Je rajoute aujourd'hui ces mots de Jeanne Fadosi qui accompagnaient son poème, car il est, depuis le 14 juillet, un bord de mer dévasté par le crime, la haine et la bêtise :



Le coeur lourd mais vaille que vaille.


J'avais écrit ma participation dans la journée du 14 juillet, pas tout à fait convaincue par la dernière strophe. Ce midi de dimanche ne me souvenant plus exactement des mots écrits, je pensais le mettre à la poubelle comme dérisoire et hors sujet d'actualité.

Mais à sa lecture j'ai sans avoir à réfléchir complété juste les deux derniers vers par "vaille que vaille" et "plus que présent"






          En robe blanche
          Bras ouverts mains offertes
          Sur l'esquisse d'un sourire

          En robe noire
          visage crispé sur son chagrin
          Résignée mains jointes

          En robe rouge
          dans la danse vaille que vaille
          dans l'instant plus que présent

          Jeanne Fadosi








Madame Munch...

De la robe blanche
À la robe noire
La vie
L'a fait valser
De berceau en berceau,
Puis de mariage en mariage
Les enfants
Petit à petit
Ont ouvert leur bal...
Et l'automne à sa fenêtre
La laisse bien seule,
Edvard est mort...

Elle retient un cri
Parfois
Au fond de son gosier
Quand la solitude
Fait si mal
Fidèle à Ed
Comme une ombre...

Il était une fois
Un 14 juillet,
L'année n'a aucune importance,
Elle demoiselle
Lui jeune homme...
Vous permettez monsieur,
Quelques danses
Un p'tit baiser,
Les bans à la mairie...
Que c'est triste Venise
Quand on y repense sans l'autre...

jill bill



et un second poème



La veuve...

La veuve
Tient sa fille
À l'oeil,
Quand l'ivresse
Tient ses beaux messieurs...

La veuve
Donne ses conseils
D'un regard
Quand les cavaliers
Donnent à redire sur leur conduite...

La veuve
Et sa rosière
Dix-sept printemps,
De l'agnelle pour le loup
Quand plus de père pour berger...











Au bal des bruyères **

Danse endiablée
Danse joue contre joue
Danse découverte des corps
Attente du cavalier ou inutile attente nostalgie noire
La vie sous nos yeux se dévide
Eh ! vis, danse tes jours, danse tes nuits
Au loin la mer sera toujours bleue
Ce bleu que le ciel gris aspire avec envie
Sur la ligne d’horizon le soleil sera boule de bilboquet ou phare
Suivant les vagues de ton âme
La vie est un pas de danse une danse à deux temps
Où le hasard joue le rôle de Disc Jockey
Marée haute marée basse
Profiter c’est grandir avec la vague bleue
Celle qui dialogue avec les corps
Celle qu’on appelle « la danse de la vie. »

** Dans le langage des fleurs, la bruyère exprime combien un amour peut être profond et fort.
Elle peut aussi exprimer le plaisir des rêveries solitaires.













Passage de relais :

En blanc et noir, en noir et blanc, la vie se valse à quatre temps. Les uns, les autres, eux, nous, vous, moi, d’autres encore, au rythme de leurs battements de cœur dansent leur partition…
Comme un coureur de relais qui passerait le dernier témoin de la course, j’amorçais les pas de mon ultime tango. Je jetais un regard en arrière laissant se dérouler le film de mes souvenirs qui s’estompaient. Sur la piste, la vie tournoyait, chacun y écrivant sa propre chorégraphie…
De la valse à la zumba, mon sablier s’était écoulé. L’heure sonnait pour moi de déposer, en au revoir, un point sur le i de ma fin…



















La vie danse.

Sur la musique des vagues, alanguis, ondulants, ils dansent.
Ombres colorées, ils tracent sur les herbes la marque fantomatique de leur passage.
Ici le silence de l’avant se conjugue à leurs pas. Ici d’autres ont dansé. Ici d’autres danseront. 
Le temps pour eux est à l’instant. Ils dansent, oublieux de tout sauf de l’harmonie des corps en contact quand un et un ne fait plus qu’un. Sorcellerie d’un air qui les emporte le temps d’une soirée.
La mer indifférente rejette à leurs pieds la mousse de son éternel ballet. Eux perpétuent la parade de la séduction codifiée par les pas.

Une femme en noir, mains crispées sur l’absence, regarde un couple avec tristesse. Alluvion  solitaire rejeté par la vie. Est-ce son pendant cette jeune fille en blanc qui s’avance comme pour sortir du tableau ? Deux face d’un souvenir placé là par le peintre pour conjurer l’absence peut-être. Deux gardiennes d’une porte ouverte sur un bal où s’agite le rêve inassouvi de l’union sacrée.










Bonheur de la danse
j'attends le prince charmant
avec ma belle robe
j'espère tout de la vie...

et aussi



Viens danser ma mignonne
Le fond de l'air est soie
Nos corps exultent enfin
L'accordéon et la trompette
Ont unis leurs accords
Pour la fête estivale
Qui oublie les tumultes
La grisaille passée
Viens valser ma jolie
Pour un instant d'oubli... 
Marine D