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mercredi 17 février 2016

L'herbier page 33




La voici enfin cette page 33, avec un peu de retard. 

Merci de vos participations, de votre patience, 
qu'elle vous soit agréable.





Quand le cerveau s'emballe.

Prenez garde Petite Demoiselle !
De sombres idées vous agitent.
Le grand méchant loup pointe son long museau sur votre cerveau gauche !
Mais Grand-père veille sur sa Titounette.

Bien sûr
Vous ne pouviez comprendre que ces deux-là s'aimaient d'amour tendre.
Ils le criaient si fort, sans prendre souci de vous parler.

Prenez garde petite Demoiselle ! Elle ne vous a pas trahie ... Il ne vous a pas abandonnée .... Ecoutez votre coeur ...
Ne vous trompez pas de colère Petite Demoiselle.

Paroles de Chat Perché. 

La Vieille Marmotte





Le vieux chenapan...



La mère Michel

Criarde telle poissonnière 

Proposa par sa fenêtre 
Bonne récompense
A qui ramènerait son Raminagrobis...
C'est le vieux Lustucru
Coquin voleur
Qui contre un baiser
Marchanda la chose,
Mais il était si p'tit
Qu'il en réclama deux gros...
« Sinon je vends ton gouttière
A l'empailleur
Ou pire au boucher !! »
« Quand on aime quelqu'un
Enfin son matou
Point on ne calcule
On y va à bouche déliée... »



Chenapan de Lustucru

Aux façons peu catholiques

Tu auras ton compte 
Mais dans la pénombre
A l'abri des commères...










 
Sombres nuages
elle promène ses idées noires
et son chat gris
parmi les ombres rouges
de ses rêves bleus
ABC





Avec son chat
Qui ne la quitte pas
Elle attend
A la tombée de la nuit
Quand le rivage s'assombrit
Que les gris font suite
Aux rougeoiments
Aux bleus profonds
Elle l'attend
Elle l'attendra
Contre vents et marées
Avec son chat
Comme si il savait

Comme si il pouvait... 








À l’orée des apparences
ou « La forêt de Trakl »


Elle marche sur son ciel
reflet de soleil
dans les vagues de l’air
le chat à ses pieds
sorte d’alter ego
hésite entre le yin et le yang
un peu plus yin sans doute
plus méditatif
plus chat
plus vide
Derrière eux
la longue silhouette sombre d’un garde chasse
à l’orée des apparences
semble les observer
la forêt de Trakl* résonne du chœur des chasseur**
leur chant s’élève
cherche un chemin
vers ce ciel
qui n’est plus en haut
ce ciel
qui monte pourtant
comme une racine
à travers la trouée des ombres
pour se rejoindre
car il n’est plus
ni haut
ni bas
il n’est plus
que sphère
il n’est plus
que cercle.

Adamante 

* Georg Trakl poète Allemand. Il naît le 3 février 1887 à Salzbourg (Autriche) il se suicide le 3 novembre 1914 à Cracovie.

**"Der Freischütz" de Carl Maria von Weber   https://youtu.be/OiBBFM60RiM









La grotte des ancêtres


Ils pénétrèrent dans une gorge profonde aux flancs boisés, une large fissure, déchirure des secousses du Temps...

Elle ahanait sous sa robe rouge que bombait un ventre rond de presque 9 mois.

L'air empiégé du ravin sentait l'humus et Belle frissonnait dans la fraîcheur humide.

Dans le rideau noir de la montagne qui fumait d'une légère brume s'ouvrait une sorte de cassure dans laquelle elle se faufila.

Pierre la suivait avec inquiétude. Lui, le Maître des Bois, n'aimait pas ces lieux mystérieux que son imagination peuplait de dangers occultes.

Il alluma les torches et un flot de vie d'ombres et de lumières tarissait puis se renouvelait sans cesse sur les parois de pierres qu'il parcourut des yeux distraitement, comme quelqu'un qui cherchait son air...

L'atmosphère, saturée d'humidité, était glaciale !

Belle aimait ce ventre de la montagne, ces entrailles secrètes qui bruissaient d'une cascade d'eau tombante d'une anfractuosité de la voûte noirâtre et dont le bruit se répercutait en écho sur les parois.

Une grande salle les enveloppait de parois grises où dansaient de folles lueurs.

Au milieu de la Grotte, un petit lac peu profond dans lequel s'abîmait la cascade, dont l'eau fuguait quelque part entre les rochers.

Cette Grotte avait servi de refuge à des générations d'ancêtres de Belle. Là avaient logées familles et bêtes....

En haut de la Grotte s'obscurcissait de plus en plus une trouée vers le ciel.

Pierre avait l'impression d'être au centre d'une amphore antique, et toutes ces pierres lui semblaient être comme des ossements de la terre.

Sanctuaire où se disputaient Vie et Mort !

Des figures étranges se réfléchissaient sur l'eau mouvante du lac.

Pierre était un honnête homme, sec, au visage tanné par l'air et le soleil. Il inspirait le respect. Il avait la vigueur élastique et les muscles tendus de l'Homme des Bois pour qui la Nature était un livre ouvert dans lequel il puisait toute sa science.

Il déposa doucement Cat sur le sol, laquelle se coula vivement aux pieds de sa maîtresse. Il y avait entre elles comme une véritable parenté.

Cat était la lumière de Belle, sa plus fidèle compagne et ne la quittait guère. Les doux miaulements de Cat étaient comme un chant de tendresse pour Belle.

Comme Pierre aimait cette jeune femme douce et bienveillante, dont tous les chats du quartier se disputaient les caresses.

Cette jeune épousée qu'il avait menée à la danse il y a si peu de temps.... Qu'il avait été fier de défiler avec elle à ses côtés devant tout le village réuni !

Mais depuis quelques temps, elle ne riait plus de bon cœur. Ses yeux reflétaient comme des pensées tristes. Elle s'éloignait de lui. Ses silences faisaient peine à Pierre.

Soudain, elle poussa un long gémissement en se tenant les reins... puis un hurlement d'angoisse et d'effroi, les traits abîmés par la douleur.

Il s'effraya !

Cat miaulait doucement, puis grondait sourdement, comme si elle comprenait sa maîtresse.

Belle, si élancée, toute fine de traits et la peau légèrement hâlée, aux mains petites faites pour la caresse, et au visage si gracieux.... semblait brusquement avoir vieillie avec des yeux comme regardant au-dedans d'elle....

Elle grelottait, et la sueur inondait son visage.

Pierre lui parla doucement et voulut la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa violemment, le front barré de douleur....

Pierre prit peur ! Il se demanda brusquement si les esprits des ancêtres de sa femme voulaient leur perte

Des tressaillements la secouaient.

Puis elle se mit à pousser de tels cris que tout était confusion en lui. Ça lui faisait peine de voir sa femme dans de telles souffrances. Il avait honte ! Toute sa force ne servait à rien !

Et Cat, qui continuait à gronder puis miauler d'une voix grave, le troublait, lui retournait le cœur....

Belle avait de longs intervalles où il ne l'entendait plus respirer.... Il retenait son souffle avec elle !

La nuit noire était tombée dans l'immense solitude de la Grotte.

Puis Belle, en haletant violemment, s'allongea sur le sol sableux et lui fit signe.

Il s'approcha de ses cuisses écartées, pour saisir un petit paquet sanguinolent tout gluant qu'il déposa vivement sur le ventre de sa mère. Retrouvant enfin ses esprits, il coupa le cordon ombilical de son immense couteau de chasseur....

Retirant sa veste, il enveloppa le Bébé qui criait et se démenait de toute sa petite vie naissante.

C'était un adorable petit garçon à la figure toute chiffonnée aux yeux à peine ouverts, les joues un peu jaunes dans la lumière virevoltante des torches . Ses petites mains potelées se fermaient de colère avec une force qui attendrit le cœur du père.

Belle et Pierre, éprouvés par une grande secousse, se retrouvèrent réunis dans une de ces violentes émotion pleines de tendresses et d'amour, les larmes au yeux !

La petite cascade chantait joyeusement dans la Grotte et Belle sentit en elle comme le battement des cœurs de ses ancêtres.... comme s'ils palpitaient en elle....

Luciole
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