Autrefois...
On a marché sur la Lune,
on y a cru, puis on a crié à la
mise en scène...
On a marché sur Mars, Vénus,
Mercure, Jupiter, Saturne,
Uranus, Neptune, ah non, mais
les hommes en rêvaient, conquérants insatiables...
On a marché sur la Terre, autrefois,
autrefois, autrefois, vidée, sucée jusqu'aux entrailles, il en demeure quoi...
de la roche, des flaques d'eau, quelques émeraudes, plus âme qui vive, de
l'homme, abuseur notable, ne reste que des restes, paix à ses cendres, lui qui
brûla cette planète par les deux bouts...
On a marché sur la Terre, hier,
verte comme l'Espérance, bleue comme l'Océan.
On a marché sur la Terre,
fantômes s'en souviennent...
On a, tout finit par s'écrire
au passé !
jill bill
http://jill-bill.eklablog.com
Là
où se heurte mon regard,
se
posent mes pas…
Entre
bleu et noir
sur
les rochers d’une plage déserte
Très
lentement
je
progresse...
Ici,
un crustacé,
là,
un quartz scintillant,
la
vie du rivage m’interpelle…
Pas
un bruit, plus une vague,
le
monde marin murmure,
sous
la plante de mes pieds…
Tous
sens en éveil
je
me laisse guider…
Là
où se heurte mon regard,
sous
mes pas,
une
fenêtre s’ouvre
sur un
ailleurs à décrypter…
ABC
Regarder
Regarder sans forcément
chercher ce que ça représente, regarder
De tous ses yeux, ouvrir
son âme, sans comprendre ni analyser
Ce qu’il a voulu dire,
faire, laisser l’artiste simplement nous pénétrer
Union de deux âmes, deux
regards, deux corps à reconnecter.
Soudain sur l'écorce
un visage apparaît
Petit à petit les
traits se précisent
Sa coiffe de plumes
ne laisse plus de doute
Fils du Nuage
Il a quitté
son temple
Pour nous parler du
désert et de la pluie
De l'obsidienne et
des sacrifices
En son honneur
Lui le Serpent à
Plume
Josette
Je voyais une fissure profonde et
sombre où s’infiltrait le néant tel une grande phrase creuse. Malaise
indescriptible.
Je voyais la roche poreuse grise
et triste, pierre de lave, pierre ponce disait la grand-mère aux mains propres.
Attente désemparée.
Et puis j’ai vu le bleu, le bleu
lagon disait le père. Surprise étonnée.
J’ai cru alors que l’éruption
n’avait pas eu lieu.
Seule au milieu de nulle part je
me suis remise à rêver que le volcan n’avait jamais existé.
Jamadrou
Qu'est devenue la vie
?
Sillons dessinés par
les larmes amères
taries dans l'ombre
des paroles
Un coup une marque en
bleu ou en noir
le rêve s'est brisé
sur ce chemin de peine
Silence et solitude
Seules les traces
diluées osent dire la blessure
Qu'est devenue la vie
?
Balaline

As-tu vu Dame Tortue
As-tu bien entendu
Le cric le croc le crac
Du grillon qui grommelle
En mâchant de la réglisse
J'ai une salade bien verte
Pour la tortue gourmande
Qui circule entre les carottes
Les framboises et les fraises
Tu nous en donneras
On pourra faire la nouba !
Sous la mer se dégagent
Des visages et dans ses ombres
Flottent et se reflètent
Des monstres passifs
Des créatures sans paroles
Liquides et transformistes
Qui regardent vers un ciel de
verre
Sans jamais pouvoir y
accéder...
Marine D
L'eau bleue sur le sable
dessine le visage
d'une antique statue maya
Elle a le profil égyptien
au pays d'autres pyramides
le front bombé
l'œil amusé ou las.
Que dit-elle si fort ?
est-ce son souffle
ou sa colère ?
la mouche en cœur
insolante
sur son nez
l'agace.
Un minuscule papillon blanc
de ses ailes froisse
sa matière grise.
Là siège non seulement les limbes de la raison mais
aussi toutes les émotions, le berceau des sentiments, l'origine du vivre
ensemble.
©Jeanne Fadosi
La deuxième ouverture a fait
tilt et m'a renvoyé à cette statuette vue au musée du Quai Branly en 2011 lors
de l'exposition "Maya de l'aube au crépuscule". Statuette qui
d'ailleurs figurait sur l'affiche.
La caverne de Xibalba*
À Xibalba, le dieu
des Mayas trône dans la caverne, entourés de ses multiples.
Et chacun de murmurer
à son immense oreille leurs idées autour de la création.
Mais le moustique,
dissimulé dans une anfractuosité de la roche, écoute, mémorise
et voilà qu’il révèle
au monde les noms secrets des Dieux.
Mais qui connaît le
nom des dieux devient lui-même un dieu.
L’empire fragilisé
s’effrite
Un geyser d’émeraudes
fuse de ses entrailles,
Les hommes s’en
emparent.
Connaissant désormais
le grand dessous des choses, ils ne vénèrent plus leurs égaux.
Alors, le Dieu des
Mayas, courroucé se venge,
il leur voile le
regard.
Mais que notre monde
se rassure ou s’inquiète,
Nous conservons au
fond des yeux l’instant où nous étions des dieux.