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mercredi 25 septembre 2019

pour la page 150


Une histoire d'arbre


Une fois n'est pas coutume, je fais remonter une page pour saluer un arbre. Nous en avions chanté le pied, nous allons en chanter sa nouvelle vocation d'abri pour les livres offerts en partage.

J'emprunte la photo de ce qu'il en est advenu sur le blog de notre Vieille Marmotte, et vous suivrez le lien pour tout savoir, tout découvrir de son histoire, et le voir lorsqu'il était arbre, tout simplement arbre.


Rendez-vous le 4 octobre prochain.
en haïkus, (un ou plusieurs) ou encore en haïbuns



Au Parc de La Tête d’Or, Mon grand bel Hêtre, le beau Fayard n’est plus .... Que lui est-il arrivé durant ces dernières vacances estivales ? Sur son tronc, un abri ! 


La suite du reportage chez la Vieille Marmotte





vendredi 30 juin 2017

Hêtre haïbun, pour la page 81





Merci à vous tous d’avoir encore une fois joué le jeu en flirtant avec le Haïbun.
Un vrai bonheur pour une communauté d’écriture.
Que d’idées ! C’est toujours un plaisir de vous lire. Je risque encore d'être très en retard pour passer chez vous...

Mais avant de livrer les textes à votre regard, parlons donc un peu du haïbun.

Le haïbun mêle prose et haïku (parfois tanka) qui s’enchaînent dans une suite logique de lecture, une sorte de narration. Une prose (c’est essentiel) illustrée d’une poésie avec qui elle lie relation.
Sans la prose, on ne peut parler de haïbun.

Le haïbun relate une expérience, un voyage, un moment vécu, concret (réel ou imaginaire).
Il recherche avant tout la simplicité, la concision qui convient aux choses de la nature, du quotidien ou du ressenti, ainsi que nous l’apprennent aussi les poètes chinois.
Enfin il refuse la rime et la versification et toute forme de redondance ou de maniérisme.
Il exprime un certain détachement de son auteur qui devient ainsi une sorte de chroniqueur sensé toucher son lecteur par la mise à distance de son émotion. Car c’est le lecteur qui doit vivre l’émotion. L’auteur, par la qualité de son détachement et la justesse de son ton, doit faire en sorte de la lui communiquer.

La prose est essentielle car elle est censée nous faire partager un cheminement d’idées, nous faire vivre les éventuels moments de rupture, (tant dans l’idée que dans le rythme).
Enfin, le haïbun exige d’être ciselé car la concision nécessite une certaine recherche de l’épure, c’est cela qui suscitera l’émotion chez le lecteur. Le non-dit traverse le texte et lui donne son souffle.

S’il ne faut pas céder à la redondance, il ne faut pas non plus se satisfaire d’une écriture simpliste.  Pensée orientale oblige, nous sommes sur la voie du juste milieu…
Un sacré exercice ! (un exercice sacré ?)

Le lecteur touché par l’émotion doit pouvoir trouver son chemin de liberté à la lecture pour goûter les images et la profondeur du récit. Je dirais que le lecteur doit avoir là toute liberté de créer sa propre mise en scène.

La valeur d’un haïbun est certes suggestive, ce que l’on peut dire c’est que l’exercice n’est pas simple, surtout lorsque l’on est pétri de rimes et de versification comme l’est notre civilisation occidentale.
La vraie valeur, au sein d’une communauté d’écriture, c’est principalement de s’y risquer.

Alors, peut-être serez-vous d’accord avec moi, s’il est une question que l’on pourrait tous se poser, n’est-ce pas celle-ci :

« -Si je devais reprendre mon texte en me pliant à toutes ces règles, comment évoluerait-il ? »

Bonne lecture et belle fin de semaine. AD


 




Sur le chemin de sa vie, il s'est cru sorti de la cuisse de Jupiter, depuis il a mal aux chevilles, le voilà,

grosse tête
et chevilles enflées
hêtre mâle dans sa peau

©ABC




 




Être un hêtre...

Un saule si seul
Eut un jour compagnie
Un hêtre, si près planté
Liés si intimement
Que leurs racines
S'unirent telles mains en prière...

"Un hêtre âgé
en pachyderme des bois
Grisâtre d'écorce"

Le bûcheron
Père du Petit Poucet
Eut des vues dessus
Moult stères de bois
Pour sa chaumière...
Mais la mère-grand
Du Petit Chaperon Rouge
Tient de tout son être
À cet arbre remarquable...


"Non à la cognée
Olivier freine tes ardeurs
Prends ce noyer mort"

Longues tresses de lierre
À la gauloise
Bas de mousse
Tricotés par dame nature
Le colosse
Défit le ciel
Et les cogneurs
Cabossé, son charme...


jill bill
 





 




 Le Vieil-(h)être

Ses pieds boursouflés sont déjà sous terre
Le vieil hêtre est un vieillard
qui ne compte plus son temps depuis longtemps









Un Bébé un Arbre
Souvenez-vous
C'était au siècle dernier
La publicité d'une marque de lait
Chêne, Hêtre, Pin...
Choisir l'essence et la forêt

Hêtre arbre de vie
Convulsion de ses racines
En forme prosternée

Gestation du futur Être
Projection d'amour et d'espoir
S'enracinant dans une communauté

©Josette








Au pied du grand hêtre une dame disait s’être endormie. Cette dame rêvait.
Elle n’était qu’une petite sylve visage contre terre, humant le lichen entre les pieds du grand sage.
Elle voulait plus que respirer la profondeur!
De tout son « hêtre » elle voulait sentir, entendre le souffle de Gaïa.
Mais mémé Gaïa était fatiguée, haletante.
Doucement elle s’asphyxiait.

La terre souffre
L’homme lentement l’épuise
Jeunesse consciente

La petite dans son sommeil participe alors au processus de régénération de la terre.

Inscrit au plus profond de son être, dans ses racines profondes,  elle avait reçu tous les circuits nécessaires pour insuffler à Gaïa une énergie nouvelle. 

S’aimer, aimer et aimer vivre

La petite Sylphe se souvient comment la Terre Mère a su la prendre dans ses bras pour la bercer et lui offrir vie amour espoir.

Alors aujourd’hui la petite Sylphe veut se couler dans les racines de son hêtre pour « dispar’hêtre » et insuffler à mémé Gaïa l’air de la joie,  de la jeunesse.

Eco* transmission
Vase communiquant l’amour
Notre terre vivra.

 *Ecologie.
©jamadrou






 




Les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.

Comme nous, les arbres ont des histoires, leurs formes aussi.
J’ai longtemps ri des soins à porter aux pieds, je ris moins aujourd’hui.
L’expérience  invite au souci de ses fondements, à l’attention à ses racines ; au sens, au poids, même, de ses origines. A la nature de ces-énergies-qui-nous-motivent, ainsi qu’à celles-qui-nous-font- croître.  Elles montent en soi comme des bouffées de sève trop vite et souvent empêchées.

« Être ? dit le hêtre
Comment pourrais-je …
Ne pas être ? »

Les grands arbres ont le poids des pierres, ils en prennent parfois jusqu’à la couleur, et la forme.
Ils en ont, finalement, déjà la lenteur. Elle coule en eux, la vie : pourtant. Comme un infini et languissant murmure !

Leur récit se fait lent,
Leur récit se fait lourd.
Leur rêve se fait chant
Et puis, il se fait Amour !

Et par leurs racines mêlées, ils protègent, se soutiennent et s’entraident, les ombrageux compères. Les arbres ont des tendresses patientes, d’émouvantes parades de silences dépassés.
Par leur mâle vigueur, par leur féminine persévérance, ils confinent au ciel et même l’imitent.
Parmi eux, tant d’individus uniques. Ils sont, pourtant, un seul peuple sylvestre, se prêtent force, s’alertent, se défendent, se battent pour se forger caractère, s’exercer à mieux vivre et puis s’offrent ombrage.
Ainsi, que des maîtres à vivre, ils nous soutiennent, nous enseignent et encouragent.

Arbre mon ami,
Oh ! Savant messager,
Dis-moi ton cri,
Cris-moi ta vie !

Sous le hêtre, un long temps arrêté, je l’ai entendu bruire de sa chanson de vent, de sa passive confiance, immobile apnée ! :
« Je connais le ciel, et je connais la Terre !
Tous deux, autrement, mais d’égale manière me nourrissent : entre eux, finalement je fais lien, suis passage et deviens média.
Oh ! Homme, petit homme, enfant sans cesse agité !
Un rien te trouble, si peu t’aigrit !
Et tu cours et tu pleures, plein de peurs et de cris,
Quand va le jour et quand viens la nuit!
Tu regrettes l’alliance oubliée, blessé simplement d’ignorer que tu n’es pas seul et qu’avec tout - la pierre, le végétal, la Vie dans ses formes multiples …-  tu nous es, étroitement semblable, et puis lié.»

Il chante la vie, le hêtre
Au pied-racines de pierre,
De toute sa nature.

Certes, de toutes ses forces, mais aussi de ses blessures … !









Lola marchait dans l'Allée des Grands Arbres.  Elle ne savait plus son âge.  Lola réfléchissait.  Lola réfléchissait beaucoup. Lola réfléchissait trop. Elle réfléchissait aussi le soleil ; et beaucoup de gens autour d'elle en étaient aveuglés.
Lola aimait les grands arbres.
Tout à coup
Elle se trouva
Devant le Grand Hêtre.
Brusquement, sans réfléchir, elle fit une chose bizarre.
Elle s'allongea de tout son long, à plat ventre, au pied du hêtre et lova son visage dans un creux accueillant comme une épaule.
<< Papa murmura-t-elle, Papa, tu m'as tellement manqué >>
Elle fut prise d'une subite quiétude, mit son pouce dans sa bouche, et, s'endormit.
Lola rêva.
Lola rêva qu'elle s'enfonçait
Profond, profon-
dément
Dans les entrailles de sa mère
Tout au fond.
Les racines du grand arbre la ligotaient. Avec douceur elle les repoussa une à une. Lola rêvait. Une odeur chaude à la fois malodorante et parfumée l'enveloppait, un sentiment étrange d'envie et de dégoût la réveilla. Elle sentait
Sans la voir
La lumière du soleil qui la réchauffait
Jouer à travers le feuillage du Grand Arbre. Il était toujours là, solide, protecteur. Elle se releva, secoua les brindilles et la mousse accrochées à sa robe.
Quel âge, mais quel âge avait-elle donc ? Bah ! fit-elle d'un geste de la main.
Elle repris sa route. Il faudrait préparer le repas en rentrant.

©Françoise








Promesses d'hêtre


À fleur de terre, à fleur de vie, 
elles courent dans le sous-bois,
sous leurs longs doigts masqués des stigmates du temps,humblement résignées à défier les vents. 

L'ombrelle verdoyante
comme une fiancée
s'appuie sur ses bras blancs.

Seras- tu là demain, mon beau fayard, hêtre en devenir qui sait déjà la richesse des instants ?

Des racines aux faines
tout un charivari
se fait l'écho du vent

Quand la hêtraie se tait, au plus doux du silence on perçoit juste la  respiration de son âme. 

©Balaline








Au bout du sentier un grand hêtre enserre la berge de la rivière, ses racines rassurent, son tronc puissant m'invite à m'appuyer contre lui et à rechercher un instant de plénitude


Un hêtre de hasard
ici, là et maintenant
porte le mot être


Oubliant les malheurs et les chagrins, ressentir sagesse et foi en la vie, entendre la musique des oiseaux et des insectes dans la houle de ses branches et apercevoir tout en haut le ciel qui clignote


Être pourquoi pas
aussi fort aussi calme
son alter égo


©marine Dussarrat







Au bord du chemin le vieil arbre de sagesse craint plus que tout la hâche assassine d'un être qui serait oublieux de l'anima de la Terre et de l'animal en lui.

Abreuvé des larmes
de tous les chagrins du monde
le grand hêtre sait.


L'enfant recru de désespoir à marche forcée s'est figé au pied du grand hêtre, implorant une halte. Là il a abreuvé l'arbre vénérable de ses dernières larmes les confiant aux racines vers son pays perdu.

L'enfant a pleuré
une dernière fois son chagrin
au pied du grand hêtre.

©Jeanne Fadosi
jeudi 29 juin 2017









Allée des pas perdus…


Allée des pas perdus… ça pour l’être ils le sont ! L’esprit un peu rêveur on baguenaude sans voir dans un entre deux sans durée où le regard se berce de nature.  Vertu des grands espaces,

les pieds sont ici,
et la tête est ailleurs
on ne sait plus trop

Mais, ici ou là, quelle importance ! Comblé de ce rien qu’est l’instant, on se donne aux doigts de la brise pour ressentir la vie, respirer, s’imprégner du paradis qui frémit, là, juste sous votre peau.  Et puis soudain,

au pied d’un hêtre,
couché entre deux racines,
un nouveau-né

allongé dans la mousse
il tète encore sa mère

Cette apparition c’est l’offrande de la Terre pour fêter le prodige de votre abandon. L’arbre complice vous a ensorcelé. L’enfant du hêtre s’offre et pénètre votre immobilité de sa palpitation végétale.  Alors résonne en vous ce bruit de succion intemporel qui vous accompagne depuis la nuit des temps, à chacun de vos pas.

©Adamante Donsimoni
https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/



Le coin des retardataires 

N'oubliez pas, dernière limite de dépôt des textes souhaitée le jeudi avant 14h & inclusion du lien à mettre sur la page à noter chaque fois.



Un hêtre, deux êtres

Il respire à la racine
du hêtre inaccessible,
puise son idéal,
jouit de sa nourriture
puis infiniment s'épuise,
l'enfant de nos vies.
Suzâme  (30/06/17)
http://suzame-ecriplume.eklablog.com
http://suzame-ecriture.over-blog.com/


 


mardi 27 juin 2017

Hêtre pour la page 81


Les arbres communiquent entre eux, c'est prouvé. 
Et s'il fallait une preuve de plus, la voici.
Je sais que cette photo vous parlera.
Alors à vendredi pour la récolte.
En haïbuns, ça vous tente ?
Oui ? tant mieux !
C'est parti.
AD



Photo Francoise Isabel La vieille Marmotte