La voici, la voilà, et complète cette fois !
Si les chèvres grimpent aux arbres
j'ai bien cru le devenir samedi 😥
Oups ! et Ouf !
Merci les Brins de vos magnifiques poèmes
-comme toujours-
et de vos photos
-j'en ai plein d'avance-
L'herbier est pour moi un vrai bonheur.
Encore merci !
Adamante
Photo ABC |
Rideau d'arbres
Forêt nue, bois nu
Rideau d'arbres, trouée de bleu,
L'écureuil n'y danse plus
De branche en branche,
L'oiseau bavard s'est tu, nid vide...
Je cherche du regard
Un p'tit Chaperon rouge, mais, rien,
Voire un loup, une biche...
Barricade de troncs
retient l'hiver dans ses rangs
La ville manifeste
jill bill
Grand méchant loup, ogre, chaperon rouge ou autre petit poucet, les histoires jouent à cache-cache.
Cherchant celle qui dort
promenons-nous dans les bois
crainte et mystère
À cette heure ni hibou, ni coucou, pour accompagner la balade, juste le craquement de nos pas sur branches et feuilles mortes. Au loin, nous croyons percevoir le chant des nains partant au boulot…
Hêtres, chênes et bouleaux
s’accordent à quelques charmes
entrelacs boisés
Les histoires inscrites en nos mémoires se reflètent sur le tableau du jour. Les écorces se teintent au gré de la lumière. Admirant l’orée des bois, nous nous laissons séduire par ce chef d’œuvre naturel.
Sombres branchages
embrassant de claires ramures
masques de l’aube
Il suffirait d’un rien pour que contes et Dame Nature, en complices, s’unissent pour nous emporter dans de merveilleuses aventures.
Magie de l’instant
aux portes de l’imaginaire
il était une fois…
dans les murmures forestiers
s’ouvre le livre d’images
ABC
Matin gelé
Des nuances de gris dans la maille des arbres
L'aube rose apparaît en halo incertain
Dans l'enchevêtrement le ciel nous fait mille clins d’œil
Les chênes dénudés restent droit dans leurs fûts
Tant d'hivers sont passés sur leur peau craquelée...
À l'horizon j'ai vu le milan qui planait
Sur la prairie au sol gelé deux chevaux gris
Dégustent les brins d'herbe que leur souffle réchauffe
Dans quelques heures royal Phebus aura fait son office
Et aura transformé le pays vivifié
Il existe des âmes qui cherchent la lumière
Qui tournent sur la vie espérant l’impossible
Et voudraient voir des signes dans les bosquets déserts
Marine Dussarrat - 27 janvier 2022
Balade en forêt
En tâtonnant, Printemps,
Silence chlorophylle,
A taché de ciel bleu
Le sous-bois sec automne.
Anémones et violettes,
Hardies ballerines,
Frémissent du satin,
Éternuent leur pollen.
Un merle musicien,
Étincelles trilles,
Secoue coucou lointain
Au discours monotone.
Pin mât de misaine
Soutient branches wickiup,*
Imprégnés de fous-rires,
Jeux rusés d’apaches.
Nos pas roulent cailloux,
Bottent pommes de pins,
Se coulent dans l’enfance
En plumets de lichens.
* wickiup: abri primitif fait de branches et d’herbes construit par les Apaches et les Paiutes.
Martine
Seuls les arbres
Un silence ouaté, en gris, quelques touches de bleu dilué dans le ciel morne et bas où les corbeaux traînent leur lassitude. Plus bas la forêt dépouillée parait inhabitée, chants et pépiements envolés.
Seuls les arbres
serrés sur leurs mystères
semblent défier ce jour cafardeux.
Ces géants aux grands corps paisibles en apparence, vieux sages aux mille jours, traversent bien des tempêtes pour nous livrer demain les clés d'un autre monde.
Saurons-nous ouvrir les portes de l'espoir ?
Se blottir
au creux de cet essaim de vies
aux racines tentaculaires
aux vibrations inaudibles
Ce voyage communiquant
un appel résonnant au fin fond de notre être.
Sur les chênes, les pins où se lit encore la trace de nos ancêtres, de leurs gestes ancrés sur les écorces rugueuses, la vie a déposé sa force et ses faiblesses, cette majesté d'être, cette lutte quotidienne pour grandir, résister.
Seuls les arbres
unis contre l'adversité
compagnons des jours sans
offrent leur robustesse à nos fragilités.
Le vent et les tempêtes, à défaut de la morsure d'un froid qui tardait, sont venus à bout de la toison des feuilles de l'année.
C'est l'heure indécise
entre le jour et la nuit
aube ou crépuscule.
Pendant quelques mois, la dentelle sombre des ramées nues va laisser derrière le bois se deviner le "pied du temps" comme il se disait il y a longtemps.
C'est l'heure où l'ancien
négligeant le baromètre
dit la pluie qui vient.
Blanc rosé dans la nacre grise du ciel, demain sera dans la brume et le givre. Quelques oiseaux frileux saluent le vieillard silencieux dans sa promenade solitaire.
Le soir est trompeur.
Quel sera le temps demain ?
Le doute s'insinue ...
Doucement s'en vient le soir,
griffes noires, ciel de velours.
©Jeanne Fadosi, samedi 29 janvier 2022
Fadosi continue
Tanka I
Décembre en froidure-
silence dans la ramure
aucun pépiement
ni même un écureuil
arbres en dormance
Tanka II
Renaissance
dans l'entrelacs de leurs branches-
des éclats bleutés
le ciel dessille ses yeux
j'ai le blues du Printemps !
Un haïku
Les rameaux nus étendus
quelques craquements sourds-
lamento de l'hiver
Claudie Caratini - le 30/01/2022
L’attente de la forêt
Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent
un secret de sève
une nouvelle du lointain-
reste le silence
Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité
un parfum d’humus
s’élève du tapis sombre-
tout est nostalgie
Le
vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel,
et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le
costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de
gris et de marrons.
et l’espace rétrécit
invite au sommeil
Il
se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici
tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse,
et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se
dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère
la neige, il aime la faire danser
son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine.
Adamante Donsimoni - 28 janvier 2022
LE CHANT DU SOUFFLE