Ah, la nuit, tous les chats sont
Dans son logis aux lueurs
Se montrera t-elle au balcon, embrumé... ?
Miaou, miaou, qu'il est touchant, mais,
Touchera t-il la belle... ?
Ils sont deux à l'espérer,
Ils sont deux, noir dans une flaque de lune
Couleur chaude... ainsi qu'une fleur de souci.
La nuit tous les chats sont gris, paraît-il.
Dans mon jardin déambulent des ombres chinoises entre les herbes et les massifs. Parfois, surpris par la lumière des réverbères, ou celle de la lune, le chat tigré de la voisine se promène nonchalamment, comme chez lui. Avec circonspection, d'autres se risquent sur mes terres. Un noir, un roux et blanc, un gris fumé à la face sombre et au poitrail neige.
Silencieuse, méfiante, prête à s’enfuir à la moindre alerte, la gente féline du quartier prend mon espace vert pour un terrain de jeux ou d'affrontements.
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Regarde bien
Regarde bien
ces deux êtres sans parole
dans le bleu de la nuit
Deux chats aux yeux de braise
ils sont dans leur élément
Regarde bien
Ces oiseaux de lune blonde
posés sur le toit
Ils voleront de concert
dans les limbes de l'oubli
Regarde bien
tu pourras apercevoir
ce sourire que
tu attends depuis longtemps
il réchauffera ton âme
Regarde bien
dans ton cœur meurtri
la douceur de vivre
et sa force inaltérable
c'est peut-être un présage
marine Dussarrat
https://dans-les-voiles.over-blog.com
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deux chats en conciliabule
dans la nuit trop éclairée
Mais ils ne sont plus tout gris
les proies connaissent la ville.
©Jeanne Fadosi, samedi 1er juin 2024
C’est une histoire de chats, une histoire de lune. La nuit va tomber, les chats sortent de leur torpeur. Les lumières de la ville petit à petit s’éteignent. Les étoiles, une à une, s’allument dans le ciel… Les chats chassent ou draguent, la nuit est leur royaume. La lune s’éveille, sous son halo de lumière un point de rencontre. Chats, chattes, ces messieurs font la loi. Des miaulements sinistres déchirent la nuit. Une fenêtre s’ouvre. Un cri de colère résonne. Les quatre pattes détalent… Sieur Mistigri reste en embuscade. Il guette sa belle. Elle avance à pas feutrés, se détourne, s’approche, ronronne. Elle minaude. Elle est chatte. La lune, indiscrète, éclaire leurs chatteries… Le silence s’installe, la ville dort… Deux mois après des chatons naîtront. Au gré des circonstances, la vie leur offrira gouttière ou litière…
Deux chats noirs conversent dans la nuit
C'était dans la nuit brune, nappée d'un halo bleuté, pas une étoile ne luisait !..
Près d'une maisonnée endormie, deux chats noirs au pelage lustré, au regard impassible et à la queue frétillante trônaient sur un tapis persan: c'était leur position de méditation !
-être ou ne pas être chat
-cha me turlupine, dit l'un deux
- Je ne songe qu'à chat ! dit l'autre !
Et, devant l'acuité de la question, ils donnèrent leur langue au chat...
Pour rompre ce silence existentiel, ils se mirent à ronronner des poèmes, tels celui-ci :
Et, alors, un dialogue chavoureux reprit :
- Mais, dit l'un d'eux, ce haikuchat n'a ni cha toyance, ni cha rme, cha ne rime à rien!
-Mais, dit l'autre, pourtant, cha me plaît, c'est l'infini !
sur un tapis persan
deux chats noirs philosophes-
la nuit porte conseil
"Ils prennent, en songeant, les nobles attitudes
Des grands sphinx allongés au font des solitudes
Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin" Charles Baudelaire
Claudie Caratini (déposez vos commentaires ici)
Il faisait nuit, ils étaient là, ils m’observaient. Leurs yeux brillaient de la lumière des étoiles félines descendues sur terre pour nous rappeler le ciel.
J’étais subjuguée. Un frisson me parcourait le dos tandis que mes pas doucement ralentissaient jusqu’à ce que je me fixe afin de ne pas les déranger.
La nuit agitait ses ombres sous les lumières artificielles d’un immeuble sans grande âme révélant d’invisibles présences humaines. Tout à côté, un petit pavillon de banlieue, vestige improbable d’un temps révolu, et appelé sans doute à disparaître, incarnait la nostalgie d’un autrefois plus lent qui cachait sa misère en s’entourant d’un maigre jardin ouvrier agrémenté de fleurs.
Observatrice observée, sous les feux pénétrants de quatre pupilles phosphorescentes, je me disais que les générations passent, triment, s’effacent tandis que la vitesse s’accélère, mais qu’en tous lieux il est toujours des gardiens du mystère. Si partout la nature sauvage expie son amour de la vie sur l’autel de l’excès, de la folie, partout il est encore une porte secrète, bien gardée par les innombrables descendants de la Déesse Bastet.
Mon cœur battait chat. J’étais à l’affût de la nuit sous sa coupole illuminée, je vivais la métamorphose, je me sentais pousser des griffes. Le sang de la liberté pulsait dans mes veines. Je percevais le monde de toute la puissance de ma nature animale. Il n’y avait rien d’infernal à cela mais la découverte de l’immense force de l’amour de la vie qui explosait en moi et me faisait comprendre la vanité de toutes ces conventions qui me maintenait sous le joug de ce qui doit se faire et non de ce qui doit être.
deux chats, la nuit - noirs
révélation de la lumière-
Adamante Donsimoni - 3 juin 202
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