Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
La page 186 a eu quelques loupés que je ne m'explique pas, mais ne cherchons pas, j'en suis totalement responsable.
L'image qui préside habituellement en haut de la page a disparu et avec elle le très beau poème de Jeanne, autrice de l'image proposée qui nous a inspiré de si beaux textes.
Voici donc ici, le texte et l'image dans cette page bis.
J'ai aussi corrigé sur la page.
Merci Jeanne, de ta participation en image et en poésie. Je compte sur toi pour ne pas trop m'en vouloir. Oublier un Brin dans la tourmente, je déteste ças, je prendrai garde à l'avenir de vérifier avec quelqu'un.
I l est revenu cet oiseau de printemps R onde des hirondelles O h le joli manège U n deux trois quatre tours E t puis s'en repartiront T oute gazouillante T outes cap vers le Sud E t bon vent les hirondelles et autres martinets...
Quelques hirondelles sur un nuage vagabond et tourne Dame Girouette et souffle Monsieur le vent. Le poète lève les yeux et se prend à rêver de ces rencontres passagères au bord d’une cheminée.
Cinq hirondelles
pour un nuage prisonnier -
Dame Girouette aimante
Les hirondelles chantent la mélodie du jour. Le nuage s’accroche au carrefour des quatre vents. Tourne la girouette au tempo de leurs accords. Le poète transcrit la turbulence des esprits voyageurs.
Sur les ailes du vent
aux quatre coins cardinaux
ballade poétique
Tourne la girouette comme manège sur son socle. Danse le nuage sans jamais s’échapper. Volent les hirondelles sur le balancier du temps. S’épanche le poète sur le triste teint du jour.
dessinée sur l'azur, comme la trompe d'un éléphant,
celui de "ça trompe énormément" évidemment !
où leur venteux pinceau se colle
dessinant sur l'azur une île.
Claudie
La roue de nos âges
Quelques oiseaux accrochés à une girouette-nuage observent le ciel. À peine un souffle de vent, je crois entendre des voix :
- OSE ! murmurent l’Ouest, le Sud et l’Est, OSE dire que tu es le plus important !
- Je N’OSE ! répond le Nord ?
- Bien évidemment, tu es trop fier !
- Non, Je suis prudent !
- La bonne blague, dit l’Est, au nom de la boussole You are the ONE ! et tu te crois indispensable !
Le Sud renchérit :
- Quand on t’a perdu plus rien n’existe et ça te monte à la tête, pourtant quand vient le froid, c’est vers moi que les oiseaux s’en viennent !
- Certes, répond le Nord, mais à l’inverse, quand ta brûlure devient sécheresse, ils s’en reviennent vers moi !
- Oh ! vous deux, vous êtes pareils ! dit l’Ouest, toujours à vous quereller, mais vous ne pouvez aller l’un sans l’autre. Toutefois vous ne devriez pas oublier qui je suis. Sans moi, ici pas de pluie ! et pas de pluie, pas de vie ! Et puis le soir j’accueille le Soleil qui se couche dans mes eaux, ça n’est pas rien !
- Et moi dans tout ça, je fais décor ou quoi ! dit l’Est, c’est moi qui, en Occident, invite au voyage, à la découverte de nouvelles terres. Je n’ai pas que la mer à offrir, mais des terres, des lacs, des rivières !
D’ailleurs partout, sans moi, le Soleil ne se lèverait pas au matin ! Je suis le symbole de la renaissance !
- Est, Ouest, vous êtes complémentaires au même titre que le Sud et moi-même ! dit le Nord, cessez cette querelle et tâchez de comprendre ce qui fait ma particularité. Si l’Ouest, selon le parcours du Soleil, est le symbole de la mort et l’Est celui de la renaissance, tous deux témoignent de la nécessité de la transformation car rien ne peut avancer sans se transformer.
En ce qui me concerne, je suis le symbole de la vie dans sa toute première manifestation, car la vie vient de moi et y retourne. En ce sens je suis aussi le symbole de la nuit, de la mort, celle de l’ultime manifestation de la vie. Je suis celui qui porte en lui tout ce que l’on ignore et qui pourtant existe avant d’être manifesté. Je porte le froid quand le Sud porte le chaud. Je suis la maison vers qui tout ce qui vit s’en revient à son dernier souffle.
Ce qui naît de moi suit le rythme des saisons. Il grandit avec l’Est qui a la vigueur du printemps, le désir de croître, de découvrir, d’expérimenter, de croquer la vie à pleines dents ; puis il s’élève vers le Sud, comme un soleil rayonnant de toute la puissance de l’été, il est à l’apex de sa vie, il serait parfois tenté d’y rester mais il lui faut poursuivre son chemin vers l’Ouest, accepter que son feu devienne plus doux. C’est l’automne, la profusion des couleurs, le temps des récoltes, le moment de capitaliser et de témoigner de ses expériences. Ayant enfin accompli ce chemin il se doit de revenir à moi qu’il a oublié dès son premier cri. Il lui faut enfin connaître l’hiver, le retour du froid, le repos mérité. Le moment est venu du retirement, celui de la paix, l’heure du grand retour à la maison.
À peine le Nord avait-il terminé de parler que le vent se mit à faire tournoyer la girouette, jusque-là immobile au-dessus du toit, si fort que les oiseaux du nuage et les lettres des points cardinaux se confondaient en dessinant un cercle dans le ciel.