Translate

Affichage des articles dont le libellé est vie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est vie. Afficher tous les articles

vendredi 8 décembre 2017

Arbre, page 94



Faites une excellente semaine, enracinés, libres et en joie.
Merci de votre fidélité.


©Jamadrou



ARBRE


Le vieux tilleul...

Nu, en hiver, à l'endroit, à l'envers, le caduque n'a plus ni queue ni tête.
Branches racines, racines branches, l'écureuil y perd son latin dans la boule à neige, que retourne et secoue une main d'enfant brusque.

Une autre poétique dessinerait des boules, des boules de Noël, rouges et luisantes comme de la pomme d'amour.

Une autre fraternelle des boules pour piafs que la mauvaise saison affame, à suspendre comme des boules, des boules de Noël.

L'adulte cogneur le convoite en bûches, en bûches de Noël dans l'âtre, charme des veillées campagnardes. Quant au boulanger si son four reste sans bûche, sa bûche manquerait au bourg, ah la bûche de Léon à Noël et son petit Jésus en sucre...

Le menuisier s'en ferait bien de la bière,  le marin bien de la coque, l'artiste aux ciseaux à bois bien un cerf aux abois...

Mais, les vieilles tricoteuses y tiennent à leur vieil arbre, leur tilleul à tisanes, fleur contre des maux et plus un mot, le caduque aura même droit à son chandail... !

Il restera à sa place sur la grand, parole de m'sieur Noël, le maire !


jill bill






Des racines aux branches 
La sève

Racines à la diète 
Branches nues
Hibernation
Noir sur blanc
Blanc sur noir
Temps de sieste

Silence
L’arbre de vie ne meurt pas
En sa bulle
Il dort !

Mais quand l’printemps viendra,
Oui quand l’printemps viendra,
Remontera la sève
Chanteront les oiseaux

Tendresse en feuilles
Renaissance en bourgeons

ABC




 

Chère petite sœur,

Je viens te souhaiter  par écrit un  JOYEUX ANNIVERSAIRE  car je suis plus à l’aise par écrit que par SMS ou téléphone. Je ne vais pas  te souhaiter  la réalisation de ton projet comme je ne suis pas allée à ton mariage ; ça aurait été hypocrite et ça le serait toujours.
Comme tu m’as envoyé une vieille photo de toi avec toute la famille devant la cathédrale, je te souhaiterais de rester  cette petite fille dans ton cœur : souriante comme tu l’es toujours (c’est de famille), curieuse de tout.
Oui, toi, ma famille, ma ville de naissance et les arbres plantés par Papa sont mes racines.
Comme toi, j’ai une autre famille qui m’accueille dans sa maison depuis plus de  vingt ans et comme je peux y rester plus longtemps que dans une chambre d’hôtel dans ma ville de naissance, j’y ai des racines aussi : je connais mieux maintenant cette ville picarde que la champenoise où je ne passe guère qu’une nuit et où je marche et circule peu.
Mes nombreux déménagements ont aussi établi des racines un peu partout en France et même au Maroc où  mes arbres sont des palmiers.
J’ai trouvé un port d’attache, c’est le premier que j’ai choisi parce que j’y avais été heureuse déjà. Mes racines, mon tronc et mes branches s’y sont implantés.
Je t’y avais reçu à ce moment là (comme je t’avais accueilli petite fille dans une autre ville) et tu m’avais fait des confidences sur ce garçon qui n’était pas encore ton mari et qui m’avait inquiété en tant que grande sœur. La suite m’a donné raison. Je sentais que la fibre romantique que tu tiens de la famille t’attachait à lui, le premier. Je l’avais rencontré de bonne heure, sympathique mais dangereux.
J’ai fait cette fois les 1000 kilomètres pour assister à votre mariage religieux. Je le regrette.
Pourquoi me dire alors que j’oublie mes racines ?
Je vous ai accueillis, logés, notre frère, mes parents et toi dans nos différents chez nous. Je me suis occupés de vous, vous ai écoutés.
Qu’ai-je eu en échange ?
Je suis venue longtemps plusieurs fois par an même quand j’habitais au Maroc ; on ne m’a logé qu’une fois  bref.
Qu’on ne puisse pas, je le conçois fort bien mais on ne s’est pas préoccupées non, plus de où je logeais, de quand j’arrivais, de mes repas  etc. Des rencontres à la sauvette entre deux copines, des récits de  vie de prof que j’entends chaque jour etc.
Peu de questions sur notre vie, où je travaille, comment je vis etc.
Alors excuse-moi si j’ai planté mes racines et des arbres ailleurs et si les nôtres sont en train de sortir de terre. Je travaille sur les paysages (14 livres à ce sujet) mais les paysages champenois appartiennent au passé, je les vis peu au présent. Ont-ils un avenir ? Pour l’instant, je n’ai pas envie d’arroser mes racines, j’ai envie de vivre en paix dans mon paysage gagné et d’aller en Alsace voir mon autre famille (qui m’a acheté du Kriter pour NOEL) et visité des musées en Suisse, l’art étant un des paysages que j’ai choisis.
Je ne te dis pas je t’aime ni  que je t’embrasse et je te redis « Bon anniversaire »
 Quand tu m’auras lu et comprise… Ne me relance pas avant, ça me fait mal et j’ai déjà assez mal comme ça.

Alors j’aurais peut-être à nouveau envie de retrouver mes racines et de planter un arbre avec toi.

Merci et bonne journée

Laura VANEL-COYTTE
Auteure,blogueuse,documentaliste





Iris
L'arbre me fait de l’œil
L'arbre boule
L'arbre tourne
Il tourneboule
Chamboulant l'espace
Ses racines exigent le ciel
Curieuses ses branches
Découvrent la terre
La terre ronde
Une  boule
Qui tourne
Tourne





LE GARDIEN

Arbre d'hiver
Arbre aux longues racines
Arbre qui a perdu ses feuilles
Je sais que tu renaîtras
Tu es notre gardien
Notre force
Notre futur
Je m'appuie contre toi
Je me prend à rêver
Au printemps
Aux nids d'oiseaux
Au chant du vent
Dans la soie de tes feuilles
Ma main touche ton écorce
Je me sens invincible
Ta sève emplit mon corps
Le monde disparaît
L'espace vibre
Il tourne
Tourne
Tourne
Tu es le sorcier
Qui rythme ma vie


Marine DUSSARRAT



 


"Les mots ne mentent pas"
"la terre est bleue" dit Eluard
Que disent les images ?

Le dessin ne ment pas
l'arbre a la couleur du monde
en cercle imparfait

Racines
et branches nues
Arbre et terre en symbiose
se nourrissent les uns des autres
des feuilles mortelles et de l'humus.
Et coule l'eau, souffle le vent, tourne,
tourne la terre en éphémère équilibre
Tout au bout de la chaîne du vivant
le bras humain du bûcheron hésite,
retient de sa main le manche
de la cognée d'acier blanc
de nos destins.

©Jeanne Fadosi, mercredi 6 décembre 2017




 



Est -ce une blessure que ses grands bras noirs tendent vers le ciel? 
Est- ce la morsure d'un hiver trop cruel qui les rendent amers?
L'arbre est immobile, sans peur et sans cris, dans la nudité d'un moment de vie.
Sa vie attachée aux cordons sinueux qui dansent sous la terre. 
Sa vie modelée au rythme des jours, des pulsions terrestres et des bleus du temps. 
L'arbre est en prières.
 Un être appelant, chuchotant des sons que les initiés savent décrypter. 
Soupirs de forêt.
Une communion envahit soudain le trop grand désert d'une page blanche. 
Balaline









Voici les recommandations de l’Arbre Racines
qui de sa boule de cristal a l’élégance de l’immortel
et le charisme du thérapeute.

Fais comme moi aère tes pensées
Laisse tes feuilles s’envoler
Avec joie regarde les tomber

Ressens alors ta profondeur dans ta terre

Sur ton chemin, il te suffit juste de te retourner
Pour te transformer en sablier
Tu verras alors tes racines dirigées vers ton ciel
Laisse le temps s’écouler
Tranquillement tourne le temps
Cœur retourné
Souvenirs à fleur de racines
Ainsi va la toute Vive
Sève endormie
Sève régénérée
Coule la Vie
Tes branches n’ont pas fini de t’étonner.

jamadrou © 7 décembre 2017   (A fleur de terre)






 
Le cercle ....

« Dans mon commencement, je m’achève ! », ainsi se dessine-t-il,
Le cercle de la Vie, dans lequel tout se manifeste et se vit
Cercle du ciel infini et de l’esprit, où nos existences, nos actions se ramifient
Prisonnières limitées dans l’air du temps et la finitude de la matière…
Cercle du devenir, du phénoménal advenir des vivants,
Espace, où l’homme se débat, où même, avec peine, de ses erreurs, il mûrit.
Homme- arbre : tes branches lentement, rejoignent tes racines.

Tu remplis ton espace, reçoit d'ailleurs  et puis redonne libre de limites.
 « Dans mon commencement, je m’achève ! »
Et si la vie est un terme où la mort est enclose, peut-être n'existe-t-elle pas.

                                            
             ©SergeDe La Torre





L’arbre, racines du ciel

Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance de monter plus haut.
Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance devenir solide.
Plonger profond ses racines, c’est pour l’arbre l’assurance de s’épanouir, de s’assurer une très longue vie.
Par la force de ses racines, il expérimente le lâcher prise et connaît ainsi la puissance.
Le vent n’est que la musique des sphères pour l’arbre aussi « enracinément » libre.
Ses racines s’enroulent, contournent les obstacles, progressent comme un fleuve.
Aucun chemin de vie n’est jamais droit car tout est du domaine de la courbe, de l’orbe.
La vie tient dans un cercle.
L’univers est un cercle.
Les nids se tissent en cercle.
Les cimes s’arrondissent tels des cercles.
L’arbre raconte son âge par des cercles.
Les feuilles s’arrondissent vers le cercle du ciel ou tourbillonnent en cercle vers celui de la terre, c’est selon les saisons. Saisons inscrites elles-mêmes dans le cercle infini des transformations.
Le cercle est une immobilité en mouvement, une immobilité vibratoire, un vide totalement plein.

Dis-moi, l’arbre, raconte-moi le rond,
Raconte-moi l’éternité,
Raconte-moi la force tranquille,
Qui parcourt tes racines,
Qui parcourt ton tronc,
Qui parcourt tes branches,
Qui parcourt tes feuilles,
Raconte-moi les ondes qui poursuivent leur route bien au-delà de tes limites et te font rayonner.
Ainsi je comprendrai cette vibration essentielle qui illumine le chemin des Hommes adoptant la posture de l’arbre*.

* posture énergétique fondamentale en qi gong
©Adamante Donsimoni





vendredi 14 octobre 2016

L'herbier page 51

La vie, l'amour, la vie. Surtout la vie face à l'ombre et ses menaces. C'est selon...

Une photo de Susi S



Puisque l’horizon se bouche d’une noire prophétie, je m’arrête en chemin. Je regarde les volutes d’un feu qui s’éteint. Sous l’ombre des arbres, je déchiffre le langage de fumée. L’eau se trouble. Je reste calme, à l’abri d’aujourd’hui, sans penser à demain. Le miroir du ciel agite ses ondes. Les heures passent lentement. J’attends le soir, le noir, puis j’attendrais le jour, le réveil du soleil. Il reviendra avant que je ne me lasse de décrypter le langage naturel de la vie qui s’écoule…

ABC       



Selon que vous soyez...


Au-dessus du lac
Tel un troupeau
En transhumance
Passent les nuages
Au ras de l'onde
Et les arbres
Comme des filets
Se font pêcheurs
Pêcheurs de nues
Pour le poète...

Meringues
Ou îles flottantes
Pour le bête mangeur...

L'indifférent passant
Presse le pas lui,
L'orage menace
Peu lui importe
La poésie ou la cuisine des cieux...









À la tombée du soir mangé de nuages, quelques ombres tremblantes se noient dans l’étang. Des branches fantomatiques semblent surgir de ses eaux bouillonnantes et glacées qui phagocytent les dernières lueurs du jour. Des monstres sommeillent dans leur lit d’algues et de vase. Dès la nuit, ils s’éveillent et, revêtus de brume, disposent leurs filets d’angoisse et de terreurs dans la profondeur des eaux troubles. Sous la clarté lunaire, on voit les berges se couvrir de linceuls, un frisson d’épouvante court sur les herbes. Ici une autre vie, sans chaleur et sans pulsation, est à l’affût. On prend la fuite, il n’est pas l’heure, on s’empresse de retrouver lumières artificielles et bruits qui rassurent. On tire le voile, on parle haut, tellement heureux d’être encore vivant.








Cette carte postale, je l’ai reçue ce matin.
Au dos, elle avait écrit :
« Croire que la vie est un rêve est tromperie.
La vie n’est que le reflet de Ton rêve où chaque nuage se transforme en friselis et où l’arbre est ton cadre de vie.
Continue à les aimer ces arbres dans la solitude de ton île-forêt.
Moi, je pars seule, j’aime trop le mouvement de la vie. »







Premières lueurs sur l'étang
le pêcheur vient pour ce moment.
Les canes à pêche et l'épuisette
Pour le sport ou en alibi.
L'air est saturé des bruits
que l'homme des villes
n'entend plus :
chants d'oiseaux
bourdonnements d'insectes,
risée du vent.

Dernières lueurs sur l'étang.
toute une journée protégé
de l'effervescence du monde.
Les canes et l'épuisette sont rangées.
Le pêcheur fait réserve
de ces derniers instants de vie
Quand le jour fait silence
avant les murmures du soir.











Au seuil du jour
Ricochant sur le lac
Les notes du rossignol
.
Chuut
Juste le bruit de l'eau
Et ton cœur près du mien

      Martine Richard







Le Matou


Elle contemplait    l'orage menaçait     Elle se leva   frissonna   ramena son châle sur ses frêles épaules

Encor un peu dit-elle à haute voix  elle se rassit

pour contempler    encore

Il était bien caché le minet     Cherche   cherchez   et vous me trouverez

La narguait-il ?

Il est toujours là où je ne l'attends pas

le bonheur

se dit-elle

Vu ! 

l'avez- vous

vu le minou ?

en haut, tout en haut         sacré filou !

à nouveau   elle se leva 

comme je serai bien à l'abri à regarder tomber la pluie

se dit-elle

Françoise Isabelle La vieille marmotte     

 




Le coin des retardataires



Crépuscule en noir et blanc,

Noir, comme le lieu où toutes les couleurs se résorbent, blanc comme le lieu où chacune s’origine. Entre les deux, volutes de gris, comme une queue de paon en parade.

Le jour a flambé, ses dernières lueurs s’effraient.
La nuit installe sa traîne encore incertaine, comme une mariée le fait de son voile d’innocence.
De lointains nuages font, aux lueurs mourantes, comme un dard.
Le scorpion du temps instille au crépuscule son poison de ténèbres
Et lui destine des germes d’orages.
Des branchages encadrent la vue de l’observateur, l’horizon fini de terre
S’ouvre au ciel sur un infini possible.
Mais l’immédiat est un masque,
Il donne au visible une trop forte apparence.

Le lointain, lui, suggère sa forme comme une mémoire sans substance.
Dans ses incertitudes se tapit, reflet sourd, l’angoisse.
Sous l’eau règnent plus encore qu’au dehors,
Mille formes ignorées,
Corps sans corps, formes inconscientes.
Le baigneur se risquerait, à la fin,
À la rencontre qui lui fait peur :
Rencontre vitale ?
Rencontre mortelle ?
Qu’importe !

Là-bas, en face, entre réel illusoire et mémoire lointaine,
Une île dresse ses fûts, élévations rectilignes.
Comme des humains, ils empruntent à l’eau et à la terre
Et baignent leurs cimes dans des cieux où la différence ne veut plus rien dire d’autre,
Qu’être et se tenir.
Le spectateur, « invisible moi » qui s’oublie dans la vastitude des choses,
Éprouve enfin son insignifiance.
C’est en elle qu’il trouve son repos.
C’est en elle qu’il trouve quelque sagesse :
Prémisse des douceurs et des trop rares bontés.

Dans cet « à quoi bon !» qui, enfin, lui dit
Que la vie d’un homme est, si fort, sans signifiance,
Qu’il est bien absurde de haïr.
Regarder est une audace,
Où voir est une folie.
L’homme est-il fait pour vivre ?
Est-il fait pour la force si magnifique du monde ?





Au-dessus du lac
Serpente un ciel ivoire
Ses reflets dans l'eau sombre
En traînées scintillantes
Font route vers l'ailleurs
Où la nuit enveloppe
Toutes les angoisses
Toutes les peines
Où les rêves vibrent
Comme feuilles en automne


et


Le soir descend aux rives secrètes
De l'étang qui accueille les esprits
Seuls les nuages veillent encore
Sous la lueur masquée de la lune







mardi 19 juillet 2016

L'herbier page 49


Danse et nostalgie, la ronde de la vie inscrite dans nos rituels, des textes profonds.



Je rajoute aujourd'hui ces mots de Jeanne Fadosi qui accompagnaient son poème, car il est, depuis le 14 juillet, un bord de mer dévasté par le crime, la haine et la bêtise :



Le coeur lourd mais vaille que vaille.


J'avais écrit ma participation dans la journée du 14 juillet, pas tout à fait convaincue par la dernière strophe. Ce midi de dimanche ne me souvenant plus exactement des mots écrits, je pensais le mettre à la poubelle comme dérisoire et hors sujet d'actualité.

Mais à sa lecture j'ai sans avoir à réfléchir complété juste les deux derniers vers par "vaille que vaille" et "plus que présent"






          En robe blanche
          Bras ouverts mains offertes
          Sur l'esquisse d'un sourire

          En robe noire
          visage crispé sur son chagrin
          Résignée mains jointes

          En robe rouge
          dans la danse vaille que vaille
          dans l'instant plus que présent

          Jeanne Fadosi








Madame Munch...

De la robe blanche
À la robe noire
La vie
L'a fait valser
De berceau en berceau,
Puis de mariage en mariage
Les enfants
Petit à petit
Ont ouvert leur bal...
Et l'automne à sa fenêtre
La laisse bien seule,
Edvard est mort...

Elle retient un cri
Parfois
Au fond de son gosier
Quand la solitude
Fait si mal
Fidèle à Ed
Comme une ombre...

Il était une fois
Un 14 juillet,
L'année n'a aucune importance,
Elle demoiselle
Lui jeune homme...
Vous permettez monsieur,
Quelques danses
Un p'tit baiser,
Les bans à la mairie...
Que c'est triste Venise
Quand on y repense sans l'autre...

jill bill



et un second poème



La veuve...

La veuve
Tient sa fille
À l'oeil,
Quand l'ivresse
Tient ses beaux messieurs...

La veuve
Donne ses conseils
D'un regard
Quand les cavaliers
Donnent à redire sur leur conduite...

La veuve
Et sa rosière
Dix-sept printemps,
De l'agnelle pour le loup
Quand plus de père pour berger...











Au bal des bruyères **

Danse endiablée
Danse joue contre joue
Danse découverte des corps
Attente du cavalier ou inutile attente nostalgie noire
La vie sous nos yeux se dévide
Eh ! vis, danse tes jours, danse tes nuits
Au loin la mer sera toujours bleue
Ce bleu que le ciel gris aspire avec envie
Sur la ligne d’horizon le soleil sera boule de bilboquet ou phare
Suivant les vagues de ton âme
La vie est un pas de danse une danse à deux temps
Où le hasard joue le rôle de Disc Jockey
Marée haute marée basse
Profiter c’est grandir avec la vague bleue
Celle qui dialogue avec les corps
Celle qu’on appelle « la danse de la vie. »

** Dans le langage des fleurs, la bruyère exprime combien un amour peut être profond et fort.
Elle peut aussi exprimer le plaisir des rêveries solitaires.













Passage de relais :

En blanc et noir, en noir et blanc, la vie se valse à quatre temps. Les uns, les autres, eux, nous, vous, moi, d’autres encore, au rythme de leurs battements de cœur dansent leur partition…
Comme un coureur de relais qui passerait le dernier témoin de la course, j’amorçais les pas de mon ultime tango. Je jetais un regard en arrière laissant se dérouler le film de mes souvenirs qui s’estompaient. Sur la piste, la vie tournoyait, chacun y écrivant sa propre chorégraphie…
De la valse à la zumba, mon sablier s’était écoulé. L’heure sonnait pour moi de déposer, en au revoir, un point sur le i de ma fin…



















La vie danse.

Sur la musique des vagues, alanguis, ondulants, ils dansent.
Ombres colorées, ils tracent sur les herbes la marque fantomatique de leur passage.
Ici le silence de l’avant se conjugue à leurs pas. Ici d’autres ont dansé. Ici d’autres danseront. 
Le temps pour eux est à l’instant. Ils dansent, oublieux de tout sauf de l’harmonie des corps en contact quand un et un ne fait plus qu’un. Sorcellerie d’un air qui les emporte le temps d’une soirée.
La mer indifférente rejette à leurs pieds la mousse de son éternel ballet. Eux perpétuent la parade de la séduction codifiée par les pas.

Une femme en noir, mains crispées sur l’absence, regarde un couple avec tristesse. Alluvion  solitaire rejeté par la vie. Est-ce son pendant cette jeune fille en blanc qui s’avance comme pour sortir du tableau ? Deux face d’un souvenir placé là par le peintre pour conjurer l’absence peut-être. Deux gardiennes d’une porte ouverte sur un bal où s’agite le rêve inassouvi de l’union sacrée.










Bonheur de la danse
j'attends le prince charmant
avec ma belle robe
j'espère tout de la vie...

et aussi



Viens danser ma mignonne
Le fond de l'air est soie
Nos corps exultent enfin
L'accordéon et la trompette
Ont unis leurs accords
Pour la fête estivale
Qui oublie les tumultes
La grisaille passée
Viens valser ma jolie
Pour un instant d'oubli... 
Marine D