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jeudi 25 janvier 2018

P 97 sous le signe de l'eau


Petit rappel, sur l'herbier pas de rime ni de versification,  pour la révision c'est ici  :  



mais aussi et toujours en haut de chaque page







 
Les amoureux du dimanche...



Alphonse aimait emmener la Martine au lac, la petite évasion dominicale sans même louer une barque. Près de ses flots, sur le rivage sa chérie et lui, le temps suspendait son vol et sous la brise parfumée, ils déjeunaient en paix, de peu cher. Parfois il se prenait à tailler un roseau en flûte pendant qu'à la coupe elle sirotait son vin de coteau, le regard bleu dans le vague.
Alphonse aimait la Martine, la Martine aimait le lac où ils coulaient quelques douces heures, entre le printemps et l'automne, lui laissant tomber des mots de Lamartine.
Ô temps, ô lac...
Les plus beaux de nos jours...
Oublieux du reste
Quand le métier d'artiste rame
Et que vogue la galère...
Alphonse, comédien, avec et sans cachet, à vivre alors au crochet.
La Martine, pharmacienne, dedans à plein temps.
Entre chien et loup ils pliaient bagages pour reprendre le cours de leur vie.
Un au revoir, un moment à se retenir, puis des silhouettes qui s'effacent, sans trace, chacune de leur côté.

Père ne voulant pas d'un Alphonse pour sa Martine, mère non plus !
A un saltimbanque, nuage au tableau, on préfère un banquier.
En attendant, ils fermaient les yeux en lui ouvrant la porte le soir...


jill bill






 


Cadre noir
pour escapade blanche -
reflets dans le lac

À travers l’œil de bœuf, le carcan de sa vie s’évade. Sur la chaîne de ses pensées, les nuages dansent, en s’éclaircissant.

Mouvance à l’horizon
De saute-mouton en saute-nuage
s’enchaînent les sommets

le lac calme le jeu
fausse torpeur

Comme un obstacle infranchissable, une barrière aquatique, ses idées sombrent en brasses coulées. Il ne sait pas nager...

Entre lac et monts
Dame Nature en deuil
camoufle ses angoisses

La nuit le plonge dans la perte de ses illusions. Dernière chance d’un sursaut, le vent chassera-t-il la grisaille de l’instant ? Son regard se heurte à l’horizon. Il espère des lendemains plus avenants.

ABC










Sur le lac du temps immobile
le regard flotte, 
vide de pensées,
cœur lourd 
d'une attente en territoire inconnu
entre ici et ailleurs
ici et nulle part.

Entre espoir et abandon,
au bord du désespoir.

Sur le lac du temps immobile,
la vie suspendue
à l'inattendu.


©Jeanne Fadosi











Sur le lac d'argent
La nuit
                       approche
Flottent et s'étiolent
Les angoisses
                       les envies

La complainte
                          d'un violon
Clame l'amour perdu
L'absence

Indifférente
                           la vie passe
Tout se tait à la fin


Toujours tu me manqueras
Toujours je t'attendrai
Mon petit farfadet


Marine D









Le lac


Il s’étire entre terre et ciel, il balance doucement les reflets moutonneux et sombres des nuages

Loin, à l’horizon
quelques sommets, la neige
et là-bas, le froid

Les buissons impassibles observent du rivage le flot ininterrompu de ces porteurs d’eau, voyageurs infatigables qui traversent les airs, masquent le soleil.

La terre humide
se transforme, voici la boue
aux pieds des herbes

Nul ne se risque sur les rives. Le lac médite sa nature profonde dans le silence d’un hiver trop mouillé.

©Adamante
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/





 





Elle

ELLE semble si docile
Apaisée
Attentive
à la plaine argentée étendue à ses pieds.
Son échine est offerte
aux caresses des nuages
au bruissement des vents
aux regards envieux grimpant jusqu'à ses cimes.
Et nous marchons encore
dans ce silence blanc
aux vastes solitudes
l'esprit nu et fiévreux
à la conquête de la grâce.

Balaline

 


 












Trouver le calme dans mon paysage d'âme

Trouver le calme dans son paysage calme
Fuir ceux qui nous critique et nous blâment
Je clame haut et fort, sur mon blog, je déclame
Mes acrostiches, mes poèmes, je m'enflamme
Je suis une fille de feu de Nerval, je suis flamme
Je me brûle souvent à cause des gens infâmes
J'aime les oriflammes, devant l'art, je me pâme
Achetez mes livres, je proclame
Je le demande, je vous prie, je réclame 
Pour trouver le calme dans mon paysage d'âme

Laura VANEL-COYTTE

  


mardi 29 mars 2016

L'herbier de poésie page 39




Création autour d'un volcan - Adamante -



Cette nouvelle page c'est en résumé  : 



Nuit meurtrie, fracassée
Sur les lèvres des vivants, un doigt de lumière 
Aux confins des îles, une bourrasque 
L'orage arrive, la mort guette
Fantôme d'une femme
Printemps fauché, comme une quille
Ut harassé fait une pause, il rêve.
Des cendres, rien que des cendres
Mais toute destruction est renouveau.
Demain, à son réveil, le vent chassera les nuages.
Espoir en suspension.





    





Regrets éternels...




À feu et à sang
On a mis un morceau de cité,
L'esprit des morts
Flotte au-dessus des décombres
À la touffeur de pandémonium...
Là, fantôme d'une femme
Paupières closes pleure
Son printemps fauché
Comme quille dans un jeu,
Le jeu de quelques sanguinaires...

À l'aube avec les autres
S'en allant gagner son pain
Elle perdit la vie,
À l'aube, matinale et ignorante
Elle allait à l'abattoir,
Bétail pour ces bouchers...

Sur les lèvres des vivants
Son nom ricoche, incrédules,
Tandis que sur la pierre
Un marbrier déjà s'exécute...

Porter le noir du deuil
Sur soi et à l'intérieur
Et laisser sur une gerbe
Des mots qui font mal, mal,
« A notre fille, regrets éternels »







 



Adamante, âme triste…

Comme la pensée fuit l’évanescente plume fébrile, 
Le nuage, ténébreux, survole la lande 
Et le morne tracé flou des chemins fantômes.
« L’orage arrive, la mort guette » hurle-t-il à qui ose l’entendre ….
"Adamante", âme triste,
Douloureuse silhouette, dans le vent sans mesure,
Avance inscrite aux horizons des routes et croisées.
Yeux ouverts, à elle seule, spectatrice désignée, 
Elle assiste à l’irruption tragique du réel, 
À  l’impérative violence d’une honteuse explosion.
Seul un doigt de lumière,
Avec la netteté impassible et concrète du vrai 
Nous indique nos destins, 
Et nous rappelle au nécessaire poétique éveil.










Aux confins des îles
ils ont pris le vent marin
pour ne plus revenir
un poisson lampion
a éclairé la scène

et

Sur le dos du dauphin
La belle a embarqué
Pas de chance Nemo
L'oeil de Caën a tout vu
Je reste sur le quai









 

Une bourrasque
cheveux au vent
le regard se déchire
un œil aperçoit
la flamme qui s’éteint
l’autre se tourne
vers une plage bleue
la vie tourbillonne
sans ménagement
autour de l’axe
des incohérences humaines
son souffle meurtri
décoiffe
sa chevelure blanche

Demain, le vent
Chassera les nuages







 


Ut était harassé. Il décida de faire une pause. L'orage menaçait. Il déposa son lourd sac à dos sur le sol, sorti un sac de couchage. S'allongea. Sa tête reposait sur la seule pierre plate dénichée par là. Il s'endormit aussitôt. Elle revint ... depuis quelque temps, elle revenait souvent Ut attendait ce rendez-vous .... Elle émergeait toujours de l'azur. Aujourd'hui son épaule restait dans l'ombre. Sa main potelée paraissait refléter une lueur incandescente.

Lentement, elle remuait l'eau de l'abreuvoir, systématiquement, d'une manière appliquée, une eau qui se colorait peu à peu de sang. Ut frissonna. Il crut un instant qu'il s'agissait de son propre coeur. Elle restait sereine, la Femme de Dieu. Il ouvrit les yeux, La nuit était tombée, Claire. Etoilée. L'orage s'était éloigné. Il eut faim. Demain, il redescendrait au village.










  


Volcan

Dans ses entrailles
la lave hurlante
Dans l'air sidéré
des cendres
rien que des cendres
et l'anéantissement.
non. Une virgule se déplie,
une lueur
la vie
l'espoir en suspension

©JeanneFadosi













La nuit

Nuit meurtrie
Nuit fracassée
Nuit du fantôme noir
Gobant la lune rousse

Esprit sélénite
Vapeur irréelle
Tu flottes
Impavide
Sur le hors Temps froissé
Le rêve outremer
De mon insomnie...









Volcan

Tout n’est plus que spasmes, grondements, fureur.
La fumée précède les langues du feu.
Chargé de soufre, l’air devenu irrespirable éteint la lumière, il fait nuit en plein jour.
La terre gémit, se tord, vomit la lave qui s’écoule, ruisseaux brûlants échappés de ses veines. Ils recouvrent, effacent, sculptent un nouveau paysage.
Demain, ici, un monde nouveau balbutiera. Mais aujourd’hui, continent à la dérive, sous le regard compatissant de la mère du  Ciel, la terre enfante. 
Toute destruction est renouveau.





Le coin des retardataires :


Comment dire
comment expliquer
les années ont passé
est-ce moi qui t'appelle
est-ce toi qui vient
que le rêve soit endormi
que le rêve soit éveillé
tu es là
cheveux bouclés
flottants au vent
yeux plissés
bouche un peu narquoise
toi quoi

pimprenelle


Et quelques poèmes en plus de la part de Marine, Volcan, volcan.


Fumeroles et fulgurances
Des lueurs mensongères
Insidieuses…



Halo diabolique
Braises et tremblements
Ciel plombé



Les fureurs du volcan
Aux confins des sommets
Univers corrodé



Un air de fin du monde
Secousses funestes
En bouche un goût amer…



L’esprit des eaux
Fuyant le feu et les abysses
A choisi de déserter





mercredi 17 février 2016

L'herbier page 33




La voici enfin cette page 33, avec un peu de retard. 

Merci de vos participations, de votre patience, 
qu'elle vous soit agréable.





Quand le cerveau s'emballe.

Prenez garde Petite Demoiselle !
De sombres idées vous agitent.
Le grand méchant loup pointe son long museau sur votre cerveau gauche !
Mais Grand-père veille sur sa Titounette.

Bien sûr
Vous ne pouviez comprendre que ces deux-là s'aimaient d'amour tendre.
Ils le criaient si fort, sans prendre souci de vous parler.

Prenez garde petite Demoiselle ! Elle ne vous a pas trahie ... Il ne vous a pas abandonnée .... Ecoutez votre coeur ...
Ne vous trompez pas de colère Petite Demoiselle.

Paroles de Chat Perché. 

La Vieille Marmotte





Le vieux chenapan...



La mère Michel

Criarde telle poissonnière 

Proposa par sa fenêtre 
Bonne récompense
A qui ramènerait son Raminagrobis...
C'est le vieux Lustucru
Coquin voleur
Qui contre un baiser
Marchanda la chose,
Mais il était si p'tit
Qu'il en réclama deux gros...
« Sinon je vends ton gouttière
A l'empailleur
Ou pire au boucher !! »
« Quand on aime quelqu'un
Enfin son matou
Point on ne calcule
On y va à bouche déliée... »



Chenapan de Lustucru

Aux façons peu catholiques

Tu auras ton compte 
Mais dans la pénombre
A l'abri des commères...










 
Sombres nuages
elle promène ses idées noires
et son chat gris
parmi les ombres rouges
de ses rêves bleus
ABC





Avec son chat
Qui ne la quitte pas
Elle attend
A la tombée de la nuit
Quand le rivage s'assombrit
Que les gris font suite
Aux rougeoiments
Aux bleus profonds
Elle l'attend
Elle l'attendra
Contre vents et marées
Avec son chat
Comme si il savait

Comme si il pouvait... 








À l’orée des apparences
ou « La forêt de Trakl »


Elle marche sur son ciel
reflet de soleil
dans les vagues de l’air
le chat à ses pieds
sorte d’alter ego
hésite entre le yin et le yang
un peu plus yin sans doute
plus méditatif
plus chat
plus vide
Derrière eux
la longue silhouette sombre d’un garde chasse
à l’orée des apparences
semble les observer
la forêt de Trakl* résonne du chœur des chasseur**
leur chant s’élève
cherche un chemin
vers ce ciel
qui n’est plus en haut
ce ciel
qui monte pourtant
comme une racine
à travers la trouée des ombres
pour se rejoindre
car il n’est plus
ni haut
ni bas
il n’est plus
que sphère
il n’est plus
que cercle.

Adamante 

* Georg Trakl poète Allemand. Il naît le 3 février 1887 à Salzbourg (Autriche) il se suicide le 3 novembre 1914 à Cracovie.

**"Der Freischütz" de Carl Maria von Weber   https://youtu.be/OiBBFM60RiM









La grotte des ancêtres


Ils pénétrèrent dans une gorge profonde aux flancs boisés, une large fissure, déchirure des secousses du Temps...

Elle ahanait sous sa robe rouge que bombait un ventre rond de presque 9 mois.

L'air empiégé du ravin sentait l'humus et Belle frissonnait dans la fraîcheur humide.

Dans le rideau noir de la montagne qui fumait d'une légère brume s'ouvrait une sorte de cassure dans laquelle elle se faufila.

Pierre la suivait avec inquiétude. Lui, le Maître des Bois, n'aimait pas ces lieux mystérieux que son imagination peuplait de dangers occultes.

Il alluma les torches et un flot de vie d'ombres et de lumières tarissait puis se renouvelait sans cesse sur les parois de pierres qu'il parcourut des yeux distraitement, comme quelqu'un qui cherchait son air...

L'atmosphère, saturée d'humidité, était glaciale !

Belle aimait ce ventre de la montagne, ces entrailles secrètes qui bruissaient d'une cascade d'eau tombante d'une anfractuosité de la voûte noirâtre et dont le bruit se répercutait en écho sur les parois.

Une grande salle les enveloppait de parois grises où dansaient de folles lueurs.

Au milieu de la Grotte, un petit lac peu profond dans lequel s'abîmait la cascade, dont l'eau fuguait quelque part entre les rochers.

Cette Grotte avait servi de refuge à des générations d'ancêtres de Belle. Là avaient logées familles et bêtes....

En haut de la Grotte s'obscurcissait de plus en plus une trouée vers le ciel.

Pierre avait l'impression d'être au centre d'une amphore antique, et toutes ces pierres lui semblaient être comme des ossements de la terre.

Sanctuaire où se disputaient Vie et Mort !

Des figures étranges se réfléchissaient sur l'eau mouvante du lac.

Pierre était un honnête homme, sec, au visage tanné par l'air et le soleil. Il inspirait le respect. Il avait la vigueur élastique et les muscles tendus de l'Homme des Bois pour qui la Nature était un livre ouvert dans lequel il puisait toute sa science.

Il déposa doucement Cat sur le sol, laquelle se coula vivement aux pieds de sa maîtresse. Il y avait entre elles comme une véritable parenté.

Cat était la lumière de Belle, sa plus fidèle compagne et ne la quittait guère. Les doux miaulements de Cat étaient comme un chant de tendresse pour Belle.

Comme Pierre aimait cette jeune femme douce et bienveillante, dont tous les chats du quartier se disputaient les caresses.

Cette jeune épousée qu'il avait menée à la danse il y a si peu de temps.... Qu'il avait été fier de défiler avec elle à ses côtés devant tout le village réuni !

Mais depuis quelques temps, elle ne riait plus de bon cœur. Ses yeux reflétaient comme des pensées tristes. Elle s'éloignait de lui. Ses silences faisaient peine à Pierre.

Soudain, elle poussa un long gémissement en se tenant les reins... puis un hurlement d'angoisse et d'effroi, les traits abîmés par la douleur.

Il s'effraya !

Cat miaulait doucement, puis grondait sourdement, comme si elle comprenait sa maîtresse.

Belle, si élancée, toute fine de traits et la peau légèrement hâlée, aux mains petites faites pour la caresse, et au visage si gracieux.... semblait brusquement avoir vieillie avec des yeux comme regardant au-dedans d'elle....

Elle grelottait, et la sueur inondait son visage.

Pierre lui parla doucement et voulut la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa violemment, le front barré de douleur....

Pierre prit peur ! Il se demanda brusquement si les esprits des ancêtres de sa femme voulaient leur perte

Des tressaillements la secouaient.

Puis elle se mit à pousser de tels cris que tout était confusion en lui. Ça lui faisait peine de voir sa femme dans de telles souffrances. Il avait honte ! Toute sa force ne servait à rien !

Et Cat, qui continuait à gronder puis miauler d'une voix grave, le troublait, lui retournait le cœur....

Belle avait de longs intervalles où il ne l'entendait plus respirer.... Il retenait son souffle avec elle !

La nuit noire était tombée dans l'immense solitude de la Grotte.

Puis Belle, en haletant violemment, s'allongea sur le sol sableux et lui fit signe.

Il s'approcha de ses cuisses écartées, pour saisir un petit paquet sanguinolent tout gluant qu'il déposa vivement sur le ventre de sa mère. Retrouvant enfin ses esprits, il coupa le cordon ombilical de son immense couteau de chasseur....

Retirant sa veste, il enveloppa le Bébé qui criait et se démenait de toute sa petite vie naissante.

C'était un adorable petit garçon à la figure toute chiffonnée aux yeux à peine ouverts, les joues un peu jaunes dans la lumière virevoltante des torches . Ses petites mains potelées se fermaient de colère avec une force qui attendrit le cœur du père.

Belle et Pierre, éprouvés par une grande secousse, se retrouvèrent réunis dans une de ces violentes émotion pleines de tendresses et d'amour, les larmes au yeux !

La petite cascade chantait joyeusement dans la Grotte et Belle sentit en elle comme le battement des cœurs de ses ancêtres.... comme s'ils palpitaient en elle....

Luciole
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