Translate

Affichage des articles dont le libellé est arbres. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est arbres. Afficher tous les articles

dimanche 12 février 2023

La page 218

 Pour la page 219 ICI

Il y a eu un petit souci pour l'annonce de la 218. J'en suis désolée. AD


PHOTO ABC


Les vieux mariés



S'attacher l'un à l'autre

L'union fait la force

A l'hiver de l'âge

Quand arrive le bout de la vie


Elle penche

Il la soutient

Lien d'amour

Aux noces de chêne


Deux corps ridés

centenaires d'exception

Enlacés encore



jill bill














En bordure des prés
De part et d’autre
Bêtes et êtres
Fragile clôture
 
Troncs fendus
Attachés et debout
Poteaux de prairie

S’épaulant ensemble


Chaque écorce
Parle de son arbre
Chaque piquet
Endosse ses crampillons*
 
Un seul lien
Pour se soutenir
La boucle se boucle
Union et résistance
 
Hasard d’un mariage
De robes arbustives
Et d’un collier raphia
Offrant aux regards
Une once de vie…
 

ABC


*Crampillons : attaches pour barbelés

 












Une écharpe de chanvre


Une écharpe de chanvre

négligemment nouée

sur deux piquets de bois

comme l'heureux présage

d'une prise de conscience

de la sensibilité des arbres


Autrefois, il n'y a pas si longtemps

ils clôturaient leurs champs

de cet horrible fil aux épines meurtrières

barbare barbelé

qui mutilait les corps

une année après l'autre

en éventrant leurs fûts

avant d'être englouti

sous le tendre aubier


Je regarde ces liens

si doux à nos regards

Les arbres respireront

la joie d'être compris

enfin

d'avoir persuadé 

les hommes, de leur souffrance


Mais oui, on peut les câliner

ils nous le rendent bien

par leur force, leur sagesse

leurs multiples bienfaits


 Ces petits bouts de ficelle

comme un collier de soie

enroulé sur leurs cous

tout simple et bienveillant

une juste déférence

à nos nobles soigneurs

Balaline




 








Un lien de chanvre


Au hasard des chemins de campagne, clôturant un pré où paissent quelques vaches, une barrière improvisée. Un de ses piliers, qui fut en son temps un jeune arbre, a déjà bien souffert. Le lichen s’est agrippé là où l’écorce a disparu. Ses fibres délavées par les intempéries accusent la morsure des barbelés… pauvre piquet prêt à se rompre.   

La main paysanne a pourtant décidé de son maintien, un autre est venu le consolider. On dit que la jeunesse a des rêves d’éternité, est-ce ainsi pour les arbres ? Le tronçon de celui-là déjà ceint de barbelés a-t-il conscience qu’il contemple en l’autre son avenir ? Pour l’humanité, la pensée des arbres est encore un bien grand mystère.

Les voilà unis par un lien de chanvre ou son imitation car souvent le plastique d’un blond idéal remplace l’herbe. Illusion pour imiter la nature, prétention de vouloir faire mieux ! 

     L’effort conjugué de ces deux-là devra faire face au temps qui ruine les plus forts. À avancer par deux on gagne à moins souffrir, ce couple des champs ira encore quelques années, vaille que vaille. 


piquet vermoulu

barrière rafistolée

de bric et de broc 

vent gémit et bois pourrit

grince la roue du temps



Adamante Donsimoni

10 février 2023





 




LE COIN DES RETARDATAIRES





PACAGE


Un lien de chanvre

sur l'arbre sentinelle

ferme le portail



Quelques brebis

parsèment la prairie

et leurs agneaux



Sur l'arbre un lichen

hôte des minuscules

tricote sa dentelle



Un épervier tournoie

sous un ciel impavide

tout là-haut



Le berger refera

son nœud de protection

A chaque passage



marine Dussarrat


https://marinezou.blogspot.com/






La veuve -  pour les pages 218 et 219

 

Elle trottine sans bruit,

Sans égard pour les tulipes.

Son homme n'est plus.


Elle a hâte de regagner

Ses pâtures et son logis.


Sa mélancolie

pleure le bouquet d'anémones

qu'il n'offrira plus.


A-t-elle su bien le refaire,

ce nœud qui tient la barrière ?


Elle passe invisible,

dans son manteau de chagrin

La veuve au côteau.


Qui maintenant dénouera

la ficelle sur sa clôture ?



©Fadosi continue, jeudi 16 février 2023


----------

NB je ne peux toujours pas déposer de commentaires les blogs Blogger dont le mien, grrr










N'oubliez pas de toujours mettre sur vos pages le lien du blog de

l'HERBIER de POÉSIES 

https://imagesreves.blogspot.com/


Ce qui pourra peut-être inciter d'autres personnes à nous rejoindre 

ou tout au moins les inviter à découvrir les textes 

des autres Brins.


---

N'oubliez pas non plus de systématiquement stipuler le nom de l'auteur de l'œuvre, ainsi qu'éventuellement le lien sur son site.

Pour cette photo :

ABC 

http://jardin-des-mots.eklablog.com/



Un grand merci de votre attention.



dimanche 30 janvier 2022

Les branches de la P. 191

 

La voici, la voilà, et complète cette fois !

Si les chèvres grimpent aux arbres

j'ai bien cru le devenir samedi 😥 

Oups ! et Ouf !

 


Merci les Brins de vos magnifiques poèmes

-comme toujours-

et de vos photos

-j'en ai plein d'avance-

L'herbier est pour moi un vrai bonheur.

Encore merci !

 

Adamante

 

Photo ABC

 

Rideau d'arbres


Forêt nue, bois nu
Rideau d'arbres, trouée de bleu,
L'écureuil n'y danse plus
De branche en branche,
L'oiseau bavard s'est tu, nid vide...

Je cherche du regard
Un p'tit Chaperon rouge, mais, rien,
Voire un loup, une biche...

Barricade de troncs
retient l'hiver dans ses rangs
La ville manifeste


jill bill
 
 

 

 




Entrelacs forestier :

 
Les arbres entrelacés ont tiré leur rideau sur le secret des lieux.
Grand méchant loup, ogre, chaperon rouge ou autre petit poucet, les histoires jouent à cache-cache.

Cherchant celle qui dort
promenons-nous dans les bois
crainte et mystère

À cette heure ni hibou, ni coucou, pour accompagner la balade, juste le craquement de nos pas sur branches et feuilles mortes. Au loin, nous croyons percevoir le chant des nains partant au boulot…

Hêtres, chênes et bouleaux
s’accordent à quelques charmes
entrelacs boisés

Les histoires inscrites en nos mémoires se reflètent sur le tableau du jour. Les écorces se teintent au gré de la lumière. Admirant l’orée des bois, nous nous laissons séduire par ce chef d’œuvre naturel.

Sombres branchages
embrassant de claires ramures
masques de l’aube

Il suffirait d’un rien pour que contes et Dame Nature, en complices, s’unissent pour nous emporter dans de merveilleuses aventures.

Magie de l’instant
aux portes de l’imaginaire
il était une fois…

dans les murmures forestiers
s’ouvre le livre d’images

ABC

 

 





 

 

Matin gelé

Des nuances de gris dans la maille des arbres
L'aube rose apparaît en halo incertain
Dans l'enchevêtrement le ciel nous fait mille clins d’œil
Les chênes dénudés restent droit dans leurs  fûts
Tant d'hivers sont passés sur leur peau craquelée...


À l'horizon j'ai vu le milan qui planait
Sur la prairie au sol gelé deux chevaux gris
Dégustent les brins d'herbe que leur souffle réchauffe
Dans quelques heures royal Phebus aura fait son office
Et aura transformé le pays vivifié


Il existe des âmes qui cherchent la lumière
Qui tournent sur la vie espérant l’impossible
Et voudraient voir des signes dans les bosquets déserts

Marine Dussarrat - 27 janvier 2022

 

 

 
Johnny Clegg et Savuka - Asimbonanga (1988)






 

 

 

 

 

 

 

Balade en forêt 


En tâtonnant, Printemps,
Silence chlorophylle,
A taché de ciel bleu
Le sous-bois sec automne.

Anémones et violettes,
Hardies ballerines,
Frémissent du satin,
Éternuent leur pollen.
 
Un merle musicien,
Étincelles trilles,
Secoue coucou lointain
Au discours monotone.
 
Pin mât de misaine
Soutient branches wickiup,*
Imprégnés de fous-rires,
Jeux rusés d’apaches.
 
Nos pas roulent cailloux,
Bottent pommes de pins,
Se coulent dans l’enfance
En plumets de lichens.

* wickiup: abri primitif fait de branches et d’herbes construit par les Apaches et les Paiutes.

Martine


 

 

Seuls les arbres

 

Un silence ouaté, en gris, quelques touches de bleu dilué dans le ciel morne et bas où les corbeaux traînent leur lassitude. Plus bas la forêt dépouillée parait inhabitée, chants et pépiements envolés.
 
Seuls les arbres
serrés sur leurs mystères
semblent défier ce jour cafardeux.

 
Ces géants aux grands corps paisibles en apparence, vieux sages aux mille jours, traversent bien des tempêtes pour nous livrer demain les clés d'un autre monde.
 
Saurons-nous ouvrir les portes de l'espoir ?
 
Se blottir
au creux de cet essaim de vies
aux racines tentaculaires
aux vibrations inaudibles


Ce voyage communiquant
un appel résonnant au fin fond de notre être.


Sur les chênes, les pins où se lit encore la trace de nos ancêtres, de leurs gestes ancrés sur les écorces rugueuses, la vie a déposé sa force et ses faiblesses, cette majesté d'être, cette lutte quotidienne pour grandir, résister.

 
Seuls les arbres
unis contre l'adversité
compagnons des jours sans
offrent leur robustesse à nos fragilités.



Balaline

 

 

 

 

Le vent et les tempêtes, à défaut de la morsure d'un froid qui tardait, sont venus à bout de la toison des feuilles de l'année.

C'est l'heure indécise
entre le jour et la nuit
aube ou crépuscule.

Pendant quelques mois, la dentelle sombre des ramées nues va laisser derrière le bois se deviner le "pied du temps" comme il se disait il y a longtemps.

C'est l'heure où l'ancien
négligeant le baromètre
dit la pluie qui vient.

Blanc rosé dans la nacre grise du ciel, demain sera dans la brume et le givre. Quelques oiseaux frileux saluent le vieillard silencieux dans sa promenade solitaire.

Le soir est trompeur.
Quel sera le temps demain ?
Le doute s'insinue ...

Doucement s'en vient le soir,
griffes noires, ciel de velours.

©Jeanne Fadosi, samedi 29 janvier 2022

Fadosi continue







Tanka I


 Décembre en froidure-          
silence dans la ramure
aucun pépiement

ni même un écureuil
arbres en dormance




Tanka II


 Renaissance
dans l'entrelacs de leurs branches-
des éclats bleutés

le ciel dessille ses yeux
j'ai le blues du Printemps !

 

 

 Un haïku

 

Les rameaux nus étendus
quelques craquements sourds-
lamento de l'hiver



Claudie Caratini - le 30/01/2022





 

 

L’attente de la forêt


Ils se sont pris les branches dans l’automne les feuillus de la forêt. Plus une feuille pour échanger avec le vent

un secret de sève
une nouvelle du lointain-
reste le silence


Les feuilles désormais tapissent le sol et marquent chacun de mes pas de leur haleine froissée d’humidité

un parfum d’humus
s’élève du tapis sombre-
tout est nostalgie


Le vent se faufile entre les bras dénudés qui semblent implorer le ciel, et sa voix déchire la canopée de ses gémissements sifflants. Le costumier de l’hiver n’aime pas la couleur, il habille les sous-bois de gris et de marrons.

l’heure n’est plus aux chants
et l’espace rétrécit
invite au sommeil

Il se pourrait que demain, le blanc recouvre tout. Il me semble qu’ici tout aspire à cet intermède lumineux pour masquer un temps la tristesse, et accrocher du rêve des pieds à la cime des arbres, où une arche se dessine pour accueillir la magie. Je le pressens, le vent aussi espère la neige, il aime la faire danser

son souffle amoureux
sur la Belle immaculée
et tout s’illumine.


Adamante Donsimoni - 28 janvier 2022

LE CHANT DU SOUFFLE 


Arthur Rubinstein - Chopin Ballade No. 1 in G minor, Op. 23

 &

Nemanja Radulovic & Double Sens - Les Quatre Saisons - Hiver - A.Vivaldi