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vendredi 28 avril 2017

L'enfance pour la page 76


Je pense qu'il est nécessaire sur cette page de rappeler que l'herbier est réservé à des textes libres, sans rimes, des textes épurés qui reflètent l'instant dans sa simplicité fondamentale et que nous devons tendre vers la plus grande sobriété.
Je vous remercie d'y être vigilants.
AD


La vendeuse de fleurs  Georgios Jakobides




La môme à Georgios...

De corvée
A chaque soleil
Que l'bon Dieu fait renaître...
Hier des allumettes
Aujourd'hui vendre des fleurs
Sur l'trottoir
Demain, ah demain...
Qui sait
De quoi est capable
Le père Georgios
Pour un franc six sous... !

Achetez mes pensées
M'sieur, dame
Un bouquet contre une pièce...
Les mêmes mots aux lèvres
Les mêmes maux
Matin après matin
Pour la môme rapiécée
Morte de fatigue...

C'est vrai
Qu'elle ferait
Une bien jolie morte...












               Simplicité, abandon et retenue. Elle porte un sarrau rapiécé aux couleurs de la forêt.
Paisible, elle s'est endormie,
Elle présente un moment les traits poupins de l'enfance qu'elle vient tout juste de quitter.
Son corps épouse les lignes du parvis et se réchauffe
aux derniers rayons du soleil qui reflètent sur son visage la chaleur de la pierre.
Elle dort.










Anouch, un bien joli prénom
Qui n'a pourtant pas bonne réputation.
Manouche, manouche, manouche…
Dans le village la petite pauvrette ne fait pas ripaille
Souvent en haillon et cheveux en bataille
Elle fait peur aux enfants, assise devant l'église
Ses fleurs et ses petits paniers ronds posés bien à leur guise.
On dit qu'elle est sorcière,  bohémienne de misère
Rares sont ceux qui la regardent, qui s'arrêtent.
Et des paniers qui en achètent?
Un jour un p'tit garçon tout mignon
Tire la main de son papa dans sa direction.
Le papa dit « bonjour Anouch »
« Je voudrais bien deux petits paniers ronds
pour aller aux champignons. »
Anouch sourit et donne deux petits paniers ronds.
Le papa du petit garçon bien mignon
lui tend des euros et une invitation.
Il a vu dans ses yeux la bonté
le sourire et la lumière.
Trois jours après,
c'était les 6 ans du petit garçon bien mignon
qui a vu arriver à son goûter d'anniversaire
la plus belle des petites fées !
A sa main gauche un joli panier rond
empli de bonbons
à sa main droite une baguette.

Elle était venue de loin à la recherche de l'Amitié
et voilà qu'elle l'avait trouvée.


jamadrou © 24 avril 2017  (A fleur de peau)





Puissants !  Oh ! Inutiles jouisseurs !

Enfant sacrifiée, en attente de fortune !
Porteuse de misères et de loques fanées.
Marchande du plus beau : de l’inutile…
Pourvoyeuse de l’éphémère, de la nature sans profit :
 Petite vendeuse de lavande, et d’autres plus humbles fleurettes.
Lasse, tu t’es assise,
Au seuil d’un palais :
Tombée là, épuisée,
Finalement, fermée aux tristesses du monde,
Tu dors, fillette, et tes rêves sont loin !
On ne t’a, dans nulle de leurs écoles, appris à penser le destin que tu vis :
Alors, d’un rayon de soleil, tu te fais un régal ;
D’une marche, d’un mur chaud, le plus doux des reposoirs,
Et d’une lourde chimère affamée,  le plus charmant des jeux-songes.
Libre, adossée à la pierre de l’histoire, tu imagines le goût d’un  autre monde.
Celui, où enfin règneraient pour tes semblables,
Le droit de vivre son âge, et celui de devenir.

Puissants !  Oh ! Inutiles jouisseurs !
A quoi bon le pouvoir qui est le vôtre, s’il n’est celui de protéger sa vie ?
A quoi bon vos opulences, si elles ne servent à rendre douce l’existence  des enfants,
Et puis la route des ventres creux, le sort des fragiles !

Serge De La Torre







Rien ne vaut son doux visage

Elle baisse les yeux
Ne passes pas ton chemin
Arrêtes là ta course
Aujourd'hui prends le temps
Regardes la
Donnes lui un sourire
Rien ne vaut son doux visage
Elle observe un monde hors de portée
Seul l'oiseau est son ami
Comme lui
Elle attend que le soleil la réchauffe
Si le vent se lève
Il fera  encore un peu plus froid

Ne passes pas ton chemin
Rien ne vaut son doux visage





 



Oubliée l'âpreté
de sa vie de mendigote
Caresse du soleil

Se connecter au grand tout
rêver aux illusions perdues

©Jeanne Fadosi





  


L’enfant des fleurs

Elle ferme les yeux
Elle a quitté le gris, le froid
Elle a quitté la misère, le poids qui plombe l’âme et la cantonne à l’ombre
Elle a quitté la rue, ses cris
Elle a oublié les affiches, les paroles adultes où tout est duel et peur
Elle a oublié ce monde où tout semble se résumer en deux forces opposées
Dans une autre vie, vendeuse d’allumettes
Dans cette vie, vendeuse de fleurs
La petite main des pavés qui propose ses fleurs
L’enfant pauvre, oubliée, vient de s’endormir
Le parfum des bouquets chatouille ses narines
Son cœur se réjouit
La petite princesse des fleurs
La démunie, la va sans rien
Danse sur le rire du rêve
Belle de cette liberté qu’offre le dénuement sans attente :
Savoir profiter de l’instant magique qui se donne à qui n’a rien
Dans son monde, sourde un rayon de lumière
Il traverse ses paupières
Et soudain les passants s’arrêtent
Là, sur les marches, un petit soleil vient de s’allumer
L’enfant
Sans défense
Leur montre le chemin
Le rire, nourriture essentielle de la vie, prend sa source dans l’abandon
Dans la confiance
La vie ne se résume pas à ce que l’on possède
On ne possède pas la vie, c’est elle qui nous possède
Certains amassent en un désir inextinguible
Piétinent, détruisent, manigancent, se goinfrent, affament et tuent
Ignorant qu’à ses richesses se lit la pauvreté du monde.
L’enfant des fleurs le sait
Un parfum, rien qu’un parfum
Et voilà qu’un sourire allume le feu de son cœur
Il s’embrase en un rire gigantesque
Et tout se métamorphose
Toi qui passes et qui la regarde
Ne sens-tu pas la nécessité de ce rire salvateur dont ton cœur a si faim ?
Que sont ces deux rides de désespérance qui barrent ton front ?
Ce sérieux qui te fige l’âme et te glace ?
La vie possède en elle tout ce qui te manque et pourtant vit en toi
L’enfant qui dort, le ventre creux, l’œil cerné de fatigue
Là, devant toi, le sait
Ce pourrait être toi
Toi, dans la pureté de l’Être
Toi, dans un élan d’amour.










Le coin des retardataires


Dans le coin de l'église réservé aux pauvres,
une fillette, assise  et tête renversée semble dormir...
Elle ne dort pas.
Un panier de fleurs en offrande sur les genoux, avec cette ferveur et cet abandon douloureux
que rien ne dérange, elle prie pour son petit frère
que les anges du ciel ont emporté au Paradis...

Chantal R. alias Tootsie



Enfance soie aux cernes bleutés
Petite âme en désespérance
Ni le froid de la pierre
Ni l'indifférence des passants
Ne sauront altérer la douceur du sourire
En attente du premier soleil
Caresse maternante sur voile de tristesse
Cette onde bienfaisante comme une mère aimante
Lentement glisse et réchauffe
Permet aux rêves de s' ouvrir
Comme la fleur s' épanouit
Moment privilégié où s' endort la misère
Quelques instants volés à l'innommable
Où l'espoir a soudain un goût de friandise

Balaline
 

lundi 24 avril 2017

Pour la page 76 G. Jakobides




La vendeuse de fleurs  Georgios Jakobides

J'ai choisi ce tableau qui m'évoque la rue, l'enfance confisquée et la petite vendeuse d'allumettes. 




 
       


11 janvier 1853-13 décembre 1932 
Peintre Grec (école de Smyrne  Beaux arts d'Athènes et Académie des beaux art de Munich)
Il a beaucoup peint l'enfance.