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jeudi 27 février 2020

La page 159




Un grand merci Jean, 
pour cette image qui a fait rêver.





À marée basse


La mer qui s'en va,
Se retire,
Laisse un terrain vague
Ou presque...
De l'eau piégée
Dans quelques creux
Ici et là
Gamelle à mouettes
Chamailleuses,
Des bois noirs à découvert
Sur le sable beige,
P'tits bonheurs d'artiste insolite
Entre les algues brunâtres...

 La nuit tombe, entre chien et loup,
Jeter un dernier regard 
Ricochant
Sur le bleu, le beige, le noir
Un objet blanc cassé
Et laisser revenir la mer
Demain
Telle une bête sauvage
Qui prend confiance
En la main tendue...



 





















Secret d'étang :

Rite
Féérie
Mouvance
Quelques brindilles
Écrivent leur histoire
À la tombée du jour

Silence
Respiration
Quiétude
Un instantanée
Se reposant
À la surface de l’eau

Dérive
Surprise
À l’horizon
Un éclat de rire
Envol du lutin du jour
Arrêt sur image

Fragment de temps
En suspension !

























Le Roseau

Il me tarde de voir l’aube
Et son horizon,
Cette ligne qui rêve le chemin,
Dépouillée de la servitude de la nuit.

Au fond
Qu’ai-je su de la lune et de sa vénusté ?
Il me tarde d’aborder Ithaque,
Mais saurais-je la reconnaître ?

Le roseau ne pense pas, il est.

Garde toi de juger sa tige frêle,
Vois le se jouer des éléments
Et vibrer au moindre souffle !

Il penche, il compose avec
Une nature qu’il honore et accepte,
L’infini comme seule voûte sur la tête.

À l’intérieur, le silence.

©Myriam














Désert de lumière


Oasis, flaque d’eau dans les ocres des sables désertiques,
Quintessence représentée des déserts,
De tous les déserts du monde….

Car ils sont proches les néants de l’être,
Où ne poussent que de fantomatiques verticales,
Que de tristes absences, ou de vides étendues.

Parfois même se trouvent-elles dans nos regards,
Quand ils ne savent plus rien discerner.
Ni lire les infinis… dans le lointain,
Ni la promesse d’une moisson… dans la première herbe qui pousse…

Alors, rien n’est plus rien :
Le lavis n’est plus qu’eau de vaisselle,
L’encre perd l’imagination dans de sinistres restes charbonneux
Et le brou de noix sur la toile ne donne plus que de l’âge à l’intemporalité du tissu.

Heureuse,
Heureuse la lumière…
Qui illumine tout de sa rédemptrice blancheur…
Et au cœur du silence,
Un cri d’oiseau dans le terne azur
Donne toute sa place
A la vie qui, lente
Et consciente, émerge et s’impose.

                          

   




















Elle avait roulé vite sur l'autoroute jusqu'à la Pointe du Raz. Dans le lecteur de cassettes La mer de Debussy. Au milieu de la nuit elle s'était heurtée à l'infini du parking sans jamais voir la mer. Alors elle s'était assoupie une heure ou deux avant de repartir. Elle reprenait le travail à une heure de l'après-midi. Cela lui laissait le temps d'aller à sa crique pour le lever du soleil. Elle y serait largement avant l'aube. Le temps de faire un nouveau somme.  Comme elle descendait le chemin pentu vers la grève, elle distinguait à peine à travers ses larmes la barque fantôme émerger de la brume et du sable. Passées les premières usures du temps, elle semblait devenue inaltérable, coincée dans un entre deux entre terre et grand large.
Doucement la barque
frémissait aux souvenirs
d'un temps révolu

Lentement le pied du ciel
blanchissait vers l'orient.


©JeanneFadosi, mercredi 26 février 2020


Virgule sonore, un court extrait de la Mer de Debussy 
au moment du lever du soleil :



























  ...  Il rêvait le petit ourson. Il rêvait de nuit d’encre et des beaux yeux gris perle.
Elle avait comme lui une fourrure beige avec des reflets d’or. Et ... elle aimait dormir.

Le printemps approchait . Déjà les premières jonquilles. On jouerait à cachette.
Sur les bords du torrent qui charriait encor les neiges de l’hiver on goûterait l’eau fraîche .
....    Il rêvait le petit ourson. Il rêvait de nuit d’encre et des beaux yeux gris perle.
Puis,
Leur route avait croisé celle du prédateur. Un éclair. Et ... la nuit.

Le torrent chantait encore la fraîcheur des yeux gris perle. Petit ourson voulut dormir longtemps au cœur de la nuit d’encre.






















Fumerolles

Du bleu criblé de brun
Un arbre pépite
Se joue à la surface du marais
Au bord des fumerolles
Féerie enclavée
Au ras des illusions
Si aliénées
En ces lieux où rien ne bouge
Où la violence est bannie
Les herbes hautes se floutent
Le souffle d’une brise
Les fait danser 
© marine Dussarrat





                                      




Terre la Terre


Un rideau de pluie ferme l’horizon. Entre ciel et sol, l’eau exprime sa densité poisseuse et nourricière.

À l’origine
un Océan liquide-
la germination

Le bois se prend du désir de croître ou de se décomposer, au nom de la vie en germe dans la mort.

La transformation
toujours et partout s’exprime-
que de souvenirs

La terre humide, matrice de l’expression des formes, telle un caméléon expérimentant les couleurs, joue à créer, comme un enfant joyeux

Sur un brin de riz
toujours prêt à ascendre
se lit le chemin

l’humanité s’incline
vers l’unique maîtresse

La Terre.








vendredi 21 février 2020

Proposition 159


Revenir vers vous,  
Proposer une nouvelle œuvre à votre inspiration,  
Espérer que l’oubli n’a pas réussi à vous faire déserter les pages de l’Herbier…  



Voilà les espoirs que je formule, car vos écrits me manquent. 




Je vous propose donc, pour vendredi prochain, cette œuvre d’un peintre ami, dont j’apprécie beaucoup les œuvres picturales, et aussi la poésie. 

Je vous invite à visiter son blog :


et à visiter sa galerie : 

AMi GALERIE sur facebook


Jean Cabane - Encre, brou de noix, acrylique sur toile libre (31x31)





Avec l'espoir de vous retrouver
sur la page de vendredi prochain.