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lundi 27 octobre 2025

La page 249



Une photo d'une bouteille d'eau (bleue) prise à contre-jour sur la table du séjour. 
Son embase ondulée et la lumière ont créé cette forme (entre autres).
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À l'anglaise



De la gelée
Aux myrtilles
Du plum-pudding
Avec un thé, Darjeling, mon chou !


C'est sa période anglaise
Comme Picasso avait les siennes...


Bonne-maman et les confitures
C'est du passé, dépassé !
Bonne-maman et les madeleines
Idem... !
Charlotte, ta mère, eh oui,
Se la joue reine d'Angleterre...
J'en suis, baba !


Manque plus que sieur Paddington
Au five o'clock !


Indigne du Rocher, entre nous,
Mais faisons bonne figure, sourire merveilleux,
Je connais ta mère, susceptible ;
Soyons diplomates !


Dieu créa Eve
ce cordon bleu en cuisine
Pomme d'amour

jill bill
 
https://jill-bill.eklablog.com/  

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Objet n°2



Je suis un truc poli
qui fluctue sous les angles
retourne ses positions
sans perdre sa structure


Je suis un jeu subtil
de courbes et d’inversions


Je suis un vide
que l’on remplit
et qui laisse entrevoir
ce qui est caché

Que suis-je ?
(Regarde autrement
Un miroir te le dira Tout est illusion)

Mona
saisons.over-blog.com


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Brinztap


Petit, bedonnant, rougeaud, des yeux ronds et noirs, le nez court en trompette surplombant une large bouche aux deux tiers édentée, aussi chevelu qu'un œuf, tel est Brinztap, un fou de musique.

Ce nain, de la tribu des Brinz, vit un peu à l'écart des membres de son clan. Et pour cause : ces derniers ne supportent plus le vacarme que leur frère a le toupet de nommer mélodie.


Musique ! O musique-
nul n'est prophète en son pays
pauvre incompris


Brinztap est une heureuse nature, invariablement gai, toujours prêt à rendre service. C'est le meilleur des compagnons. tout le monde l'aime en dépit d'un terrible défaut : son amour immodéré de la musique. Enfin, si l'on peut nommer cela musique ! Brinztap, à l'aide de quelques pierres, de formules magiques et d'un peu d'eau chipée à la source chantante, a créé un instrument bizarre, brillant, lisse, aux nuances changeantes de bleu sidéral. Celui-ci réagit au toucher plus ou moins prononcé de son inventeur. S’élèvent alors des sons tantôt aigus, stridents; tantôt caverneux, sépulcraux. Les yeux à demi fermés, Brinztap sourit de bonheur en composant son hymne à la vie sylvestre. Tandis que tout le monde se bouche les oreilles en lui hurlant d'arrêter le massacre.


Sous les étoiles-
en compagnie des grillons
accords discordants


Martine Madelaine-Richard
https://martinemrichard.fr/blog


 

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Petit Robot


C’est un petit robot à l’intelligence rationnelle
Bien soigné, bien préparé, bien calculé
Mais ce petit futé affûté peut tomber en panne
C’est ce que l’on a découvert quand il a voulu se baigner
Dans le bassin des jardins du Palais
Il a lustré ses lunettes de vue
Pour les transformer en lunettes de nage
Plouf… ZtZtZtZ … Contorsions et silence…


Le grand Patron était très fâché
Voyant que tous les circuits de Ti Robot étaient « out »
Coupés, démantibulés, hors service
Ce n’est pas malin
Maintenant il faut tout réinitialiser!


Quand le petit machin se réveillera
Il pensera comme moi
Faire ça ou peigner la girafe,
Je m’en bat la coquille !


Marine D 16/10/2025
https://marinezou.blogspot.com/

 

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Miroir d'une larme céleste 


Il y a eut un instant suspendu
Où le métal se fit mer
Où la surface vibra telle une peau frémissante
Et le bois témoin silencieux retint son souffle.


Une onde s'élève figée dans sa danse
Comme si le temps avait décidé de contempler
La beauté d'un chaos ordonné.


C'est une larme d'étoile tombée sur la table du monde
Un éclat de lune qui s'est égaré dans le jour.


Le reflet ne ment pas
Mais il transforme.
Ce qui s'y mire devient l'autre
Distordu
Sublimé
Tels les souvenirs
Que l'on polit trop souvent.


On dirait que le métal pense
Qu'il rêve d'être rivière
Qu'il aspire à fuir sa forme
À se répandre dans les veines du réel.


Et moi je regarde.
Je me perds dans les courbes figées
Dans cette illusion de mouvement
Dans ce miroir qui ne renvoie rien d'autre
Que le vertige d'exister.


Il arrive que la lumière tombe
Non pour éclairer
Mais pour se souvenir


MARIE SYLVIE
https://mariesylvie.blogspot.com


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Le scarabée b leu


Ce tantôt une coccinelle
m'a fait un clin d'œil.
J'ai soigneusement évité
de la trucider.


Elle m'a évoqué
l'autre été sur un bleuet
un scarabée bleu
scintillant comme un saphir.


Peu avare de phéromones
les ailes figées
Attendait-il des donzelles ?
ou quelque danger ?


Son acide corrosif
m'avait épargnée.
Ce jour la bête à bon dieu
me murmure "je vis"...
... encore un peu ...


©Jeanne Fadosi
Fadosi continue


illustration sonore comptine pour apprendre l'alphabet :


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Quand l’énigme est trop forte

 

Quand l’énigme est trop forte, le silence s’impose, chapeau, glaçon, gyrophare ? Probablement rien de tout cela, juste un intrus bleu emporté par une vague blanche.


esprit en dérive
l’insolite m’interpelle –
casse-tête du jour


ABC

 

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La créature bleue



Sur le parquet de ma chambre,
Se traîne une énorme et informe créature bleue.
Comment est-elle arrivée ici ?
D’où sort-elle ?
Elle avance en rampant,
Et cela fait flop, flop, flop…
Ses gros yeux blancs me fixent,
M’hypnotisent et me terrorisent.
Que me veut-elle ?
Elle bloque la porte, je ne peux m’enfuir.
Le réveil sonne, il fait jour,
Il n’y a plus rien sur le parquet.

Ma chambre est vide
Ouf ! Ce n’était qu’un cauchemar !

Livia


 

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En gouttes bleues


Des gouttes bleues se glissent dans la canne d'acier, sous le souffle puissant, le ballet incessant des gestes et des mains, sous la dextérité du maître verrier.
Des bulles en fusion, colorées, sculptées, presque vivantes, fascinantes dans leur transformation.
Des jeux de lumière sur la pâte malléable qui s'étire, s'étire, joue avec la transparence, ses formes effilées, arrondies, légères, sublimées.


De la pâte de verre
Sous la magie du souffle
Une création d'art


Ce fût un chapeau bleu, un chapeau des dimanches où le soleil y joue ses reflets d'océan, de ciel azur par la fenêtre ouverte.


Souffleur de verre
Ce voyage couleur mer
Né de grains de sable


Balaline 24/10/2025

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La conscience d’être


    Mes pas se suivaient d’un rythme monotone, sans surprise. Mon esprit, bercé par la musique des graviers qui roulaient sous mes chaussures, s’abandonnait à cette sorte de léthargie qui apaise. La marche vide les pensées. Je longeais le bord de mer lorsque je vis, semblant sortir des eaux, un curieux personnage qui, d’un pas malhabile, tentait de s’aventurer sur la plage.

    Surprise, je m’arrêtais. Je fermais les yeux, puis les rouvris sur ce que j’aurais pu interpréter comme une hallucination. La léthargie nous entraîne parfois vers des lieux hors du temps habituel où des personnages insolites traversent notre champ de vision. Étais-je en train de vivre un épisode d’une rencontre du troisième type ? Avais-je pénétré une autre dimension ?

    Bleu-eau, bleu-ciel, bleu-mer, bleu-verre irisé de lumière, l’eau avait-elle pris forme pour me rappeler, s’il en était besoin, que ma vie, toute vie, partout sur Terre, venait des eaux.

    Ce Poséidon au corps de batracien, ce rêve de l’Océan qui semblait vouloir expérimenter l’envol venait à ma rencontre. À quelques pas de moi il s’arrêta. Nous échangeâmes alors un long regard, et je perçu au fond de moi, fruit de cette communion sans parole, au travers du poids de ma chair, cette légèreté, cette fluidité qui chez moi aussi vivait l’envol. Je vivais la mémoire de l’eau, j’étais cette mémoire, j’étais cette eau façonnée de lumière


dans la vibration
dans l’essence de la vie
la conscience d’être


Adamante Donsimoni
25 octobre 2023



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Voir la proposition pour la page 250 à la précédente parution.

 

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dimanche 18 février 2024

LA PAGE 229

 

Photo F.X.C

 

Narcisse


Comme un homme de veille

Une sentinelle, un guetteur, une vigie

La branche pour mât

L'oiseau s'est posé, reposé.

Il balance des lorgnades

A droite, à gauche

Sans un bruit, muet, questionneur.


Terre en vue, une île,

Les Iles Canaries.


Une compagne, pour le printemps nouveau,

Des épousailles,

Un nid, une couvaison,

Vaguement rêveur, au dessus des eaux.


Comme un homme de veille

Une sentinelle, un guetteur, une vigie...


Pour l'heure il épouse son reflet,

Je l'ai baptisé Narcisse.



Menu vagabond

en quête d'une conquête

Le coeur affamé



jill bill




 






Le petit oiseau


Ce jour là, ce n'était pas le petit oiseau de toutes les couleurs , chanté par Gilbert Bécaud *, que j'observais. Non, celui-ci était beaucoup plus discret.  La gorge et le ventre beige clair, le dessus de la tête brun sombre, le bec très fin et marron, l’œil rond et noir.

Il s'était posé sur une branche grêle à demi immergée dans l'eau de la rivière. Une zone calme, un beau miroir, où le reflet de son image  partageait la même curiosité. Qu'y avait-il à droite pour le captiver ainsi? Il m’intriguait. De part sa position de face, ne pouvant discerner le reste de son corps, il m'était impossible d'affirmer qu'il s'agissait du cincle plongeur. Un habile pêcheur. Je lâchais donc la bride à mon imagination. Et si, comme dans la chanson de Juliette Gréco * *, "Un petit poisson, un petit oiseau", ce minuscule volatile  était amoureux d'une damoiselle à écailles ?

.

Après-midi clair-

Entre le ciel et l'eau vive

Intrigue à plumes

 

.

* La chanson de Gilbert Bécaud: ICI

** La chanson de Juliette Gréco: ICI


Martine  MADELAINE-RICHARD




 






Ici un lac éphémère a inondé la vallée, couvrant les nids, tourmentant les oiseaux. Un lac intranquille qui a envahi les prairies et noyé les caves, quelques logis et les nids. Le passereau en est éberlué, sauvé par ses ailes. La cour et la basse-cour de la ferme n'ont pas eu sa chance. Que pourra-t-il en faire, sinon reconstruire une autre vie ?


Là-bas, pas si loin, à quelques centaines de kilomètres, un autre lac, né d'un barrage des hommes, laisse réapparaître un village englouti il y a presque un siècle. Habitants déplacés pour la fée électricité.


De l'autre côté de la terre, près d'autres lacs en disparition, la terre dure d'années sans pluie offre au ciel ses dessins crevassés et ses cimetières de bateaux.


Sur le rameau nu

L'orphelin équilibriste

en quête de sens


©Jeanne Fadosi, mercredi 14 février 2024

Fadosi continue


pour aller plus loin

Quand Jancovici revisite la pire formule de Macron - YouTube

Je n'aime pas ce titre, que j'ai rebaptisé ... la formule "Qui aurait pu prédire ?"

Jean-Marc Jancovici est le créateur du bilan carbone






 



Paparazzo

 

Les portes de la nature s’ouvrent toutes grandes pour ceux qui l’aime. Cela ne s’invente pas, cela se vit.

Dans la fraicheur matinale du marais, en paparazzo, respectueux di uccelli, il épie. Il observe. Il étudie. Il s’émerveille. Clics en rafale, il éternise. Camouflage et affût, tous sens tendus en contemplation d’une gente ailée et chantante. Moments de grâce !

La beauté s’admire en silence. « Oh temps, suspends ton vol ! ». Dans un monde qui accélère, sa passion n’a pas de montre.

 

 

Oiseau, branche et lui

au jeu du reflet/miroir

l’instant magnifié

 

ABC


                                                                               



 





Tout frémit au bord du ruisseau, les herbes et les premiers perce-neige défroissent leurs habits tout neufs, Monsieur Hiver semble très pressé de se débarrasser de son armure.

Un vif pépiement m'alerte, empêtré dans les branchages que la rivière a détachés, j’aperçois un charmant volatile ballotté par le courant


Au ras de 'eau

un petit oiseau posé

en équilibre

en double son petit ventre

se reflète et m’émeut


C'est une bergeronnette des ruisseaux, à bien y regarder elle semble très à son aise, mieux que je ne pourrais l'être à sa place, toutes proportions gardées... Panse ronde, petit bec affûté, elle hoche de la queue telle un funambule, sûre d'elle et pas même effarouchée.

Un bain de lumière m'enveloppe, on dirait qu'une fée, déguisée en ce petit être plein de grâce, m'a jeté un sort si bienveillant qu'une eau de fraîcheur et d'amour se déverse sur tout ce que je vois, surtout ce qui compte dans ma vie, et même sur ce qui devrait me rebuter. Le monde est une merveille, il suffit d'apprendre le langage des êtres bénéfiques.


Marine







 


Entre ombres et lumière



Il est des matins de silence juste égratignés par le froid de l'hiver, ses longs doigts de givre, 

sa blancheur de craie sublimant la plaine, chaque être encore en sommeil.


La nuit tisseuse de blanc

émerveille notre regard ému

des secrets de la terre


Les pas crissent, l'air rosit les joues, comme venu d'un autre univers, plus pur, généreux, plus serein.

Des instants poudrés d'une joie renouvelée, si loin des turpitudes du monde.


Entre ombres et lumière

le rêve guette l'horizon

l'espoir en demain


Quelques pas sur le chemin en attente des premiers balbutiements, du premier chant d'oiseau, celui qui semble guetter l' aurore pour saluer le petit jour.

Ce chant venu du fond des âges, aussi clair que la source, module ses refrains de sa grâce pérenne.


Combien de temps encore, un oiseau sur la branche atteindra le printemps, 

au rendez-vous des premiers émois, des couleurs au jardin et des pommiers en fleurs ?

Reviendra t-il bâtir son nid au plus près des villages tout comme les hirondelles qui " faisaient le printemps " ?


Il gazouille ce matin

juste réveillé de sa nuit

" son rêve était si beau "

nous conte sa mélodie


Balaline

15/02/2024


" Pour les enfants des temps nouveaux

  restera t-il un chant d'oiseau ? "

                                        Jean Ferrat



 





Insolite.


Le Vent des Globes 2570.


Départ tôt ce matin. L'événement est réservé aux Oiseaux. Les flashes crépitent. Une, des quantités de photographies, seuls souvenirs peut-être,  de celui-ci un brin pédant face à l'objectif : " Mon profil droit est-il mieux que mon profil gauche ? "

Frêle esquif qu'un bois flotté, branche déjà morte au fil de l'eau.


Départ magique

Et moment qui importe 

Vie qui dépend de l'eau


Suivra la longue solitude et les combats contre les éléments déchaînés ; les bonheurs aussi ! c'est parti mon Piou-Piou .....


Coeur qui palpite

Étranger solitaire 

Miroir inutile 


Françoise Vieille Marmotte,  14 février 2024.






 




Virgule du temps



La pluie n’avait pas cessé de tomber, et le sol rendait son eau jusqu’à inonder les abords de la rivière. Quelques arbres s’étaient couchés. Sécheresses puis pluies avaient eu raison de leur résistance. Leurs racines offraient à présent le spectacle de leurs arabesques dansant au-dessus des eaux où elles se reflétaient. 

Les végétaux transcendent le visage de la mort par la beauté. Un petit passereau était venu inscrire un instant son image dans cet entremêlement de racines échevelées. C’était la vie qui s’inscrivait là, offrant à mon regard le tableau dépouillé de l’acceptation, une œuvre d’art dramatiquement belle 


instant de repos

avant le prochain envol -

virgule du temps




Adamante Donsimoni

12 février 2024