Quatre textes écrits à partir d'une relaxation
"voyage dans l'imaginaire" en mp3
deux, sur autres sujets
Tout d’abord, le point de départ. Puis ....
De là où j’habite
Je donnerais cher
Le prix d’un voyage en Chine
en avion oui (oh oh, mauvais pour la planète ça Mémé),
Ou jusqu’en Égypte en bateau, jusqu’au Nil pour retourner dans la campagne de mes
quatr’ou dix ans ....... j’en rêvais viRus l’a fait.
Cueillir un bouquet de fleurs des champs au milieu du béton dans un jardin des villes où d’ordinaire le vrombissement de la tondeuse électrique les massacre net dans l’élan de leur jeune vie.
Pourquoi dis moi pour
Quoi ?
Je sens que je vais faire Amie-Amie avec ce gros méchant petit tout petit petit vil (Ain) Rus ...
Un point de départ,
imaginaire réel et virtuel tour à tour, ressemblant fichtrement au point de non retour pour beaucoup ..... et
Le jardin de mes quatre ans.
La vieille porte rouillée
mystérieusement
grince
À pas de velours, légèrement courbée l’œil aux aguets de tous côtés, la petite fille dans sa robe blanche d’un dimanche pascal avance tout doucement.
Qui peut donc se cacher dans le massif des roses ourlées d’orange ?
Ce jardin si petit
Immense autant que le Père
Si plein d’inconnu effrayant
Est le jardin abandonné
Depuis huit ans, c’est bien la première année ......
Françoise Fin mars 2020
Au jardin des Essentiels
Corps lourd et chemin du videChemin du plein qui s’en vaD’un au-delà qui s’ouvreChemin d’une voix qui me guideLente et tranquille,Qui conduit jusqu’à l’étrange porte de pierre.Arche lourde au détour du chemin,Obstacle de vie, entouré de prometteuse quiétude.Quand je la franchis :Devant moi, une ronde dalle.D’un granit blond, lisse, chaud comme une chairOù se tient une mère et sensibleEt emplie de douceursQui porte en ses bras un enfant, nouveau-né :Une merveille d’innocence, mystère de silence.Image de l’incréé, du naissant.Libre de l’existence, de toute condition.Et il tête l’enfant au sein de sa mèreEt n’a besoin de rien.Il vit -sans manque- au téton de sa mère.Il rayonne cette paix où il se trouveTranspire la Vie, lumière qui l’habite.Le jardin y nourrit sa profusion,Y enracine sa croissance.Non loin, cet homme, humble jardinierQui m’offre des mots où écrire à jamais ma vision.Qui m’indique, aussi, où creuser la terre,Où poser ma graine d’émeraude :Nouvelle semence, amorce de vie nouvelle.Et la fleur d’émeraude granditAu milieu de milliers d’essences diverses,Au jardin -écrin, au jardin de la Vie.Bouture, Bouture où enraciner un nouveau départOh ! jardin d’une enfance retrouvée,D’une réalité soudain, nouvelle vive.Plantes et allées sont ici, toutes en ordreEt pourtant n’ont rien de figé,Eprises et pleines de souplesse.Qu’y a-t-il donc encore à craindre ?La peur n’est réservée qu’aux apparences :Ici l’agneau embrasse le tigre,Ici le Blanc et le Noir sont unisIci se riment d’eux-mêmes, les contraires,Ils se croisent sans se détruire :Et même la vie et même la mortQui trouvent à être,Qui trouvent paisible à grandir.J’ai mis en terre ce qui devait l’Etre,Ma quête peut aller plus loin, repartir.J’emporte avec moi ce relent d’ailleurs,Cette instant d’Eternel. Et je saisQue m’importent les circonstances,L’essentiel est toujours possible !Serge De La Torre
Voyage intérieur
Je
me suis calée dans mon fauteuil, les jambes légèrement surélevées, le plaid sur
les genoux. J'ai fermé les yeux. Douces sont la voix et la musique accompagnant
le relâchement du corps. Un tututut, tututut aigu et monocorde, trille d'oiseau
chanteur, traverse la fenêtre. Les vitres vibrent au passage d'un engin
agricole ou de chantier dans la rue. Le grésillement du support s'oublie dans
le décor du paysage sonore.
Ici tout est calme.
Rumeurs du monde en
sourdine,
parenthèse heureuse.
Est-il
indécent de savourer des instants de plénitude en ces temps confinés ? Dans cet
exercice, j'ai quelques années d'avance. Non seulement ce n'est pas incongru,
mais je sais combien ils sont nécessaires et salvateurs. Le téléphone a sonné.
Je l'avais oublié à côté de moi. J'ouvre les yeux sans hâte. Qui est-ce ?
L'appel peut attendre et d'un geste je balaie doucement l'écran pour le
différer. Quelques secondes et je retourne à la légèreté.
Cueillir une fleur,
en respirer son parfum.
Rêver son odeur ?
J'ai
franchi la porte vers mon voyage intérieur. Elle m'emmène dans nulle part.
Aucune image. Le chat feule sans écho dans la pièce d'à côté. Au pied du piano
la chienne rythme son sommeil d'une respiration régulière. Pendant quelques
secondes elle émet des drôles de petits gloussements. Rêve-t-elle dans son
jardin intérieur ?
Aucune évasion
vers un avant, un après.
Je suis dans l'instant.
Voyage au jardin de la découverte
Le paysage s’offre à la découverte, tout est
invitation à la curiosité.
L’enfant de l’intérieur se réveille et ouvre grands
les yeux. Il y a tant de choses à ne pas manquer de découvrir. Les formes, les
couleurs sont autant d’appels au voyage.
Bonheur de mes pieds qui foulent une herbe
tellement enthousiaste que mon esprit se met à gazouiller, le poids a disparu,
c’est mon âme qui chante. Je ne marche plus, je vole au-dessus de l’allée, car
au loin, la porte d’un jardin m’appelle. Quand je la touche, je perçois la
fraîcheur de ses volutes de fer forgé parcourues de lierre sous mes mains. Elle
est vivante. Je comprends son invitation à pénétrer le domaine dont elle garde
l’issue.
À peine un frémissement de sève accompagne son
ouverture, une liane vient alors fouetter mon visage, et je crois entendre des
rires. Je comprends que cette pluie de notes cristallines un peu moqueuses me
souhaite la bienvenue. Loin de s’en offusquer mon cœur en ressent de la joie, et mon rire accompagne les rires,
et ma joie accompagne la joie. Ce monde est vrai qui ne se prend pas au
sérieux.
J’entre. Quel fouillis, quel foisonnement de
formes et de couleurs ! Ce délire
végétal est une symphonie sans autre chef d’orchestre qu’une liberté sans
limites. Et pourtant, s’exprime ici un équilibre, une harmonie qu’aucun autre
jardin, fut-il le plus british, ne pourrait égaler.
Comme je me sens bien dans cette folie confinant
au génie, j’ai l’impression d’abandonner cette vieille peau humaine incapable
d’une telle dilatation.
C’est alors qu’un drôle de personnage à l’aspect
fluctuant, tenant à la fois de la vague en mouvement, du Gin et de Jérémy Criquet,
s’approche de moi, me tend une motte de terre coiffée d’une sorte d’espoir vert
sans forme, et par une pantomime burlesque, m’invite à la planter. Décidément,
ici, rien n’est comme dans le monde d’où je viens, tout est à la fois déroutant
et fascinant.
Un peu dubitative, je prends la chose entre mes
mains. Le personnage m’explique alors, par un chant rauque ponctué de clics et
de sons très aigus, qu’elle deviendra ce que j’ai envie qu’elle devienne, si je
décide de la planter ici.
Je comprends à présent la raison ou la déraison
de l’aspect du jardin. Je comprends que la chose sera, sous la forme d’un
végétal, la représentation symbolique de quelque chose qui me tient à cœur.
Son chant terminé, le personnage s’est éloigné
afin de me laisser le temps de réfléchir.
En communion avec cette expression indistincte,
susceptible de se transformer en une de mes envies, qui frémissait d’impatience
entre mes mains, je lui ai confié mon souhait, mon désir qu’elle fut arbre,
puis je l’ai plantée.
Et mon arbre a poussé, et mon arbre a fleuri en
des centaines de bouches parfumées venues me délivrer un message :
« Au jardin de ton âme pousse un arbre de
lumière, ne l’oublie pas. Il est en toi, grimpe dans ses branches, comme tu le
faisais enfant dans les pommiers. Assieds-toi sur une branche, observe, écoute,
et dit à ceux qui passent la beauté de sa lumière, car en chaque être pousse un
arbre où leur âme se perche et attend. »
Deux autres sujets d'inspiration :
(en écoutant DreamTeam d’Abdullah Ibrahim)
Promesses de l’aube
Aube naissante
bonne marraine du point du jour –
caresse ensoleillée
L’aube
riche de tant d’espoir, naît chaque jour porteuse de cadeaux, comme une bonne
fée marraine penchée sur le berceau de l’enfant. Elle est grâce, sourire,
projet, tendresse, voyage, lumière aussi. Elle est tout cela et bien plus
encore. Elle est la joie qui s’épanouit au petit matin de nos parcours.
Voile sombre
en brumes maléfiques –
ennemi invisible
Mais
voici qu’elle doit se faire force et violence pour repousser quelques
sorcières, celle du vent avec ses tempêtes et ses ouragans, celle du temps avec
ses nuages et ses flots de larmes, celle de l’obscurité avec ses brumes et ses
brouillards…
Baguette magique
d’un renouveau quotidien -
rayons d’espoir
L’aube,
riche de sa douceur et de sa candeur s’affronte à l’humeur du jour, tentant de
déposer ses présents dans la corbeille de nos vies qui n’ont qu’un désir, celui
d’accueillir sa chaleur à bras ouverts.
Avancer pas à pas
au rythme de son métronome -
les heures s’égrainent
La
journée a pris sa lancée. Dans sa vague d’habitudes, chaque instant est unique.
Elle vogue sur le sillon mouvementé de sa courte existence, vingt-quatre heures
sont si vite écoulées.
Dernières ardeurs
avant le voile nocturne –
extinction des feux
Déjà
la nuit chasse la lumière, l’aube parait bien lointaine. Qu’avons-nous perçu de
ses présents ? Espoir et doute s’affrontent et se métamorphosent. Rêves ou
cauchemars s’entremêlent, grand ménage de nos esprits assoupis. En filigrane,
virgule ou apostrophe, juste un croissant de lune…
Aux
antipodes, le soleil brille toujours. Demain il nous enverra ses rayons pareils
et différents.
L’aube s’espère
généreuse offrande des jours
tendue vers l’ailleurs
Lent
cheminement de l’avenir quand les ruisseaux de nos vies, en un fleuve
majestueux, se perdront dans l’immensité de l’océan…
D'après Henri Gaston Darien ( Peintre français,
1864-1926)
« Enfants au jardin contemplant le tableau
du père)
Retour dans le passé...
J'ai tout le temps
Le temps de me laisser aller
Aller dans le passé
Hier, l'enfance bienheureuse
Heureuse de cette insouciance
Insouciance du jeune animal...
Pousser la barrière
simplement par la pensée
Un jour à ombrelle
L'heure est à la framboise
Père à son chevalet
Peint un morceau du jardin
Ses rosiers, « cuisse de Nymphe émue »
Coeur dragée et bord de lait
Je m'en rappelle le nom poétique...
Fruits oubliés
un arrêt sur image
Fascination
Pinceaux et tubes de couleurs
Autant qu'on contient ce lieu
L'été est le premier artiste peintre
Père n'en est qu'un copiste,
Mais, au retour de l'automne
Nous avons de la gelée au pot
Et de la cuisse de Nymphe émue au mur....
Bonsoir L'Herbier… Avec l'arrêt de la vie en ces moments pénibles que nous vivons tous, confinés chez soi, plus de vie sociale stressante, à courir du matin au soir, rendement et cadence obligent, un abandon est bienvenu, à chacun son jardin intérieur… merci les brins et bravo… JB
RépondreSupprimermerci Adamante, merci les brins d'être là et merci pour tous ces voyages autour de votre chambre ou de votre salon.
RépondreSupprimerJ'ai adoré retrouver les textes que j'ai déjà lus, et découvrir ceux qui me restent à lire.
RépondreSupprimerMerci à tous pour ces moments partagés.
Passe une douce journée. Bises.
De voyage en jardin, quelques escapades en partage,des instants de sérénité qui embellissent la période actuelle... J'ai lu avec plaisir et vous en remercie.
RépondreSupprimerBonjour Adamante ainsi qu'à tous les brins,
RépondreSupprimerQuelle merveilleuse page. C'est zen à souhait. Les mots, les idées, les images.... merci pour ce régal
Amitiés