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mardi 11 avril 2023

Pour la page 226

 


Toile de ARNAUD BOUCHET


Je n'en dis pas plus au sujet de cette image pour ne pas vous influencer, et laisser ainsi à votre imagination la liberté la plus totale. 

En haïbun, il va de soi. AD


Je vous invite à visiter la page 225 pour découvrir le haïbun de Martine qui n'a pu être présente lors de sa parution. Vous n'y manquerez pas et je vous en remercie. 

vendredi 18 janvier 2019

132 en bleu, bleu, bleu

Merci de ces participations où la femme et la création sont à l'honneur dans toutes leurs dimensions d'Êtres en Yin.  
Merci à notre amie Françoise la marmotte qui, attirée par le bleu est revenue vers nous en brins de mots tricotés façon "les alpages".
Merci à ceux qui nous lirons, ici ou sur nos blogs respectifs, et qui n'ont pas pu participer. À ceux-la je rappelle qu'il y a toujours un petit coin des retardataires.
Merci enfin, de notre part à tous, de vos petits mots laissés en commentaires. 
Belle semaine à toutes et tous.
Adamante



Toile d'Arnaud Bouchet




Bleu  de glaise

Faite de terre
De glaise et de révolte
Puissante et primitive
Le centre de l'univers
Le ventre de la mère
Femme témoin
Retour au premier cri
Refuge ultime
La souffrance des otages
L'appel des suppliciés
Bleu de prusse
Bleus à l'âme
Bleu













Tricotage

Sur l'envers du tricot
apposer ses fantasmes
et de la Femme Une
naît une multitude
du vieillard au Janus
du cadavre au vivant
ces mots me sont venus
en passant
du petit au plus grand

Françoise, la Vieille Marmotte
15 janvier 2019

















Terre-mère
en femme statufiée
déesse féconde

d’âge en âge
procréatrice
l’espèce se perpétue

l’homme la vénère
ses enfants l’honorent
son prestige parfois se perd
dans la gangue bleue
de ses rêves évaporés…
        ---
De tout temps
l’artiste explore
sa féminité

ABC





Otages, ô désespoir...


Otages, ô désespoir
A qui on ôte la liberté
Le temps d'un échange
Avec un ou d'autres otages
Ou contre une rançon...

Otages, ô désespoir
Ombre de vous-mêmes
Au fond d'une geôle, lugubre
Lugubre vos visages
Quant à l'issue, incertaine...

Otages, ô désespoir
Reverrez-vous l'azur du ciel
Le grand bleu... Le blues
Dans vos pensées
Colore tout en noire nuit...

Otages, ô désespoir
Nourris d'une once
Mais de beaucoup d'angoisse
Un autre soleil se lève
Sur vos doutes, vos peurs bleues...

Otages, ô désespoir
A la merci d'une balle
Entre les deux yeux
Comme on abat un boeuf
A sa dernière heure venue...

Otages, ô désespoir
Vous priez, croyants ou non,
Au fond de la geôle, lugubre
Lugubre vos visages
Quant à l'issue, incertaine...


jill bill


















Empreinte dans la nuit bleue froide et fuyante
Un corps d’ange se balance
Mouvement lent du temps
Avant après avant  après
Pouvoir descendre de cette balancelle
Ne plus être otage du temps
Voler sans ailes dans le bleu outre mer
Outre tombe tomber de la balançoire
Choir dans le grand bleu
Redevenir hôte sans âge d’un pays bleu de cobalt
Cher à mon cœur.

















Le bleu s'insinue d'abord par traces, dans l'ombre de mots, de phrases insidieuses, dans l'intonation ironique. Un regard qui contredit le compliment de la première.

tu es en beauté ce soir
tu as cassé ta tir'lire ?

Les bleus à l'âme se succèdent, juste des ombres bleutées, font leurs nids en silence. Chaque mot, chaque petite phrase, même sans escalade, font de plus en plus mal.

Tu ne les sens pas
enrubannés des douceurs
de tes illusions.

Parfois viendront les coups. Les plus maladroits laissent des bleus. Les plus habiles savent ce qui ne laisse pas de traces visibles.

Toute une vie en otage
engluée dans la nuit muette.

©Jeanne Fadosi



illustration sonore Bigflo et Oly Dommage*

* Il faut écouter jusque vers la fin pour comprendre mon choix







Au-delà du réel surgit l’émotion
Un appel à des réminiscences
Et au trouble vertigineux
 Devant un  corps cabossé
Qui émerge des abysses

Bleu de froid recouvert de glace
Malgré les convulsions de la matière 
Une étrange et angoissante immobilité le fixe
Épinglé sur une planche d'entomologiste

Otage de la vie
La prisonnière de son corps
Cherche à s'évader

Josette
https://bricbracdejosette.blogspot.com/

















Comme un oiseau englué


La forme se cherche, tente de s’extirper du magma.
Lutte perdue ?
Qu’importe, le chemin est plus important que le but.

Comme un oiseau englué se débat, l’expression condamnée à l’informel s’épuise. Un cri peut-être, parcourant la vibration du bleu, s’évade un instant vers l’improbable avant que de s’évanouir dans l’insondable néant.

Monstruosité du chaos, la vie ne peut naître sans contractions et sans combat.
Ici rien n’est totalement défini, tout se cherche.
Combien faut-il de sursauts, d’ongles cassés, de reculs et d’avancées pour tenter d’échapper au désespoir de ne pas réussir à être.
Car la loi ici, c’est s’affirmer, s’extraire de la gangue pour devenir
Libre.


Adamante Donsimoni




lundi 14 janvier 2019

Proposition 132, en bleu



Toile d'Arnaud Bouchet (avec son accord) publiée chez Marine
"Petite toile du cycle "Nuits de Prusse". 
Dans ce cas on pourrait y voir une allusion figurative aux "Otages" de Jean Fautrier". Arnaud Bouchet

vendredi 1 septembre 2017

suite de la page 83

 

Voici la suite de la page 83. 

Impossible pour le moment d'intégrer la photo d'Arnaud. Vous la trouverez sur la page précédente en attendant minuit, heure à laquelle ici les citrouilles se transforment en carrosse et Cendrillon retrouve ses pantoufles.  

J'ai enfin pu la récupérer ! Merci ma   bonne fée !



 

En transparence d’un rêve inachevé, j’ai vu la tour de demain.
Poursuivant la route de la vie, je lui ai tourné le dos de peur qu’elle ne s’écroule.
Ce n’était qu’un rêve, aujourd’hui imprimé à l’encre sympathique, au fond de mon regard, quand mon chemin vacille.

ABC

 Casablanca sous la pluie
Quand il pleut sur la ville blanche
Et que le bleu du ciel se fait souris
C'est comme si la palette du peintre
Dégoulinait de nuances de gris

C'est court comme une averse d'orage
C'est intense comme la ville blanche
Les caniveaux débordent de toutes
Parts et lavent la poussière du soleil

Quand il pleut sur la ville blanche
Les  discrets minarets sont en larmes
C'est comme les matins de javel
Sur les trottoirs mais sans l'odeur

Laura Vanel-Coytte
http://www.lauravanel-coytte.com/ 



La ville


La ville a mal à l'âme,à ses murs léprosés, à la fièvre qui rôde, nauséabonde et sale.
Elle a mal à son peuple qui n'ose balbutier et qui plus loin se terre, loin de l'enfer du 
bruit, loin des champs d'oliviers, de la terre de leurs pères qui avançaient courbés.
La ville a mal aux bleus, à ses lambeaux de ciel, au sombre des ruelles, aux jardins 
défleuris, aux brûlures de la terre.
Elle a perdu le vent, le chant de l'eau, le parfum de la nuit,les chemins du hasard.
Juste un désert de vie, d'amour et de partage.

Balaline






Et puis une info que je relaie ici émanant de   « eMmA MessanA »

http://www.emmacollages.com/2017/08/on-en-redemande-nouveau-financement-solidaire-pour-apres-school.html

samedi 26 août 2017

Retour avec la page 83



Il aura fallu beaucoup de temps, de patience et de persévérance pour revenir ici pour la page du vendredi.

Elle arrive un peu en retard, le miracle s'est produit ce soir alors personne n'a pas été prévenu, j'ai récupéré les textes parus sur la page google de la communauté (surprise ! surprise !) mais si le cœur vous en dit, vous qui attendiez mon retour, vous pouvez toujours m'adresser vos textes sur l'adresse e-mail de l'herbier et je rajouterai à la page.
  
Un long silence qui se rompt et je l'espère le retour d'un fructueux partage. 

Merci Marine pour la photo d'Arnaud

AD


Œuvre de Arnaud Bouchet





Babel suspendue
sueur et larmes, sang des âmes
Babels babillantes

fascinante modernité
ballottée dans sa spirale

©Jeanne Fadosi, sur l'image 85 de l'Herbier de poésie





Ville


Vêtue de bleu ardoise
Sous une pluie intermittente
Bordée de rouille
La ville gronde
Grouille et gémit
Vrombit, s'essouffle, s'étouffe
Bardée de solitude
De coupoles et de clochetons
De zinc et de béton
Sur fond de grues
La ville indispensable
Epicée de dangers
Inhumaine et amicale
Qui palpite et s'interroge
Nous rassemble
Au plus fort de la terreur
Dilue nos angoisses
Secrète et multiforme
La ville
Où flute le vent dans les coursives


marine Dussarrat



La Ville

Elle pleure des larmes de pluie
Couleurs et monuments
Semblent se diluer et dégouliner d'incertitude
Pigments pourris et colère d'un nuage noir
Propulsé dans le blanc du ciel
Œil noir de la mise en garde
Des grues au garde à vous prêtes à intervenir
Mâts de misaine mâts de misère
La ville a mal au cœur.

jamadrou ©  24  août  2017    (A fleur de peau)






Vie de château...


Qui n'a point fait de rêve de châtelain, châtelaine,
Etre Monsieur Madame à particule, patronyme à rallonge
Une existence extraordinaire, au dessus du lot
Au dessus des toits ordinaires
Propriétaire d'un domaine, avec chapelle privée,
Une bonne, un maître queux, un chauffeur de maître,
Un Nestor, comme à Moulinsart, une nurse, vieille France,
Des jardiniers, un garde-chasse et des amis connus,
De la vigne, une cave reconnue, en trois robes,
Des soirées en robe de cocktail et queue de pie,
Du couvert en argent, du verre en cristal,
Vaisselle en porcelaine dans l'armoire, à ses armoiries,
De la descendance bon chic, donne bon gendre, du vouvoiement
Et à parier une écurie pour du Longchamp
Et claquer des doigts, partout, pour tout !

Ploc, ploc, ploc, ploc et re ploc...Ô rage
Bassine à droite, ploc, ploc, bassine à gauche
Le toit fuit, et mon rêve aussi... !

jill bill
http://jill-bill.eklablog.com





Minarets au symbole phallique évident.
Tout me parle de Toi. Te souvient-il des jours où nous étions heureux ?
L'orage gronde et le ciel pleure
Gris bleu noir. Harmonie des couleurs,
Et ce sentiment d'équilibre que toujours j'aimerais éprouver.

Françoise Isabel
http://leblogdelavieillemarmotte.over-blog.com/2017/08/l-herbier-de-poesie-ce-vendredi-du-mois-d-aout.html



Et en écho, la chanson d'Alain Souchon




Les yeux fous de la ville

Que regardent les yeux fous de la ville, bras tendus vers un avenir incertain ?
Le vent arrache aux cheminées un sifflement aussi ulcéreux que le vin des pauvres. Non loin du ciel, les dômes contredisent la douceur attendue de l’arrondi. Ils sont fermeture, couvercles posés là pour étouffer les esprits rebelles, les âmes éprises de liberté. Affreux symboles d’un « Sacré cœur » dévoyé au profit de l’intégrisme. Il n’est point de compassion dans ce monde sans amour ou la rédemption se dresse comme une menace. Sans amour pas de pardon, sans pardon, la mort.
Quelques croix fantomatiques se dressent vers les nuages. C’est le cri du silence, le masque d’une béance qui déchire l’histoire humaine. Il n’est pas jusqu’à la couleur qui ne sombre, dans ce monde automnale où l’on ne récolte que feuilles mortes.

Adamante Donsimoni (©sacem)
vendredi 25 août 2017


vendredi 28 octobre 2016

Herbier de poésies, page 53




 
Voici une belle moisson autour du portrait réalisé par Arnaud.
Chaque texte nous touche et dévoile un regard singulier, et plus j’avance dans le temps de l’Herbier, plus je suis heureuse de vous lire. C’est vraiment un grand bonheur.
Goûtez, dégustez, prenez le temps et revenez-y, d’autant qu’il y a toujours des retardataires.

Aujourd’hui, je ne résisterai pas au plaisir de vous livrer ici les impressions de Serge autour de notre petite communauté. Elles feront, j’imagine, fourmiller de plaisir tous les brins qui la composent, n’est-ce pas ?

Mais tout d’abord, car il faut toujours que l’humour accompagne les choses les plus sérieuses, voici ces quelques mots de Mémée, à l’aise dans ses sabots et philosophe à ses heures :

(Je vous l’aurais bien enregistré si je savais intégrer un MP3 sans passer par youtube).

 



« C’est-y Dieu possible qu’on aime à c’te point là qu’on nous dise qu’on nous aime ! 

Mais dis-y voir toi, pourquoi faudrait-y qu’ça soye la honte que d’ rosir un p’tit peu quand c’te chose là arrive ? 

C’t’un peu comme dans la pub qu’on voit à la télé où c’qu’un drôle barbouillé d’chocolat, avec son air d’angelot tombé du paradis, nous dit comme ça :

                                           « C’est bon la honte ! » 

« Un peu qu’cest bon ! Où c’qui s’rait don l’plaisir si qu’on s’l’interdisait ? »





J'adore, cette hebdomadaire sollicitation de l'herbier de poésie :
comme un exercice périodique pratiqué dans un Dojo.
Une occasion,
un rappel du nécessaire essentiel.
Des mots, bien sûr...
Ce ne sont simplement que des mots,
mais qui conduisent au cœur,
qui défrichent à chaque fois ces chemins de l' infime cathédrale
d'où naissent tous les arts .
Serge De La Torre




Merci, Serge.





Ma Joconde...

C'est ma Joconde
À moi monsieur
Même si
Le Louvre
Lui sourit au nez...

C'est ma Mona Lisa
Ma gitane
Mon feu
Dans sa robe à volants
Qu'elle fait tournoyer
Au son des grattes...

C'est ma Joconde
A moi monsieur
Même si
Un de Vinci ne deviendrai,
On peut vivre
Sans richesse ni gloire
Allant fort aise
De cieux en cieux,
L'essieu grinçant
Comme une musique
A notre roulotte accrochée...








Elle te fixe, la belle, altière !
Et te sollicite,  
Avec cette force du destin nécessaire,
D’une décisive quémande.

Dans le gris du jour,
Vois, vois ! Les couleurs …
Elles lui sont un bouclier d’exotisme,
Un vif et éclatant triomphe.

Et le mouvement boit,
En galopantes  rafales,
Ce regard aveuglé,
Ce visage d’ombres,
D’intraduisible lumière :
Il s’offre, en un grain linéaire,
À la lecture des doigts.

Noble, guerrière ou femme drapée,
Le temps, comme le vent, glisse,
Sur sa tunique fauve :
Tu es le tendre ricochet
Sur l’eau d’un miroir.


D’autres peuvent bien passer,
Cueillant les fils de plus sombres alentours,
Le blanc pur des chimères crie,
Comme un rappel :

La vie se souvient :
À cet instant,
Il n’y aura jamais eu qu’elle.






Regards de femmes


Intriguée
Pas intrigante
Étonnée
Pas étonnante
Sourcils froncés
Ombrelles du regard
Je sens pourtant un léger souffle
L’étonnement l’a fait ciller des yeux
Elle existe dans le cœur du peintre
Et elle existe dans le regard que je lui porte
Elle, elle semble porter un regard simple sur le monde
Il ne m’est pas nécessaire de l’entendre
Puisque je peux lui donner la possibilité de vivre
juste en la regardant
Nos deux regards se croisent
Je la crois seule et perdue
Triste et désabusée
Ou peut-être révoltée
Elle s’approche de mon oreille
Je retiens mon souffle
« La douleur de mon regard raconte ma révolte »
Je la quitte des yeux
Je tourne mon regard
Lui donner vie m’a ramenée à la réalité du monde
Pour beaucoup la vie est combat.







Comme un baiser
Déposé
Sur ton front, petite fille
Tu en redemandais des Bisou-Papillon !








Inquiétude et doute
l'inconciliable se conjugue
en portrait de femme

Est-ce seulement possible ?
Elle a du mal à y croire

Son bouclier coloré
ne supprime
ni son appréhension
ni sa perplexité

Quelque chose la dépasse
sans un mot
son visage dévoile
l'incrédulité

Que peut donc lui renvoyer
le miroir de la vie ?








Tourné vers la vie
Tourné vers l'amour
Ton visage est gravé
Au plus profond de moi
Côté lumière et côté mystère
Les couleurs du temps l'ont marqué
Encore plus précieux qu'au premier jour

Face à la ville qui valse et gronde
Face au monde qui nous broie

Face au soleil quand il est là
Face au besoin vital
De laisser sa trace






Elle dévore des yeux
le camp qui part en fumée
parmi les débris

Elle dévore des yeux
les soubresauts de la terre
Secouer ruines sur ruines

Elle dévore des yeux
l'Amazonie éventrée
de champs de soja

Elle dévore des yeux
le blanchiment des coraux
dans l'eau du lagon

Elle dévore des yeux
les mille millions de carcasses
d'espèces vertébrées

Elle dévore des yeux
les milliers de corps humains
Sur les fonds marins

Les yeux dévorent le visage
épuisé par l'impuissance.



Avec en citation :

"Yes, 'n' how many times can a man turn his head,
Pretending he just doesn't see ?"
Bob Dylan, Blowin in the wind,1962

(Oui, et combien de fois un homme peut-il tourner la tête
En prétendant qu'il ne voit rien ?)








Regard d'ombre

Elle a posé son regard d'ombre
perdu
sous les ors du chemin.
En quête de paroles
paupières closes
sur le voile des souvenirs
elle avance lentement
vers l'amour.
Et l'on garde de sa présence
une lente traversée du brouillard
ce reflet timide du sourire
messager d'une respiration de joie.






Étonnée elle s'est retournée
Inquiète
Ce bruit des pneus qui glissent sur les feuilles mouillées
Un choc
Puis l'horreur d'un corps gisant sur la chaussée
Ses bras se croisent fortement enserrant son enfant sur sa poitrine
Rien jamais ne pourra lui arriver







Portrait miroir, regard de sphinx

Vertige d’un regard porteur de vérité où le monde s’anéantit, où la pureté de l’être, la fraîcheur de l’enfant gardien du temple annihile tous les désespoirs, gomme tous les refus, désamorce toutes les guerres.

La colombe n’est plus qu’une tache blanche sur la toile, éclat de lumière libéré de la forme.
Le geste d’une pensée s’envole et nous rejoint, questionnant. Peut-on lire un reproche dans la symbolique des formes du tracé d’un regard ou, plissant les yeux, une immense tendresse ?
Dans  son immobilité apparente, la vie bouillonne d’un monde où tous les devenirs sont possibles. C’est à nous, spectateur, voyeur, inquisiteur, mais surtout impétrant de le traduire par la voix juste, de créer en toute responsabilité ce qui nous doit advenir. Portrait miroir, regard du sphinx, celui qui doute chavire. Il chancelle, disparaît. Pour avancer, il nous faut repousser la terreur au bout de la nuit, nous affermir dans la pureté de l’âme telle une goutte d’eau enceinte du soleil.
« Passe, tu es pur ! » *
S’élèvera-t-elle cette voix des « Formes d’Éternité ?*»  Ouvrira-t-elle la voie au « lumineux d’aujourd’hui enfanté par hier ?*» S’il passe, il acquiert le pouvoir de donner la vie, la possibilité de poursuivre son chemin vers une autre porte pour déboucher un jour, fondu dans les formes divines, dans les champs de l’infini indéfini.

Le chemin des initiés se lit dans un regard d’enfant.




*En référence au merveilleux livre désormais introuvable : « La toute puissance de l’adepte » de J.Ch. Mardrus, traduction et exégèses des hauts textes initiatiques de l’Égypte ancienne.