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mercredi 10 février 2021

P.171 seconde partie

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Le marchand d'art mécène orphelin du Père d'Ubu avait-il mission de remercier le peintre qui l'avait hébergé en sa jeunesse ? A-t-il passé commande ou l'a-t-il acheté par bonté d'âme et flair de découvreur en ce début de 1910 ?


Au jardin des plantes

les ours ont les pattes dans l'eau

Les badauds accourent.


L'homme de l'art aux galeries a-t-il commandé cette femme alanguie sur un divan ? Un grand classique. L'homme de l'art aux pinceaux rêve à son amie qui rêve. Il est triste pour les trésors du Muséum d'histoire naturelle, son lieu d'exotisme. Tous n'ont pas pu être déménagés. Ses pinceaux l'emmènent dans le voyage de Madame Rêve. Lequel du poème ou du tableau a-t-il été conçu en premier ?


Un serpent furtif

dans une jungle apaisée,

des yeux étonnés


Loin de la foule et des barques que la crue du fleuve affole et attire, le peintre peaufine son grand œuvre, ignorant que c'est peut-être sa dernière, dans la douceur d'un paradis qui aurait été retrouvé ou n'aurait jamais été perdu.


Dans la ville grise

les bas quartiers inondés

créent du désespoir.


©Jeanne Fadosi, lundi 8 février 2021

 






 

 

Plongée dans les bras de Morphée, j'avance sur un sentier touffu et luxuriant, guidée par l'odeur de l'humus, la nature vierge me chatouille les narines, une profusion de fruits tropicaux me tend les bras, un gazouillis d'oiseaux se mêle aux sons harmonieux d'une flûte..


Eden perdu ou

savane accueuillante-

la pulpe d'un rêve


Pourtant, deux lions au regard ténébreux me scrutent dans un lascis de feuilles... entre vert tendre et vert olive, le Vert chavire mon coeur débordant d'espoir. Ces animaux sauvages éclairent mon chemin, je hâte le pas en quête d'un bonheur, peut-être illusoire mais bien palpable.


La voie de l'espoir

un camaieu de vert-

comme un... vertige


Je m'imagine, Tarzane, sautant de liane en liane... sur ces arbres si tortueux mais si plein de charme... Je vois Baloo, l'ours bon vivant, il me semble entendre KAA, le serpent hypnoptiseur, la faune et la flore sont un enchantement, où palpite la vie sauvage. Dame Nature me ravit sous ses rayons de miel et de soleil


le Livre de la Jungle

il en faut peu pour être heureux-

un plaisir primitif 


Et enfin, le susurrement d'une source m'invite en bas d'une cascade... L'eau frémit, je fais une halte régénérante dans un chaos bouillonnant. Je me revois si bien, emportée dans un bain de boue et glissant dans une piscine.... mon désir de cure envahit mon corps d'une douce torpeur.


Mais, soudain, frétille un poisson volant. Mon rêve me réveille, je suis nue, telle sirène!


Et, si c'était la vision d'un jardin des Plantes ? Peu importe, j'ai savouré mon rêve avec délectation.


Le bonheur existe

un rêve qui donne la pêche-

encore faut-il le saisir!


Claudie Caratini







 

Un goût de liberté


L'été nous a ouvert ses portes, nous avons filé sous le soleil brûlant. 

Un jardin luxuriant aux herbes gigantesques, fougères exubérantes, sentes moussues, cachettes exiguës, le paradis de nos jeudis audacieux où l'on venait s' aventurer, se faire peur et s' inventer un tout autre univers


Rires et frissons sur fond de toile verte

Notre écran géant au goût de liberté

de bataillons d'insectes, de criquets affamés

de serpents fluorescents et de chats tigrés aux feulements féroces


Ce rendez-vous des heures sauvageonnes où sonnait la rencontre pour une après - midi de courses et de chasse avec sa panoplie : frondes, fusils de bois, arcs, flèches et rêves à pleines gibeciéres. 


Ah ces instants - bonbons dégoulinant sur nos épaules brunies! 

Senteurs d'herbes foulées, de mûres écrabouillées, nous nagions dans un bonheur immense, nous découvrions la terre, ils étaient nos héros. On les adorait nos copains aux bras et jambes griffés, eux qui nous sacraient reines. 


Regards déterminés et courage infaillible

Ils allaient vaincre, nous sauver

nous les princesses du jour

cauchemardant les nuits


Balaline



LE COIN DES RETARDATAIRES


Détente…


Certains n'ont jamais aimé l'école, surtout quand on y allait le samedi matin. 

Dans ma classe, nous étions plutôt sages comme des images et studieuses par crainte des parents, par respect de l’enseignante ou peut-être aussi par souci d’émancipation à venir. 

Le samedi était ma matinée préférée. On commençait par une interrogation sur le cahier de contrôles. Cela ne durait pas longtemps ; il en fallait peu à madame Artys pour déceler nos lacunes. Une dictée de quelques lignes, une phrase à décomposer, quatre opérations et un mini problème ! Le tour était joué ! La matinée de détente s’offrait à nous …

Ce qui était génial c’est que madame Artys aimait nous faire des surprises.

Parfois elle mettait un chapeau melon à l’envers sur son bureau, rempli d’étiquettes ; chaque élève venait piocher un mot, l’écrivait au tableau et à nous l’imagination ! Nous avions quartier libre pour écrire un texte, dessiner ou miner à partir de mots que nous choisissions ! « Pas plus de cinq », disait-elle. « C’est comme les doigts de la main ! »

 Quel bons fou-rire ensuite à la lecture de nos récits ou à la contemplation des œuvres d’art !

 D’autres fois, c’était les exposés qu’elle nous proposait de faire sur notre thème préféré : les animaux. 

  Je me souviens de Fabienne, grande rêveuse qui imaginait des expéditions dans de grands espaces et qui trouvait toujours des choses à nous apprendre ; elle avait vraiment cherché dans les encyclopédies celle-là pour être si précise sur les espèces !

Corinne, passionnée de mammifères marins, nous en avait appris un rayon sur toutes leurs différences.

 Et Sylvie, camarade très discrète et polie, connaissait tous les noms d’oiseaux de la planète ainsi que leurs chants. On ne moquait d’elle en la nommant « Miss Volaille »

Mais, je m’égare dans tous ces bons souvenirs alors, revenons à ma surprise préférée : 

Certains samedis, une affiche ou reproduction d’art était aimantée au tableau, cachée par des morceaux de Canson de différentes couleurs.

On ôtait une à une les feuilles et apparaissait une belle toile de maître que l’on pouvait reproduite en peinture ou aux crayons de couleurs.

Quand nous avions fini notre dessin, madame Artys devenait alors conteuse. Moi, je fermais les yeux et nous buvions ces paroles :

 « Les lionnes, étonnées de ne plus rien entendre, s’étaient arrêtées dans la jungle. Elles tournaient la tête, à droite puis à gauche. Il en fallait de la patience à ces mères voraces pour attendre les proies qui nourriraient leurs lionceaux. Mais, elles le savaient, les gazelles ne tombent pas du ciel ! 

Ce matin-là, aucune proie à l’horizon, mais une odeur, une odeur particulière et inconnue. La truffe de la vielle lionne humait lentement de grandes bouffées d’air en inspirant un parfum délicieux ; ce n’était pas du numéro 5 non, ni même une eau de Cologne, c’était l’odeur d’une douce chair fraîche, le parfum délicat d’un bébé.

 Une amie de la lionne, cette Baguera légendaire qui habitait un autre continent, et dont tout le monde avait entendu parler dans la contrée avait déjà expliqué que parfois, les jeunes humains étaient abandonnés en forêt ; mais jusqu’à présent, aucune des deux lionnes n’avait fait cette surprenante rencontre… »

Elle en connaissait un rayon en œuvres d’art, madame Artys ! A croire qu’elle avait travaillé dans un musée avant d’être institutrice. Certains parents disaient même qu’elle était « peintre du dimanche » à cause de ses mains très souvent colorées le lundi matin. Je n’ai jamais osé lui demander si c’était vrai.

 Une chose était certaine, c’est que la voix de la maîtresse me berçait, me transportait, m’enchantait ; elle nous faisait voyager dans des contrées lointaines, elle décrivait les moindres détails, donnait le nom de plantes extraordinaires et tout semblait devenir réel, vivant.

Quel merveilleux rêve !

Pour nous qui n’avions jamais quitté notre quartier, quelle aubaine c’était !


Annick SB     février 2021


https://prose-poetique-avec-dix-mots.blogspot.fr


https://annicksbmesprieres.blogspot.fr



 

La première partie de la page 171



 

lundi 8 février 2021

Page 171 - Première partie

 


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Sur tes pas ( du Douanier Rousseau)


   Fatiguée, desséchée après avoir tourné en rond pendant des heures, errante, me voici perdue. le plan indiquant la petite chapelle peinte dans le style du Douanier Rousseau semble être une belle farce. Quelle nigaude! Ah! On ne m'y reprendra plus à gober les histoires du père Chappelut.

    Au début, la promenade fût agréable. L'allée cavalière était facile à suivre. Mais, insensiblement, son dessin s'estompe parmi les herbes et branches mortes. La voie royale mue en parcours d'obstacles. De vagues sentes tracées par les animaux m’entrainent Dieu sait où. Bientôt, à l'évidence, me voici égarée.

 Lorsque enfin, au fond de cette forêt, entre deux arbres noirs, là: une trouée lumineuse! Courbatue, griffée, le souffle un peu court, je hâte le pas vers cet oasis éblouissant.

 Cette clairière gazonnée abrite en son coeur un ravissant étang. Dissipée ma torpeur! Oubliée la chaleur! J'arrache mes vêtements et pénètre dans cette paix liquide. Dérobée, à l'abri du monde et de sa vaine agitation, quel délice que de se laisser flotter à la surface des choses. Hésitants et confus, grenouilles et têtards frôlent ma nudité.


Caresses et nageoires

Tapi au fond

L'inconnu


Retour aux sources, je me coule hors de mon enveloppe civilisée; redeviens primitive. Dérangée par ma nage, la vie s'approche, me frôle sans façon. De légers frissons courent sur mes cuisses. Le monde des poissons palpe la sauvage. Barbotant doucement je goûte ce délicieux supplice.


Fougères et roseaux

Paravent d'ombre mouvante

Fugue en tapinois


Immobile, me faisant discrète, j'écoute battre le coeur de Gaïa. Magie d'un autre temps, la jungle minuscule m'enveloppe d'oubli, de douceur. Cette sérénité émeraude possède un charme puissant irrésistible. 


Conciliabules

Libellules et moucherons

Mon âme en fête 


Martine Madelaine-Richard








Les yeux écarquillés, ils surveillent. Après l’au revoir, vont-ils vraiment le perdre ? Se souviendra-t-il d’eux ? Ils l’ignorent et regardent médusés. Dans leur cachette luxuriante, ils sont tapis comme à l’affut.


Un pas après l’autre

le petit d’homme s’éloigne

la jungle est figée


C’est dans ce décor de rêve qu’il a grandi, qu’ils l’ont élevé. A la porte du village, il ne se retourne pas. Surpris par sa première rencontre le voilà subjugué. L’appel de son monde semble le happer. Ils ne peuvent se résigner à partir.


Comme statufiés

dans leur cadre de verdure -

Mowgli tourne la page


L’aventure fut si belle. Ils l’ont porté à cœur de bête, le poussant à être lui-même à cœur d’humanité. L’enfant deviendra homme sans jamais oublier celles et ceux qui l’ont bercé.


D’un monde à l’autre

entre rêve et réalité

la vie en partage


ABC







Le lion



Bat le tam-tam

Cogne la vie

Frappe le djembé

Siffle l'oiseau huppé

Le rêve se cache bien

Au fin fond de la jungle

Le lion attend

Le lion veille

Sa femelle le suit

Il a choisi sa proie

Sous les hautes herbes

A l'affût

Bat le tam-tam

Fulmine son regard

Frappe le djembé

Bat le tam-tam

Le lion veille



@ marine Dussarrat

   


Écouter Traoré Boubacar - Hona










Visite au musée


Son regard léger

leurs yeux étonnés , ravis

un rêve éveillé?


Les garçons pouffent, étouffent leurs rires dans leurs mains, se poussent du coude. Les filles rosissent et regardent le bout de leurs chaussures. Le professeur est atterré. Il n'avait d'autre ambition que de leur faire découvrir l'harmonie des couleurs, la singularité de l'oeuvre, et sa constance. Ebloui par la poésie de l'artiste, il en a oublié l'aspect faussement facétieux.


Fleurs mystérieuses

une épopée rythmée

fruits défendus.


Ci-dessous, un poème du Douanier Rousseau


Yadwigha dans un rêve

S'étant endormie doucement

Entendait les sons d'une musette

Dont jouait un charmeur bien pensant.

 

Annette 

On peut trouver cette participation sur ma page FB 







 

Quelques pas furtifs dans les hautes herbes



   Quelques pas furtifs dans les hautes herbes. Tous mes sens aux aguets, je voyage sur une musique couleur terre. Je perçois les effluves de liberté de ce monde sauvage qui s’offre à moi. L’attrait de l’inconnu me pousse à vaincre mes craintes, je décide de continuer dans cet imbroglio où les chemins se perdent afin sans doute de mieux me retrouver… Acte ultime peut-être, je plonge dans ma racine primaire


que se cache-t-il

dans cette sombre forêt ?

qui peuple la nuit ?


un sommeil, enfui trop loin

quelques soupirs de rosée



 J’avance à la découverte dans ce tableau surgi du monde intérieur qu’un autre a offert à la contemplation. Je ne risque rien d’autre que ma vie à me fondre dans cette profusion de formes aussi étranges que mon aventure. Se perdre à sa dimension personnelle c’est se retrouver dans la palpitation universelle qui sans cesse nous appelle. J’arrive !

 


un feulement doux 

deux grands yeux phosphorescents 

le cœur qui s’emballe


ne pas céder à la peur-

              j’arrive, oui j’arrive.



Adamante Donsimoni

 

Rendez-vous mercredi pour les prochaines participations sur la P. 171


 





samedi 6 février 2021

Pour la P. 171 Le Rêve

 

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Le douanier Rousseau  né le 21 mai 1844 à Laval

Décédé le 2 septembre 1910, à Paris 



Le rêve, une de ses œuvres les plus emblématiques, est le dernier tableau peint par l’artiste. On y voit une femme assise sur un canapé au milieu d’une jungle luxuriante : la vie réelle est ainsi mélangée avec des éléments plus oniriques. Un tableau qui a inspiré des artistes comme Paul Delvaux ou Max Ernst pour son Jardin peuplé de chimères


Une petite visite de l'expo au Musée d'Orsay


 Pour lundi, si cela n'est trop court pour vous. 

Si vous ne pouvez pour lundi je publierai une seconde page dans la semaine. Bon week end.