Un thème difficile cette
semaine (qui en fait bien deux).
Vous aurez remarqué que chez moi le temps
parfois s’égare, il est insoumis. Un peu comme ce flingue quelque peu bubble gum.
Alors voici la page du vendremardi
où nous sommes peu à avoir dégainé.
Bang ! et belle semaine à tous les brins de l'herbier. AD
![]() |
Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980, bronze, Malmö © ADAGP, Paris, 2018, photo : François Polito |
Flinguons les
revolvers...
Bang bang
Je tue, il tue, nous
tuons...
Bang bang
De guerre en
règlement de compte...
Tombé au champ de
bataille,
Tombé par homicide,
Tombé même par
hasard,
Au coin de la rue,
drôle de jeu...
L'humain est devenu
gibier
Qu'on abat pour de
« bonnes » raisons
Un jour,
Car il y en a
toujours une,
Foi de chasseur...
Arme à feu en vente
aisée
Au pays de la
Liberté, trop libre...
Combien de revolvers
On fait saigner le
coeur des mères ou épousées...
Alors imagine un
monde sans,
Sans pétoires et leur
violence,
Mourrons, d'accord,
chantait Brassens
Mais de mort lente,
dans son lit, en beau vieillard,
Point en martyr
Pour le drapeau ou
autre prétexte...
Flinguons les
revolvers...
Clouons leur le bec,
Faisons les taire,
pour toujours !
Porte-plume en l'air
l'enfant est loin de la classe,
oreille vagabonde.
Le maître a noté au tableau, de sa belle
écriture inclinée, la morale du jour. Puis c'est la leçon d'Histoire. Leurs
pères attendent les avis de mobilisation. Les esprits y sont préparés. Ce sera
la revanche. S'ils partent "la fleur au fusil", d'ici deux ou trois
semaines ils seront de retour pour les moissons.
Offertes par les vieux fusils
l'enfant rêve aux fleurs
dans un champ de coqu'licots.
Le maître a marqué au tableau, d'une belle
écriture droite, la morale du jour. Suit la leçon d'Histoire, dont on tire,
dit-on, des leçons. Le fils de l'enfant songe à la TSF écoutée avec son père.
C'est la drôle de guerre qui ressemble à une drôle de paix, derrière la ligne
Maginot.
Pour sauver la paix
sans guerre et sans déshonneur
ils auront les deux.
Longtemps après l'Indochine, loin des
camarades et de l'agent orange, le fils, ancien matelot, cancer brûlant ses
poumons, feuillette, tel un carnet de vacances, son album photos : sites
paradisiaques, jonques sur l'eau aux marchés aux fleurs, sourires et beauté des
temples. Parenthèses hors du temps et des lieux de combats.
Ce samedi la radio égrenait les premiers faux
pas de chasseurs, une balle pour sangliers a traversé le salon d'une fenêtre à
l'autre. Sans faire d'autre dommage. Une fillette n'a pas eu cette chance.
Violence multiforme
Une enfant se promenait
accident de chasse.
©Jeanne Fadosi
à la version des sunlights je préfère celle-ci
IMAGINES
Non violence
Une arme au canon
noué
Imagines....
A New-York, à Paris
Dans la rue
Au café
En concert
Dans ton sommeil
Pendant l'amour
Près d'un berceau
Soudain le feu
Explosions,
destructions
Du sang, des morts
L'horreur, la terreur
Inimaginable
Et tu rêvais
Et tu aimais
Et tu riais
Tu chantais, tu
dansais
Imagines...
Non violence
No peur
No souffrance
À quand la paix
A quand l'odeur des
roses
Peuples soumis,
écrasés, méprisés
À quand la douceur de
vivre ?
Imagines
L’œil du canon
Devant l’œil du canon, l’immensité frémit.
C’est alors qu’une sorte d’ange descendu d’un
nuage, de ses mains éthérées l’attrape et le noue.
Demain, s’écrie-t-il, ne devra plus jamais
voir le sang imbiber la Terre !
Je rajoute quelques commentaires qui, me semble-t-il, méritent d’être là, qu’en pensez-vous ?
Jamadrou28 septembre 2018 à 13:52Cette image a tué mon inspiration, je n'ai rien "hé cri"
La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:49Hé ! crie donc avant le prochain coup, puis expire profondément avant la prochaine inspiration. Cela s'appelle : vivre .....
La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:59Bonjour à tous !Quelle puissance dans cette image !La réalité au service de l'impossible ? Un vrai revolver fait pour tuer qui me dit : mais non, ton imagination peut détourner mon véritable usage !!
ABC30 septembre 2018 à 14:48Un revolver qui crie vers le ciel son envie d'une poignée de main amicale... Puissent tous les hommes saisir cette chance pour unir leur force vive...