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mardi 2 octobre 2018

P 120 Bang ! On dégaine !



 
Un thème difficile cette semaine (qui en fait bien deux). 
Vous aurez remarqué que chez moi le temps parfois s’égare, il est insoumis. Un peu comme ce flingue quelque peu bubble gum. 

Alors voici la page du vendremardi où nous sommes peu à avoir dégainé.


Bang ! et belle semaine à tous les brins de l'herbier. AD


 
  Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980, bronze, Malmö © ADAGP, Paris, 2018, photo : François Polito
 


Flinguons les revolvers...


Bang bang
Je tue, il tue, nous tuons...
Bang bang
De guerre en règlement de compte...
Tombé au champ de bataille,
Tombé par homicide,
Tombé même par hasard,
Au coin de la rue, drôle de jeu...

L'humain est devenu gibier
Qu'on abat pour de « bonnes » raisons
Un jour,
Car il y en a toujours une,
Foi de chasseur...

Arme à feu en vente aisée
Au pays de la Liberté, trop libre...
Combien de revolvers
On fait saigner le coeur des mères ou épousées...
Alors imagine un monde sans,
Sans pétoires et leur violence,
Mourrons, d'accord, chantait Brassens
Mais de mort lente, dans son lit, en beau vieillard,
Point en martyr
Pour le drapeau ou autre prétexte...

Flinguons les revolvers...
Clouons leur le bec,
Faisons les taire, pour toujours !






Porte-plume en l'air
l'enfant est loin de la classe,
oreille vagabonde.

Le maître a noté au tableau, de sa belle écriture inclinée, la morale du jour. Puis c'est la leçon d'Histoire. Leurs pères attendent les avis de mobilisation. Les esprits y sont préparés. Ce sera la revanche. S'ils partent "la fleur au fusil", d'ici deux ou trois semaines ils seront de retour pour les moissons.

Offertes par les vieux fusils
l'enfant rêve aux fleurs
dans un champ de coqu'licots.

Le maître a marqué au tableau, d'une belle écriture droite, la morale du jour. Suit la leçon d'Histoire, dont on tire, dit-on, des leçons. Le fils de l'enfant songe à la TSF écoutée avec son père. C'est la drôle de guerre qui ressemble à une drôle de paix, derrière la ligne Maginot. 

Pour sauver la paix
sans guerre et sans déshonneur
ils auront les deux.

Longtemps après l'Indochine, loin des camarades et de l'agent orange, le fils, ancien matelot, cancer brûlant ses poumons, feuillette, tel un carnet de vacances, son album photos : sites paradisiaques, jonques sur l'eau aux marchés aux fleurs, sourires et beauté des temples. Parenthèses hors du temps et des lieux de combats.

Ce samedi la radio égrenait les premiers faux pas de chasseurs, une balle pour sangliers a traversé le salon d'une fenêtre à l'autre. Sans faire d'autre dommage. Une fillette n'a pas eu cette chance.

Violence multiforme
Une enfant se promenait
accident de chasse.

©Jeanne Fadosi



à la version des sunlights je préfère celle-ci





IMAGINES


Non violence
Une arme au canon noué
Imagines....

A New-York, à Paris
Dans la rue
Au café
En concert
Dans ton sommeil
Pendant l'amour
Près d'un berceau
Soudain le feu
Explosions, destructions
Du sang, des morts
L'horreur, la terreur
Inimaginable
Et tu rêvais
Et tu aimais
Et tu riais
Tu chantais, tu dansais
Imagines...


Non violence
No peur
No souffrance
À quand la paix
A quand l'odeur des roses
Peuples soumis, écrasés, méprisés
À quand la douceur de vivre ?

Imagines








L’œil du canon
 
Devant l’œil du canon, l’immensité frémit.
C’est alors qu’une sorte d’ange descendu d’un nuage, de ses mains éthérées l’attrape et le noue.
Demain, s’écrie-t-il, ne devra plus jamais voir le sang imbiber la Terre !








Je rajoute quelques commentaires qui, me semble-t-il, méritent d’être là, qu’en pensez-vous ?


Jamadrou28 septembre 2018 à 13:52

Cette image a tué mon inspiration, je n'ai rien "hé cri"
Réponse
    La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:49

    Hé ! crie donc avant le prochain coup, puis expire profondément avant la prochaine inspiration. Cela s'appelle : vivre .....


    La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:59

    Bonjour à tous !
    Quelle puissance dans cette image !
    La réalité au service de l'impossible ? Un vrai revolver fait pour tuer qui me dit : mais non, ton imagination peut détourner mon véritable usage !!


ABC30 septembre 2018 à 14:48

Un revolver qui crie vers le ciel son envie d'une poignée de main amicale... Puissent tous les hommes saisir cette chance pour unir leur force vive...







mardi 25 septembre 2018

Pour la page 120 Non violence !




Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980, bronze, Malmö © ADAGP, Paris, 2018, photo : François Polito


"New York, le 8 décembre 1980 : le chanteur John Lennon, ex-membre du mythique groupe The Beatles, vient d'être assassiné. L'arme du crime ? Un revolver.

Alors que le monde pleure la disparition de l'icône, c'est cette même arme à feu que l'artiste suédois Reuterswärd immortalise sous la forme d’une grande statue de bronze. N’est-ce pas un peu déplacé, comme hommage ?

L’artiste, qui était un grand ami de Lennon, sait très bien ce qu’il fait. Sa sculpture représente un revolver tenant en équilibre sur sa crosse.
Pourtant, l’arme ne risque pas de faire beaucoup de mal : son canon est noué. Il n’est vraiment pas conseillé d’appuyer sur la détente ! Pour conjurer l'assassinat par balle de son ami, Reuterswärd imagine une arme qui ne peut tuer...
L’artiste partage les convictions pacifistes du chanteur disparu. C’est pourquoi sa sculpture dépasse le simple hommage personnel : il l’imagine comme un message universel de paix.

Avec ce nœud qui ne la rend dangereuse que pour celui qui l'utilise, elle appelle à la non-violence (c’est d’ailleurs son titre) et au désarmement.   Aujourd'hui, de nombreux exemplaires de l’œuvre sont exposés à travers le monde. L'un d'entre eux se trouve justement devant une institution chargée du maintien de la paix : l'Organisation des Nations Unies, à New York.

En faisant d'une arme à feu un symbole pacifiste universel, Reuterswärd offre le plus beau des hommages à celui qui chantait : "Imagine tous les gens vivant leur vie en paix"."       Artips



John Lennon et Yoko Ono, 1980, photo : Jack Mitchell
Carl Fredrik Reuterswärd, 1964, photo : Erling Mandelmann