Danse et nostalgie, la ronde de la vie inscrite dans nos rituels, des textes profonds.
Je rajoute aujourd'hui ces mots de Jeanne Fadosi qui accompagnaient son poème, car il est, depuis le 14 juillet, un bord de mer dévasté par le crime, la haine et la bêtise :
Le coeur lourd mais vaille que vaille.
J'avais écrit ma participation dans la journée du 14 juillet, pas tout à fait convaincue par la dernière strophe. Ce midi de dimanche ne me souvenant plus exactement des mots écrits, je pensais le mettre à la poubelle comme dérisoire et hors sujet d'actualité.
Mais à sa lecture j'ai sans avoir à réfléchir complété juste les deux derniers vers par "vaille que vaille" et "plus que présent"
En robe blanche
Bras ouverts mains offertes
Sur l'esquisse d'un sourire
En robe noire
visage crispé sur son chagrin
Résignée mains jointes
En robe rouge
dans la danse vaille que vaille
dans l'instant plus que présent
Bras ouverts mains offertes
Sur l'esquisse d'un sourire
En robe noire
visage crispé sur son chagrin
Résignée mains jointes
En robe rouge
dans la danse vaille que vaille
dans l'instant plus que présent
Madame Munch...
De la robe blanche
À la robe noire
La vie
L'a fait valser
De berceau en berceau,
Puis de mariage en mariage
Les enfants
Petit à petit
Ont ouvert leur bal...
Et l'automne à sa fenêtre
La laisse bien seule,
Edvard est mort...
Elle retient un cri
Parfois
Au fond de son gosier
Quand la solitude
Fait si mal
Fidèle à Ed
Comme une ombre...
Il était une fois
Un 14 juillet,
L'année n'a aucune importance,
Elle demoiselle
Lui jeune homme...
Vous permettez monsieur,
Quelques danses
Un p'tit baiser,
Les bans à la mairie...
Que c'est triste Venise
Quand on y repense sans l'autre...
jill bill
et un second poème
La veuve...
La veuve
Tient sa fille
À l'oeil,
Quand l'ivresse
Tient ses beaux messieurs...
La veuve
Donne ses conseils
D'un regard
Quand les cavaliers
Donnent à redire sur leur conduite...
La veuve
Et sa rosière
Dix-sept printemps,
De l'agnelle pour le loup
Quand plus de père pour berger...
Au bal des bruyères **
Danse endiablée
Danse joue contre joue
Danse découverte des corps
Attente du cavalier ou inutile attente nostalgie noire
La vie sous nos yeux se dévide
Eh ! vis, danse tes jours, danse tes nuits
Au loin la mer sera toujours bleue
Ce bleu que le ciel gris aspire avec envie
Sur la ligne d’horizon le soleil sera boule de bilboquet ou
phare
Suivant les vagues de ton âme
La vie est un pas de danse une danse à deux temps
Où le hasard joue le rôle de Disc Jockey
Marée haute marée basse
Profiter c’est grandir avec la vague bleue
Celle qui dialogue avec les corps
Celle qu’on appelle « la danse de la vie. »
** Dans le langage
des fleurs, la bruyère exprime combien un amour peut être profond et fort.
Elle
peut aussi exprimer le plaisir des rêveries solitaires.
Passage de relais :
En blanc et noir, en noir et blanc, la vie se valse à quatre
temps. Les uns, les autres, eux, nous, vous, moi, d’autres encore, au rythme de
leurs battements de cœur dansent leur partition…
Comme un coureur de relais qui passerait le dernier témoin
de la course, j’amorçais les pas de mon ultime tango. Je jetais un regard en
arrière laissant se dérouler le film de mes souvenirs qui s’estompaient. Sur la
piste, la vie tournoyait, chacun y écrivant sa propre chorégraphie…
De la valse à la zumba, mon sablier s’était écoulé. L’heure
sonnait pour moi de déposer, en au revoir, un point sur le i de ma fin…
La vie
danse.
Sur la
musique des vagues, alanguis, ondulants, ils dansent.
Ombres
colorées, ils tracent sur les herbes la marque fantomatique de leur passage.
Ici le
silence de l’avant se conjugue à leurs pas. Ici d’autres ont dansé. Ici
d’autres danseront.
Le temps
pour eux est à l’instant. Ils dansent, oublieux de tout sauf de l’harmonie des
corps en contact quand un et un ne fait plus qu’un. Sorcellerie d’un air qui
les emporte le temps d’une soirée.
La mer
indifférente rejette à leurs pieds la mousse de son éternel ballet. Eux
perpétuent la parade de la séduction codifiée par les pas.
Une femme
en noir, mains crispées sur l’absence, regarde un couple avec tristesse.
Alluvion solitaire rejeté par la
vie. Est-ce son pendant cette jeune fille en blanc qui s’avance comme pour
sortir du tableau ? Deux face d’un souvenir placé là par le peintre pour
conjurer l’absence peut-être. Deux gardiennes d’une porte ouverte sur un bal où
s’agite le rêve inassouvi de l’union sacrée.
Bonheur de la dansej'attends le prince charmantavec ma belle robej'espère tout de la vie...
et aussi
Viens danser ma mignonne
Le fond de l'air est soie
Nos corps exultent enfin
L'accordéon et la trompette
Ont unis leurs accords
Pour la fête estivale
Qui oublie les tumultes
La grisaille passée
Viens valser ma jolie
Pour un instant d'oubli...
Marine D