Translate

Affichage des articles dont le libellé est mouflons des Pyrénées. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est mouflons des Pyrénées. Afficher tous les articles

vendredi 21 avril 2017

Les secrets de la page 75

 
Suite aux écrits parus sur la splendide photo de Noushkace mouflon à regard humain, Jamadrou a pris son pinceau et, clin d’œil à Cocteau, nous a offert l’image de ces mouflons à tête d’homme. 
Ainsi, de fil en aiguille, l’image de Noushka a accouché de mots qui ont donné naissance à une image puis encore à des mots… D'où le titre de la page (rien de plus).

Collier de mots, collier d’images, nous pourrions à l’envi continuer cette création et moissonner encore longtemps les brins de nos rêveries.

En tout cas, un immense merci, à vous qui nous offrez des images, à vous qui consacrez du temps et affutez votre talent pour participer,  à vous qui venez lire ici les participations des autres sur ce blog dédié uniquement à l'Herbier de poésies, à vous qui visitez les liens et laissez quelques mots ici ou là, lorsque le temps vous le permet. 

Tout simplement, merci.
Adamante







Quand il ne reste...

Homme ou femme
Dos tourné
À l'avenir
Le fuir par peur
De ce qu'il sera
Se réfugier dans hier
Vécu, vaincu
Petite colline,
Demain
Le voir tel une montagne,
N'est pas mouflon
Qui veut...

Le courage manque
Parfois
Dans l'incurable
Voir se lever un autre soleil
Est une souffrance
Dame la mort
Comme un poison
Qui délivre
Est apostrophée
Quand il ne reste
Que le gris, le noir
De la vie...









Et, progressivement, d'une chose à l'autre, elle cousait,
puis, cuisinait, tissait, brodait,
elle allaitait,
jardinait, moissonnait, lessivait, repassait .......
et, de l'aube au coucher
ne cessait de veiller au bon fonctionnement de sa maisonnée

Elle causait, écoutait, soignait, guérissait
cassait, raccommodait, langeait, guettait, attendait
riait, pleurait, jouait, chantait, peignait, repeignait .... rangeait et dérangeait

Et puis, progressivement, d'une chose à l'autre
elle s'en est allée
visiter l'autre côté du miroir

De fil en aiguille, les conversations allèrent bon train
On dit qu'elle yoyotait de la touffe, perdait le Nord ou les pédales
On la dit folle, un peu, beaucoup fêlée
Quelle misère !
Allez savoir .....



©La Vieille Marmotte,  18 Avril 2017








Transhumance

Nostalgie des nuits de transhumance
regards perdus sous les étoiles
odeurs d'herbe et de suint
coulant dans le soir doux
Un chapelet laineux
comme leste couleuvre
se glisse vers l'alpage
La nuit s'étire en heures mystérieuses
eau vive enveloppée de chaud
quand la bélière souffle sur le silence
Seule cette ondulation de vie
sans paroles et sans cris
ouvre la voie de l'insaisissable














Photogénie d’une course à l’échalote vue par un colleur d’affiches


Regards incisifs, lignes aquilines et lèvres en esquisses,
Si semblables ;  jusqu’à devenir presque parallèles,
Binettes arrachées à quelques palettes de couleurs ordonnées
A une pauvre ribambelle de papiers kraft ou canson gommés,
Posées - au choix – en un illusoire et triste nuancier.
Où domine une femme, aux traits si sévères, au nez trop parfait,
Suivi de prétendants désinvoltes, de visages informels, d’ombres portées :
Profils glabres ou  traits burinés, ricochets de têtes, plus ou moins déformées.

Humanité de couleurs, peuple de cartes et de parchemins roulés :
Vous croyez vivre et n’êtes que des nombres floués.
Escargots illusoires, fous des reines, bouffons des rois :
« Secouez vos peines, rejetez vos jougs, courrez et fuyez !
Sortez des tapisseries, échappez aux murs où l’on vous cloue! »
Quel insensé de son choix mortel, oserait vous couronner ?

©Serge De La Torre le 18/04/2017






 




De fil en aiguille...

Le mouflon se fige
transmettant sa force vitale
à la tapisserie rouge et or.
Apparaît alors
le profil égyptien du dieu Amon
et celui de Knoum le procréateur.

Le fil se torsade en spirale et les cornes deviennent d'abondance.
Dans ce violent tumulte
l'Homme partira  à la recherche de la Toison d'or.

De fil en aiguille
la tapisserie se tisse.
Le bélier avance sans défaillance prêt à défoncer les murailles
droit devant sur de sa puissance.

©Josette








Quand je vois un œil prendre le pouvoir d'une image, un réflexe d'enfant active instantanément quelques neurones de mémoire qui me murmurent silencieusement
"l'oeil était dans la tombe et regardait Caïn"*
Et instantanément s'active une pensée qui interroge.
Quand ? pourquoi ? pour quoi ?
Ici l'œil quadruple n'est ni bien veillant ni mal veillant. 
L'un veille. L'autre s'étonne et l'étonnement prévaut. 
Le troisième doute un brin d'herbe suspendu à ses mots.
Le quatrième. Ah le quatrième !
Il a tiré la courte paille, un sommeil d'éternité semble déjà l'endormir.


*Dernier vers du poème de Victor Hugo, La conscience, évoquant dans la bible Caïn le premier fils d'Adam et Eve, chassé après qu'il ait tué son frère Abel.




Et une deuxième participation (j'avais oublié le titre donné à la page et cela a sans doute son importance)



De fil en aiguille
de Caïn à la conscience,
de l'homme à l'image de Dieu
à "tu aimeras ton prochain comme toi même".
Paradoxales injonctions qui poussent à se détester soi-même.
de Caïn à Narcisse.
des Livres à Freud
de L'œil de la tombe avec Victor Hugo
aux yeux des paons dans les fossés du château d'Angers.
Ne dit-on pas être fier comme un paon ?
Du château d'Angers à sa célèbre tenture.
De la genèse à l'apocalypse.
Du début à la fin.
Finir
Fa Do Si*
De la fin à un autre début.

*Fa Do Si, je l'ai appris bien après avoir inventé ce titre pour mon blog, signifie finir en langage solrésol, un autre langage à ambition universelle appelé encore du nom de son inventeur le langage de Sudre.









 
Tiré par les cheveux...

Entre un fer à friser et un fer à repasser
Enroules enroules mon ami
Coiffé de volutes
Et de circonvolutes
Tu arbores un curieux portrait
L'image que tu donnes
Me laisse perplexe
Il me faut choisir
Bel ami
Entre Isis et Osiris
En tout cas
Tu m'as fait rêver
Et voyager...











La paille du destin

Quand l’image enfante les mots, quand les mots enfantent à leur tour l’image,
on peut se dire que le cycle des transformations est un cercle parfait, une roue qui brasse les atomes de vie comme une tricoteuse assemble ses mailles, avec patience, l’une après l’autre, pour créer son ouvrage. Que de temps passé à tisser l’éphémère ! Que d’heures offertes à la poussière du temps. Que de vanité dans ce parcours de vie que l’on voudrait éternel.

Ici, l’histoire semble vouloir se transformer. Cléopâtre unie à Antoine chante sous le casque d’or des vainqueurs sur fond de drapeaux, arabesques et traits aquilins. Aucun Octave dans ce chant, à peine un bémol, un rien pour contrarier l’impossible.
À leurs pieds, quelques profils se cherchent, le désir s’exprime par la quête d’un baiser. Mais derrière eux, ceux du destin, une paille dans leur bouche obverse, insufflent en silence le souffle de la tragédie. Est-il possible d’échapper à son destin ? Peut-il être des amours heureux qui ne soient pas sans attache ? L’histoire nous dira que non, à condition de connaître l’histoire et je me demande d’où vient cette faculté d’oubli qui pousse l’humanité à reproduire sans cesse les mêmes erreurs au travers de ce chapelet génétique qui forme les vagues générationnelles de l’incarnation.

Un mouflon à visage humain exprimerait-il ici le regard du sphinx ?

 






vendredi 31 mars 2017

Page 72, les gestes d'un regard



 





L'œil est bien net
la corne altière
le regard doux
Y a-t-il une faille en toute chose ?
un génie en toute particule ?

La vie, toute vie, se nourrit des parcelles mortes.
La vie, toute vie, se renouvelle de leur offrande.











Puissant ! Plein ! Vrai !

Animal, fier : oreilles tendues, aux aguets !
Regard droit, de celui qui a tout vu,
Et se tient prêt à toute action pourtant. Il voit loin,
Ne ferme pas l’œil en offrant ses naseaux au soleil.

Son territoire est son sang, la liberté son horizon.
Il porte le manteau lourd de l’habitant des  montagnes,
Juste occupé de vivre, et parfois même de survivre à l’hiver.
Cornes retournées : le combat lui est tout intérieur :
Autant au moins qu'il vise le possible rival.
L’adversaire ne lui est pas même la mort, 
C’est elle qui le révèle.
  
Mais aujourd’hui, il domine, puissant, plein… Vrai.










Veni vidi, c'est tout...


Ce printemps
Comme une envie
Viscérale
De prendre la place
Du vieux « bouc »...

Il me toise
Me jauge
Me défie
Prêt à en découdre
De sa corne massive...

J'exige son harem
Ni plus, ni moins...!
Moi le jeune mufle
L'insolent blanc bec... !

Sur le sabot de guerre
Déterminé,
Les femelles soumises
Au sperme du plus fort...

L'expérience
Du vieux combattant
Contre la fougue
Du bleu...

Mais,
Y a pas pire aîné
Qu'un mouflon !

L'année prochaine,
Je l'aurai, je l'aurai...











 



Connivence interrogative
Croisement de nos regards
La majesté s’impose















 
Mes yeux cherchent ta constellation
Divinité criocéphale
Mouflon au regard
Exprimant tout son mépris
Pour l’homme
Qui s’agite vainement
Tout englué de sa suffisance







Toi
Toi le mouflon
Toi le Roi des glaciers
Aux cornes chantournées belle parure
Niée
Tu deviens bouc
Bouc émissaire

L'autre et sa superbe
mérite la mort
Toi le bouc émissaire
Appel à la révolte
Non celle qui se noie dans le sang
l'autre, la vraie la juste
Celle qui fait un tour dans l'autre sens sur soi-même

<< Le premier qui dit la vérité il doit être exécuté (Guy Béart) >>











Il revient le printemps sur un air de romance
Un air fleurant l’amour parfumé au jasmin
Pour que la vie soit rose et nos cœurs pleins d’entrain
Sur un air de tango ou de valse de Vienne
Il swingera ici,  il rapera là-bas…
Jetant des pas de deux à dérouler sans faute
Les bancs publics auront leur plein d’entrelacés
Les bois ont du muguet à trousse chemiser
Le coucou vous épie méfiez vous, il ricane
Les oiseaux font leurs nids, prévoyants et joyeux
Vous regardez passer des passantes divines
Vous musardez rêvant de muses alanguies
Le Printemps est toujours votre excuse coquine
Après tout il est court et scande le poète
Cours y vite, cours-y vite,

En un clin d’œil,  il a filé…











               Leçon d’un mouflon à une humaine

Quel trouble, soudain ! la condition humaine me semble dérisoire. Ce regard plein de compassion renverse les valeurs. L’espèce bipède brandissant la supériorité de sa conscience face aux limites affirmées de l’animal, vanité, prétention, bêtise !
Dans ces yeux, je lis une infinie sagesse. Même l’herbe offerte à l’instant me semble mieux comprendre ce qu’est la vie. Il n’est aucun soupir pourtant, autre que celui qui s’échappe de mes poumons, aucune accusation dans ce regard débordant d’amour, juste le don total de soi.
Ma gorge se noud, je voudrais crier : comment pouvez-vous encore nous pardonner ce que l’on a fait de la planète ? Mais il ne m’échappe qu’un terrible silence, l’aveu de mon impuissance et la certitude de l’erreur effroyable de mon espèce.






En commentaire :
Merci pour ces regards tout en sensibilité!

A l'orée de l'aube
J'ai rencontré un roi
Aux couleurs d'élégance
D'un regard souverain
Épris de liberté
Il défie silence
L'espace immaculé
Et la folie des homme.




dimanche 26 mars 2017

Un regard pour la page 72, et quel regard !



Voici l'image de la semaine, j'ai hâte de lire les mots qu'elle vous inspirera. Merci à Noushka qui sait si bien capter l'âme de ses sujets.





Qu'est-ce que l'Herbier ? 


La confluence entre écriture et art graphique, photographique et parfois musical, quand l'un engendre l'autre pour le partage. 

Car l'un doit obligatoirement engendrer l'autre pour suivre la règle de la communauté. 

Je souhaite que l'Herbier conserve sa vocation de création et ne devienne pas une vitrine où proposer des œuvres qui ne respecteraient pas cette règle. 
Un grand merci. AD