Halte
H orrifiés nous le sommes
A ux choses qui nous endeuillent
L a guerre, et
T out ce qui l'accompagne
E ntre autres fléaux
Bras en croix
Pour toute barricade
Contre la loi du tyran
Qui impose les siennes
Bras en croix
Pour toute barricade
Contre un coryphée
Qui affame son peuple
Bras en croix
Pour toute barricade
Contre l'individu sans état d'âme
Qui épuise la planète
Bras en croix
Pour toute barricade
Contre cette humanité déplorable
Qui n'a pour dieu que la finance
Badaboum :
Assis par terre, l’enfant persévérant s’évertuait à empiler les cubes de son jeu. Il rêvait de gagner la prochaine partie avec ses aînés, avant que toute la famille ne s’esclaffât en criant « Badaboum ! ». Posez la dernière pièce sans que l’édifice ne s’écroule était pour lui un chalenge.
L’un après l’autre
ajuster chaque morceau
il tirait la langue
Au bout d’un temps qui lui parut une éternité, il réussit enfin à poser tous les fragments. Il poussa un ouf et un « Youpi ! » retentissant. Prenant du recul, il découvrit qu’il avait construit un drôle de bonhomme.
Toucher au but
après des heures d’effort –
ses yeux brillaient
Ravi de son œuvre, il dessina un visage sur l’ultime pièce. Puis, il l’enfouit dans une poche de son pantalon. Il gardait secrètement ce trésor, comme un fétiche. Il le serrait dans sa main… Il s’imaginait déjà, en fin de partie, l’exhiber devant ses partenaires et la déposer triomphalement au sommet de la pyramide en clamant « J’ai gagné ! ».
Cube après cube
il se construisait lui-même
tel un jeu d’enfants
Aller, circuler ...
Ils ouvrent leurs bras
comme pour embrasser le monde
ou chercher un cap
Deux frères après tant d'années**
entre eux un mur a cédé
D'autres murs dressés
d'autres familles séparées
toujours les frontières
Au carrefour de la paix
un agent comme un pantin
Invisible croix
de rédemption chimérique
ou six pieds sur terre*
indique une direction
vers des possibles désirables
"La liberté de circulation est le droit pour tout individu de se déplacer librement dans un pays, de quitter celui-ci et d'y revenir. Elle est garantie par l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme depuis 1948. Cette liberté n’est pas absolue et fait l’objet de restrictions."
Qu'est-ce que la liberté de circulation ou liberté d'aller venir| vie-publique.fr
« Six pieds sur terre » de Jean-Luc Piraux, paraît chez Lansman éditeur – Les Trois Coups
“Six pieds sur Terre” : l’appel de la forêt, avec Ernst Zürcher (courrierinternational.com)
L'homme qui mesure le temps
L'homme qui calcule a décidé de mesurer le temps. La montre mesure le temps, disons qu'elle le compte, mais le temps je crois bien est différent pour chacun de nous ...
Un homme en gris
singulièrement attifé
tend ses bras
en croix peut-être
sans y croire
L'homme de Vitruve de Léonard de Vinci rayonne dans l'espace, dans son cercle tournoyant (et son carré, qui sert à quoi , that is the question...) Wiki je sais en parle. On peut y projeter plein de concepts (dit le poète avec confiance...) tandis que l'homme en gris semble traquer le temps. Il le montre, il l'interpelle...
Veut-il le dominer?
Quelle idée de vouloir arrêter le temps, le diriger, lui qui toujours nous devance et se perd dans le passé à chaque minute, chaque seconde, personne n'a su inventer le temps qui reste immobile selon notre volonté...
Monsieur de La Palisse n'aurait pas dit mieux...
En fait je me perd
dans mes supputations
et le temps s'enfuit
Marine Dussarrat - 20 octobre 2022
De Claudie, quelques tankas
Les bras en croix
un homme à la triste figure-
un épouvantail
son habit noir rapiécé
n'attire pas les corbeaux
Gesticulant
dans son habit en lambeaux-
drôle de clown
son visage grimaçant
fait rire les enfants
Les yeux, la bouche jaune
Halloween nous tend les bras-
Frankestein sourit
avec son rire satanique
il nous fait rire jaune.
Claudie Caratini - 22/10/2022
Pour Claudie, faute de blog, vous pouvez laisser un message en commentaire, ça fait toujours plaisir un petit mot n’est-ce pas ?
Ce qui se dit
Il faut aller par-là. Il la pointe du doigt cette direction invisible. Je me demande. Par-là est-ce la lumière ? est-ce l’intimation d’un ordre ou l’offrande d’un conseil avisé ? Que voit-il que je ne vois pas ? Je m’égare dans mes pensées, troublée de ne trouver aucune réponse dans le fourbi de mes neurones en panique. Je sens qu’il y a là une vérité qui se cache car il me parle ce crucifié, sans croix ni clous visibles. Il me parle. Se jouerait-il de moi sous ces airs retirés qui en imposent ? J’en doute. Ce que je perçois, ce dont je suis certaine, c’est qu’il y a en lui une insondable blessure. Son cœur est une autoroute fissurée, et la direction indiquée pourrait s’interrompre à tout instant.
ôtez-lui le bras
la vérité expose
une lourdeur- Terre
Avec ou sans son bras le voici, semblable à un empereur déchu qui se drape dans sa dignité intacte. Comme il me semble fragile pourtant sous son aspect de monolithe ! Et je crois entendre sa question : « Pourquoi ? pourquoi ? » Oui pourquoi ? Juste le cœur comprend. Lorsqu’il ne vous reste plus rien, que l’on vous a tout pris, alors l’Être dans le silence exprime sa vibration d’Être, et vous prenez conscience que les faits, que les formes ne sont que mensonges pour masquer l’essentiel.
ce qui se dit là
ce qui s’exprime par ces traits
c’est le Rien, total.
Proposition pour la page 207
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