J'étais étonnée du manque de réactions et le commentaire de Jeanne, que ai eu du mal à comprendre, m'a mis la puce à l'oreille. Veuillez me pardonner ce contretemps.
Voici vos participations sur le chant de cette magnifique Siberian lady
Merciiiiii !
Mère Gé
Il y a
urgence
à
entendre sa clameur
le
prélude va à l'os
fortissimo
écoutez
les
grandes orgues
des
cathédrales de glace
aux
aurores boréales
écoutez
écoutez
le
glissendo
torturé
violenté
des
grains de sable
dans
la marche des dunes
aux
déserts hurlants
frissonnant
de cri
en écho
d'écho
en cri
la
même clameur
la
même plainte
des
tropiques aux pôles
du
ponant au levant.
La
chamane en éveil
réveille
les
univers sonores
des
steppes
de
l'Asie centrale
des
prairies
du
middle west
des forêts
de l'Amazonie
ou
d'Indonésie
Fermer
les yeux
Écouter
le
loup de Jack London
la
hulotte du moulin de Fontvielle
les
chevauchées sauvages
de
Mongolie ou de Camargue
les
plaintes muettes des peuples
pygmée
aborigène
raoni
maori
Laisser
venir les visions
la
mangrove
jamais
vue
qu'en
images
le
colibri
quelquefois
en cage
le
médaillon
du
morpho bleu*
Et en
voix off "l'homme ombre"
murmurant
son poème
à
l'oreille des humains.
©Jeanne
Fadosi
Atmosphère...
Yeux
clos pour s'ouvrir sur une atmosphère, une porte crissante qui donne sur un
monde étrange, vibrant de vibrations, éclairé à peine au flambeau, même nos
ombres nous terrifient...
Il
nous happe ce monde, nous assaille corps et âme, quand une louve hurle à la
mort, une chouette chuinte, inquiétante comme la faucheuse qui rôde en
ricanant...
Démon
des enfers es-tu là... ? De lugubres battements de tambour accompagnent
nos pas perdus comme d'autres cris et bruits vaguement humains...
Un
cheval fou hennit au galop avec sa cavalière, le cravachant au sang, affolée,
tentant d'échapper à dieu sait quoi...
Un
ultime hennissement, puis, plus rien, le silence,
la
délivrance...
la
salle rouvre les yeux, conquise !
jill
bill
Excusez-moi
Excusez-moi
si je pense à lui encore en écoutant UUtai Olena, la chamane sibérienne
Excusez-moi
si je pense à Nerval, lui qu’on dit fou parce qu’il promenait un homard
en
Laisse.
Excusez-moi si je pense à lui en entendant ce chant de la Terre-Mère ou
inversement.
Pourquoi,
pense-je à Nerval en écoutant cette femme en contact direct avec la nature, me
Demanderez-vous ?
Parce que dans ses « Vers dorés », il proclame que « Chaque
fleur est une
Âme
à la nature éclose. » C’est mieux que ce disent certains écologistes
d’aujourd’hui.
C’est
aussi bien que les « Correspondances » de Baudelaire. C’est antique
et moderne.
C’est
romantique et naturaliste, réaliste et mythique. C’est Nerval qu’il faut lire
Pour
y lire qu’il aime les femmes qu’elles soient filles ou mères, feu ou terre.
Excusez-moi
si je pense à lui qui a perdu sa mère à l’est, du côté de la Pologne,
Pas
loin de la Sibérie ; comme il a aimé cette mère morte d’être partie
rejoindre son père.
Comme
la chamane, l’ « Aurélia » de Nerval détient la clé de la porte
d’ivoire entre le songe
Et
le réel. Les Chansons du Valois- de notre génial poète maudit d’avoir été
curieux du
Monde-
ressemblent au chant de la Terre-Mère irriguée par les veines qui baignent le
pays de l’enfance.
Laura
VANEL-COYTTE
Auteure,blogueuse,documentaliste
Uutaï – chant de la Terre-Mère
Venant de loin très loin
Lancinante la guimbarde appelle
La mélopée s’accélère
Joïk rituel
Noaidi Chaman
Médiateur entre l’Humain et l’Esprit
Sur son tambour sacré
Elle invoque la nature sauvage
La transe nous relie à l’âme
Des montagnes
Aux rochers et aux lacs
Aux trois mondes
Céleste
Terrestre
Souterrain
Du pays des Sàmis
Une course dans le temps
Jusqu’à l’essoufflement
Le cœur encore battant
Des cris d’un loup
Sous une aurore boréale
La vision s’éloigne
Le
lutin de la nuit
Remplace
le lutin du jour
En
chef d’orchestre
Au
clair de lune
Il
ouvre le bal
À
plumes comme à poils
Dans
les sous-bois
Dans
les marais
Un
boomerang vocal
Renvoie
l’écho
De
la vie nocturne
Au
cœur d’un faux silence
Se
nouent et se dénouent
Un
merveilleux langage
Sans
paroles
Entends-tu
la forêt qui te parle ?
ABC
La
chamane
« Je
vous invite à une chevauchée fantastique à la rencontre des esprits de la terre
dans une nuit peuplée de bêtes qui n'ont de sauvage que leur liberté"
Ainsi
a parlé la grande chamane.
Dès
le début de son « histoire » je l’ai vu lancer une passerelle entre les deux
mondes : entre humanité et esprits de la nature.
Cette
passerelle je l’ai empruntée avec curiosité et grand bonheur et ce que
j’ai découvert fut merveilleux. Assise sur un cheval fougueux j’ai galopé dans
ma nuit et j’ai traversé la couche d’incompréhension pour aller vers la
lumière, là où le rêve devient réalité.
Ici
les bêtes savaient et moi je comprenais leur langage.
Le
loup, la chouette, les oiseaux me parlaient, me guidaient
Les
arbres les herbes se penchaient sur mon passage, me caressaient,
m’encourageaient
L’eau
du ruisseau ou des cascades dévalaient dans mon cœur et délavaient les couleurs
sombres
J’ai
compris que les (plus) bêtes n’étaient pas ceux qu’on croit.
Les
humains étaient les plus bêtes, les plus arrogants les plus sots du monde
des vivants. Ils s’appropriaient et dévastaient.
Cette
chevauchée m’a ouvert les yeux, j’ai vu la vraie nature de
chacun, j’ai compris ce que bête sauvage voulait dire. J’ai compris
qui bafouait le mot liberté, ce mot qui veut dire : vivre au rythme de
Gaia mère de tous.
Quand je suis revenue de cette traversée folle je savais qui
je devais respecter et qui je devais chaque matin remercier, adorer.
Mon
présent fut alors cadeau, mes amis et confidents furent les animaux,
ma nourriture se mit à réfléchir la vie et ce reflet fut respect.
jamadrou
...
écrire mon ressenti après avoir écouté et regardé cette vidéo .
Non.
Écrire
mon senti pendant que j'écoute et regarde l'image de cette femme
étrangement accoutré qui ... qui quoi ? qui hurle, qui hulule, qui fait du
bruit, qui, à elle seule fait vibrer l'Arctique, l'Antarctique, la forêt
amazonienne, et les steppes de l'Asie centrale.
Cette
femelle qui se veut griot en frappant sur son tambour bourin ?
Cette
Femme qui est à la fois Sauvagerie-Douceur ?
Écoute,
et Tais-toi.
Tout
d'abord un son de scie coupant de grands arbres.
Surgit
le hurlement du mâle loup, auquel répond une femelle.
Loin,
très loin, dans la moiteur profonde, le cri d'un cacatoès. A moins que ce
ne soit celui d'un dodo. Il se rapproche. L'homme l'accompagne des grelots de
son tambourin. Tous trois s'emmêlent puis se répondent. La scie continue son
ouvrage de mort.
Un
hurlement terrible.
Chacun
continue son oeuvre. .... À tout de rôle prend le dessus.
Hennissement
vainqueur de l'animal domestiqué !
Françoise
UUTAI
Appel du loup dans la forêt sibérienne
Hululements, glapissements
Noire est la nuit
La terre résonne
De cris chamaniques
Le cheval de feu reste immobile
L'arbre ne respire plus
Le sang de la pierre s'est figé
Dans la falaise l'oiseau s'est tu
Frissons de glace
Stupeurs et grondements
Les âmes se sont fondues
Dans l'implacable cosmos
© marine Dussarrat
Les
territoires de l'ombre
Je
ferme les yeux, j’accueille.
Frémissement
au premier son de la guimbarde, je suis au centre du mouvement.
Progressivement, une force surgie de mes entrailles s’élève en spirales vers le
ciel. Ce volcan hypnotique déroule sa matière jusqu’aux confins inabordables
d’un univers indéfini. Le rythme
doucement s’installe et peu à peu s’amplifie. Tous mes repères habituels
s’effacent car ici il n’est plus de norme. La vie à l’état sauvage crucifie nos
certitudes dans son immense cri de sexes et de ventres. La préexistence du
désir de création est glorifiée.
Les
cercles vibratoires de cette musique m’ensorcellent, ils tournent de plus en
plus vite et me placent au centre du tourbillon frénétique de l’oubli de soi.
Je coule sans crainte dans cet entonnoir qui m’emporte et me dépose en douceur
sur une zone de silence.
Je
vis l’appel du loup, gorge tendue vers les étoiles. Par le cri de la chouette
qui zèbre la nuit, je salue l’avènement d’un temps d’éternité.
Les
voix sont gutturales. Déchirées aux
épines de la forêt elles sont l’écho du mutisme des pierres.
Je
reçois. Je suis steppe. Je vibre du souffle infernal de la terre. Les notes se
gonflent, explosent sur les lignes d’une portée d’ombres jusqu’à faire surgir
un cheval au galop. Partout le feu s’exprime dévorant et le temps bascule. Da
capo. La silhouette d’une cavalière
est inscrite sur la face argentée de la lune, les ténèbres s’illuminent. Et
voilà qu’une armée mongole déboule à sa poursuite. Pas un seul bémol, mais des
marques de sabots sur les lignes qui se cabrent. C’est l’âme de la terre qui
tremble. Je tremble. Je suis le théâtre de cette poursuite effrénée. Enfin
l’apothéose, la grande danse des cavaliers, le grand opéra des montures quand
la nature Diva pousse son air de
Valkyrie. La chamane a rejoint les territoires de l’ombre.
Partout
les cris rauques des Esprits surgis des profondeurs taillent des lambeaux
d’espace, ils ouvrent les portes des mondes interdits aux profanes. Il n’est
plus rien de connu au travers de ces territoires où le son allume l’animalité
de l’Être. Là, tous les chamans de tous les temps, de tous les mondes, unissent
leurs voix. Dans la nuit, un chant ancestral inscrit dans la mémoire du
minéral, dans l’ossature du vivant enfle jusqu’au coup de cravache final.
Le
pur-sang se cabre, un hennissement, puis le silence.
Une
porte vient de se refermer.
Uutai par serge
Le chant de la Terre Mère
Un son comme une vibration envoûtante et porteuse,
un appel douloureux, une plainte douloureuse d'animal
blessé,
Le cri de la terre foulée.
Un chant comme une émanation de la Vie,
une vague montante,
une cavalcade fougueuse et bruyante,
une ronde folle dans des horizons déserts...
UUTai,
Cette femme est à elle seule un monde qui se raconte, une prêtresse
liée à la terre-mère, porteuse libre d'un chant de rappel pour des hommes trop
loin d'eux-mêmes, si loin de la vie qui les anime et les fait.
Serge De La Torre
https://instantsdecriture.blogspot.fr/
![]() |
Dessin Adamante |
D'autres pages suivront sur le sujet. Cela fait beaucoup, surtout avec la page du vendredi qui s'y rajoute. Mais vos visites ne sont pas limitées dans le temps. Et, merci encore de votre fidélité.