Photo Laurence B - Prise au Canada
Par les chemins creux, tous deux
partîmes
Rencontrâmes Dame Froidure
Dur
Dure.
Dans la forêt transie par le gel, un corbeau a lâché son fromage. Maître Renard qui le convoitait s'est cassé les dents en voulant le croquer. Les dents de glace qui l'accablent ne remplaceront pas ses crocs malmenés. La forêt indifférente rutile sous le soleil, les hiérarchies sont bousculées quand on peut s'y mouvoir. Si le corbeau sait encore voler, le renard en est statufié. Le voici en conciliabule avec Maître corbeau qu'il traite d'escroc pour obtenir réparation.
Ah mon bon Monsieur
Apprenez donc qu'un flatteur
est cru juste une fois !
Quand la fontaine est gelée,
nul ne boit plus à son eau.
©Jeanne Fadosi, mercredi 17 janvier 2024
Magie cristal
L'émerveillement
vient magnifier ce jour
de perles de cristal
libérées de la nuit
et de son froid de loup
Pourtant
la vie est blottie là
tout en balbutiements
dans leur écrin de verre
où le vent joue une aubade légère
berceuse éphémère pour les tendres bourgeons
De rêves en blanc à la magie lumière
les premiers rayons
dessinent un pays scintillant de diamants
La beauté nue
sans fard sans artifice
s'offre au bleu azur
pour mieux se dérober
quand naîtra le soleil
Balaline 19/01/2024
" L'émerveillement, c'est la capacité enfantine à s'arracher à la terreur du monde. " Christian Bobin
Fantôme de glace
sur une branche hivernale –
empreinte d’un oiseau
L’hiver impose sa rigueur. Tout est silence, tout est froidure, Dame Nature hiberne. L’oiseau s’est envolé. Sa silhouette de glace témoigne de son passage. Ailes déployées il est parti vers la chaleur et le réconfort.
Chantant son pays
Il l’a baptisé hiver –
Immensité blanche
Oui, son pays « c’est l’hiver ». Cascades de glace, tempêtes de neige, paysages à couper le souffle, vastitude et beauté au rendez-vous du grand Nord…
Non moins joli
en tableaux éphémères
notre saison du blanc
Du sud au nord, du nord au sud, le vent a ses humeurs. Dessinant nos paysages, il change le décor, d’un acte à l’autre la scène se transforme.
Flocons de givres
sur supports improvisés –
choisir sa parure
Et quand soudain le soleil sort de sa torpeur, bousculant nos horizons de brumes, Dame Nature ouvre un œil pour, du bout de son pinceau, redonner quelques couleurs à nos cadres de vie.
Frimas
Hiver de cristal
Qui emprisonne la branche nue
Façonne un fantôme translucide
Digne d'un livre de contes
De cristal bel hiver
Tu éblouis par ta brillance
Marchand de glaces à l'eau
À l'oeil
Saison de cristal
Artisane hivernale, inventive
Souffleuse de verre éphémère
La nature pour vitrine
De cristal la saison
Au théâtre de l'hiver
Tu plantes le décor
Et j'applaudis tes costumes, féeriques...
Froidure prison
à la nitescence d'argent
Peuplier Tremble
L'hiver est là. Le soir tombe, le jardin se transforme, des flocons de neige glissent et s'accumulent en un tapis immaculé, les arbres ploient...
Instant givré
les sapins restent impassibles
féerie et silence
Tout est sucre glace, étincelant, resplendissant.
Où sont les écureuils, les belettes, les lapins de garenne et surtout les oiseaux, dans des trous, des cachettes, moelleuses et moussues, sous quelles branches encore sèches trouvent-t-ils leur refuge?
Serrés bien fort
les petits coeurs battent
sous la plume ébouriffée
Un renard passe furtivement, laissant ses empreintes sur la neige.
La viole de Gambe égrène ses notes dont le son berce la ramée et enroule ses volutes baroques sur nos songes, sur la nuit que baigne la lune, sur ceux qui ne dorment pas et qui ressentent la vibration de la terre.
Cristal de glace
L'hiver, Dame Nature est sublime sous ses cristaux de givre et artistiquement parlant, elle nous émerveille !
cristaux de givre
sculpturaux scintillements-
un tableau d'artiste
Mais, la terre tremble de froid malgré cette magnificence et, dans les recoins de la haute montagne, l'ambiance hivernale est magique.
cristaux de givre
les rameaux frigorifiés-
stalactites
les feuilles endiamantées
se parent d'un silence ouaté
N'ont-t-elles pas l'impression d'avoir des ailes, il me semble qu'elles prennent la forme d'un monstre glaciaire : le merveilleux et le fantastique s'emparent du paysage...
tout n'est que poésie
l'imaginaire se fond dans la glace-
broderie polaire
Claudie Caratini (pas de blog - commentaires ici -)
Le 21/01/2024
Cristal
Il fait -6° ce matin. L'ambiance du jardin est figée, grelottante. Cette vision me ramène à mes années de vie dans les Pyrénées.
Que de magnifiques congères sculptées par la fureur du vent nocturne ! Au cœur des combes profondes le silence semblait sanctifié. Arbres et végétaux étaient saisis dans les filets glacés du Cers. Un spectacle fabuleux me fascinant chaque hiver.
Mon esprit vagabonde encore un peu sur l'image lointaine du manteau verglacé de la montagne.
Puis, le soleil franchit la brume hiémale. Le jardin étincelle sous ses rayons opalins ourlés de rose tendre. Autour de moi, mille et un diamants s'animent aux branches, aux herbes. Parmi les ombres bleues de la haie, le mystère de la nuit s'attarde paresseusement.
Le froid me tire des larmes, me pince les doigts. Qu'importe ! Gainé de cristal éphémère, mon petit univers mue en une indicible poésie nordique.
Gelée matinale-
Le plastron du rouge-gorge
Son feu bienfaisant
Les mâchoires du froid
En ce jour blanc, rien pour écorcher le silence. Il s’insinue partout, jusque dans mes pensées. Je me rappelle l’enfance quand, le nez collé au carreau, je contemplais l’éternité accompagner la lente descente des flocons. Quel étrange ballet. Encore aujourd’hui, il n’est pas un souffle de vent. Qu’est-ce qui pousse chacun d’eux à dévier ainsi sa route ? Tous semblent vouloir retarder le moment crucial du contact avec le sol. Est-ce l’amour du vol ou la prescience d’une fin prochaine ? Une éphémère, peut-être, pourrait donner la réponse, mais il fait bien trop froid pour un si frêle insecte.
Après ma longue promenade, avant que tout le ciel ne déverse une nouvelle fois son trop-plein de papillons glacés, je me suis installée près du feu, avec pantoufles, plaid et fauteuil afin de raviver mes extrémités gelées. C’est à peine si mon pied remue à rythmer le souvenir du craquement de mes pas dans la neige, deux temps, peu de mesures et pas de da capo. Décidément, le jour est placé sous l’égide de l’immobile.
Non loin de la maison, j’ai croisé un archange empêtré dans les broussailles, prisonnier de la glace, figé en plein élan. Qu’était-il venu faire ici ? Je l’ai regardé longuement. Plantée face à lui, j’ai oublié le temps. À chaque instant je m’attendais à le voir s’envoler tant il semblait mettre d’efforts à s’extirper de sa prison de cristal. Mais il est resté là, téméraire et pourtant vaincu.
Patience du ciel
et illusion du temps -
les mâchoires du froid
18 janvier 2024 -
©musicstart-sacem
Je vous invite aussi à regarder sur mon blog mon précédent poste "LA QUÊTE DE L'AMOUR"
Je le sais, certains d'entre vous n'arrivent plus à me laisser des commentaires, moi-même je n'ai plus accès à la réponse immédiate en tant qu'administratrice du blog, vous n'êtes donc plus informés si vous n'êtes pas abonnés aux commentaires. Tout cela devient compliqué.
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On nous refuse l'entrée par la porte, nous entrerons par la fenêtre, mais nous entrerons. AD