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"La danse des fayards" Thierry Vezon |
Il est une forêt...
Conte de sorcière
avec ses arbres crochus
Brume fantomatique
Un Chaperon, un Poucet
S'y sont perdus
Atmosphère, atmosphère...
TANKA
Des hêtres gigantesques
à l' écorce de pachyderme
leurs bruissements légers-
ils relient la terre au ciel
dans un souffle poétique
Comme des elfes
malgré leur écorce rugueuse
une allure de sylphides-
la danse pleine de fougue
des fayards des Cévennes
Clin d'oeil artistique
Entre brume et éclaircies-
un ballet majestueux
magnifiant la forêt et
créé par Thierry Vezon
&
HAIKUS
Branches enchevêtrées
sur des troncs qui s'enlacent-
mélopée des hêtres
L'envol des fayards
enchante la forêt-
champignons en fête
Envoutement
Des hêtres au supplément d'être-
le talent de Thierry Vezon
Claudie Caratini
Le 08/09/2022
Délaisse ton téléphone
quitte ta frénésie
ouvre grand tes paupières
porte loin ton regard
imprime en ta rétine
élargis ta mémoire
de l'harmonie des formes
et des couleurs intenses.
Doucement ferme les yeux
entends-tu les oiseaux ?
Ils chantent, oui, ils chantent
et font écho au vent.
Entends-tu les murmures
et les déflagrations ?
Celui du ru qui serpente
celle de la branche qui se déchire.
Regarde-les !
Non, sans ouvrir les yeux !
Ressens les vibrations
qui montent de la terre
te traversent comme eux ;
tu ne le savais plus.
Ressens celle du vent
qui caresse ou qui cingle !
Tu les vois, je le sais
et maintenant qu'ils dansent
tu t'abandonnes au rythme
de la mélopée.
Et tu danses.
Chorégraphie naturelle :
Tandis que se soulève lentement son étole de brume, le plateau se dévoile. Chaque hêtre, en être magicien, s’accorde un instant de pause, avant le grand spectacle du jour.
Hêtres en suspens
entre trac et envie d’être
le rideau se lève
La chorégraphie des fayards ouvre le bal. Racines, troncs, branches et feuillages ondulent au rythme des instruments à vent.
Tenir sa place
sans annihiler l’autre
instant féérique
Silencieux devant tant de beauté, chaque spectateur retient son souffle. Dame Nature, s’abreuvant à sa terre mère expose la force unie à la grâce de sa création.
Aucune fausse note
sous la caresse des vents
harmonie scénique
La contemplation s’ouvrant sur la méditation, chaque tableau enchante. Chef d’œuvre d’une artiste qui nous surpasse pour le plus grand bonheur des regards affutés.
Nos cœurs se nourrissent
d’une nature généreuse
les yeux grands ouverts
Alors, ils dansent
Dans la brume, au lointain, quelques-uns se tortillent et semblent discuter. Se racontent-ils une histoire de loup ou de bête fantastique, celle du Gévaudan ? Les arbres ont la mémoire des contes et dans cette poix tout paraît possible. Le temps y trace ses parallèles quantiques sur lesquelles, comme sur une portée de musique contemporaine, mon imagination virevolte dans les branches volubiles.
voici les Cévennes
et dans ce bois de Fayards
les feuilles - humides
Le promeneur de l’imaginaire, s’il a l’oreille de la Terre, en avançant parmi ces troncs lisses et bombés, torturés comme d’énormes lierres, imagine-t-il mettre ses pas dans ceux de l’Homme de Cro-Magnon qui avant lui parcourut le pays ? Rien ne disparaît vraiment à ce que l’on dit au pays des castagnes et du pélardou*.
tintements de brume
musique du silence
voici l’éveil des fées.
Adamante Donsimoni - 8 octobre 2022
*châtaignes et fromage de chèvre
Le coin des retardataires
à ne pas manquer
Les Fayards
Dans la brume du matin
Les hêtres déploient leurs branches
Rondes et noueuses
Qui dit-on en ont vu
Des vertes et des pas mûres...
Ils ont subi l'assaut du vent
De la pluie et de la neige
Ils ont résisté aux sécheresses
Entonné les cantates d'automne
Quand leur flamboyance
Embrase la montagne
La brume du matin
Cache de subtils échanges
Etouffe les appels
Garde le chant mystique
Venu des racines
De la terre-mère
En osmose avec le firmament
Les fayards nous donnent le meilleur de leur vie
En nous ouvrant leurs bras.
La fête originelle
Il est beau ce silence des matins où la brume glisse sur les corps nus.
Son écharpe soyeuse vient à peine d'effleurer le jour qu'un océan laiteux chasse peu à peu les ombres nocturnes,
réveillant les couleurs, les senteurs, chaque respiration du vivant.
Les hêtres fébriles appellent le soleil
Leurs peaux blanches ourlées de gris
frémissent sous le vent doux
J'aimerais tant les voir danser, onduler sous la lumière, des racines à la cime, étirant leurs bras noueux pour enlacer leurs semblables, retrouvant leur fête originelle, loin des hommes et de leurs dérives.
Cette magie née à l'aube ou peut-être au coeur de la nuit lorsque les fées se penchent afin de sacrer chaque parcelle de vie.
Instants lumineux qui fourmillent d'espoir
nous réconciliant avec le monde
La beauté offerte sur un plateau de joie
Balaline - 09/10/2022