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mercredi 1 janvier 2020

2020 en poésie


Que cette nouvelle année nous réunisse
encore et encore
autour de l'amour de la poésie. 

Belle année les Brins et à très bientôt ! 

Adamante




Voyage dans la vie 
Tel est notre chemin de vie.
Venus de l'inconnu, à la fin nous y retournons. Nous parcourons le cycle des saisons, de l'hiver à l'hiver.
Mais qu'est-ce que l'humain ? Une lumière qui s'incarne  pour vivre la grande expérience de la Terre. De meurtrissures en joies, nous poursuivons notre voyage, et d’escale en escale, d’écoute en écoute, d’accueil en accueil, de compréhension en compréhension, un jour nous expérimentons l'amour. 
Adamante

jeudi 26 décembre 2019

Page 157 bis


Rosa Bonheur (voir page précédente)



Une régulière oblation

Bêtes magnifiques,
Mais où vont-elles donc, ces bêtes ?
Mais où vont-elles donc ?

Elles tirent et s’arque boutent,
Massives forces de la nature,
Elles donnent à l’Homme qui les stimule et les rudoie
Cette puissance en réserve dans leurs flancs,
Bandées comme des arbalètes, enracinées du sabot
Dans l’humus, tel des souches mouvantes,
Elles animent le soc où l’homme se penche,
L’arrachent à lui-même, éventre la glaise
La déchire en mottes boursoufflées de blessures.
Y sculpte des rigoles et de profonds sillons.

Bêtes obstinées,
Qu’ont-elles donc à tant peiner ?
Vers quel avenir sont-elles ainsi menées ? 

Dans l’automnale campagne immobile,
Leur inlassable besogne crie
Et s’honore comme une patiente oblation.

























"Labœurs"

Chacun des deux frères a pris en charge un attelage, aidé d'un bouvier. Rosa les observe, elle fusains et carnet de croquis à la main, eux suant déjà dans la lumière du matin. La charrue a remplacé l'araire pour labourer plus profond. Elle est plus lourde et moins maniable que l'araire et ils ont loué d'autres boeufs.

Peste soit le Père
qui promettait un trésor
dans le conte d'antan.

Le Père a fait pire ou  est-ce eux qui ne l'ont pas bien écouté ? Ils ne savent plus que la terre n'est pas un héritage mais un emprunt aux générations futures. Bonne fille, elle commencera par leur donner des récoltes généreuses.

Ils n'ont guère appris à lire.
Là-haut La Fontaine sourit.

©Jeanne Fadosi, mercredi 25 décembre 2019


Yves Deniaud Le glaiseux et ses lardons
(Le laboureur et ses enfants de Jean de La Fontaine, en vieil argot)





Rosa Bonheur -tableau suggéré pas JB qui avait déjà traité les précédents-


Bergère Rosa


Il va pleuvoir bergère
Bergère Rosa il va pleuvoir
Rentre tes moutons
Les blancs et puis les autres
Allons sous mon humble chaumière
 Si près de nous l'orage gronde,
Non ta mère n'en saura mot
Et de moi ne crains rien
Moi l'idiot du village
Juste bon à regarder les ânes
Je sais bien que tu es fiancée
Au fils du riche marchand d'oies
Moi je ne suis que leur pauvre gardien...

Il pleut bergère
Bergère Rosa il pleut à grosses gouttes
Que tes moutons et mes oies
Aillent dans l'étable du père Mathieu
Et toi sous mon humble toit
  Quitte sabots, tombe bas et robe mouillés
Non je ne regarderai point
En brave idiot du village
Juste bon à caresser une ânesse
Et à traire la Marguerite
Et puisque la nuit est tombée aussi
Rentre vite dans mes draps
Je dormirai en bon chien à tes pieds...







Oh,  La vache !
À quoi a ressemblé Noël chez moi cette année ?
Et le réveillon du jour du Nouvel An 2020 ? À quoi ça va ressembler ?
20/20 ?

C’est un piège les brins !
Noël,  joyeux Noël 
À la mode Orelsan ?


À la manière de la Charlotte ?


À la Manière d’ E.E.S.


Ben y en a des gens comme ceux-là sus nommés ! 
Serais-je tout un peu, tour à tour, de chacun ?

Françoise 
26 décembre 2019

P.S. Brin de l’Herbier de Poésies
Je te souhaite une année 2020 paisible et sereine !
Quoi qu’il advienne.







Les « Gueules d’Amour »

Pattes dans l’eau à l’ombre d’un arbre, quelques paisibles « Gueules d’Amour » profitent de la fraîcheur de la rivière.

Les pis bien remplis
promesse d’un lait moussu -
moustaches d’enfant

Sur l’autre rive, un troupeau de moutons suit la bergère et son chien. Poussière d’été sur le chemin, tout est si paisible dans la touffeur du jour.

Quelques bêlements
fusent, le bruit des sabots
douceur de vivre

temps de l’Homme et des bêtes
rythme de la nature.

Adamante Donsimoni









dimanche 22 décembre 2019

Joyeux Noël

Image : Adamante Donsimoni

Tout d'abord je tiens à vous souhaiter un merveilleux Noël, plein d'étoiles et de lumières au fond des yeux.
Nul ne va sans son contraire, sans son complémentaire. 
L'ombre est la face complémentaire de la lumière, par elle, on peut y accéder. 
Aimer, accepter l'ombre, accepter nos ombres, c'est au travers de soi aimer la lumière, c'est accepter le chemin, de joies en peines, c'est ressentir de la gratitude pour les obstacles rencontrés, qui nous aident à grandir vers notre vérité profonde : nous sommes tous des Êtres de lumière venus expérimenter la Terre. 
Adamante


vendredi 20 décembre 2019

Pour vendredi prochain






J'ai un ou deux textes de retardataires. Mais, ayant proposé deux images pour la page 157, je vous propose d'écrire sur la seconde pour vendredi prochain.
En attendant, belle fin de semaine, les Brins !

Adamante





La page 157 avec Rosa Bonheur





Bonheur champêtre


Doucement la brume se lève
Sur une part de cette campagne
Le berger va pareillement
Menant ses blancs moutons
Vers d'autres pâturages...

Si paisiblement
les journées se suivent
et se ressemblent

De l'autre côté de la rive
Ca boit et ça rumine
Sous l'arbre et le p'tit crachin
 Une vie d'vache nonchalante
Qui va de traite en traite...

Au bidon le lait
de l'étable à la table
Matin angélus

Marguerite pour un film
Qui rit sur une boîte
Au pré pour Rosa
Bonheur champêtre pour l'artiste peintre
Qui va ainsi de toile en toile...

Chevalet dressé
faire le portrait d'une jument
d'un boeuf, d'un âne










Et en avant et hue

Au temps du boeuf et de l'âne
Au temps du cheval
Au temps du temps que l'on prenait
A faire travail et travaux
Artisanal et aux champs
Paysans nivernais d'autrefois...

Au lever dans ses sabots
La jatte de café et son quignon
Et en avant et hue
La cordée de boeufs à la corvée
A midi la soupe au chou
La potée pareille...

Faut labourer la terre
A sillon répété
Et en avant et hue
A retourner toute une glèbe
A pas d'homme et d'animal
La charrue tenue à la poigne...

Et en avant et hue
Boeuf blond blanc et roux
Homme en jaseran et chapeau
Sous l'azur qui cogne
Faut de la besogne abattre
Avant que le soleil se couche...

  Puis le gros pain qu'on signe
Une part de fromage
Un rouge de pays au verre
A s'essuyer les lèvres d'un revers de manche,
Demain sera jour de semailles
Une année bonne et l'autre non...











Tout à apprendre
De nos bovins ruminants 
Paisiblement ment.
Les Tableaux de Rosa Bonheur, pour autant qu’ils m’enchantent par leur côté Nature Paisible,
avaient toute leur place dans les salons bourgeois du fin XVIIIe et XIX siècles.

Paradis perdu
Mais la réalité du dur labeur
Nous est occulté.
Rosa Bonheur , ce bonheur- là n’est-il qu’un leurre ?
Je pense que vous le saviez.












Le vacher


Il ramène son troupeau de bêtes
Pour la traite.
Tenant une longue tige de noisetier
Il fouette la vache récalcitrante
Qui s’écarte,
ou bien s’arrête brouter.
Son chien court autour de lui et du troupeau,
Le guidant sur le chemin du retour.

Les vaches agitent leur queue,
Tentatives vaines
Pour écarter la nuée de mouches.
Celles-ci vrombissent sans répit,
Et c’est comme si
Les vaches transportaient sur leur dos
Le bourdonnement incessant
De la prairie.

La routine empruntée quotidiennement
Porte la trace de leurs passages répétés.
Ça et là, des ornières plus profondes,
Comme si chacune
Avait voulu mettre son sabot
Dans celui de celle qui la précède.
Des bouses jalonnent le parcours,
Et les plus desséchées
Se mêlent déjà à la terre,
Qui les absorbe.

Arrivées à l’étable
Elles marquent un court arrêt,
Avant de pénétrer dans l’antre sombre.
Alignées en rangs rapprochés,
Une touffeur
Saturée d’odeurs
Envahit l’air;
Elles exhalent
La chaleur
Des après-midi d’été.


Myriam Roux











Quand Rosa peignait, c'était certes pour la beauté du résultat obtenu, mais ce qui importait avant tout, c'était le souci du vrai. A la manière des naturalistes, ces savants le plus souvent anonymes qui diffusaient et faisaient avancer la connaissance grâce à la précision de leurs planches anatomiques et botaniques.

Oiseaux d'Audubon,
Roses de Joseph Redouté,
Tant d'autres innommés.

Quand tout à leur art et à leur science elle(s) et ils observaient et reproduisaient sur le papier ou la toile, savaient-ils qu'elle(s) et ils oeuvraient pour la mémoire d'un monde en voie de disparition ?

Qui dans les grottes,
mammouths figés aux parois,
savaient leur destin ?

Devina-t-elle, au crépuscule de sa vie et à l'aube des images animées, l'extraordinaire potentiel du cinématographe ?

La gare Saint-Lazare
sous le pinceau de Monet,
le moderne en marche.

Une modernité chargée d'emmener plus vite et plus loin des urbains dans les campagnes et les bords de mer. Le fer et le minéral au service d'une nouvelle manière de frôler le monde sans s'y intégrer, sur un temps de loisir. Les tableaux de Rosa invitaient à être dans le paysage.

Aux couleurs d'Edouard Manet
déjeuner sur l'herbe
et tout un microcosmos.

















Nostalgie des labours


Ici, dans cette toile de Rosa Bonheur, pas de vrombissement, la terre crisse sous les sabots. Voici l’image d’un temps révolu où l’homme et la bête avançaient au rythme naturel des muscles et de la respiration. Hu ! et le cortège reprenait vigueur.

Les bœufs sont partis
ils ne servent plus à rien
rayés des cartes

Les jougs désormais décorent les musées, avec les socs des charrues, les tombereaux, les charrettes d’antan. Ceux qui les ont utilisés sont morts. L’espèce bovine a évolué.

Plus de castration
les veaux du tout venant
partent pour être engraissés

Plus de sillons sous leurs sabots,
et pas le temps de vivre

l’Homme est ainsi, l’espèce devenue inutile disparaît, tôt oubliée. Mais au final, c’est lui qui sombre. Si l’art offre à nos regards le témoigne du passé, l’esprit est parfois surpris de ressentir au cœur un tel sentiment de regret. Car ici le temps semble en harmonie avec la nature, cela nous touche.

C’était hier, mais
l’Homme a choisi la machine
la vie en accélérée

loin de trouver le repos
il se débat en enfer.

mercredi 18 décembre 2019

Pour la page 157

En attendant Noël, poursuivons avec Rosa Bonheur.

Jeanne Fadosi m'avait transmis la photo du tableau "Bovins au pré", il est magnifique, puis j'ai trouvé celui-ci "Labourage nivernais" exposé au musée d'Orsay. 

Alors s'ils vous inspirent... je vous dis : à vendredi.


Labourage nivernais - Rosa Bonheur

Pour en savoir plus c'est ICI



Rosa Bonheur - Bovins au pré

Pages 155 ter, 100, etc.


Coucou les brins, auteur, autrices (ben oui c'est comme ça que ça se dit !)
Voici une petite parution pour vous donner quelques nouvelles.
Je vous joins un texte arrivé en retard, un peu plus que le retard du bis, mais qui mérite qu'on le mette en ligne, comme tous vos textes d'ailleurs, tout en vous rappelant la visite de la page à laquelle il se rattache  
ICI pour la page bis et pour la page originale.

Belle semaine



Je ne voulais pour toi que la voûte étoilée,
Baigner mes cheveux dans des rayons de lune.
Tes bras enlacent mes nuits
Comme les comètes et leur longue traîne.

Je ne voulais pour caresse
Que l’aube et ses promesses.
Tes mains chantent des baisers
Dans la chaleur des corps embrassés.

Je ne voulais pour toit que la voûte étoilée,
Toucher l’éternité et ses tréfonds.
Je ne connais rien de plus profond
Que ton mystère et sa sincérité.

Je ne voulais pour caresse
Que le frémissement du bambou.
Ta bouche chuchote à mon cou
Le matin qui s’éveille.

Je me voyais l’âme ravie,
Je nous découvre unis -
Toi, moi et notre amour.  
      Myriam Roux


et puis, je vous partage un commentaire, avec poésie, relatif à
Blogger La vieille Marmotte a dit...
Mes pas, ce matin me conduisent sur cette Page Cent ....
L'émotion me submerge tout autant .
Menteuse qui avait dit : Fontaine je ne boirais plus de ton eau. Serge a raison « ... personne ne part, personne ne disparaît. »
Et me revoilà, accro à l’Herbier ... à ses textes, mais aussi à ses commentaires, qui souvent éclairent d’un jour nouveau l’auteur.e du Texte.
Cette page Cent que chacun est prêt à dire SANS prétention, plonge dans le Magique ... pratiquement tous les textes souscrivent à la pratique du Haïbun à laquelle tu nous as initiés Adamante, et je trouve cela joliment réussi.
Oui, l’Herbier devrait pouvoir être édité..... je pensais que ... peut-être Quichottine , qui a de l’expérience dans ce domaine pourrait y puiser un recueil au profit des Rêves d’enfants. Qu’en penses-tu Adamante ?

     Je répondrai sans doute, mais plus tard, très chère Marmotte, laissons du temps au temps, aux idées qui déjà ont germé, et ne soyons pas pressés. 

Je vous remercie de votre poésie à couper les cheveux en quatre en descendant dans la caverne d'Ali Baba.  L'Herbier quoi ! 

Allez, je vous repasse la parole :


"C’est la période de Noël. La coutume veut que l’on se fasse des cadeaux. En voici un de mon cru pour l’Herbier que m’inspire aussi l’image proposée pour cette Page Cent."

Illustration Adamante

















J’ai une manie.
Tout comme les cheveux
J’aime à couper les mots
En quatre.
Car alors je descends
Et, plutôt quatre à quatre,
Dans ma caverne d’Ali-Baba.
Et c’est éblouissant ! 
De tous ces coffres ouverts
Je ne sais dans lequel
Puiser à pleines mains  
Des colliers rutilants
Des bagues étincelantes
Milles bijoux glissant
De l’une à l’autre main ... 
Les yeux de mon esprit
Enchanté
Ne savent plus de la tête où donner
Et brillent aussi bien de mille et un éclats
Des Mille et Une Nuits. 
C’est alors que jaillissent
Des nappes souterraines
Des geysers si puissants
Qu’en ai soufflé coupé ! 
Couper ainsi les mots
À quoi cela sert-il ?
Je n’en sais rien, Monsieur
Je n’en sais rien, Madame,
Seulement je le fais ....
Et de rire m’exclame ! 
Á quoi cela sert-il ?
Faut-il donc que tout serve ?
Peut-êt’ que Oui
Peut-êt’ que Non
Servir à m’enchanter
N’est-ce point suffisant ? 
Qui, est imperméable
À mes rêves d’enfant
Qui, M’envie lourdement
Tant de curiosité
Et me demande alors comment
Je suis si « éveillée » !
D’autres s’étonnent encor
« Elle est illuminée ! » 
Non. c’est tout simplement
Qu’entrent en résonance
Mes lectures mes joies
Mes tourments et mes peurs
Et la nuit et les jours
Et le vent et la pluie
Et le bleu du grand Ciel
Et la boue de la Terre
Le parfum de la Rose
Et celui du fumier
Qui à ses pieds encore
Lui permet de pousser ... 
Et puis tout ce gâchis
Qui tel une fumure
Permet à Nobles Âmes
Souvent à toute allure
De pouvoir s’évader. 
.............. Et pourquoi pas’ Ma Dame
S’il me plaît ? 
Françoise Isabel le 14 décembre 2019 à 12:26