Bonheur champêtre
Doucement la brume se
lève
Sur une part de cette
campagne
Le berger va
pareillement
Menant ses blancs moutons
Vers d'autres
pâturages...
Si paisiblement
les journées se
suivent
et se ressemblent
De l'autre côté de la
rive
Ca boit et ça rumine
Sous l'arbre et le p'tit
crachin
Une vie d'vache nonchalante
Qui va de traite en
traite...
Au bidon le lait
de l'étable à la
table
Matin angélus
Marguerite pour un film
Qui rit sur une boîte
Au pré pour Rosa
Bonheur champêtre pour
l'artiste peintre
Qui va ainsi de toile en
toile...
Chevalet dressé
faire le portrait
d'une jument
d'un boeuf, d'un âne
Et en avant et hue
Au temps du boeuf et de
l'âne
Au temps du cheval
Au temps du temps que l'on
prenait
A faire travail et
travaux
Artisanal et aux champs
Paysans nivernais
d'autrefois...
Au lever dans ses sabots
La jatte de café et son
quignon
Et en avant et hue
La cordée de boeufs à la
corvée
A midi la soupe au chou
La potée pareille...
Faut labourer la terre
A sillon répété
Et en avant et hue
A retourner toute une
glèbe
A pas d'homme et
d'animal
La charrue tenue à la
poigne...
Et en avant et hue
Boeuf blond blanc et
roux
Homme en jaseran et
chapeau
Sous l'azur qui cogne
Faut de la besogne abattre
Avant que le soleil se
couche...
Puis le gros pain qu'on signe
Une part de fromage
Un rouge de pays au
verre
A s'essuyer les lèvres
d'un revers de manche,
Demain sera jour de
semailles
Une année bonne et
l'autre non...
Tout
à apprendre
De
nos bovins ruminants
Paisiblement
ment.
Les
Tableaux de Rosa Bonheur, pour autant qu’ils m’enchantent par leur côté Nature
Paisible,
avaient
toute leur place dans les salons bourgeois du fin XVIIIe et XIX siècles.
Paradis
perdu
Mais
la réalité du dur labeur
Nous
est occulté.
Rosa
Bonheur , ce bonheur- là n’est-il qu’un leurre ?
Je
pense que vous le saviez.
Le vacher
Il ramène son troupeau
de bêtes
Pour la traite.
Tenant une longue tige
de noisetier
Il fouette la vache
récalcitrante
Qui s’écarte,
ou bien s’arrête
brouter.
Son chien court autour
de lui et du troupeau,
Le guidant sur le chemin
du retour.
Les vaches agitent leur
queue,
Tentatives vaines
Pour écarter la nuée de
mouches.
Celles-ci vrombissent
sans répit,
Et c’est comme si
Les vaches
transportaient sur leur dos
Le bourdonnement
incessant
De la prairie.
La routine empruntée
quotidiennement
Porte la trace de leurs
passages répétés.
Ça et là, des ornières
plus profondes,
Comme si chacune
Avait voulu mettre son
sabot
Dans celui de celle qui
la précède.
Des bouses jalonnent le
parcours,
Et les plus desséchées
Se mêlent déjà à la
terre,
Qui les absorbe.
Arrivées à l’étable
Elles marquent un court
arrêt,
Avant de pénétrer dans
l’antre sombre.
Alignées en rangs
rapprochés,
Une touffeur
Saturée d’odeurs
Envahit l’air;
Elles exhalent
La chaleur
Des après-midi d’été.
Myriam Roux
Quand Rosa peignait,
c'était certes pour la beauté du résultat obtenu, mais ce qui importait avant
tout, c'était le souci du vrai. A la manière des naturalistes, ces savants le
plus souvent anonymes qui diffusaient et faisaient avancer la connaissance grâce
à la précision de leurs planches anatomiques et botaniques.
Oiseaux d'Audubon,
Roses de Joseph Redouté,
Tant d'autres innommés.
Quand tout à leur art et
à leur science elle(s) et ils observaient et reproduisaient sur le papier ou la
toile, savaient-ils qu'elle(s) et ils oeuvraient pour la mémoire d'un monde en
voie de disparition ?
Qui dans les grottes,
mammouths figés aux
parois,
savaient leur destin ?
Devina-t-elle, au crépuscule de sa vie et à l'aube des images animées, l'extraordinaire potentiel du cinématographe ?
Devina-t-elle, au crépuscule de sa vie et à l'aube des images animées, l'extraordinaire potentiel du cinématographe ?
La gare Saint-Lazare
sous le pinceau de
Monet,
le moderne en marche.
Une modernité chargée
d'emmener plus vite et plus loin des urbains dans les campagnes et les bords de
mer. Le fer et le minéral au service d'une nouvelle manière de frôler le monde
sans s'y intégrer, sur un temps de loisir. Les tableaux de Rosa invitaient à
être dans le paysage.
Aux couleurs d'Edouard
Manet
déjeuner sur l'herbe
et tout un microcosmos.
Nostalgie
des labours
Ici,
dans cette toile de Rosa Bonheur, pas de vrombissement, la terre crisse sous
les sabots. Voici l’image d’un temps révolu où l’homme et la bête avançaient au
rythme naturel des muscles et de la respiration. Hu ! et le cortège
reprenait vigueur.
Les
bœufs sont partis
ils
ne servent plus à rien
rayés
des cartes
Les
jougs désormais décorent les musées, avec les socs des charrues, les
tombereaux, les charrettes d’antan. Ceux qui les ont utilisés sont morts. L’espèce
bovine a évolué.
Plus
de castration
les
veaux du tout venant
partent
pour être engraissés
Plus
de sillons sous leurs sabots,
et
pas le temps de vivre
l’Homme
est ainsi, l’espèce devenue inutile disparaît, tôt oubliée. Mais au final,
c’est lui qui sombre. Si l’art offre à nos regards le témoigne du passé,
l’esprit est parfois surpris de ressentir au cœur un tel sentiment de regret.
Car ici le temps semble en harmonie avec la nature, cela nous touche.
C’était
hier, mais
l’Homme
a choisi la machine
la
vie en accélérée
loin
de trouver le repos
il
se débat en enfer.
Bonjour la compagnie… Les tableaux de Rosa, ce souci du vrai, comme si depuis notre fenêtre on voyait la campagne, ses champs… une vie toute autre, de nos jours la machine a remplacé l'animal, plus productive, profitable mais coûteuse aussi… plus de place pour le p'tit paysan… Bon Noël à tous, jill
RépondreSupprimer12 bœufs pour labourer un lopin et nourrir le voisin voilà une scène qui nous rappelle un temps pas si lointain, celui de ma grand mère, c'est qu'ils mourraient jeunes paraissant vieux nos paysans !
RépondreSupprimerMerci pour ces tableaux de Rosa Bonheur Adamante, comme une piqûre de rappel sur ce qui était le quotidien des laboureurs.
bonheur et nostalgie et en filigrane le rude labeur des gens et des bêtes de la terre ...
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