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jeudi 26 décembre 2019

Page 157 bis


Rosa Bonheur (voir page précédente)



Une régulière oblation

Bêtes magnifiques,
Mais où vont-elles donc, ces bêtes ?
Mais où vont-elles donc ?

Elles tirent et s’arque boutent,
Massives forces de la nature,
Elles donnent à l’Homme qui les stimule et les rudoie
Cette puissance en réserve dans leurs flancs,
Bandées comme des arbalètes, enracinées du sabot
Dans l’humus, tel des souches mouvantes,
Elles animent le soc où l’homme se penche,
L’arrachent à lui-même, éventre la glaise
La déchire en mottes boursoufflées de blessures.
Y sculpte des rigoles et de profonds sillons.

Bêtes obstinées,
Qu’ont-elles donc à tant peiner ?
Vers quel avenir sont-elles ainsi menées ? 

Dans l’automnale campagne immobile,
Leur inlassable besogne crie
Et s’honore comme une patiente oblation.

























"Labœurs"

Chacun des deux frères a pris en charge un attelage, aidé d'un bouvier. Rosa les observe, elle fusains et carnet de croquis à la main, eux suant déjà dans la lumière du matin. La charrue a remplacé l'araire pour labourer plus profond. Elle est plus lourde et moins maniable que l'araire et ils ont loué d'autres boeufs.

Peste soit le Père
qui promettait un trésor
dans le conte d'antan.

Le Père a fait pire ou  est-ce eux qui ne l'ont pas bien écouté ? Ils ne savent plus que la terre n'est pas un héritage mais un emprunt aux générations futures. Bonne fille, elle commencera par leur donner des récoltes généreuses.

Ils n'ont guère appris à lire.
Là-haut La Fontaine sourit.

©Jeanne Fadosi, mercredi 25 décembre 2019


Yves Deniaud Le glaiseux et ses lardons
(Le laboureur et ses enfants de Jean de La Fontaine, en vieil argot)





Rosa Bonheur -tableau suggéré pas JB qui avait déjà traité les précédents-


Bergère Rosa


Il va pleuvoir bergère
Bergère Rosa il va pleuvoir
Rentre tes moutons
Les blancs et puis les autres
Allons sous mon humble chaumière
 Si près de nous l'orage gronde,
Non ta mère n'en saura mot
Et de moi ne crains rien
Moi l'idiot du village
Juste bon à regarder les ânes
Je sais bien que tu es fiancée
Au fils du riche marchand d'oies
Moi je ne suis que leur pauvre gardien...

Il pleut bergère
Bergère Rosa il pleut à grosses gouttes
Que tes moutons et mes oies
Aillent dans l'étable du père Mathieu
Et toi sous mon humble toit
  Quitte sabots, tombe bas et robe mouillés
Non je ne regarderai point
En brave idiot du village
Juste bon à caresser une ânesse
Et à traire la Marguerite
Et puisque la nuit est tombée aussi
Rentre vite dans mes draps
Je dormirai en bon chien à tes pieds...







Oh,  La vache !
À quoi a ressemblé Noël chez moi cette année ?
Et le réveillon du jour du Nouvel An 2020 ? À quoi ça va ressembler ?
20/20 ?

C’est un piège les brins !
Noël,  joyeux Noël 
À la mode Orelsan ?


À la manière de la Charlotte ?


À la Manière d’ E.E.S.


Ben y en a des gens comme ceux-là sus nommés ! 
Serais-je tout un peu, tour à tour, de chacun ?

Françoise 
26 décembre 2019

P.S. Brin de l’Herbier de Poésies
Je te souhaite une année 2020 paisible et sereine !
Quoi qu’il advienne.







Les « Gueules d’Amour »

Pattes dans l’eau à l’ombre d’un arbre, quelques paisibles « Gueules d’Amour » profitent de la fraîcheur de la rivière.

Les pis bien remplis
promesse d’un lait moussu -
moustaches d’enfant

Sur l’autre rive, un troupeau de moutons suit la bergère et son chien. Poussière d’été sur le chemin, tout est si paisible dans la touffeur du jour.

Quelques bêlements
fusent, le bruit des sabots
douceur de vivre

temps de l’Homme et des bêtes
rythme de la nature.

Adamante Donsimoni









5 commentaires:

  1. Un bonheur d'écrire sur du Bonheur… Noël est dehors, saint Sylvestre va entrer à son tour se faire fêter, hop changement de calendrier, 20 ans que nous mettions celui de l'an 2000 au mur... que dire sinon comme le poète on ne voit pas le temps passer ! Au plaisir les brins et bon bout d'an… JB

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  2. Pour tous les brins mes voeux de sérénité pour 2020

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  3. Oui pour moi "laboeurs" comme la contraction de labour et labeur, à corps et à coeur perdus. J'ai aimé les boeufs sacrificiels de Serge de La Torre, bêtes de somme des hommes, l'émouvante bergère de Jill et son si doux et si sage "fou du village, la sagesse et les détours proposés par Françoise, tes gueules d'amour qui me renvoient à l'image enfantine de mes enfants aux moustaches de lait tiède encore au retour du moulin ... Des textes qui se juxtaposent et disent tous des choses différentes et la même chose : la vie, la vie, la vie !
    un grand merci les brins et une belle belle belle et heureuse année, non pas en ignorance du genre après moi le déluge mais en conscience de comment va le monde.

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  4. Pour toutes les raisons que je donne en commentaire-réponse à Adamante sur la Page 157 du merc. 18 décembre - visible lorsqu’il sera mis en ligne par Adamante,- je profite du fait que je sois connectée ici pour dire à tous qu’il m’est matériellement impossible de me rendre sur chacun de vos blogs pour y laisser une trace de mon passage. ...........
    @ à Jeanne :
    Un grand Merci pour tes mots laissés « dans mon terrier : OB ». Orelsan met le paquet dans son texte. Et il faut en effet pouvoir accéder au second, voire plus , degré de l’humour pour goûter pleinement ce qu’il dit. C’est cru comme langage. Faut pas se choquer ! Mais tellement vrai dans les chaumières. Y compris bourgeoises bien pensantes .. je n’entrerais pas dans les détails. Pareil pour les deux autres références. Alors, un peu désabusée la Marmotte ? Ça dépend de la perception de celle qui lit. Moi, Françoise, je me ressens comme pathologiquement optimiste ......... ! Je veux donc dire dans mon texte que, selon le jour, ou même l’heure, je peux être aussi bien « langue de pute » comme Orelsan ou La Charlotte ou sublime comme le dit EES .... je m’évertue à dire à mes enfants et à ma petite-fille. Ne jugeJAMAIS selon l’apparence. Personne ne connaît jamais personne et ne peux lui dire TU ES .. Tu es tué ?... je suis morte, ok !
    Merci aussi à Annick où Adamante . Je fais grand cas des commentaires de tous .....
    Bonne journée !

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  5. Il est bien trop tard, un an trop tard, je le sais, mais qu'importe.
    Cadeau à Rosa, hommage au Bonheur
    Hommage aux contributeurs (si rares!) aux contributrices(heureusement plus nombreuses!)
    Un petit texte que j'ai écrit et oublié d'envoyé à temps :
    Il se contentera de figurer peut-être en commentaire, au seul usage des plus curieuses(X):
    Dans la brume, la paix et le silence

    Dans la brume, le silence du matin humide et levant,
    Tout est figé, sinon le regard de la Noire.

    Ses yeux sont comme un centre qui vous interroge.
    Il y a chez elle, plus de conscience, plus de vigilance
    Qu’il n’en est en moi, car elle m’appelle.

    Elle nous appelle tous qui la regardons en miroir …
    A comprendre, à saisir, à sentir, à gouter
    La paix du matin… simplement le bonheur d’être !

    M’effacer, s’effacer dans le cadre paisible des effluves,
    M’éveiller, s’éveiller dans le duvet indéfini et tendre du jour,
    De ce qui n’a pas besoin de se révéler pour être,
    De ce qui n’a pas besoin d’effort pour devenir pleinement.

    Serge De La Torre

    P.S.: Bonne et lumineuse année à chacun, chacune
    Bonne

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Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante