La ronde joviale
Méli-mélo de visages
Peinturlurés ou blanchis
Comme autant de masqués
Au bal du nom,
Jean qui rit, sans gens qui pleurent.
Entrez dans la danse
Ne faites pas la guerre
Serpentins café vert, vert-galant s'abstenir.
Entrez dans la ronde
Ambiance bon enfant
Grenadine au verre.
Ne vous froissez pas
Si l'on vous marche sur le pied
Eclat de rire, seul bienvenu.
Soirée masquée
rassembleuse anonyme
Un grain de folie
jill bill
Venezia :
L’eau, la terre, le feu
Venise en spectacle
Y paraître costumé
Visible et incognito
Ponts, gondoles
Piazza San Marco
Campanile et basilique
Pour foule anonyme
Derrière son bouclier.
Hommes, femmes,
Enjeu de séduction
De siècle en siècle
Venise en carnaval
Masques, couleurs, odeurs
Venise hier, aujourd’hui
Qu’en sera-t-il demain ???
ABC
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Le tapis des lutins
Mains déployées, regards écarquillés, nez froissés, jambes rayées, des lutins ont surgi de la forêt sur un tapis volant. Les couleurs avaient pâli, ils les ont recolorées.
Le tapis magique des farfadets s'élance au dessus des toîts. La ville envahie mêle ses cris de joie et ses rires!
- Entrez, entrez petits amis aux joues rouges et chapeau pointu!
Aux fenêtres, les enfants ouvrent leur regard émerveillé. On leur a dit que ces petits personnages portent chance, quand ils choisissent un endroit où règne la solidarité.
Une pluie de bonbons multicolores et de boules lumineuses dégringole sur les admirateurs enchantés.
Les lutins joyeux
offrent leur protection
aux enfants sages
Les familles ouvrent leur porte
et partagent leur bonheur
Marine Dussarrat
https://dans-les-voiles.over-b
Après la tourmente,
Dans le chaos des tôles froissées
dans l'amas des murs fracassés
dans le fracas de vies brisées :
des masques sur papier froissé.
Leurs chemins de vie fracassés
où sont cachés les corps brisés?
près d'eux survivants déchirés
affamés, perdus, apeurés
assoiffés sans toits égarés.
et tant de gosses, à vie, blessés.
L'âme des morts semble apaisée
©Jeanne Fadosi, jeudi 19 décembre 2024
pour la page 241 de l'Herbier de poésies
illustration sonore en clin d'oeil à tes "papiers froissés" :
Papiers froissés de Dominique A
Impression
Nous reposons en étreinte végétale
hier éclats de verts
rouges brûlants du printemps
aujourd’hui l’hiver
les plis creusés
formes mêlées sans nom
enroulées dans le froissement
le chaos est beauté dans le papier
Mona
Une étrange planète
Partis avec deux amis sur un vaisseau, nous avons rencontré un champs de
météorites énormes, notre vaisseau avait été atteint en plusieurs endroits et
nous avions plongé vers une planète inconnue...
L'atterrissage fut très rude et nous nous sommes tous les trois évanouis sous
le choc.
Quand nous avons ouvert les yeux nous avons découvert un paysage brûlé, des
arbres calcinés, il y avait des fumerolles et des geysers un peu partout, il
semblait que nous soyons tombé sur le flanc d'un volcan, mais le plus terrible
pour nous, fut la découverte d'une grande quantité d'animaux étranges, jaunes
ou blanchâtres, il y en avait partout, ils avaient des têtes bizarres et très peu
avenantes.
Nous ne savions absolument pas où nous nous trouvions, notre appareil s'était
cassé en deux, nous nous trouvions dans la moitié avant et nous ne savions pas
où le morceau de queue se trouvait ni même s'il était entier.
Alors que les animaux jaunes et blancs commençaient à bouger et à avancer
dans notre direction, nous nous demandions comment nous allions pouvoir
bouger nous aussi pour aller retrouver notre module dans la queue de notre
vaisseau, nous avions pu le localiser à l'aide d'un traceur électronique, il se
trouvait sur une hauteur à presque 10 kilomètres de l'endroit où nous nous
trouvions.
Nous décidâmes d'attendre la nuit - mais y avait-il une nuit sur cette drôle de
planète ? - et puis ces affreuses bêtes dormaient-elles ?
Nous avons donc bloquer la porte de la cabine où nous nous trouvions en
attendant de pouvoir bouger.
Les animaux avaient déjà atteint le vaisseau, nous les entendions marcher sur
la carlingue au dessus de nous et cette dernière craquait sinistrement, ils
poussaient des cris rauques qui nous faisaient froid dans le dos, nous
espérions que la structure qui avait été endommagée par les météorites et
l'atterrissage brutal tiendrait le coup.
Par le hublot nous pouvions voir les animaux jaunes et blancs se disperser tout
autour de nous en laissant derrière eux une répugnante traînée jaunâtre et
visqueuse qui dégoulinait le long de l'appareil, leurs gueules étaient
terrifiantes et dotées d'énormes dents pointues, ils ne feraient qu'une seule
bouchée de nous trois réunis.
Certains rampaient, d'autres, debout sur deux pattes avaient des visages
presque humain, mais tous n'avaient qu'un seul but, nous dévorer !
Mais heureusement le réveil sonna !
Je me réveillai en sursaut et fut très heureuse de constater que je me
trouvais dans le calme de ma chambre, tandis qu'un rai de soleil jouait sur le
tapis.
Livia
Vertige chamanique
Il arrive parfois que, sans le moindre signe annonciateur, l’on pénètre au-delà de l’habituel comme cela m’est arrivé ce matin là. Trouble et surprise se mêlent alors quand, l’espace d’un instant, s’entrouvrent les portes d’un monde insoupçonné jouxtant le nôtre.
C’est comme un rayon de lumière qui traverserait la nuit pour nous révéler un univers habituellement enclin à se cacher.
Délire d’idéalistes se gaussent les défenseurs du rationnel. Est-ce pour se préserver ? Ce monde se refuse aux pragmatiques pour s’offrir aux insouciants qui rêvassent le nez en l’air, mais...
comme tout est lourd
blanc jaune et vert en fusion
et le rouge du sang
Au travers de cette porte, le petit peuple des grands espaces s’était soudain dévoilé à moi au travers des plis d’un papier d’emballage froissé. Ce fut une révélation.
J’eu soudain le regard jonché d’herbes, et mes yeux, tout humides des embruns d’une source qui murmurait à l’oreille de mon rêve sa chanson d’amour pour la terre, me déposèrent ébahie sur une plage où mon humanité se sublimait.
Je découvrais des visages, des silhouettes d’une nature foisonnante animée d’une folle envie de vivre et de s’aimer. Que de murmures s’échangeaient là, que de bouche à oreille dont je ne pouvais hélas pénétrer les arcanes. Ma capacité est hélas bien trop humaine pour que je puisse capter ces finesses que mon cœur ressentait. Mais mon esprit, libéré des inconséquences terriennes, se mit à galoper à travers les grands espaces de l’espoir où un chaman de Mongolie frappant sur son tambour saluait Géronimo* nous rappelant que “Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas.”
vertige chamanique
exaltation des formes-
abysses de papier
*Go Khla Yeh, en langue apache “Celui qui bâille” - dit Géronimo (1829/1909)
chaman et guerrier apache
Adamante Donsimoni - 16 décembre 2024
https://le-champ-du-souffle.blogspot.com/