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lundi 23 décembre 2024

LA PAGE 241

 





La ronde joviale

 

Méli-mélo de visages

Peinturlurés ou blanchis

Comme autant de masqués

Au bal du nom,

Jean qui rit, sans gens qui pleurent.


Entrez dans la danse

Ne faites pas la guerre

Serpentins café vert, vert-galant s'abstenir.

Entrez dans la ronde

Ambiance bon enfant

Grenadine au verre.

Ne vous froissez pas

Si l'on vous marche sur le pied

Eclat de rire, seul bienvenu.


Soirée masquée

rassembleuse anonyme

Un grain de folie



jill bill

https://jill-bill.eklablog.com


 


 

Venezia :

 

L’eau, la terre, le feu

Venise en spectacle

Y paraître costumé

Visible et incognito

 

Ponts, gondoles

Piazza San Marco

Campanile et basilique

Pour foule anonyme

Derrière son bouclier.

Hommes, femmes,

Enjeu de séduction

De siècle en siècle


Venise en carnaval
Masques, couleurs, odeurs

Venise hier, aujourd’hui

Qu’en sera-t-il demain ???

 

ABC 

https://jardin-des-mots.eklablog.com/








Le tapis des lutins

 

Mains déployées, regards écarquillés, nez froissés, jambes rayées, des lutins ont surgi de la forêt sur un tapis volant. Les couleurs avaient pâli, ils les ont recolorées.

Le tapis magique des farfadets s'élance au dessus des toîts. La ville envahie mêle ses cris de joie et ses rires!

- Entrez, entrez petits amis aux joues rouges et chapeau pointu!

Aux fenêtres, les enfants ouvrent leur regard émerveillé. On leur a dit que ces petits personnages portent chance, quand ils choisissent un endroit où règne la solidarité.

Une pluie de bonbons multicolores et de boules lumineuses dégringole sur les admirateurs enchantés.


Les lutins joyeux

offrent leur protection

aux enfants sages


Les familles ouvrent leur porte

et partagent leur bonheur



Marine Dussarrat

https://dans-les-voiles.over-blog.com

https://dans-les-voiles.over-blog.com/ 









 

Après la tourmente,

 

Dans le chaos des tôles froissées 

dans l'amas des murs fracassés

dans le fracas de vies brisées :


des masques sur papier froissé.


Leurs chemins de vie fracassés

où sont cachés les corps brisés?

près d'eux  survivants déchirés

affamés, perdus, apeurés

assoiffés sans toits égarés.


et tant de gosses, à vie, blessés.


L'âme des morts semble apaisée


©Jeanne Fadosi, jeudi 19 décembre 2024

pour la page 241 de l'Herbier de poésies


Fadosi continue

illustration sonore en clin d'oeil à tes "papiers froissés" :

Papiers froissés de Dominique A






 

Impression

 

Nous reposons en étreinte végétale

hier éclats de verts

rouges brûlants du printemps

aujourd’hui l’hiver

les plis creusés

formes mêlées sans nom

enroulées dans le froissement

le chaos est beauté dans le papier


Mona

https://saisons.over-blog.com








Une étrange planète

 

Partis avec deux amis sur un vaisseau, nous avons rencontré un champs de

météorites énormes, notre vaisseau avait été atteint en plusieurs endroits et

nous avions plongé vers une planète inconnue...

L'atterrissage fut très rude et nous nous sommes tous les trois évanouis sous

le choc.

Quand nous avons ouvert les yeux nous avons découvert un paysage brûlé, des

arbres calcinés, il y avait des fumerolles et des geysers un peu partout, il

semblait que nous soyons tombé sur le flanc d'un volcan, mais le plus terrible

pour nous, fut la découverte d'une grande quantité d'animaux étranges, jaunes

ou blanchâtres, il y en avait partout, ils avaient des têtes bizarres et très peu

avenantes.

Nous ne savions absolument pas où nous nous trouvions, notre appareil s'était

cassé en deux, nous nous trouvions dans la moitié avant et nous ne savions pas

où le morceau de queue se trouvait ni même s'il était entier.

Alors que les animaux jaunes et blancs commençaient à bouger et à avancer

dans notre direction, nous nous demandions comment nous allions pouvoir

bouger nous aussi pour aller retrouver notre module dans la queue de notre

vaisseau, nous avions pu le localiser à l'aide d'un traceur électronique, il se

trouvait sur une hauteur à presque 10 kilomètres de l'endroit où nous nous

trouvions.

Nous décidâmes d'attendre la nuit - mais y avait-il une nuit sur cette drôle de

planète ? - et puis ces affreuses bêtes dormaient-elles ?

Nous avons donc bloquer la porte de la cabine où nous nous trouvions en

attendant de pouvoir bouger.

Les animaux avaient déjà atteint le vaisseau, nous les entendions marcher sur

la carlingue au dessus de nous et cette dernière craquait sinistrement, ils

poussaient des cris rauques qui nous faisaient froid dans le dos, nous

espérions que la structure qui avait été endommagée par les météorites et

l'atterrissage brutal tiendrait le coup.

Par le hublot nous pouvions voir les animaux jaunes et blancs se disperser tout

autour de nous en laissant derrière eux une répugnante traînée jaunâtre et

visqueuse qui dégoulinait le long de l'appareil, leurs gueules étaient

terrifiantes et dotées d'énormes dents pointues, ils ne feraient qu'une seule

bouchée de nous trois réunis.


Certains rampaient, d'autres, debout sur deux pattes avaient des visages

presque humain, mais tous n'avaient qu'un seul but, nous dévorer !

Mais heureusement le réveil sonna !

Je me réveillai en sursaut et fut très heureuse de constater que je me

trouvais dans le calme de ma chambre, tandis qu'un rai de soleil jouait sur le

tapis.


Livia

https://liviaaugustae.over-blog.com/









Vertige chamanique

 

Il arrive parfois que, sans le moindre signe annonciateur, l’on pénètre au-delà de l’habituel comme cela m’est arrivé ce matin là. Trouble et surprise se mêlent alors quand, l’espace d’un instant, s’entrouvrent les portes d’un monde insoupçonné jouxtant le nôtre.

C’est comme un rayon de lumière qui traverserait la nuit pour nous révéler un univers habituellement enclin à se cacher.

Délire d’idéalistes se gaussent les défenseurs du rationnel. Est-ce pour se préserver ? Ce monde se refuse aux pragmatiques pour s’offrir aux insouciants qui rêvassent le nez en l’air, mais... 


comme tout est lourd

blanc jaune et vert en fusion 

et le rouge du sang


Au travers de cette porte, le petit peuple des grands espaces s’était soudain dévoilé à moi au travers des plis d’un papier d’emballage froissé. Ce fut une révélation.

J’eu soudain le regard jonché d’herbes, et mes yeux, tout humides des embruns d’une source qui murmurait à l’oreille de mon rêve sa chanson d’amour pour la terre, me déposèrent ébahie sur une plage où mon humanité se sublimait.

Je découvrais des visages, des silhouettes d’une nature foisonnante animée d’une folle envie de vivre et de s’aimer. Que de murmures s’échangeaient là, que de bouche à oreille dont je ne pouvais hélas pénétrer les arcanes. Ma capacité est hélas bien trop humaine pour que je puisse capter ces finesses que mon cœur ressentait. Mais mon esprit, libéré des inconséquences terriennes, se mit à galoper à travers les grands espaces de l’espoir où un chaman de Mongolie frappant sur son tambour saluait Géronimo* nous rappelant que Quand le dernier arbre aura été abattu, quand la dernière rivière aura été empoisonnée, quand le dernier poisson aura été pêché, alors on saura que l’argent ne se mange pas.”


vertige chamanique 

exaltation des formes- 

abysses de papier



*Go Khla Yeh, en langue apache “Celui qui bâille” - dit Géronimo (1829/1909) 

chaman et guerrier apache

 

Adamante Donsimoni - 16 décembre 2024

https://le-champ-du-souffle.blogspot.com/