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lundi 8 novembre 2021

Pour la page 184

 

Dessin Adamante


 Bonjour les Brins,

   Voici que ce qui aurait dû être une page se transforme en une proposition. J'ai cherché à mettre en page une musique mais je n'ai pas réussi à trouver le lien. Alors je vous propose ce dessin, un peu spécial c'est vrai, pour lundi prochain si vous le voulez bien. N'hésitez pas à me faire des proposition picturales de votre cru (libre de droit donc), il n'est pas évident toujours de trouver.

   Excellente semaine à toutes, en santé et en joie.

Adamante


mardi 19 octobre 2021

remontée de la P. 44

 




"Vous vous en souvenez ?"

"Je m'en souviens... et vous ?"

 

Non, je ne vais pas vous redonner "la Sonate des trois Messieurs" du grand Jean Tardieu. Sans aucun doute mon poète favori. 


Non, je rebondis juste sur un mail de Françoise, eh oui, parce qu'encore une fois je n'ai pas proposé avant de photo pour ce lundi, mais c'est une idée "excellentisssssiiime" (dis-je en roulant  une pointe de... euh... ma moustache -) .

  

Et si, 

-après avoir lu l'extrait ou écouté la pièce*-

pour votre prochain haïbun

vous faisiez appel à un souvenir 

un peu rêve, organisé tout en étant décousu, un peu ailleurs, 

ou en équilibre sur le fil du rasoir ? 

Pour lundi prochain.


Régalez-vous

Poétiquement vôtre

Adamante

LA PAGE 44


https://imagesreves.blogspot.com/2016/05/lherbier-de-poesie-page-44.html


* CD Jean Tardieu ou comment parler musique 




mercredi 25 mars 2020

Série des jardins 1



L'herbier, grâce à L'enthousiasme suscité par les jardins, ouvre ses pages à des textes venus seuls se poser ici.  
Si cela vous tente, j'aurai le plus grand plaisir à publier votre image et votre texte ici, dans la série des jardins.

Voici aujourd'hui celui de notre amie Jill Bill sur une image de Axelle Bosler



Jardin au printemps - Axelle Bosler -





Mon Eden 


Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Cascade qui dégringole la roche
Jusqu'au pied de l'oiseau de paradis
Végétal à crête mandarine
Fruits exotiques en cocktail
Allongée au hamac
Pour éventail la palme...

De la douce heure
sur une île méconnue
Juste dans ma tête

Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Eau aigue-marine
Ciel caeruléum
 Soleil fleur de soufre
Lune nacrée
Délicieux jour et nuit
Prière de ne pas me déranger...

 Un monde à soi
  soyeux comme cette étoffe   
 Juste un beau rêve

Il m'attendra encore
Pour oublier les heures mauvaises
D'un monde qui se veut Goliath
Mis à mal par un David...





dimanche 18 novembre 2018

P 126, dialogue à voirDessi


Pas de souci en ce qui concerne l'accord de l'auteur, c'est moi ! 
Pourvu qu'elle vous inspire cette récréanote !
Belle semaine à vous tous.



Dessin : Adamante

vendredi 13 juillet 2018

Page 116



Amertume
Brouille en brouillard
Le soleil boude

Les vagues ondulent
Et de son âme malade
Le roc couvert d’algues
Laisse couler
Au bord de sa mémoire
Le sillon bleu
D’une larme de mer

Silhouette
Dans la brume
Jardinier des côtes
Statue des vents
suppliant Triton
De dompter
L’insouciance humaine
Et la colère marine

Au loin se perd
Le son plaintif
D’une corne de brume








Le conte du soleil perdu


Le soleil pleure et la lune rit
Mon petit doigt sait bien tout ça
Le soir s'assombrit sur la terre
L'indigo mange le blanc
Le gris sous son masque sourit
Le conte que tu me racontes
N'a pas de tête, n'a pas de sens
Dans sa chaumière le vieux se meurt
Personne ne veut écouter son mal
Sa solitude amère
Sur les mers des jeunes se noient
La vague les enfouit dans le sable
Les portes se ferment
Le soleil a été inventé pour éclairer
Quand mes yeux se ferment
Le noir l'emporte
Je n'y peux rien
Et toi non plus
C'est le conte du soleil perdu.





 

Le jardinier pleure
son jardin essoré de vent
ses salades grêlées 

Il ne devrait pas gémir
l'avenir toujours fuyant

Après les inondations de janvier, la neige de février, la morsure du gel de mars, il plonge loin dans ses pensées, se rappelle ses cours d'histoire.

L'humble jardinier
songe à la pensée sauvage*
cueillant sans piller

ne chassant que pour nourrir
une tribu affamée

Le soleil précoce d'avril, la pluie et le froid de mai, avant les orages ont fait place à la sécheresse, à la chaleur harassante.

Une planche de carottes
s'ébroue et se rafraîchit
aux gouttes d'arrosoir

les petits pois rabougris
ont séché sur les tuteurs

Le locataire des lieux renoue avec les sagesses millénaires, acteur de sa vie certes, à sa juste mesure, dans l'immensité des mondes. 

©Jeanne Fadosi 
 
* allusion à une citation de Prévert
« Le vrai jardinier se découvre devant la pensée sauvage. »
  Jacques Prévert, Fatras, 1966,
  Adonides, 1972,1975


 

Les larmes du jardinier

Un matin, il y a de ça fort longtemps, un jardinier avait brûlé les herbes de son vieux jardin, il avait décidé de le refaire, plus beau, plus harmonieux, afin d’y finir ses jours.  Il ne restait plus que de la cendre sur la terre.
Satisfait de son travail, il s’était mis à réfléchir devant cette étendue vierge et prometteuse.
Quel aspect aurait donc le nouveau jardin qu’il allait planter là ? Il ferma les yeux et se mit à rêver.
Il échafauda des plans, modifiant à l’envi dans son rêve, le parcours d’une allée, l’emplacement d’une tonnelle où goûter l’ombre l’été, celui d’un bassin où nageraient des poissons plus merveilleux les uns que les autres et où viendraient boire les oiseaux…
Il souriait, s’imaginant se promener dans ce parc enchanteur et changeant sans cesse la disposition des plans pour atteindre la perfection.

Mais pendant qu’il rêvait, pendant qu’il faisait et défaisait ses plans, les ronces, toujours promptes à envahir les espaces abandonnés, proliférèrent tant et tant qu’on ne vit plus un seul espace de terre vierge.

Un jour, en sortant de son rêve, car il faut bien que les rêves aient une fin, le jardinier découvrit son jardin mangé par les ronces et les mauvaises herbes.
Éploré devant un tel malheur, il se mit à gémir, il avait fait tout ce travail pour rien, pour avoir pire qu’avant. Il avait détruit un beau jardin et l’avait offert en cadeau aux ronces.
Alors il se mit à le regretter son vieux jardin imparfait. S’il n’avait pas été pris de cette folie de détruire, il aurait pu maintenant se reposer à l’ombre des forsythias, il aurait pu écouter chanter les oiseaux dans un décor enchanteur et profiter de ce lieu pour y reposer sa vieillesse… Car il avait beaucoup vieilli. Les rêves, ça prend du temps si l’on n’y prend garde.
Ses larmes se mirent à couler, à couler et plus elles coulaient, plus son vieux jardin lui paraissait plus beau et plus il en avait de regret. Il fut pris de désespoir devant tant de beautés perdues, ses larmes nourrissaient ses larmes, elles étaient intarissables. Elles ruisselaient sur la terre et plus elles ruisselaient plus le roncier assoiffé proliférait. L’espace qu’il occupait devint impraticable, c’était une forêt plus impénétrable que celle qui entourait le château de la Belle au bois dormant. 
De ruisseau, ses larmes devinrent un fleuve, le fleuve à son tour devint une mer, une mer salée comme les larmes et le jardinier désespéré, affaibli, un soir de pleine lune, fut emporté par une vague.
Jamais personne ne le revit, il s’était sans doute noyé dans son chagrin. 

Voilà pourquoi, quand on raconte son histoire, comme je vous la raconte maintenant, à la veillée, à l’heure où les ombres dansent menaçantes sur les murs, on conseille à ceux qui écoutent et qui rêvent de toujours garder un œil ouvert.

Que ce conte vous fasse un heureux jour.
©Adamante Donsimoni

Là-bas c'est avec les illustrations


            Tiré de  "Comment fut guéri le soleil et autres contes"
             (sacem/sacd)

dimanche 8 juillet 2018

Paris, l'Herbier, îlots de passage

Le jardin des fées, n'en doutons pas : celui de l'Herbier.

Quelle chance tout de même de vous avoir comme brins dans ce grand livre un peu foufou, un peu à l'Ouest -surtout lorsqu'il n'y a rien de nouveau- et que dans les commentaires poussent des herbes sauvages qui se glissent dans l'instant sans rien attendre d'autre que de pousser et de partager leur parfum. 
Aujourd'hui, n'en déplaise à sa modestie, je vous livre les pétales d'ABC et sur une autre page, un dessin de mon cru pour le livrer à la voracité de vos mots.

Les herbes soient avec vous cet été, pour des propositions fofolles et sans réel calendrier.


Oups !





J'ai tellement de projets dans la têtes que je ne fais plus qu'une avec l'ordinateur, mais je garde un doigt sur l'herbier, j'y tiens.

Allez, je vous raconterai bientôt, d'autres voiles se lèveront. 







Mon jardin fou d'herbes folles


Les herbes poussent au rythme des saisons
l'été les ralentit
la poésie s'exalte des parfums du jour
le bien-être s’accommode des circonstances

Paris est loin, Paris est proche
apprivoisée par un nid de verdure
Paris m'est devenu un îlot de passage

Inspiration, expiration, respiration
tous sens ouverts sur la vie
m'abreuvant petit à petit
des dons de la nature
enrichissant les cadeaux culturels
que Paris a pu m'offrir

Modeste brin d'herbier
je goutte au fil des semaines
au plaisir du partage poétique
quand et comme il se présente

ABC






vendredi 17 mars 2017

Page 70, l'herbier est au bal







  "Au bal" de Berthe Morisot -  musée Marmottan-Monet 



 
Berthe fait tapisserie ce soir.

Chez elle, la beauté n’a rien du frivole,
La retenue, la pudeur, rien de prude.
Il y a dans sa pose quelque chose de plein,
Quelque chose d’une maîtrise, de quelque force secrète .
Femme de silence, et femme d’écoute,
Elle est femme d’expérience, être de vécu.
Elle a le regard soucieux de celles qui voient 
Plus loin que la frivolité de l’éphémère,
Elle a le souci de l’ordre du monde,  
Et puis de ceux qui l’entourent.
Son apprêt n’a rien d’une surcharge,
Juste une élégance de l’allure qui parle de soin,
Qui parle d’attention à soi, et de douceur...
Pour mieux s’offrir le droit à cette rêverie
Que masquerait presque cet éventail.

Qu’elle s’en protège, qu’elle s’y cache ?
Non, c’est un filtre pour que le monde
Ne lui vienne pas trop vite - et fort - la blesser.
C’est une autorisation à regarder autrement la vie.







Berthe...

Au bal
Faire tapisserie
C'est affaire de laideron...
Berthe est jolie fille,
A marier...
On la remarquera !
On...
C'est le fils du banquier
Du notaire
De monsieur le Comte,
Ces on qui en ont
Dorés sur tranche
Qu'importe le profil ingrat...
Parents veillent au grain,
Et sur leur graine... !

Pauvre demoiselle Morisot
Ah si mère savait... !
Elle est amoureuse
Du jeune curé
Beau tel un dieu...
Berthe est de toutes ses messes,
Ca fait jaser les grenouilles
Qui elles ne sont ni aveugles
Ni avares en sucre cassé !

M'accordez-vous cette danse
Mademoiselle... Mademoiselle ??

Perdue dans ses pensées
Elle laisse filer une occasion...
Une occasion, de faire son malheur,
Elle en aime aucun, fils de...











 

Carnet de bal vide
les yeux de la belle valsent
derrière un éventail









Printemps et renouveau
Arbres en bourgeons
Jeune fille en fleur
Ce soir ira au bal
Danser la valse
Au bras d’un prince
Prince charmant
Qu’elle attendra
Assise sagement

Sans chaperon
Moue et déception
Demoiselle mise en pot
Attendra le prochain bal
Rêvant secrètement
De sourires furtifs
De frissons amoureux
Et de la corde au cou
D’un beau collier de femme

Refus et dérision
Brisant la potiche
Seule au milieu de la piste
Au bras d’un cavalier imaginaire
Elle valse, valse, valse
À en perdre haleine
Regards courroucés
Des douairières
Fini le carnet de bal
Se prenant par la main
Elle tracera son destin









Elle a deux roses dans ses cheveux
Noirs de jais la belle oiselle
Avec soin elle a revêtu une robe vaporeuse
Elle affiche un air très agacé
Elle agite un éventail coloré...
Elle comptait sur son cavalier préféré
Las, une accorte gourgandine
S'en est emparé
Je sens se dit-elle que je vais passer
Une fort mauvaise soirée...












 


Tenue de fête, blanche et fraîche
Regard lointain dans l'à venir
           Tristesse










Encore timide dans sa robe vaporeuse 
Elle n'ose regarder
Le visage dissimulé
Elle tient son éventail tel un jeu de cartes 
Un accroche-cœur
peint de scènes galantes
Elle hésite 

Qu'a t- elle vu qui la rend sérieuse
Entend-elle les conseils de sa mère

Son expression volontaire et sérieuse occulte ses traits encore juvéniles 
Elle sait
qu'à ce bal que se joue son destin










Attrapées par distraction, la voix de Guillaume Gallienne dans le poste de radio dans "ça n'peut pas faire de mal"*, celle de Dominique Blanc lisant la première phrase de la dernière page du livre de Annie Ernaux Les années (à partir de la minute 43'00) :
"Le petit bal de Bazoches-sur-Hoesne avec ses autotamponneuses"

Grande plongée dans ces soirs de fête où j'allais à ce bal jeunette, petite dernière chaperonnée gentiment par mes aînées et mes aînés.
Après la retraite aux flambeaux et le feu d'artifice. 
Avant les heures de la nuit, vers trois ou quatre heures, quand les danseurs cédaient la place aux bandes et aux risques de bagarres.
De trop rares occasions d'entendre maman raconter ses bals du Trocadéro, les recommandations de Mémé Louise, mon étonnement de la grande liberté dont elle disposait au même âge que le mien dans les années 1925.
Son carnet de bal qui rendait concret mes lectures romanesques, longtemps précieusement archivé à l'abri de la jalousie de mon père supportant mal qu'elle ait eu une vie sentimentale avant lui. En tout bien tout honneur précisait-elle les yeux brillants.
Un carnet où elle notait la qualité de danseur de ses cavaliers, où un nom exotique revenait souvent. Il dansait si bien ...

Collision de deux mémoires, intrusion d'un grand livre d'écrivain dans le souvenir vrai de mon adolescence ...
Pour "sauver le temps, le mien, celui des autres" (Annie Ernaux dans l'entretien en lien à l'INA)


*(à partir du point 43'00 pour la citation)



                                        illustration musicale, Sidney Béchet Si tu vois ma mère









Au bal du "conte moi fleurette"

Au bal du "conte moi fleurette"
elle semble sage la dame
et pourtant moi je la sens coquine!
Pas chassés, pas de côté
ronds de jambe et courbettes
œillades et badinage
émoustillent ses sens.
Est-elle  indifférente, jalouse, excitée ou dédaigneuse?
Regardez-la bien,  la belle brunette
avec son instrument de séduction subtil mais quelque peu provocateur:
son éventail.
Dans ce langage codé que lui fait-elle dire ?
Elle se couvre l'oreille gauche avec son éventail ouvert !
Au soupirant du jour en catimini elle dit :
"Ne révèle à personne notre secret"
Mais son secret, quel est-il ?
Je me plais à croire
que sur son  éventail,  des cartes à jouer sont dessinées
et qu'elle montre à l'Homme combien le jeu lui plaît !
Car au jeu de l'amour et du hasard, elle se sait reine,
l'éventail n'est-il pas, comme le plaisir,
synonyme d'imagination féminine ?







 
Un long moment de solitude

Oh la! la! Ce qu’il fait chaud! Où est-il passé? Je meurs de soif! Il en avait soi-disant pour une grosse minute… gros soupir… Tiens, elle est là celle-là? Vraiment, on accepte n’importe qui dans ce bal.
«Oh, bonjour Mlle Germaine, je ne vous avais pas vue. (tu parles!) Il faut dire qu’avec tout ce monde n’est-ce pas… Vous êtes très en beauté ce soir (on dirait un gros sac rose et vert. Beurk!). Vous êtes venue avec votre frère? (qui est bête à manger du foin soit dit en passant) très bien, très bien. Moi? Oh non, je ne suis pas seule. Jean-Charles de Méricourt est mon cavalier. Il est allé chercher de quoi nous rafraîchir. Oui, merci. Très aimable. Bonne soirée à vous également… »
Ouf! Bon débarras. Quel pot de colle! … gros soupir exaspéré… Cette chaleur va me liquéfier. Je n’en peux plus. Mais où est-il donc passé? Et ces gants qui n’arrangent rien. C’est peut-être le signe que l’on est une dame de qualité mais question confort, tu repasseras. Voilà l ’orchestre qui joue notre valse à présent. C’est insupportable à la fin! Ai-je une tête à tenir la chandelle? Ah, il va m'entendre. Doux Jésus, le vicomte de Trinqueville. Pourvu qu’il ne me voit pas… Aïe! aïe, il va se retourner... .
« Chérie, navrée pour le retard mais il y avait foule au buffet. Voici votre limonade bien fraîche. Vous ne m’en voulez pas trop?»
« Mais pas du tout  Jean-Charles. On ne s’ennuie pas une seconde. ( grrrrr) Ce bal est fort divertissant. ( mis à part les parvenus et autres vieux fossiles)»
« Vous êtes un amour ma très tendre. Venez, je crois que c’est notre valse…»
Trali la la la …la la …..







Au bal
Ici sans être là


Derrière mon éventail
En tarot de Marseille
J’écoute.

Qui distribuera les cartes ce soir ?
Quelle lame sortira ?
Quel avenir se dessine
Sur l’horizon qui gronde ?

Regard au loin
Derrière les apparences
Par-delà les mondanités
J’observe un autre paysage
Caché

Jeu des archets
Quelques notes
Quelques frottements de tissus
De pieds glissant sur le parquet
Bruissements du bal
Compliments et murmures indistincts
Sourires gênés
Quand une main se fait pressante

J’observe sans voir
L’infini m’emporte
Je suis ici sans être là

Assise, dans cette robe de lumière,
Qui voyez-vous ?
Qui croyez-vous donc voir ?




Le coin des retardataires


Des roses blanches
pour un regard noir
et l'éventail déplie les songes
Tristesse ou mélancolie
les fragments solitaires
se noient
dans la musique du bal

©Balaline 

vendredi 17 février 2017

Femmes, Dames, Filles, Fleurs... P. 66




 
Voici la page 66, poésies et méditations philosophiques, de quoi nourrir et questionner. Une page profonde. Merci pour tous ces mots posés sur mon dessin.



Pardon si je ne passe pas systématiquement vous rendre visite à chaque parution, je tente de le faire, même en étant très (très) en retard.
Encore merci de votre fidélité.  Adamante



  Une autre communauté que j'aime beaucoup, vous connaissez sans doute 







Fille fleur
au regard myosotis
coincée
en son jardin intérieur
s’encolore
pour prendre racine

Rude travail
au cœur d’elle-même
cultiver le sourire
pour s’épanouir
poings desserrés
en ses propres plates-bandes

Éclore au bonheur
en jardinant
sa vie de femme

ABC











C’était au bord de l’océan dans une pinède que ce trouvait le Pavillon des Fleurs
Chaque année lieu magique des vacances enfantines
Que reste-t-il aujourd’hui des fantômes bienveillants

Dans le Pavillon
Des fleurs blanches au regard bleu
Guettent la jardinière

La serre s’anime enfin
De teintes printanières










Je suis la longue dame...


Je suis
La longue dame rouge
Aux cent parures
Je sais être
La longue dame bleue
La longue dame blanche
La longue dame mauve
La longue dame jaune
Aux yeux assurément azur...

Je suis reine
En mon royaume
Fleur parmi les fleurs
Je prends la teinte
De la rose,
Du bleuet, du lys, du lilas
De l'ancolie, loin de la mélancolie.

Je suis
La longue dame...
Où me trouver, si vous me cherchez...
Là où sont les demoiselles,
Les abeilles, les papillons,
La grenouille
Qui se change en prince,
La citrouille en carrosse,
L'oeuf en or,
A coup de mots magiques...







Surprise au Pavillon des fleurs
Jeune elfe née d'un vieil arbre séculaire
Entourée de poissons-couleuvres
De chevaux ailés et piaffants
De korrigans et de gnomes
Sous tes doigts explosent
Flammes et frissons de lune
Tes pas légers foulent
Un tapis odorant de narcisses
Qui annoncent le printemps









Recueillement et chimères

Faire silence, revient parfois à affronter
L’armée secrète de ses propres ombres.
Chaque pensée y devient un fantôme,
Chaque instant, un souvenir qui vous hante ;
Ne reste qu’à accepter leur vacuité,
Jusqu’à la vaine illusion de leur nombre.
Regards de soi, regards des autres : tous se confondent.
Images d’eux, images du moi en ce cœur perdu qui se leurre,
Âme triste qui s’illusionne et se heurte à elle-même :
Nous ne sommes que nos propres prisons.
Quand notre esprit semble une apparence en transit,
Et notre corps? Une porte ouverte à sa propre rencontre.
L’existence, elle, n’est rien qui puisse s’enfermer
Ni en quelque définition, ni en quelque mesure.

Être est une gageure, jusqu’à l’heure de mourir ;
Quand le temps est une chimère à laquelle
Seule mon insistance inquiète donne réalité.

http://instantsdecriture.blogspot.fr






 


Ce temps de l'adolescence ...
Petite Princesse au visage volontaire et buté, prisonnière de ce Palais des Glaces aux mille regards qui ne reflètent que les bleus de ton âme,
tu l'auras ta revanche.
Petite jeune fille sans mains, toi qui fais encore corps avec le tronc de l'arbre, tu attends de savoir.
Oublie un moment ton reflet.
Se déchirant les rideaux de fumée, les inquiétants fantômes qui te pressent disparaîtront.
Bouge et respire,
Et tu accepteras de troquer ta robe de petite fille contre les formes épanouies de la Jeune Femme.
Bon vent petite Princesse.










Le pavillon des fleurs


Pourquoi cette colère?
Plus de jeunes filles en fleur
Violente défloraison
Elles pleurent
Qui donc a piétiné les fleurs?









Un titre énigmatique
un visage hermétique
Où sont les fleurs ? Où est le pavillon ?
Cyclopes gracieuses
êtes-vous les femmes-fleurs ?

Cette moue étonnée
ce regard insondable
Rien ne semble l'apaiser.
Où sont les fleurs ? Où est le pavillon ?
Peur, ou colère, ou doute ...
Son refuge est une forêt-fleur.


Le temps d'une halte
les rumeurs du monde qui l'assaillent
sont assourdies du bruissement des feuilles.
Les regards l'atteignent jusque-là.
sont-ils mal ou bienveillants
ces regards de dives malines ?

Le murmure de la vie
reprendra enfin des forces
dans son corps éreinté
Survivre ! Espoir désespéré
Espoir indestructible.











Femmes, interdites.

Tous ces reflets de femmes, au regard d’infini, regard perdu sur l’impermanence, sont le reflet de la Déesse mère, le grand reflet primordial, yin absolu. Le vide noir, prolifique qui contient et exprime les mystères en formes rouge sang pour que soit le mouvement ascendant, la vie.
Regards insondables sur la vanité des sociétés humaines. Pas de larmes, ni de cris, juste la certitude qu’au final le monde retourne à la grand matrice, à la puissance de cette force que l’on ne peut toucher que par le lâcher prise et l’ouverture du cœur.

Les femmes, qu’elles soient femmes fleurs, papillons de jour, quand on les emprisonne en cages dorées, réservées aux choses savantes de l’amour par des dignitaires raffinés, des mille et une nuits ou des pavillons chinois ;
Qu’elles soient égéries parfaites des gammes de parfum, des gemmes de la pub ou reines dans le secteur cuisine ou couches-culottes ;
Qu’elles soient femmes papillons de nuit, noircies de voiles impudiques pour museler la joie et l’harmonie des formes et que l’on croise depuis peu, cachées dès l’âge nubile, au hasard des grandes surfaces;  au bout du chemin la mort par la négation de la Déesse, négation de la capacité d’être. La mort infligée par la honte, la culpabilité et le bannissement des libertés, femmes, interdites.




 P.S. Selon certaines études menées sur le placenta, il semblerait que ce soit l’homme qui soit né avec quelque chose en moins…« Ô !  vade retro satanas ! »



Le coin des retardataires :

De chrysalide
elle est devenue papillon
elle est si belle
jeune
radieuse
Elles sont là, tout autour
curieuses
pas envieuses
elles savent qu’un jour
ce sera leur tour
elles ont envie de lui crier
fais attention
car elles ont vu l’ogre
celui qui guette dans l’ombre
toute fille fleur
pour la dévorer
pourtant
quand à leur tour
elles seront devenues filles fleurs
elles auront tout oublié
elles aussi se laisseront piéger
peut-être dévorer

Pimprenelle


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Lauravanel-coytte
Voilà ma participation :
http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2017/02/17/mon-texte-inedit-sur-ce-blog-femmes-fleurs-5910907.html