acrylique encre de chine pastel sur Canson 80/100cm- Jamadrou - |
Propofusion...
Il
faut de tout pour faire ce monde
Alors
ce monde est fait de tout...
Anne a enfin vu venir
Grâce
à Alice,
Du
gnome à bulles
Des
fantômes sans château,
En
errance,
De l'aigle qui fuse
De la chenille poisson
De
la chèvre ours aux bois
De
la mousse vert citron
(Ne
pas y presser le pas !)
Sur
un tronc désenchanté
De
l'alouette au chant
De l'essaim d'abeilles
Au
dessein de miel,
Un
« bénitier » armé de dents...
Monde
des merveilles, monde étrange
Aux
mille et un aspects, tels les contes...
Blanche
reste la neige
Bleue
est la barbe
Verte
est la souris
Les
enfants sont couleur d'or
Rouge
est le petit chaperon
Le
nain est jaune
Et
botté reste le chat...
Contraste
sur l'écran blanc de neige qui éclaire la nuit de flocons. Vais-je m'endormir
doucement en ces soirées douces-amères ? Où se protègent les mésanges bleues
picorant dans l'herbe mouillée ces jours derniers ?
Tant
d'effervescence
dans
le silence de la nuit
anime
les rêves
Les
sons ont déserté la neige muette. Dans ma tête se bousculent tant de propos
lus, et mes dix mille mots de douceur que je prononce en silence et en vain
dans la certitude de ne pas être entendue.
Propos
en fusion
dans
l'ardente incandescence
de
mon impuissance
Mon
téléphone éteint, je n'ai pas vérifié les derniers sms. J'éteins la lumière et
m'abandonne à Morphée. La radio en sourdine n'émet rien, enraillée sans doute
par le froid, son ronron ne me bercera pas pour m'endormir. Mon esprit vide
glisse doucement dans un autre monde.
Tout
un peuple imaginaire
convoque
la nuit des temps.
Illustration
musicale en hommage à Michel Legrand qui en a écrit la musique et poussé Claude
Nougaro à chanter lui-même.
Une
archive que l'INA a mis en avant à l'annonce de la mort du musicien.
Poisson :
Que dire d’un poisson nageant au cœur
de la vie,
Son aquarium accumulant reliques
et souvenirs,
Comme une mémoire se déversant au
bord d’une fontaine.
Voyages, rencontres, racines et
bulles personnelles
En brasse coulée, planche et
papillon, il trace sa route.
Comme fœtus avant de naître, il
flotte entre deux eaux.
La flute donne le la, la lune
s’emméduse, l’ourson boit la tasse.
Quand le merle chante, l’avion
passe le mur du son.
Le panneau de Sonne-Pinson
s’efface sous quelques giboulées.
Poisson, quand tombe le soir,
contemple les années qui passent
Son bocal rempli des couleurs
marines lui rappelle qu’un jour,
Au bord de la noyade, il ancra
son navire sur une dune engloutie.
Borborythmes
Dans le sillage
d'Atalante
On traversse des
tentures indigo
Où des
poissons-vibrato
Snobent des raies
colorato
S'approche un petit
gnome rubicond
Qui cherche sa
baguette
On croise des
clarinettes mille-pattes
Et d'astucieuses
méduses qui vocalisent
Les beaux oiseaux de
bel canto
Un supersonique qui
laisse sa trâce
Hoquetant des
arpèges...
Les balises Argos
Savent où l'on doit
stationner
Pour reprendre son
souffle
Avant d'entamer un
concert
Aussi mirifique
Qu'impromptu
Par Jamadrou, deux textes. Un qu'elle avait écrit avant la proposition et un à sa suite.
1.
Il y a bien du rouge du vert et du bleu nuit, des couleurs qui coulent et des couleurs qui crient des couleurs qui toussent poussent moussent mouchent et une petite touche de jaune comme une lumière au loin.
Il y a bien du rouge du vert et du bleu nuit, des couleurs qui coulent et des couleurs qui crient des couleurs qui toussent poussent moussent mouchent et une petite touche de jaune comme une lumière au loin.
Quand arrive la nuit sur la pelouse bleu nuit de mon
syndrome bronchitique tic tac tic tac le temps s’étire il est interdit
d’interdire pourtant une pancarte indique : «interdit de s’allonger» et moi qui
aimerais tant dormir! Vous me croyez seule sur ma pelouse bleu nuit? Oh non je
ne suis pas seule il y a bien:
-une locomotive qui me suit
-un vieux tacot qui a du mal à démarrer
-des pas sur des herbes en automne ça sonne sec et
cassant
-un caillou lancé contre un paravent métallique
-un avion tournant et son bruit assommant
-un oiseau siffleur qui prend la relève
-au loin une vache meugle sa solitude
-j’entends aussi le grand vent du Nord
-un bébé qui pleure
-un ressort qui s’étire
-des portes qui grincent
-un feu qui fait claquer ses langues de flamme
-arrive alors un peu de calme avec juste des
bavardages tamisés au loin qui brouillent les pistes
-runes runes runes
-c’est alors qu’un plancher se met à craquer et fait
fuir le sommeil
-la pancarte rigole
-pas besoin de dresser de procès verbal le verbiage
je connais j’ai compris
-il ne me reste plus qu’à m’asseoir dos au mur et à
me faire mon cinéma de plein-air plein poumon pleine
nature peinturlure.
2.
Je regarde maintenant ce tableau, il est à jamais associé à mes maux
S’il arrivait qu’un jour il ait la cotte
En grimpant cette côte j’aurais la vraie valeur de
mon souffle époumoné et la température véritable de mon corps. Le bronchitique deviendrait alors artiste trébuchant
et quand des cliquetis pas trébuchants du tout circuleraient, tu entendras
peut-être la sonate d’une réponse sur la valeur du tableau donc du peintre.
Derrière
la vapeur des rideaux, l'enfant se laisse glisser sur le fil d'un rêve.
L'air,
l'eau
Entre
les deux
Son
monde à lui
L'enfant
ne sait pas, alors il s'invente un conte fabuleux. Celui où l'oiseau violine
taquine Capucine à coups de rimes en ine.
Au
soleil vanille
Le
temps n'est plus
Que
fantaisie
L'enfant
joue et compose l'éternité bleue souriante et caressante. Un poisson rouge
bulle son rire clair vers l'avion réglisse.
De
la nuit chocolat
L'étoile
fraise
Mouline
des bras
L'enfant
tresse ses mots naïfs à la queue arc en ciel d'un scoubidou.
A
propofusion
Joujoux
et roudoudous
Courtisent
le songe
Sur le quai de la gare
la lumineuse Dame au manteau bleu
une valise à la main
attend
Elle confie à l'oiseau ses secrets dans un murmure
Voyez comme les mots s’échappent de sa tête
puis se déposent sur le triste mur gris
Et l'oiseau siffle le mystère de la vie
Les flammes n'effraient pas la vache qui s'approche
pour souffler dans le didgeridoo une musique incantatoire
Ces chants sauront-ils apaiser l'ourson égaré
Mille petits fantômes affolé par un avion
s’éparpillent dans le ciel nocturne
ne comprenant pas pourquoi sur le panneau
il est écrit
"interdit de s'allonger"
Dessine-moi une rose
L’indéfini fait de nouveau se
mêler le haut et le bas
Ciel et terre, embrassés, jouent
de l’illusion
L’avion de Saint Ex. s’abîme au
fond des eaux
Ainsi naissent les légendes
Le petit prince déboussolé
s’incline vers un phoque :
- « Dis, dessine-moi une
rose ! »
Le renard dépité, glougloutant,
s’agrippe à un mur
Vestige d’une ville tentaculaire
engloutie
Ne pas sombrer surtout, tenter de
regagner la surface
Ne pas finir noyé d’eau et de
chagrin
Comme cette pauvre Mélusine
Maudite une seconde fois
Vaincue par la pression des eaux
primordiales
Trahie par les sources, les
rivières…
Sous le regard compatissant de
Nout,
Déesse du ciel apparue là sous sa
forme de vache sacrée,
Elle glisse doucement vers le
fond de la mer
Comme on s’abandonne aux bras de
l’amour
Retour à la maison
Atlantes, Atlantide, Atlantis…
Flot hypnotique des mots qui
tournent dans sa tête jusqu’à l’extinction
Le silence
Demain
Comme chaque matin
Le soleil, enfanté par Nout,
renaîtra en fin de sa course nocturne
Râ, la bouche, porteur de la
puissance deviendra Rê, le feu du verbe,
Vainqueur momentané d’Apophis, le
serpent d’eau,
Un, enfin réunifié
Le monde resplendira de sa
lumière
Demain
Comme chaque soir
Nout avalera Rê,
Râ reprendra son combat contre
les ténèbres
Demain
Tout sera oublié
Tout sera à recommencer.
Un jour efface l’autre
Course immuable de la roue des
transformations
Sans cesse, le phénix meurt et
renaît de ses cendres
Et tout est vanité qui ne se
situe pas au centre
Où seule l’immobilité vibratoire
est pérenne.
De superbes brins sur le monde de jamadrou, un jour de peinture en liberté, bravo à chaque plume, et, au plaisir Adamante, JB
RépondreSupprimerEh bien, à vendredi prochain alors ! Bises JB
SupprimerEt oui, il faut de tout pour faire ce monde et ce monde est fait de tout. Mais je continuerai chez toi.
SupprimerDes textes aux magnifiques Propofusions et aux personnages foisonnants sortant de nulle part pour un ailleurs onirique légendaire enraciné dans notre imaginaire.
RépondreSupprimerMerci à vous brins de l’Herbier, vous avez, de si belle façon, magnifié ma peinture
veuillez accepter ma gratitude.
Oui, vraiment merci.
Une belle réalisation. Comment ne pas penser à Prévert quand le petit train accroche le regard ? Mais ... aurais-tu quelque ... Pro pension aux espèces sonnantes et trébuchantes ? ça peut servir quand il faut se soigner !!!
SupprimerNous en attendons d'autres, Jama. Un jour sans doute croquerons-nous la pomme de cette déesse qui a suscité déjà pas mal de discussion sur fb de l'herbier.
SupprimerBonjour Adamante,
RépondreSupprimerj'ai pris un très grand plaisir à découvrir les participations inspirées par cette toile pleine de fantaisie de Jamadrou
je dois filer pour faire des courses. Je reviendrai plus tard sur les différentes pages des brins d'Herbier
Encore bravo !
:)
Merci de ta participation, Martine. Des roudoudous ! si tu nous prends par les sentiments nous allons être gâtés. Les rêves des enfants créent une réalité qui enchante celle des adultes, ou du moins le devrait-elle. Et là -pardon, je reprends une expression que j'utilise peu- ça le fait ! Encore merci.
SupprimerMerci Adamante d'avoir choisi ce tableau de Jamadrou pour une page de l'herbier
RépondreSupprimerIl aurait été dommage de ne pas le proposer tant la page est riche. Merci à toi pour cette Dame bleue, le chant de cet oiseau et cette musique du buch Australien.
SupprimerUne très belle page à lire et relire juste pour le plaisir de se laisser bercer par nos imaginaires...
RépondreSupprimerAmusant que tu voies une flûte donnant le La, là ou à priori, je vois un train !!!!
SupprimerC'est le regard qui crée le Tableau, n'est-il pas ? Je vais finir par en être convaincue ! BRAVO !
SupprimerCoucou Françoise et Annick, Moi, au lieu de cette flûte et de ce train, je vois un totem. Comme quoi, en effet, le regard fait le tableau, signe aussi que le tableau est réussi.
SupprimerJe m'attendais à une très belle page... je ne suis pas déçue.
RépondreSupprimerUn grand merci à toutes et un merci particulier à toi pour avoir proposé ce sujet et en avoir réuni les participations.
Passe une douce soirée.
Ah, Quichottine, ta visite est toujours un enchantement pour nous. C'est vrai que le tableau de Jamadrou a laissé fleurir une imagination sans limite, pour notre plus grande joie.
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