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jeudi 26 mars 2020

La P.161 avec André Van Beek


Merci pour ces participations. 
J'espère que les autres brins sont en forme ainsi que leur famille.
Cœurdialement
AD





André Van Beek, artiste peintre.
André van Beek est né en 1947, de père hollandais et de mère française. Celle-ci était professeur de musique. Autodidacte, de tendance post-impressionniste, André van Beek est un artiste sensible à la beauté poétique des paysages de sa région natale, la Picardie, qu’il peint avec bonheur et sincérité.
Il excelle aussi dans la traduction délicate et colorée des jardins fleuris, le sien, ou celui du poète Philéas Lebesgue. Il aime capter les brouillards ou les brumes lumineuses qui naissent sur le miroir des étangs. Les canaux bordés d’arbres et de fleurs des Hortillonages d’Amiens lui sont familiers.
Il recherche, parfois, la tranquillité des rives de Seine ou le calme pittoresque des petits villages de Basse-Normandie. Ses toiles, constituées de multiples touches de couleurs superposées et juxtaposées, expriment la lumière, témoignant de l’émotion que l’artiste ressent devant la beauté de la nature, au rythme des saisons.
Les oeuvres d’André van Beek sont connues dans le monde entier, notamment aux Etats-unis et au Japon. Il expose ses oeuvres dans son atelier.








Jardin de peintre


Une allée pavée
À traverser en pas japonais
Petits pas
Jusqu'au bassin à koïs
L'oeil explorateur
Brise légère comme papillon
Parfumée
En doux mélange floral...


Jardin de peintre 
fleurs en choeur coeur de l'été
Sa voie y serpente

  
Arc-en-ciel terrestre
Ses mauve, bleu, blanc, jaune
Écrin d'arbustes
L'âme s'y noie
Le corps s'y ressource
Comme au cloître
 Comme un sage
Abandonné à la contemplation...


À l'ombre du monde
 coin de paradis sur terre
 Culture du zen









Au-delà du jardin

C'était un jardin extraordinaire, immense dans ses yeux de petite fille de cinq ans.Le mur lisse qui séparait la cour goudronnée du jardin voisin dérobait d'abord au regard le poulailler et la volière aux pigeons, une partie du verger herbeux et la porte de tous ses rêves. 
Il avait rejoint son amoureuse dans la ruelle à l'abri des regards derrière le poteau électrique et en de ça du coude qui les protégeait de la rue basse. 
De l'autre côté s'épanouissait un grand potager et une remise ouverte abritant les outils et les clapiers. Le long des hauts murs s'étalaient des rosiers au-dessus des groseilliers, des framboisiers et des cassis. 
Au milieu, pommiers et cerisiers échelonnaient leurs généreuse floraison avant l'offrande de leurs fruits. Dès juin les juteux bigarreaux puis les griottes pour les tartes et les confitures, enfin les montmorency roses et blanches même mûres pour des fruits à l'eau de vie réservés aux adultes dans de bien jolis bocaux. 
Mais le paradis de la fillette ne lui suffisait pas et elle se donnait la permission de promener son chien, un petit ratier comme Milou mais à la robe grise et beige. La sente pierreuse et escarpée ne faisait guère plus d'une centaine de mètres et elle ne s'échappait jamais plus de quelques minutes qui lui semblaient être le début du bout de son monde. 
Quand la petite fille avait ouvert la prote dérobée pour sa fugue ce jour-là, les amoureux s'étaient trouvés tout bêtes. Mais elle avait souri, refermé discrètement la porte et renoncé à sa promenade. La corète sur le déclin faisait encore mille petites boules jaunes comme des étoiles et le seringa, dans sa blancheur immaculée, saturait l'air de son puissant parfum. 
Longtemps après, en écoutant la biographie de Manu Dibango, la fillette devenue femme se plaisait à imaginer qu'elle avait peut-être surpris l'artiste en devenir, venu dans le coin participer à l'animation d'un bal de village comme il le faisait alors. Après tout, ils n'étaient pas si loin de Saint Calais et son hôte avait de la famille dans le coin. Avait-il même et pourquoi pas, déjà tenté, sinon réussi à faire graver et presser un 45tours chez Decca ? 
Tourtereaux d'un jour
promesse d'une grande histoire ?
Ils vivaient l'instant 
Du jardin leur parvenaient
roucoulades et fragrances. 

©Jeanne Fadosi, mercredi 25 mars 2020






Ce n'est pas sa musique mais il me semble qu'il dit ici des choses importantes
tout comme ici d'ailleurs où Ouest France annonce sa mort et a choisi quelques paroles de lui.







Tout d’abord, le point de départ. Puis ....
De là où j’habite
Je donnerais cher
Le prix d’un voyage en Chine
en avion oui (oh oh, mauvais pour la planète ça Mémé),
Ou jusqu’en Égypte en bateau, jusqu’au Nil pour retourner dans la campagne de mes
quatr’ou dix ans ....... j’en rêvais viRus l’a fait.

Cueillir un bouquet de fleurs des champs au milieu du béton dans un jardin des villes où d’ordinaire le vrombissement de la tondeuse électrique les massacre net dans l’élan de leur jeune vie.
Pourquoi dis moi pour
Quoi ?
Je sens que je vais faire Amie-Amie avec ce gros méchant petit tout petit petit vil (Ain) Rus ...
Un point de départ,
imaginaire réel et virtuel tour à tour, ressemblant fichtrement au point de non retour pour beaucoup ..... et
Le jardin de mes quatre ans.
La vieille porte rouillée
mystérieusement
grince
À pas de velours, légèrement courbée l’œil aux aguets de tous côtés, la petite fille dans sa robe blanche d’un dimanche pascal avance tout doucement.
Qui peut donc se cacher dans le massif des roses ourlées d’orange ?
Ce jardin si petit
Immense autant que le Père
Si plein d’inconnu effrayant
Est le jardin abandonné
Depuis huit ans, c’est bien la première année ......





















Souvenir du jardin des fées


Il fallait quitter le château, rejoindre la route et marcher, marcher jusqu’au jardin des fées.  Le jardin potager habité par le petit peuple de la magie.

J’avais cinq ans
des étoiles plein les yeux –
joie des abeilles

Ma petite main dans la grande main de « mon papa », je dévorais le paysage. L’allée était pour moi une forêt d’immenses groseilliers dont les fruits me faisaient rêver. Les odeurs et le goût étaient une ode à la vie.

Parfum de lilas
une fête pour l’âme
elle se souvenait

Nature folle, disent certains. Oui, folle, folle comme la liberté, folle, comme je le suis. Mais la folie est un art, la folie est une bénédiction. Pas de chemin tracé, l’herbe ne supporte pas le cordeau. Je ne supporte pas les rails, voilà pourquoi je communie avec les herbes.

Odeur de sève
vibration des insectes
quelles merveilles !

Fraises et marguerites jouxtaient le basilic et les massifs de romarins. Quelle joie que ces arômes qui parfumaient le soir les plats dans la cuisine.

Miracle des fleurs
un chemin de paradis
l’amour est couleurs

souvenirs tendresse
pour bercer le malheur.


Adamante Donsimoni
26 mars 2020 





LE COIN DES RETARDATAIRES


Le jour s' est levé

Le jour s' est levé sur mon jardin d'étoiles où la vie se repose sur la fragilité de blanc et de rose. Les nuages caressent cette mer sereine des pommiers en fleurs. 

          Sur les ailes de la brise
un méli-mélo de parfums, de sons
          Se surprendre à sourire

Dans le pur silence, les pieds nus dans  l' herbe, refaire le voyage des bonheurs d'enfance, la course au soleil, les bouquets de rêve, l'arbre que l'on serre.
Se laisser bercer par toutes ces promesses d'un matin lumière. 

         La naissance des fleurs
         leur coeur mis à nu
         Le temps nous échappe

Il y a des jours où le bleu effleure le chat endormi sur la pierre chaude. Un ronronnement, un souffle léger, un doux bavardage entre deux amis. 

            S' asseoir au soleil
            y humer le vent
            nos lettres d'amour
               Et dire merci

           Balaline
            



De jardin en jardin
des enfances se racontent -
les fleurs s'épanouissent

Il y a celui du peintre, trop beau pour être vrai. Celui de l'enfance qui joue à cache-cache avec nos souvenirs. Celui de nos rêves qui s'espère toujours.

Fouillis organisé
Un buisson des herbes folles
sans jardinier

Mon jardin poète et bohème se réjouit des milles insectes qui y cohabitent. Je le laisse libre de vivre décoiffé. En aventurier, il abrite la cabane souvent imaginée, jamais construite, peut-être quelques lutins espiègles sous leur toit champignon.

Un toit tout rond
pour les amis des fées -
buisson d'oiseaux

Sous un rayon de soleil printanier gazouillent les oiseaux. Mon jardin s'enchante aux couleurs naissantes d'une saison vibrant de renouveau.

petites pousses
sur leur tapis vert tendre -
saison ouverte

Mi-réel, mi-songe mon jardin évolue au rythme de mes humeurs et des caprices du temps, calquant sans scrupule le livre ouvert de mon jardin intérieur.

ABC

Je n'ai pas vraiment eu le temps avant, alors je dépose mon texte ici, et je vous remercie pour la diversité des vôtres, un beau partage...









Jardins intérieurs 

Ils sont en nous les jardins, au fin bout derniers de nos soupirs, ils s’épanouissent en nos veines en glorieux flux imaginaires. Il convient de les trouver, tapis de couleurs aux lumières de nos âmes. Il n’est qu’à les trouver aux silencieux espaces de nos fonds

Indistinct brouillard :
Jaillissement de lumière,
Explosion d’couleur …

Y vit un couple tranquille, maître et compagne, maîtresse et jardinier, qui te conduisent à tes noces réconcilient ton cœur à tes larmes, émotions et alarmes et t’offrent la paix qui finalement éblouit de ses charmes…  

Paix d’un coin d’eau claire,
Cœur d’un océan de fleurs
Un chemin y court.

Leur vie est toute de contraste et la tienne de soucis, les deux s’harmonisent et de nouveaux liens se tissent et le temps se lasse de courir. La vie est profusion et lenteur, au jardin des délices, au grand jardin des larmes, au grand jardin des fleurs. 

Pompon de fleurs nues
Arbustes en pomelos,
Tiges noires et torses.

Les paradis intérieurs ont les allures qui nous font et nous défont, et les fonds divers et pleins d’allures, goûte l’eau de la vie qui t’accueille et t’embrasse, goûte là dans ta main, fais-en le recueil. Créée ton calice, oublie ta science. Prends donc-là ta patience !

Il est des jardins
Comme des gens et des vies :
Ils vont et varient.

Retourne à la vie, homme d’inconscience perdue, les yeux ouverts, ouverts à ce nouveau jour. Il n’est pas de lumière que tu ne puisses trouver, en dehors de ces maitres de douceur, de ces êtres paisibles, amants du renouveau. Il n’est point de miracle que tu ne puisses trouver en tes intérieurs jardins, car ….

Ils dormaient en nous,
Au fin bout de nos désirs :
Et chantaient la vie

Serge De La Torre







Jardin d’été 

Le vent dans les feuilles ressemble à la pluie
L’été chante de toutes les façons !
L’oiseau bleu s’enivre des gouttes d’aube 
Le vent dans tes yeux ressemble à la joie
L’été chante de toutes les façons !
Des pétales rêvent sous tes paupières  
Vois-tu,
Ce sont tes mains,
Qui réveillent mes matins 

Myriam Roux












mercredi 25 mars 2020

Série des jardins 1



L'herbier, grâce à L'enthousiasme suscité par les jardins, ouvre ses pages à des textes venus seuls se poser ici.  
Si cela vous tente, j'aurai le plus grand plaisir à publier votre image et votre texte ici, dans la série des jardins.

Voici aujourd'hui celui de notre amie Jill Bill sur une image de Axelle Bosler



Jardin au printemps - Axelle Bosler -





Mon Eden 


Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Cascade qui dégringole la roche
Jusqu'au pied de l'oiseau de paradis
Végétal à crête mandarine
Fruits exotiques en cocktail
Allongée au hamac
Pour éventail la palme...

De la douce heure
sur une île méconnue
Juste dans ma tête

Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Eau aigue-marine
Ciel caeruléum
 Soleil fleur de soufre
Lune nacrée
Délicieux jour et nuit
Prière de ne pas me déranger...

 Un monde à soi
  soyeux comme cette étoffe   
 Juste un beau rêve

Il m'attendra encore
Pour oublier les heures mauvaises
D'un monde qui se veut Goliath
Mis à mal par un David...





mardi 24 mars 2020

pour la p 161 le premier volet

 Coucou les Brins,


Tout d'abord voici une image

Jardin André Van Beek



Depuis hier, où cette idée fulgurante et enthousiasmante m'a traversé l'esprit, je bidouille avec mon arsenal audio pour réussir à vous concocter un enregistrement, à la fois relaxation (la première partie qui prépare à la suite) et voyage dans l'imaginaire vers le jardin (la seconde partie), 

"Je m'en vois, peuchère !"
les réglages me résistent
le son trop faible
le son trop fort
le mode d'emploi à lire
(je déteste lire les modes d'emploi)
et... étrange à force de dire puis de m'écouter
loin d'être excédée
hier au soir 
le casque sur les oreilles
j'ai failli m'endormir sur ma propre voix.
Parce que avec un casque, le son est nickel ! 
Mais sans...

Alors... sentant que je me rapproche du but, aujourd'hui "re belote et ce sera le dix de der" je le sais. (Ne pariez pas SVP)

Consciente que mes précédents tripotages aventuriers de la technique numérique avaient totalement bouleversé mon super appareil pour pro, afin de pallier toute éventualité de résistance -quel flair !- dans le même temps, afin de ne pas perturber les amoureux de l'image qui s'offre à se dévoiler à vos sens artistiques, j'ai demandé au peintre André Van Beek s'il serait d'accord pour nous prêter une image, et sa réponse ce matin est  :

Avec plaisir. 

Je vous pose donc l'image ici. Mais attention, en bon capricorne, le sabot bien planté en Terre, je résiste, vous aurez le mp3.

Je vous le dis : 

"Ceci n'est que le premier volet de l'aventure !"

 Je vous adresserai donc par e-mail ce merveilleux enregistrement en mp3* afin que vous preniez vingt minutes pour vous relaxer.

Un temps pour soi, c'est tentant non ?

Nulle obligation toutefois, nous sommes en France, et ce n'est pas la Belgique qui viendra me contredire ! Un pays capable d'enfanter Jacques Brel et Stromae a une racine solide dans l'affirmation de soi.



Vous découvrirez ainsi ma voix, celle qui s'exprime lorsque je pilote et participe dans le même temps à un voyage dans l'imaginaire.


Alors à tout bientôt ! ?

DJ Brin d'Herbier



Juste pour le plaisir, 
sans correspondance avec mon bla bla

et là c'est du pur spectacle ! Bravo les artistes !



*ici je ne sais toujours pas faire -j'ai bien tenté de lire un mode d'emploi mais...  (ici la voix chevrote).





lundi 23 mars 2020

Pour la P. 161 et plus...




Bonjour les Brins,

C'est le printemps, et le printemps ignore les virus, il compose avec dans le grand ballet de la vie peuplé de virus et de bactéries (nous en sommes constitués). 
Le printemps c'est le bois, l'envie de grandir vers le soleil, de pousser, de croître, d'ascendre.

Alors j'espère que vous gardez le moral, et que non seulement vous le garderez mais qu'en plus, profitant de l'énergie du printemps, vous le verrez grandir, car rien ne doit entamer notre foi en la vie.
J'en ai l'intime conviction depuis de nombreuses années :


" Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est la vie ! "

Comment pourrais-je expliquer ces propos ?

D'aucune façon et c'est très bien, d'ailleurs est-il toujours nécessaire d'expliquer ? Comment expliquer la joie que procure un rayon de soleil, un sourire croisé au hasard, la caresse du vent sur la peau, le parfum d'une fleur ?

Tout cela se vit, tout cela se déguste, tout cela émerveille nos sens, nous dilate. Il n'est besoin que de le vivre.

La meilleure explication n'est-elle pas celle que l'on reçoit dans le cœur ?

Sans mot, elle vibre, rayonne, nous amène à comprendre, à nous centrer, à nous apaiser, à vivre.

Alors, je le redis et vous l'offre comme on offre un bouquet de fleurs à quelqu'un que l'on aime :

" Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est la vie ! "



Pour vendredi prochain 
un voyage dans l'imaginaire 
que je vous adresserai par e-mail.



Ce qui est formidable avec un voyage dans l'imaginaire c'est que notre cerveau ne fait pas la différence avec un voyage vécu physiquement. - J'aurais pu écrire "réellement" mais il me faudrait développer ce que sont le réel et l'illusoire. Je vous en laisse le soin. -

C'est là aussi tout l'intérêt de la lecture, avec la lecture qui n'est autre qu'un voyage dans le réel ou l'imaginaire d'un autre,  ou le combiné des deux, nous engrangeons, grâce à notre imaginaire, ses expériences, nous nous en nourrissons pour faire pousser notre propre vie. 

C'est sans doute grâce à cela que la lecture fait partie de la culture. En lisant, en voyageant dans cet imaginaire, nous plantons notre jardin intérieur, nous engrangeons des richesses dont nous n'avons pas toujours conscience. 
La grande bibliothèque de l'Univers, c'est le savoir accumulé par tous les esprits venus sur Terre pour en faire l'expérience. Quelle richesse !

Alors profitons-en à cœur perdu !



Si vous ne recevez pas l'e-mail, ou si vous n'êtes pas sur la liste et que vous désirez participer, demandez-le moi à l'adresse suivante :


herbierdepoesies@free.fr


J'aurais bien aimé guider ce voyage via un enregistrement, mais j'ai trois mains gauches, je n'ai pas trouvé comment placer ici le moindre son sans image.

Si quelqu'un sait... je prends avec plaisir.



In fine

Bien entendu, au retour de ce voyage, vous le relaterez en haïbun, c'est ce qui semble-t-il ce qui convient le mieux,  pour la page 161 de l'herbier de vendredi prochain.

Et si ce que je vous propose vous est impossible, dîtes-le moi, je vous enverrai une image pour participer. Un jardin sans doute.

Alors, on joue le jeu ?





vendredi 20 mars 2020

Voici la page 160 E.Munch

"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée- 
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris



Sans cri, sans rage...

Printemps, été, automne, hiver
Du rose tendre au noir nuit
Sans appui, avec bâton
Nous traversons l'existence
D'aube en aube
Avec ces joies, avec ses peines
Avec ses rires, avec ses larmes
De l'arbre vert à l'arbre nu
Que nous sommes et devenons
Nous les humains
De chair et de sang
Coeur
Façonnés de mille émotions
Dans la richesse comme dans le mésaise
Dans la santé comme dans les plaies ;
La vie ne vaut rien
Mais rien ne vaut la vie
On s'y accroche
Comme Pierrot sur la Lune
Rêveur
Devant un arc-en-ciel
Un flocon de neige
Une brise douce heure
 Une abeille libre d'aimer toutes les fleurettes
Un cygne fidèle
 Une chenille, tantôt papillon...
    Comme Narcisse
     Trouvons-nous beaux
   Ayons confiance
        Marchons sur l'eau, marchons sur l'eau 
     Si la jeunesse donne des ailes
   La vieillesse a le savoir apprécier...
 







Sur le rivage


Une jeune et gente dame
tout de blanc vêtue
crinière flamboyante
regard fixe sur l'horizon
par-delà l'océan.

Une vieille dame en noir
assise ou cassée par les ans
bienveillante veuve ?
sorcière aux tristes oeuvres
pomme, rouet, sortilèges ?
faucheuse noire à l'heure inattendue ?

La mer étale caresse doucement le sable
indifférente à la marche des humains,
veuve noire humaine et spectrale,
fiancée virginale au coeur battant.

La mer caresse la poussière d'étoiles,
conversation muette entre onde et lune.
Sur la ligne d'horizon la jeune voit
un vaisseau encore invisible,
cale aux trésors
coeurs en soif des leurs délaissé(e)s.

Tandis que la vieille déplore ou espère
en son pré carré de pouvoir
un vaisseau porteur de fléaux
rapportés d'autres rivages.

Tandis que le fruit assassin
est pourri de l'intérieur.













Elle  et  On.  Aujourd’hui   ou  demain.

Lola. ...  Lolita ...  Maria-Lolita ...
Comment....
COMMENT Se nomme -t’- elle déjà ? 
Comment la nomment-on ?
Quelle image a-t-elle d’elle-même ? 
Quelle image a-t-on d’elle ? 
Quelle image a-t-on forgé d’elle, avec ou sans son consentement? 
Est-elle vraiment la douzième merveille du monde que l’on dit-on d’elle,
ou vraiment cette nullité, 
comme elle se ressent parfois, 
ce vide qu’elle ressent aujourd’hui tout au fond d’elle, lové au creux de ses entrailles .....
Elle saisit son pinceau, et rageusement 
macule la toile blanche. Elle abandonne le combat, quitte le ring sous les huées. Elle reprendra
 l’œuvre,
le chef d’oeuvre ? 
commencé.e ...         demain.  
Demain ...  Il n’est pas dans sa nature d’abandonner, ni de baisser les bras. Son œuvre,
Tout comme celle d’Edouard ...
Lequel déjà ?  Manet ? Munch ? Un autre Édouard ? ....
Lola ne sait plus 
aujourd’hui.
Demain ... Elle sait que demain lui permettra de juxtaposer les plages de couleurs. Sereinement. Quand elle aura apprivoisé ce double. Noir . Allégorie de la mort. 
La peur ...
Cette voix, ce on-cuirasse,         
qui lui répète sans cesse : 
« tu te poses trop de questions pour être heureuse ! »

Françoise, la Vieille Marmotte. Mars 2020.
(N.b. Lire à haute voix, en respectant le rythme respiratoire)














Passage de témoin :


Son ancre marine
aimantée par le rivage -
suivre son horizon

Elle revient encore, elle revient toujours, la vieille, au bord de l’eau, scruter la ligne d’horizon qui chaque jour, de marée en marée, s’approche pour mieux s’éloigner, jusqu’à sa dernière vague qui l’emportera sur l’autre rive.

Racines et relais
érodés par les vagues
transmettre sans cesse

Elle est la souche, elle est la mémoire, la vieille, jusqu’au bout elle plantera les racines nécessaires à la croissance des jeunes pousses.

Une génération l’autre
ensemble au bord de l’eau
vers leur lendemain

Elle est le présent, elle est le futur, elle est femme, elle écoute, emmagasine, s’abreuve au tronc qui la structure. Demain elle prendra la barre et à son tour arrosera les radicelles de leur arbre de vie. 

Passé et futur
entrelacés
les semences germeront

Côte à côte, elles sont deux, elles ne font qu’une. Tout a été dit. Le temps s’écoule. La première va larguer les amarres, la seconde assurera le relais. 

les mots sont inutiles -
sans artifice
le témoin passe –
en silence
leur vie s’articule

Hier, aujourd’hui, demain, construisent l’avenir… La vie est un long et beau voyage !






       



Entre ombre et lumière

L'ombre s' est faite dense, insidieuse, maléfique, accrochant ses haillons aux arbres des chemins, obscurcissant le ciel, l'éclat des boutons d'or, les chants d'oiseaux et nos petits bonheurs. 

Deux femmes,  deux chemins de vie, entre ombre et lumière

L'une attendait au bord du lac, enveloppée de noir, ce noir qui dérobe l'espoir. 
Comme un naufrage sur la rive, une coulée de peur, une sombre déchirure. 

L'autre avançait dans un sourire, les bras chargés de son monde de soleil, de dunes blondes et de pinèdes, gardienne d'un jour serein. 

Il n'y eu pas de mots
Juste respirer cette odeur mouillée de la terre, écouter le frémissement des eaux,  le vent dans les roseaux, laisser vagabonder les rêves
Tant de vie dans ces instants
tant de communion dans ce silence
tant d'amour glissé dans ce partage
Soudain la course vers la vie, vers le beau, vers l'essentiel des jours !


Balaline






Sur la rive du lac noir

Debout sur le rivage, elle observe la nuit. Le ciel se confond aux eaux sombres du lac. Mais où sont donc les astres ?

Lumière avalée
le mutisme des eaux,
quelle lourdeur !

La mort est à ses pieds, mère douce et fidèle qui veille sur sa vie, berce son abandon. Cette solitude sans solitude c’est la paix.

Elle est étoile
lumière dans le noir
la jeune fille

Elle rayonne la vie et le calme des eaux, son sang rouge, force de création, palpite. Elle pressent le chemin qui est le sien à travers les paroles du silence.

Déesse fière
elle affronte sans peur
sa destinée

elle en connaît l’issue
ce qui brille un jour s’éteint.





LE COIN DES RETARDATAIRES



Éphémère



Regarde la mer
Puis vois aussi ta terre :
La vie est un continent fragile !

Destin, sans visage,
Nous avançons seuls, 
Aveugles dans la nuit noire.

La joie est un luxe 
Qui ne tient qu’à un seul fil :
Sais-tu, humanité qui te hèle ?

Nos regards au loin
Nous font ignorer cette mort 

Qui pourtant nous tient la main.

Serge de la Torre




TANGAGE



Sur la grève deux femmes attendent
Le flux et le reflux bercent l'incertitude
Reviendront-ils ?

Contre vents et marées
Certains espèrent
D’autres ont perdu le gout de la lutte
Dans la nuit opaque
Tourne le monde
Sphère vertigineuse
Tanguent et ploient
Les espoirs hasardeux
Le bout du tunnel
S’éloigne

Demain elles rejoindront leur bien-aimé
Ici-bas ou parmi les astres
Sous la cendre de leur amour

Au soir couchant une petite étoile
Leur fera signe




                                                                                      




samedi 14 mars 2020

Pour la p.160



    Je vous propose une image pour résister à la peur qui empêche de vivre l’instant magique qui, quelle que soit la période de la vie, peut être notre dernier. Il n’est pas d’âge ni de moment pour tirer sa révérence.
    Il n’y a rien là de dramatique, notre chemin de vie, j’en ai l’intime conviction, est un chemin de découverte, un voyage. Qui en nous est venu parcourir les sentiers de la terre ? À chacun de donner sa réponse en se penchant sur le lac de sa vie pour en pénétrer les profondeurs.
    Aucun instant ne ressemble à l’autre, si nous ne le cantonnons pas dans le réduit de nos pensées trop souvent centrées sur ce qui nous fait mal ou nous dérange, obnubilés que nous sommes par ce que nous désirons et que nous n’avons pas. Nous nous privons ainsi de ce qui nous est offert et que l’on ne voit pas.
    Mais, regardons autour de nous, cela commence par la lumière, portons notre attention sur le ciel, voyons comme il se plait à nous faire des clins d’œils, toujours présent, jamais le même. Mais les voyons-nous ces transformations parfois tellement subtiles qu’elles nous échappent lorsque, pourtant de bonne foi, l’on regarde sans voir ?
    Ici, avec l’Herbier, nous capturons les instants que d’autres ont captés et traduit au travers de leur art, nous y mettons des mots, y portons des regards singuliers.
    Que ces mots soient mus par le regard du cœur, le seul capable de s’affranchir de l’illusion.
    Belle semaine à vous les Brins, que notre amour de la vie, de la découverte nous porte encore une fois vers la beauté.

                                                                                                                    Adamante


"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée-
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris

jeudi 27 février 2020

La page 159




Un grand merci Jean, 
pour cette image qui a fait rêver.





À marée basse


La mer qui s'en va,
Se retire,
Laisse un terrain vague
Ou presque...
De l'eau piégée
Dans quelques creux
Ici et là
Gamelle à mouettes
Chamailleuses,
Des bois noirs à découvert
Sur le sable beige,
P'tits bonheurs d'artiste insolite
Entre les algues brunâtres...

 La nuit tombe, entre chien et loup,
Jeter un dernier regard 
Ricochant
Sur le bleu, le beige, le noir
Un objet blanc cassé
Et laisser revenir la mer
Demain
Telle une bête sauvage
Qui prend confiance
En la main tendue...



 





















Secret d'étang :

Rite
Féérie
Mouvance
Quelques brindilles
Écrivent leur histoire
À la tombée du jour

Silence
Respiration
Quiétude
Un instantanée
Se reposant
À la surface de l’eau

Dérive
Surprise
À l’horizon
Un éclat de rire
Envol du lutin du jour
Arrêt sur image

Fragment de temps
En suspension !

























Le Roseau

Il me tarde de voir l’aube
Et son horizon,
Cette ligne qui rêve le chemin,
Dépouillée de la servitude de la nuit.

Au fond
Qu’ai-je su de la lune et de sa vénusté ?
Il me tarde d’aborder Ithaque,
Mais saurais-je la reconnaître ?

Le roseau ne pense pas, il est.

Garde toi de juger sa tige frêle,
Vois le se jouer des éléments
Et vibrer au moindre souffle !

Il penche, il compose avec
Une nature qu’il honore et accepte,
L’infini comme seule voûte sur la tête.

À l’intérieur, le silence.

©Myriam














Désert de lumière


Oasis, flaque d’eau dans les ocres des sables désertiques,
Quintessence représentée des déserts,
De tous les déserts du monde….

Car ils sont proches les néants de l’être,
Où ne poussent que de fantomatiques verticales,
Que de tristes absences, ou de vides étendues.

Parfois même se trouvent-elles dans nos regards,
Quand ils ne savent plus rien discerner.
Ni lire les infinis… dans le lointain,
Ni la promesse d’une moisson… dans la première herbe qui pousse…

Alors, rien n’est plus rien :
Le lavis n’est plus qu’eau de vaisselle,
L’encre perd l’imagination dans de sinistres restes charbonneux
Et le brou de noix sur la toile ne donne plus que de l’âge à l’intemporalité du tissu.

Heureuse,
Heureuse la lumière…
Qui illumine tout de sa rédemptrice blancheur…
Et au cœur du silence,
Un cri d’oiseau dans le terne azur
Donne toute sa place
A la vie qui, lente
Et consciente, émerge et s’impose.

                          

   




















Elle avait roulé vite sur l'autoroute jusqu'à la Pointe du Raz. Dans le lecteur de cassettes La mer de Debussy. Au milieu de la nuit elle s'était heurtée à l'infini du parking sans jamais voir la mer. Alors elle s'était assoupie une heure ou deux avant de repartir. Elle reprenait le travail à une heure de l'après-midi. Cela lui laissait le temps d'aller à sa crique pour le lever du soleil. Elle y serait largement avant l'aube. Le temps de faire un nouveau somme.  Comme elle descendait le chemin pentu vers la grève, elle distinguait à peine à travers ses larmes la barque fantôme émerger de la brume et du sable. Passées les premières usures du temps, elle semblait devenue inaltérable, coincée dans un entre deux entre terre et grand large.
Doucement la barque
frémissait aux souvenirs
d'un temps révolu

Lentement le pied du ciel
blanchissait vers l'orient.


©JeanneFadosi, mercredi 26 février 2020


Virgule sonore, un court extrait de la Mer de Debussy 
au moment du lever du soleil :



























  ...  Il rêvait le petit ourson. Il rêvait de nuit d’encre et des beaux yeux gris perle.
Elle avait comme lui une fourrure beige avec des reflets d’or. Et ... elle aimait dormir.

Le printemps approchait . Déjà les premières jonquilles. On jouerait à cachette.
Sur les bords du torrent qui charriait encor les neiges de l’hiver on goûterait l’eau fraîche .
....    Il rêvait le petit ourson. Il rêvait de nuit d’encre et des beaux yeux gris perle.
Puis,
Leur route avait croisé celle du prédateur. Un éclair. Et ... la nuit.

Le torrent chantait encore la fraîcheur des yeux gris perle. Petit ourson voulut dormir longtemps au cœur de la nuit d’encre.






















Fumerolles

Du bleu criblé de brun
Un arbre pépite
Se joue à la surface du marais
Au bord des fumerolles
Féerie enclavée
Au ras des illusions
Si aliénées
En ces lieux où rien ne bouge
Où la violence est bannie
Les herbes hautes se floutent
Le souffle d’une brise
Les fait danser 
© marine Dussarrat





                                      




Terre la Terre


Un rideau de pluie ferme l’horizon. Entre ciel et sol, l’eau exprime sa densité poisseuse et nourricière.

À l’origine
un Océan liquide-
la germination

Le bois se prend du désir de croître ou de se décomposer, au nom de la vie en germe dans la mort.

La transformation
toujours et partout s’exprime-
que de souvenirs

La terre humide, matrice de l’expression des formes, telle un caméléon expérimentant les couleurs, joue à créer, comme un enfant joyeux

Sur un brin de riz
toujours prêt à ascendre
se lit le chemin

l’humanité s’incline
vers l’unique maîtresse

La Terre.