Un grand merci Jean,
pour cette image qui a fait rêver.
À marée basse
La mer qui s'en va,
Se retire,
Laisse un terrain vague
Ou presque...
De l'eau piégée
Dans quelques creux
Ici et là
Gamelle à mouettes
Chamailleuses,
Des bois noirs à découvert
Sur le sable beige,
P'tits bonheurs d'artiste
insolite
Entre les algues
brunâtres...
La nuit tombe, entre chien et loup,
Jeter un dernier
regard
Ricochant
Sur le bleu, le beige, le
noir
Un objet blanc cassé
Et laisser revenir la mer
Demain
Telle une bête sauvage
Qui prend confiance
En la main tendue...
Secret d'étang :
Rite
Féérie
Mouvance
Quelques brindilles
Écrivent leur histoire
À la tombée du jour
Silence
Respiration
Quiétude
Un instantanée
Se reposant
À la surface de l’eau
Dérive
Surprise
À l’horizon
Un éclat de rire
Envol du lutin du jour
Arrêt sur image
Fragment de temps
En suspension !
Le
Roseau
Il
me tarde de voir l’aube
Et
son horizon,
Cette
ligne qui rêve le chemin,
Dépouillée
de la servitude de la nuit.
Au
fond
Qu’ai-je
su de la lune et de sa vénusté ?
Il
me tarde d’aborder Ithaque,
Mais
saurais-je la reconnaître ?
Le
roseau ne pense pas, il est.
Garde
toi de juger sa tige frêle,
Vois
le se jouer des éléments
Et
vibrer au moindre souffle !
Il
penche, il compose avec
Une
nature qu’il honore et accepte,
L’infini
comme seule voûte sur la tête.
À
l’intérieur, le silence.
©Myriam
Désert de lumière
Oasis, flaque d’eau dans les ocres des sables désertiques,
Quintessence représentée des déserts,
De tous les déserts du monde….
Car ils sont proches les néants de l’être,
Où ne poussent que de fantomatiques verticales,
Que de tristes absences, ou de vides étendues.
Parfois même se trouvent-elles dans nos regards,
Quand ils ne savent plus rien discerner.
Ni lire les infinis… dans le lointain,
Ni la promesse d’une moisson… dans la première herbe qui pousse…
Alors, rien n’est plus rien :
Le lavis n’est plus qu’eau de vaisselle,
L’encre perd l’imagination dans de sinistres restes charbonneux
Et le brou de noix sur la toile ne donne plus que de l’âge à
l’intemporalité du tissu.
Heureuse,
Heureuse la lumière…
Qui illumine tout de sa rédemptrice blancheur…
Et au cœur du silence,
Un cri d’oiseau dans le terne azur
Donne toute sa place
A la vie qui, lente
Et consciente, émerge et s’impose.
Elle avait roulé vite sur l'autoroute jusqu'à la Pointe du Raz. Dans le lecteur de cassettes La mer de Debussy. Au milieu de la nuit elle s'était heurtée à l'infini du parking sans jamais voir la mer. Alors elle s'était assoupie une heure ou deux avant de repartir. Elle reprenait le travail à une heure de l'après-midi. Cela lui laissait le temps d'aller à sa crique pour le lever du soleil. Elle y serait largement avant l'aube. Le temps de faire un nouveau somme. Comme elle descendait le chemin pentu vers la grève, elle distinguait à peine à travers ses larmes la barque fantôme émerger de la brume et du sable. Passées les premières usures du temps, elle semblait devenue inaltérable, coincée dans un entre deux entre terre et grand large.
Doucement la barque
frémissait aux souvenirs
d'un temps révolu
Lentement le pied du ciel
blanchissait vers l'orient.
©JeanneFadosi, mercredi 26 février 2020
Virgule
sonore, un court extrait de la Mer de Debussy
au moment du lever du
soleil :
...
Il rêvait le petit ourson. Il rêvait de nuit d’encre et des beaux yeux
gris perle.
Elle avait comme lui
une fourrure beige avec des reflets d’or. Et ... elle aimait dormir.
Le printemps
approchait . Déjà les premières jonquilles. On jouerait à cachette.
Sur les bords du
torrent qui charriait encor les neiges de l’hiver on goûterait l’eau fraîche .
....
Il rêvait le petit ourson. Il rêvait de nuit d’encre et des
beaux yeux gris perle.
Puis,
Leur route avait
croisé celle du prédateur. Un éclair. Et ... la nuit.
Le torrent chantait
encore la fraîcheur des yeux gris perle. Petit ourson voulut dormir longtemps
au cœur de la nuit d’encre.
Fumerolles
Du bleu criblé de brun
Un arbre pépite
Se joue à la surface du marais
Au bord des fumerolles
Féerie enclavée
Au ras des illusions
Si aliénées
En ces lieux où rien ne bouge
Où la violence est bannie
Les herbes hautes se floutent
Le souffle d’une brise
Les fait danser
© marine Dussarrat
Terre
la Terre
Un
rideau de pluie ferme l’horizon. Entre ciel et sol, l’eau exprime sa densité
poisseuse et nourricière.
À
l’origine
un
Océan liquide-
la
germination
Le
bois se prend du désir de croître ou de se décomposer, au nom de la vie en
germe dans la mort.
La
transformation
toujours
et partout s’exprime-
que
de souvenirs
La
terre humide, matrice de l’expression des formes, telle un caméléon expérimentant
les couleurs, joue à créer, comme un enfant joyeux
Sur
un brin de riz
toujours
prêt à ascendre
se
lit le chemin
l’humanité
s’incline
vers
l’unique maîtresse
La
Terre.
Bonsoir la compagnie, waouh, jamais déçue de l'Herbier, certes pas si facile à lire un dessin, mais jamais de panne sèche ici… bravo tous, amitiés, JB
RépondreSupprimerJ'ai fait le tour des blogs, laissé quelques mots où s'était posé le poème, et je reviens ici pour saluer les autres et les remercier de leurs participations. De l'ourson qui vous intrigue et vous touche au plus profond, en passant par le roseau sous la lune et sa vénusté, la lumière rédemptrice et la brume qui peint l'espace du rêve avec ses fumerolles; vous nous avez offert de bien touchants voyages. Merci. Le retour est vraiment réussi.
RépondreSupprimerIl n'y a jamais de doute, juste des attentes, le chemin de l'herbier se déroule à son rythme et chaque page qui s'ouvre est un plaisir poétique qui sans cesse se renouvelle... Merci !
RépondreSupprimerj'ai juste envie de bisser les commentaires de Jill et de ABC. Point d'impératif d'horaire pour les étapes de l'Herbier. Juste le bonheur d'écrire et de lire, des mots et entre les lignes, et d'écouter le silence relié au silence de l'image
RépondreSupprimerJe suis un peu en retard pour publier, je fais mon marché à droite et à gauche entre deux occupations, du temps un peu volé...
RépondreSupprimerGermination, transformation, la force de la Terre, ta proposition est magnifique, merci Adamante
Comme toujours, j'admire les mots de chacun.
RépondreSupprimerMerci pour tout, l'image choisie appelait au rêve, je ne suis pas déçue. ;)
Douce et belle journée à tous les brins.
Merci ami(e)s poètes ... merci d'avoir rêvé, merci de dire vos rêves ...
RépondreSupprimerAmitié fraternelle