Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Depuis hier, où cette idée fulgurante et enthousiasmante m'a traversé l'esprit, je bidouille avec mon arsenal audio pour réussir à vous concocter un enregistrement, à la fois relaxation (la première partie qui prépare à la suite) et voyage dans l'imaginaire vers le jardin (la seconde partie),
"Je m'en vois, peuchère !"
les réglages me résistent
le son trop faible
le son trop fort
le mode d'emploi à lire
(je déteste lire les modes d'emploi)
et... étrange à force de dire puis de m'écouter
loin d'être excédée
hier au soir
le casque sur les oreilles
j'ai failli m'endormir sur ma propre voix.
Parce que avec un casque, le son est nickel !
Mais sans...
Alors... sentant que je me rapproche du but, aujourd'hui "re belote et ce sera le dix de der" je le sais. (Ne pariez pas SVP)
Consciente que mes précédents tripotages aventuriers de la technique numérique avaient totalement bouleversé mon super appareil pour pro, afin de pallier toute éventualité de résistance -quel flair !- dans le même temps, afin de ne pas perturber les amoureux de l'image qui s'offre à se dévoiler à vos sens artistiques, j'ai demandé au peintre André Van Beeks'il serait d'accord pour nous prêter une image, et sa réponse ce matin est :
Avec plaisir.
Je vous pose donc l'image ici. Mais attention, en bon capricorne, le sabot bien planté en Terre, je résiste, vous aurez le mp3.
Je vous le dis :
"Ceci n'est que le premier volet de l'aventure !"
Je vous adresserai donc par e-mail ce merveilleux enregistrement en mp3* afin que vous preniez vingt minutes pour vous relaxer.
Un temps pour soi, c'est tentant non ?
Nulle obligation toutefois, nous sommes en France, et ce n'est pas la Belgique qui viendra me contredire ! Un pays capable d'enfanter Jacques Brel et Stromae a une racine solide dans l'affirmation de soi.
Vous découvrirez ainsi ma voix, celle qui s'exprime lorsque je pilote et participe dans le même temps à un voyage dans l'imaginaire.
Alors à tout bientôt ! ?
DJ Brin d'Herbier
Juste pour le plaisir,
sans correspondance avec mon bla bla
et là c'est du pur spectacle ! Bravo les artistes !
*ici je ne sais toujours pas faire -j'ai bien tenté de lire un mode d'emploi mais... (ici la voix chevrote).
C'est le printemps, et le printemps ignore les virus, il compose avec dans le grand ballet de la vie peuplé de virus et de bactéries (nous en sommes constitués).
Le printemps c'est le bois, l'envie de grandir vers le soleil, de pousser, de croître, d'ascendre.
Alors j'espère que vous gardez le moral, et que non seulement vous le garderez mais qu'en plus, profitant de l'énergie du printemps, vous le verrez grandir, car rien ne doit entamer notre foi en la vie.
J'en ai l'intime conviction depuis de nombreuses années :
" Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est la vie ! "
Comment pourrais-je expliquer ces propos ?
D'aucune façon et c'est très bien, d'ailleurs est-il toujours nécessaire d'expliquer ? Comment expliquer la joie que procure un rayon de soleil, un sourire croisé au hasard, la caresse du vent sur la peau, le parfum d'une fleur ?
Tout cela se vit, tout cela se déguste, tout cela émerveille nos sens, nous dilate. Il n'est besoin que de le vivre.
La meilleure explication n'est-elle pas celle que l'on reçoit dans le cœur ?
Sans mot, elle vibre, rayonne, nous amène à comprendre, à nous centrer, à nous apaiser, à vivre.
Alors, je le redis et vous l'offre comme on offre un bouquet de fleurs à quelqu'un que l'on aime :
" Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, c'est la vie ! "
Pour vendredi prochain
un voyage dans l'imaginaire
que je vous adresserai par e-mail.
Ce qui est formidable avec un voyage dans l'imaginaire c'est que notre cerveau ne fait pas la différence avec un voyage vécu physiquement. - J'aurais pu écrire "réellement" mais il me faudrait développer ce que sont le réel et l'illusoire. Je vous en laisse le soin. -
C'est là aussi tout l'intérêt de la lecture, avec la lecture qui n'est autre qu'un voyage dans le réel ou l'imaginaire d'un autre, ou le combiné des deux, nous engrangeons, grâce à notre imaginaire, ses expériences, nous nous en nourrissons pour faire pousser notre propre vie.
C'est sans doute grâce à cela que la lecture fait partie de la culture. En lisant, en voyageant dans cet imaginaire, nous plantons notre jardin intérieur, nous engrangeons des richesses dont nous n'avons pas toujours conscience.
La grande bibliothèque de l'Univers, c'est le savoir accumulé par tous les esprits venus sur Terre pour en faire l'expérience. Quelle richesse !
Alors profitons-en à cœur perdu !
Si vous ne recevez pas l'e-mail, ou si vous n'êtes pas sur la liste et que vous désirez participer, demandez-le moi à l'adresse suivante :
herbierdepoesies@free.fr
J'aurais bien aimé guider ce voyage via un enregistrement, mais j'ai trois mains gauches, je n'ai pas trouvé comment placer ici le moindre son sans image.
Si quelqu'un sait... je prends avec plaisir.
In fine
Bien entendu, au retour de ce voyage, vous le relaterez en haïbun, c'est ce qui semble-t-il ce qui convient le mieux, pour la page 161 de l'herbier de vendredi prochain.
Et si ce que je vous propose vous est impossible, dîtes-le moi, je vous enverrai une image pour participer. Un jardin sans doute.
Quelle image a-t-on forgé d’elle, avec ou
sans son consentement?
Est-elle vraiment la douzième merveille du
monde que l’on dit-on d’elle,
ou vraiment cette nullité,
comme elle se ressent parfois,
ce vide qu’elle ressent aujourd’hui tout
au fond d’elle, lové au creux de ses entrailles .....
Elle saisit son pinceau, et
rageusement
macule la toile blanche. Elle abandonne
le combat, quitte le ring sous les huées. Elle reprendra
l’œuvre,
le chef d’oeuvre ?
commencé.e ...
demain.
Demain ... Il n’est pas dans sa
nature d’abandonner, ni de baisser les bras. Son œuvre,
Tout comme celle d’Edouard ...
Lequel déjà ? Manet ? Munch ? Un
autre Édouard ? ....
Lola ne sait plus
aujourd’hui.
Demain ... Elle sait que demain lui
permettra de juxtaposer les plages de couleurs. Sereinement. Quand elle aura
apprivoisé ce double. Noir . Allégorie de la mort.
La peur ...
Cette voix, ce on-cuirasse,
qui lui répète sans cesse :
« tu te poses trop de questions pour
être heureuse ! »
Françoise, la Vieille Marmotte. Mars
2020.
(N.b. Lire à haute voix, en respectant le rythme
respiratoire)
Passage de témoin :
Son ancre marine
aimantée par le rivage -
suivre son horizon
Elle revient encore, elle revient toujours, la vieille, au bord de l’eau, scruter la ligne d’horizon qui chaque jour, de marée en marée, s’approche pour mieux s’éloigner, jusqu’à sa dernière vague qui l’emportera sur l’autre rive.
Racines et relais
érodés par les vagues
transmettre sans cesse
Elle est la souche, elle est la mémoire, la vieille, jusqu’au bout elle plantera les racines nécessaires à la croissance des jeunes pousses.
Une génération l’autre
ensemble au bord de l’eau
vers leur lendemain
Elle est le présent, elle est le futur, elle est femme, elle écoute, emmagasine, s’abreuve au tronc qui la structure. Demain elle prendra la barre et à son tour arrosera les radicelles de leur arbre de vie.
Passé et futur
entrelacés
les semences germeront
Côte à côte, elles sont deux, elles ne font qu’une. Tout a été dit. Le temps s’écoule. La première va larguer les amarres, la seconde assurera le relais.
les mots sont inutiles -
sans artifice
le témoin passe –
en silence
leur vie s’articule
Hier, aujourd’hui, demain, construisent l’avenir… La vie est un long et beau voyage !
L'ombre s' est faite dense, insidieuse, maléfique, accrochant ses haillons aux arbres des chemins, obscurcissant le ciel, l'éclat des boutons d'or, les chants d'oiseaux et nos petits bonheurs.
Deux femmes, deux chemins de vie, entre ombre et lumière
L'une attendait au bord du lac, enveloppée de noir, ce noir qui dérobe l'espoir.
Comme un naufrage sur la rive, une coulée de peur, une sombre déchirure.
L'autre avançait dans un sourire, les bras chargés de son monde de soleil, de dunes blondes et de pinèdes, gardienne d'un jour serein.
Il n'y eu pas de mots
Juste respirer cette odeur mouillée de la terre, écouter le frémissement des eaux, le vent dans les roseaux, laisser vagabonder les rêves
Tant de vie dans ces instants
tant de communion dans ce silence
tant d'amour glissé dans ce partage
Soudain la course vers la vie, vers le beau, vers l'essentiel des jours !
Balaline
Sur la rive du lac noir
Debout sur le
rivage, elle observe la nuit. Le ciel se confond aux eaux sombres du lac. Mais
où sont donc les astres ?
Lumière avalée
le mutisme des
eaux,
quelle
lourdeur !
La mort est à
ses pieds, mère douce et fidèle qui veille sur sa vie, berce son abandon. Cette
solitude sans solitude c’est la paix.
Elle est étoile
lumière dans le
noir
la jeune fille
Elle rayonne la
vie et le calme des eaux, son sang rouge, force de création, palpite. Elle pressent
le chemin qui est le sien à travers les paroles du silence.
Je vous propose une image pour résister à
la peur qui empêche de vivre l’instant magique qui, quelle que soit la période
de la vie, peut être notre dernier. Il n’est pas d’âge ni de moment pour tirer
sa révérence.
Il n’y a rien là de dramatique, notre chemin de
vie, j’en ai l’intime conviction, est un chemin de découverte, un voyage. Qui
en nous est venu parcourir les sentiers de la terre ? À chacun de donner
sa réponse en se penchant sur le lac de sa vie pour en pénétrer les profondeurs.
Aucun instant ne ressemble à l’autre, si nous ne
le cantonnons pas dans le réduit de nos pensées trop souvent centrées sur ce
qui nous fait mal ou nous dérange, obnubilés que nous sommes par ce que nous
désirons et que nous n’avons pas. Nous nous privons ainsi de ce qui nous est
offert et que l’on ne voit pas.
Mais, regardons autour de nous, cela commence
par la lumière, portons notre attention sur le ciel, voyons comme il se plait à
nous faire des clins d’œils, toujours présent, jamais le même. Mais les
voyons-nous ces transformations parfois tellement subtiles qu’elles nous
échappent lorsque, pourtant de bonne foi, l’on regarde sans voir ?
Ici, avec l’Herbier, nous capturons les instants
que d’autres ont captés et traduit au travers de leur art, nous y mettons des
mots, y portons des regards singuliers.
Que ces mots soient mus par le regard du cœur,
le seul capable de s’affranchir de l’illusion.
Belle semaine à vous les Brins, que notre amour
de la vie, de la découverte nous porte encore une fois vers la beauté.
Adamante
"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée-
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris
Elle avait roulé vite sur l'autoroute jusqu'à la
Pointe du Raz. Dans le lecteur de cassettes La mer de Debussy. Au milieu de la
nuit elle s'était heurtée à l'infini du parking sans jamais voir la mer. Alors
elle s'était assoupie une heure ou deux avant de repartir. Elle reprenait le
travail à une heure de l'après-midi. Cela lui laissait le temps d'aller à sa
crique pour le lever du soleil. Elle y serait largement avant l'aube. Le temps
de faire un nouveau somme. Comme
elle descendait le chemin pentu vers la grève, elle distinguait à peine à
travers ses larmes la barque fantôme émerger de la brume et du sable. Passées
les premières usures du temps, elle semblait devenue inaltérable, coincée dans
un entre deux entre terre et grand large.
Du bleu
criblé de brun
Un arbre
pépite
Se joue à
la surface du marais
Au bord
des fumerolles
Féerie
enclavée
Au ras
des illusions
Si
aliénées
En ces
lieux où rien ne bouge
Où la
violence est bannie
Les
herbes hautes se floutent
Le
souffle d’une brise
Les fait
danser