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vendredi 1 novembre 2019

La 152 vient de fleurir



Dessin Adamante



À l’orée du bois
sa maisonnette endormie –
à petit pas elle s’éloigne

Juste un peu de feu dans la cheminée, une lanterne à sa porte, dans le silence de l’aube pas à pas elle avance. Femme frêle, courageuse, femme écureuil à la cueillette saisonnière, à la ramasse de petits bois…

Autour du cou
sa grosse écharpe grise –
bise automnale

Le tapis de feuilles crisse sous ses pas. Un bois mort tombe, craque dans la pénombre. Lentement le soleil se glisse à travers troncs et feuillages. Un rayon de lumière caresse le jaune, le rouge, l’ocre du jour en une palette mordorée. Elle se baisse, cueille, coupe, entasse. Elle avance…

Une flamme rousse
comme une compagne matinale –
fausse solitude

Elle avance encore. Au creux des racines quelques champignons, plus loin des châtaignes, en partage. Son fagot de bois grossit en sa hôte. Elle fredonne un chant triste et mélodieux. Un chevreuil détale, un pic-vert en rythme lui fait écho…

Sa masure au loin
l’appelle à revenir  –
demain l’hiver

Elle rebrousse chemin, pousse sa porte. Dans la cheminée seules deux, trois braises rougeoient encore. L’automne lui a souri. La saison se meurt. Elle ne craint pas. Elle sait. Depuis son premier printemps elle avance vers son dernier hiver, naturellement…
Hier son homme, sans elle, a franchi ce pas, demain sereine, elle aussi, le franchira.





    

Bonhomme et sa vieille...


A la tombée des feuilles
Tombent les plus vieux pareillement
L'automne est saison de mort naturelle
Chante Georges de Sète...

Elle ramassait du bois mort
En sabot de bois
Au bois de la saint Martin
Et autres châtaignes
A jeter au feu de ce même bois mort...

Lui braconnait bien un peu
 Le lièvre fauve de l'automne
A cuire au feu
Au feu du bois mort de sa vieille
Qu'elle ramassait au bois...

Il était une fois
d'un bois à sa lisière
Des gens de peu

Elle allait tant bien que mal
Dans son corps bossu
Dans ce nouvel automne
Qui fait mourir naturellement
Les feuilles
Et les vieilles gens...

Lui patientait pipe aux lèvres
Assis près du feu de bois mort
Que la mort le surprenne
Une nuit au lit
Comme sa femme autrefois
Avec la Perrette, blanche comme lait...

 Elle est allée une fois encore, un soir,
Ramasser du bois mort au bois
Pour réchauffer son vieux bonhomme
Arrivé à l'hiver de l'âge
Pendant qu'il rendait l'âme 
Près de l'âtre en train de mourir
Faute de bois mort
Lui au bout de sa vie, naturellement...

De sa vieillesse
chandelle à bout de cire
s'éteindre en silence

Mais avant de partir
Elle lui avait rempli son verre d'eau de vie
Pour éloigner la mort
En se signant par deux ou trois fois...
Quand elle est revenue sa vieille
Il était raide comme cierge de Pâques
Lui, son bien vieux bûcheron
Qui lui avait taillé des cornes, jadis...

Les feuilles meurent
les vieilles gens tout pareil
dans la saint Martin






















Courbée sous la peine
la vieille est allée au bois
par abnégation

une pensée fugace
s'insinue en tête
qu'est devenue la liberté

qu'elle allait quérir
en quittant le joug paternel
pour la bague au doigt ?

si mélancolique elle est
c'est du vide immense
qui s'ouvre dessous ses pas

où sont donc ses illusions
de jeune et fière pucelle ?











Dessin Jamadrou 
Les feuilles mortes galopent sur le dos du vent
et livrent leur secret
"La mort est naturelle"
pour réchauffer mon âme
le bois mort
tout feu tout flamme
crépite de joie
alors
sur le dos des couleurs du temps
je me laisse ravir par le grand vent
les oiseaux en partance pour témoins.




et pourquoi pas Montand pour illustrer l'image de Jama ?
















La vieille


Un chemin de campagne et tout autour les bois. L’humidité colle les feuilles aux godillots maculés de terre de la vieille femme. Voûtée, elle chemine face au vent.

haleine de brume
la respiration courte
elle avance

Quelques bogues oubliées ouvrent leurs bouches sales à son passage. L’eau est partout qui fait l’humus.

la putréfaction
étape vers l’autre forme
résurrection

Demain est un leurre, le temps est à l’instant. Dans cette campagne misérable, chaque pas est vie, résistance, défi. Le ciel le sait bien qui se confond en nuages.

ici tout est lutte
rêves sous les semelles
sourire et cœur las

Quelques instant d’arrêt, comme pour lire l’horizon par-delà les cimes de vieux chêne tordus. Ici tout est patience, on prend le temps de vivre.

Pas d’état d’âme
pas une once de rébellion
juste un désir de feu

Le petit bois abandonné sur la mousse, aux pieds des feuillus dénudés pour l’hiver, est son seul soucis. Elle se baisse, ramasse, se relève, recommence. Le fardeau se fait lourd. Mais tout à l’heure le feu.

à peine un râle
le dos courbé de branches
elle s’en retourne

Bientôt dans l’âtre brûlera ce feu tant espéré où ses vieux doigts raidis danseront vers les flammes. Le silence, plus fidèle qu’un chien, lui parlera encore, et de son sourire édenté elle le remerciera.

de soupir en sourire
quand elle hoche la tête
elle acquiesce à la vie

aimer ce que l’on a
est il de plus pur désir ?


Une découverte avec le bois mort (ça me rappelle un peu Cat Steven -que j'adore-  (en moins bon d'accord)                         https://youtu.be/K_81RWgjoGM




dimanche 27 octobre 2019

pour la page 152



Pour fêter l'arrivée du froid
Pour fêter l'arrivée du vent
Pour fêter l'arrivée des feuilles mortes
Pour fêter un troubadour
Pour rêver à partir de ses mots 
Pour rêver à partir de ses notes
Pour fêter vendredi prochain


Je vous propose
La chanson "Bonhomme"
Mais celle qui touche ici, c'est  la vieille !


Racontez-nous donc l'histoire née des images 
Celle qui viendra frapper à la porte de votre esprit lors de l'écoute

Eh oui, on peut s'éloigner très loin de ce que raconte Georges

En haïbun pour les plus courageuses*, en haïkus (on peut en déposer plusieurs) ou en poésie du quotidien : simple, simple, simple. 






Prenez stylo, papier
fermez les yeux
détendez-vous en souriant
en pensant à un beau paysage d'automne

descendez dans vos espaces intérieurs
lancez la musique
et 
Sans réfléchir
voyez les images
cheminez avec elles
alors, sans ouvrir les yeux
notez ce qui vous passe par la tête
comme ça vient
sans résister
sans chercher
sans tenir
notez
les
mots
couleurs
sensations
idées

Au final, organisez vos notes et rédigez

À vendredi prochain pour la découverte


Bonne semaine, les brins !





Pour la page précédente, le coin des retardataires est à voir ICI



vendredi 25 octobre 2019

La page 151 Oups !


"OUPS !" acrylique/papier - collection "émotions & sentiments" A. Donsimoni


Oups, le visiteur des étoiles


Oups, je suis le visiteur des étoiles, incognito sur votre terre depuis huit ans à la noël. Les galaxiens n°xxx (codé) m'ont affectueusement surnommé ainsi tant je l'utilisais dans mes notes.

Destination Terre
ma galaxie est codée
immersion totale

Car si je reste en contact avec eux, ma mission leur a appris qu'ici sur Gé, existait les sentiments, bizarrerie que j'ai mis du temps à comprendre et apprivoiser, à la fois délice et poison.

Tout a changé rien ne change
ma mission est impossible

Oups, Je disais ce monde foutraque. J'étais loin d'imaginer qu'il le deviendrait bien plus encore au fil de mes découvertes et de la marche de son histoire.

Mon surnom est Oups
un simple son qui dit tant
petit mot valise

Oups, ma galaxie me manque. J'ai été contaminé aux émotions des terriens. Des émotions sur lesquels je ne mets toujours pas de mots quand surgissent de nouvelles sensations, quand surgissent de nouvelles situations.

Oups remplace n'importe quoi
surfant sur mes états d'âme









Oups !


Psychédélisme
Vend du paradis artificiel
Du rêve yeux grands ouverts
A l'abri de la nuit
Les soucis en fumée
La vie se déforme informe
Paradis, ou enfer... ?
On ne sait plus trop
Clown gai, clown triste
Tour à tour
Stupéfiant LSD
Trip du hippie...

Psychédélisme
Vend un autre monde
Du rêve éveillé
 A ne plus toucher terre
Quand l'alcool
A terre vous met
Juste une petite mort
Au pays de l'inconscience
 Gueule de bois
Pour boit-sans-soif
Cuite à papa
Dépassée...

Oups ! Mal de crâne, pareil,
Etat anormal
A planer un peu encore
Au p'tit matin blême et brumeux....











Zen attitude

Sur les chemins de ses rondeurs et de ses prises de tête, bonjour revoilà « 0ups ».
Fin juin, la consigne était claire
"prendre deux mois de vacances pour déconnecter".
Début septembre, le résultat est là
j'ai coupé tous contacts,
J'ai choisi la zen attitude
conséquence, depuis le 1er septembre,
j'ai perdu la tête.
Ne faites pas cette tête-là,
on dirait que je vous mets la tête à l'envers.
Vous avez pourtant la tête sur les épaules vous.
Je donnerais presque vos têtes à couper pour retrouver la mienne.
Pauvre petite tête, je la trouvais sympa.
Si au moins je savais où elle était, je mettrais du plomb dedans
pour ne pas avoir une tête sans cervelle.
En attendant, mes amis qui avez encore toute votre tête,
si vous la voyez,
merci de lui dire de me contacter
j'aimerais tant ne plus avoir la tête ailleurs !









Malédiction noctambule

Avancer sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger. Peur de faire du bruit, de se faire remarquer, de heurter un meuble, de faire tomber un verre, un vase, un quelque chose qui se brise et ruine vos efforts pour passer inaperçu.
Surtout ne pas respirer trop fort, se faire tout petit, se fondre dans le paysage, furtif comme une brise, s’effacer, ne pas faire craquer le parquet, devenir plus invisible et plus léger que l’air. Ne pas douter surtout, ne pas douter… être un félin, voilà ! Une ombre parmi les ombres.
Et bien évidemment, à force de tant de précautions voici qu’arrive l’inévitable, la maladresse ultime qui ruine l’entreprise. Patatras ! C’est trop tard, le bruit résonne comme le glas.  


Alors, quand la lumière s’allume et vous révèle, on adopte le sourire de l’imbécile en déconfiture, la posture cramoisie du pauv’gars pris en faute qui rêve de disparaître en terre.
Oups ! une belle entrée ratée.





et pour ce jour :
  
Entrée tardive
pantoufles en mode furtif
pieds dans le tapis

badaboum et patatras
la discrétion ? c'est loupé !

©Adamante



Le coin des retardataires :





OUPS

Un mot
Une contrepèterie
Un clin d'oeil
Ton humour un peu caustique
L'enfant que tu restes sait sourire
Encore un peu
Je t'entends rire
A grands éclats sonores
Qui résonneront toujours
En nous




                            à  Alicia Alonso


Sous les étoiles
elle a dansé jusqu'au bout
l'ardente Alicia

elle a parsemé la nuit
de lumières complices

Marine Dussarrat




dimanche 20 octobre 2019

151 "Oups !"


ou "les tribulations d'un herbier
au pays de la belle au bois dormant."


   L'Herbier s'est endormi. Trop de ronce autour du château, pas de princesse, pas de prince charmant pour venir la réveiller. Et puis un jour, une bonne fée, alertée par le si long silence, a passé le bout de son nez pour regarder par la porte entre baillée de la chambre du bel endormi. 

          - Eh l'Herbier, tu fais quoi ? Tu roupilles ou quoi ?

   L'Herbier, tout enchifrené, l'air hagard lui répond :

          - Rhooooo lala ! Quel jour sommes-nous ?

          - Vendredi, mon prince. Je t'ai laissé un petit mot, mais je vois que tu t'es endormi dessus. Faudrait voir à ne pas faire n'importe quoi si tu veux que les textes fleurissent. Regarde ton jardin, sa terre se craquelle ! Tu es au dessous de tout !*

   Alors, l'Herbier tout penaud a mis un pied au sol, puis l'autre, il s'est étiré, s'est levé, et bien avant d'enfiler une tenue décente, toujours dans son "petit-jama"** de nuit, il a farfouillé un peu dans sa bibliothèque (où il n'y a pas de lutin bleu pour faire régner l'ordre). Au bout d'un certain temps, voire d'un temps certain tant il lambine ces temps-ci,  il a sorti une image. Ce n'était pas un bon point, ça il ne le méritait pas, on en sera toutes et tous d'accord, et il l'a posée ici pour tenter de se faire pardonner. 
   L'espoir fait vivre dit-on, qui sait, il en est peut-être pareil du rêve.

Alors à vendredi prochain ?

Didascalies 
* Attention ! ce n'est pas du tout, du tout, ce qu'a dit la bonne fée, elle était plus que compréhensive, mais l'herbier pas très à l'aise avec lui-même, se l'est dit très fort... une plaisanterie pour chasser un malaise. Une fiction juste pour rire. Voilà. 
** Un mot d'enfant ça ne s'invente pas plus que ça ne s'oublie.
Note pour le lutin bleu : en ce qui concerne cette page, je n'ai pas su quoi écrire, j'étais trop émue, j'ai pensé très fort une immense tendresse, et je suis passée, en silence.

"OUPS !" acrylique/papier - collection "émotions & sentiments" A. Donsimoni

Elle danse parmi les étoiles

Photo d'archives datant du 7 avril 2015 de la danseuse et chorégraphe cubaine Alicia Alonso, légende du ballet, qui est décédée le 17 octobre 2019 à l'âge de 98 ans
 
afp.com/YAMIL LAGE

La dame est partie
danser parmi les étoiles
dans l'infini mystère

du ballet de l'univers
au delà des apparences

L'étoile a rejoint
d'un grand saut dans l'inconnu
l'envers du miroir

A-t-elle rejoint les Willis
où Giselle ne meurt jamais ?

ou rejoint sa liberté
d'être partout à la fois.

vendredi 18 octobre 2019

sur  l'image de Jamadrou de la page 44 qu'elle a reprise à la page 108

Pour rendre hommage à Alicia Alonso, célèbre danseuse et chorégraphe cubaine qui a tiré sa révérence à 98 ans.




vendredi 4 octobre 2019

page 150 la boîte à livres


Au Parc de La Tête d’Or, Mon grand bel Hêtre, le beau Fayard n’est plus .... 


Je n’en crus pas mes yeux. Où donc fut-il passé ?
J’ai cherché, et encor
Et encor et encore
Il n’avait pas bougé.
Tout d’abord j’ai pensé que je m’étais trompée.
Mais non, c’était bien lui.
Il me faisait faux-bond.

- « Tu ne me reconnais pas ? »
- «  Je ne te reconnais pas. Qui donc es-tu ? »
Il m’en fallut faire le tour. Reconnaître le poupon tétant son pouce, pour en être bien sûre.
                                                On me l’avait coupé
                                                 Et sans me demander
                                                 Ma permission, encore !
                                                 Crime de lèse- majesté.

- « Tu ne me reconnais donc plus ? »
........         - Mais,  qu’es-tu devenu ? »
- «  Coléoptères ravageurs, les scolytes ont fait un carnage. Je ne suis pas le seul .....
Mais foin des apparences,
Demeurent mes racines.
Si j’ai perdu ma riche frondaison,
Qui se soucie de mon enracinement ?

                            Un bruit de scie
                            Un long frisson
                            Je suis toujours.

De la senteur de la sciure
S’échappent
Les mots des maux.
J’ai changé de nature.
Je vécus à l’air libre
Aujourd’hui je permets
Dans quelqu’air confiné
De prison de carcan ou d’un problème inné
À quelque esprit fermé
De pouvoir s’envoler.
.........  j’ai changé de Nature. »

Fin septembre 2019.









Hêtre un autre

Hêtre et ne plus l'être
Un « beau » matin d'été
Cet arbre majestueux
Comme un château, fort...
Je tutoyais l'azur de ma ville
Géant de ma race
Sur un îlot de pelouse
Lampion compagnon de lune...
Hêtre cet arbre
au parc de la Tête d'Or
Baptisé Fayard
Et puis et puis
Tel un Louis de l'Histoire
On m'a guillotiné,
Pourquoi moi, pourquoi moi
Droit comme un i
Encore vert, malgré mon âge
A ce jour j'ai un air de chapelle
Loué sois-tu l'artiste
Je suis devenu
Un petit gîte
Pour bouquins voyageurs
De passage comme les oiseaux...
Abri pour plume
ouvert à tous les livres
Hêtre un autre







Le grand hêtre n'est plus. La hache qu'il craignait tant a fait son œuvre, rognant les boursouflures des marques immémoriales du temps. du moins le bûcheron lui a laissé ses racines. Il pourra encore un temps dialoguer en réseaux souterrains et transmettre les secrets à lui confiés.

L'enfant épuisé
qui lui confiait ses chagrins
qu'est-il devenu ?

Toutes les larmes du monde ne suffisent plus à abreuver les grands arbres de sagesse. Les jardiniers dit-on se sont résignés à trancher. Trop fragiles, trop exposés ... D'autres épicéas sont tombés sous l'attaque des parasites mortifères, pour limiter la contagion.

Aurait-il suffi
d'en protéger les prédateurs
en fragile équilibre ?

Les frondaisons du fayard, pleines des chants d'oiseaux nicheurs se contentaient de menacer, lors des dernières tempêtes, la proximité d'une galerie.

Un toit de bardeaux
à des livres voyageurs
fera protection

L'enfant recru de chagrin
en trouvera-t-il les mots ?



illustration musicale : Julien Clerc, Sous mon arbre



 LE HETRE DE LA FONTAINE

Alangui
Sa ramure
Flottant au vent
Le vieux hêtre vénérable
Au bord de la fontaine
Bruisse du temps qui passe
Je l'entends 
Dérouler sa musique de lumière
Dépouillée des ragots
Dont j'ai muré l'entrée

Je l'entends qui nous parle
De la sève qui se reposera
Dans la gangue de l'hiver
Mais remontera au printemps
Vers les rayons de vie

      Il nous faut un ciel bienheureux
      Des sourires pour renaître
      La branche blessée repoussera
      L'espoir est dans la terre
      Une immense promesse

De sa substance naissent
Des notes
     Des mots
            Des lettres
                  Des contes

Il murmure et nous berce
Le vieil arbre de la fontaine
Il récite le cours des âges
Il sait mieux que personne
La force de nos amours






Son hêtre n’est plus
ses racines demeurent en terre
abri de ses contes

reliés feuille à feuille
en partage livresque

          ***
De l’arbre au papier
de ce papier aux livres
toute une histoire








Mise en boîte d’un géant

Nous agissons comme si tout était éternel. Notre regard survole plus qu’il ne voit et nous ignorons ces petits messages de la vie quotidienne, transmis par les êtres que nous croisons. Ils font partie du paysage, cela va de soi. Mais non, cela ne va pas de soi, bien au contraire. L’habitude qui nous éteint nous fait ignorer la magie qui nous baigne, et puis un jour, sans prévenir, un habitué disparaît.

Hier, ici, un arbre
géant bercé d’espace
aujourd’hui, le vide

Notre paysage bouleversé révèle une déchirure, une béance de l’espace-temps. Tout nous parle, nous percevons encore la vibration du disparu, son manque est plus prégnant que sa présence ne l’était.

Le vent murmure :
« où sont donc tes feuilles ? »
à une boîte à livres

L’amour blessé frémit dans notre poitrine, nous prenons conscience de l’éphémère. Demain un autre, ici, à notre place, habitué à son environnement, à son tour regardera sans voir ce qui reste de lui.

Rien d’éternel
pas même une boîte à livres
effet de mode.


mercredi 25 septembre 2019

pour la page 150


Une histoire d'arbre


Une fois n'est pas coutume, je fais remonter une page pour saluer un arbre. Nous en avions chanté le pied, nous allons en chanter sa nouvelle vocation d'abri pour les livres offerts en partage.

J'emprunte la photo de ce qu'il en est advenu sur le blog de notre Vieille Marmotte, et vous suivrez le lien pour tout savoir, tout découvrir de son histoire, et le voir lorsqu'il était arbre, tout simplement arbre.


Rendez-vous le 4 octobre prochain.
en haïkus, (un ou plusieurs) ou encore en haïbuns



Au Parc de La Tête d’Or, Mon grand bel Hêtre, le beau Fayard n’est plus .... Que lui est-il arrivé durant ces dernières vacances estivales ? Sur son tronc, un abri ! 


La suite du reportage chez la Vieille Marmotte