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vendredi 4 octobre 2019

page 150 la boîte à livres


Au Parc de La Tête d’Or, Mon grand bel Hêtre, le beau Fayard n’est plus .... 


Je n’en crus pas mes yeux. Où donc fut-il passé ?
J’ai cherché, et encor
Et encor et encore
Il n’avait pas bougé.
Tout d’abord j’ai pensé que je m’étais trompée.
Mais non, c’était bien lui.
Il me faisait faux-bond.

- « Tu ne me reconnais pas ? »
- «  Je ne te reconnais pas. Qui donc es-tu ? »
Il m’en fallut faire le tour. Reconnaître le poupon tétant son pouce, pour en être bien sûre.
                                                On me l’avait coupé
                                                 Et sans me demander
                                                 Ma permission, encore !
                                                 Crime de lèse- majesté.

- « Tu ne me reconnais donc plus ? »
........         - Mais,  qu’es-tu devenu ? »
- «  Coléoptères ravageurs, les scolytes ont fait un carnage. Je ne suis pas le seul .....
Mais foin des apparences,
Demeurent mes racines.
Si j’ai perdu ma riche frondaison,
Qui se soucie de mon enracinement ?

                            Un bruit de scie
                            Un long frisson
                            Je suis toujours.

De la senteur de la sciure
S’échappent
Les mots des maux.
J’ai changé de nature.
Je vécus à l’air libre
Aujourd’hui je permets
Dans quelqu’air confiné
De prison de carcan ou d’un problème inné
À quelque esprit fermé
De pouvoir s’envoler.
.........  j’ai changé de Nature. »

Fin septembre 2019.









Hêtre un autre

Hêtre et ne plus l'être
Un « beau » matin d'été
Cet arbre majestueux
Comme un château, fort...
Je tutoyais l'azur de ma ville
Géant de ma race
Sur un îlot de pelouse
Lampion compagnon de lune...
Hêtre cet arbre
au parc de la Tête d'Or
Baptisé Fayard
Et puis et puis
Tel un Louis de l'Histoire
On m'a guillotiné,
Pourquoi moi, pourquoi moi
Droit comme un i
Encore vert, malgré mon âge
A ce jour j'ai un air de chapelle
Loué sois-tu l'artiste
Je suis devenu
Un petit gîte
Pour bouquins voyageurs
De passage comme les oiseaux...
Abri pour plume
ouvert à tous les livres
Hêtre un autre







Le grand hêtre n'est plus. La hache qu'il craignait tant a fait son œuvre, rognant les boursouflures des marques immémoriales du temps. du moins le bûcheron lui a laissé ses racines. Il pourra encore un temps dialoguer en réseaux souterrains et transmettre les secrets à lui confiés.

L'enfant épuisé
qui lui confiait ses chagrins
qu'est-il devenu ?

Toutes les larmes du monde ne suffisent plus à abreuver les grands arbres de sagesse. Les jardiniers dit-on se sont résignés à trancher. Trop fragiles, trop exposés ... D'autres épicéas sont tombés sous l'attaque des parasites mortifères, pour limiter la contagion.

Aurait-il suffi
d'en protéger les prédateurs
en fragile équilibre ?

Les frondaisons du fayard, pleines des chants d'oiseaux nicheurs se contentaient de menacer, lors des dernières tempêtes, la proximité d'une galerie.

Un toit de bardeaux
à des livres voyageurs
fera protection

L'enfant recru de chagrin
en trouvera-t-il les mots ?



illustration musicale : Julien Clerc, Sous mon arbre



 LE HETRE DE LA FONTAINE

Alangui
Sa ramure
Flottant au vent
Le vieux hêtre vénérable
Au bord de la fontaine
Bruisse du temps qui passe
Je l'entends 
Dérouler sa musique de lumière
Dépouillée des ragots
Dont j'ai muré l'entrée

Je l'entends qui nous parle
De la sève qui se reposera
Dans la gangue de l'hiver
Mais remontera au printemps
Vers les rayons de vie

      Il nous faut un ciel bienheureux
      Des sourires pour renaître
      La branche blessée repoussera
      L'espoir est dans la terre
      Une immense promesse

De sa substance naissent
Des notes
     Des mots
            Des lettres
                  Des contes

Il murmure et nous berce
Le vieil arbre de la fontaine
Il récite le cours des âges
Il sait mieux que personne
La force de nos amours






Son hêtre n’est plus
ses racines demeurent en terre
abri de ses contes

reliés feuille à feuille
en partage livresque

          ***
De l’arbre au papier
de ce papier aux livres
toute une histoire








Mise en boîte d’un géant

Nous agissons comme si tout était éternel. Notre regard survole plus qu’il ne voit et nous ignorons ces petits messages de la vie quotidienne, transmis par les êtres que nous croisons. Ils font partie du paysage, cela va de soi. Mais non, cela ne va pas de soi, bien au contraire. L’habitude qui nous éteint nous fait ignorer la magie qui nous baigne, et puis un jour, sans prévenir, un habitué disparaît.

Hier, ici, un arbre
géant bercé d’espace
aujourd’hui, le vide

Notre paysage bouleversé révèle une déchirure, une béance de l’espace-temps. Tout nous parle, nous percevons encore la vibration du disparu, son manque est plus prégnant que sa présence ne l’était.

Le vent murmure :
« où sont donc tes feuilles ? »
à une boîte à livres

L’amour blessé frémit dans notre poitrine, nous prenons conscience de l’éphémère. Demain un autre, ici, à notre place, habitué à son environnement, à son tour regardera sans voir ce qui reste de lui.

Rien d’éternel
pas même une boîte à livres
effet de mode.


mercredi 25 septembre 2019

pour la page 150


Une histoire d'arbre


Une fois n'est pas coutume, je fais remonter une page pour saluer un arbre. Nous en avions chanté le pied, nous allons en chanter sa nouvelle vocation d'abri pour les livres offerts en partage.

J'emprunte la photo de ce qu'il en est advenu sur le blog de notre Vieille Marmotte, et vous suivrez le lien pour tout savoir, tout découvrir de son histoire, et le voir lorsqu'il était arbre, tout simplement arbre.


Rendez-vous le 4 octobre prochain.
en haïkus, (un ou plusieurs) ou encore en haïbuns



Au Parc de La Tête d’Or, Mon grand bel Hêtre, le beau Fayard n’est plus .... Que lui est-il arrivé durant ces dernières vacances estivales ? Sur son tronc, un abri ! 


La suite du reportage chez la Vieille Marmotte





dimanche 22 septembre 2019

Oubli, oubli...



Pour toi Marine, pour me faire pardonner



Un oubli, j'avais répondu au courriel et oublié le poème qui suivait.



Un rai de lumière
divine ou quotidienne
fuse vers les nues
l'artiste dirige l'artisan
mais invente son art


Coûte que coûte
Georgia O'kieffe
peint par procuration





page 149


Merci à vous qui participez encore malgré mes escapades et mes absences, 
mes retards et mes lenteurs. Merci.


Georgia O'Keeffe, From a Day with Juan III, vers 1976-1977, huile sur toile, 121 x 91 cm, Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe © Georgia O’Keeffe Museum © ADAGP, Paris, 2019



Il y a...
Dans une galerie, il y a
Une peinture extraordinaire, extraterrestre
Par on ne sait quel pinceau envahisseur
Elle happe la femme, l'homme
Georgia et John
Qui la dévisagent, lui perplexe,
Toile sans visage, juste une route
Nue, blanchâtre,
  La vie après la mort... ?
Des baguettes chinoises, un compas
Des gambettes de music-hall 
Dit John, blagueur
Un bec d'oiseau
Grand ouvert au-dessus du nid
 Prêt à régurgiter en bon nourricier
Répond Georgia, sérieuse...
Georgia en est captive,
John a envie d'un café, avec un nuage de lait

 Ce que tu es terre-à-terre John !
 Toi Georgia toujours à toucher le ciel hein...








Comme d'habitude, il n'avait aucune idée de ce qui adviendrait de son texte. S'il convenait, il paraîtrait signé du nom de son boss, caviardé des nuances et de la complexité de l'analyse. Sinon il n'en resterait qu'une caricature sans base ni sommet pour remplir l'espace d'une pub non attribué avec ses initiales. Souvent le fichier atterrissait dans la corbeille.

Il longeait la Seine.
Vers l'Ouest doucement
le soleil déclinait.

L’œuvre ne l'avait pas inspirée, son histoire en revanche l'avait interpellé. Comme une répétition sans fin. Symptôme de la ré-émergence des pratiques d'asservissement dont les trente glorieuses avaient fait croire à la disparition.

Sur l'autre rive
une vieille dame incarnée
derrière des palissades.

Sa petite amie, en le présentant à ses parents, l'avait dit "critique d'art". Cela avait plus d'allure que poète. Moins inquiétant, quoique. Il avait envie de gueuler à l'eau noire "plus de gueule". Ce contrat à durée indéterminée était une aubaine pour se loger et ils avaient besoin de leur caution.

Un beau soir d'avril
les âmes des anonymes
pleuraient leur chef d’œuvre.

Demain sans doute les enchères grimperaient dans d'autres tours. Quelqu'un achèterait un nom. L'objet passerait d'un coffre à un autre. Il pensa à cette citation de Raymond Poincaré lu sur un des blogs où il aimait se détendre et se ressourcer : «  Une œuvre d’art n’est jamais immorale. L’obscénité commence où l’art finit ».

L'arrogance des marchés
la quête vaine du barbouilleur
étaient dérisoires.

Vers les tours de la Défense
Le Soleil griffait les toits.



illustration sonore
Jean Ferrat La montagne







Un tableau
Dégradé de bleu
Et deux triangles tronqués
L'un gris plus clair
A force de fixer la pyramide
Une magie opère 
Peu à peu un visage apparait
Dans les vibrations grises
Alors...
Qui a peint ce tableau ?
L'artiste qui a voulu ces formes géométriques
Qui a imposé les couleurs
Où la main inconsciente du tâcheron !
Ce visage aux lèvres serrées
Dont le regard fascine
Est-il une évocation fantomatique de l'auteur
Qui m’apportera la réponse...









Peintresse bionique
   petite fable

Pour ramasser les noix de coco et en faire de l’huile, on met des singes en servitude. L’ingéniosité humaine n’a pas de limite.

Allez les petits
grimpez, vite, vite, vite
la noix n’attend pas

la journée vous paraît longue,
et la nuit, dans vos prisons

Il paraît qu’au pays des arts, quelque part sur une planète où l’Ego frôle le sublime, il en fut une qui utilisa les bras, les jambes, et un peu sa tête, quand même, à un pauvre gars qui passait par là, pour lui faire réaliser son grand œuvre.

« Grimpe à l’échelle
j’ai de l’art à te passer
écoute et obéit

tu n’es jamais qu’une excroissance
pour moi la gloire, pour toi l’oubli »

« Pourquoi pas » se dit l’homme de main, « les brosses me changeront de mes outils ». Et voilà qu’il se prend au jeu.  Il « peindouille » du haut de son perchoir, sous la dictée de la Sérénissime artiste. Quel bel instrument c’était là ! Cet homme, qui n’en était plus vraiment un, était devenu l’extension, palpitante de génie, d’une "peintresse" bionique.

L’art, je vous le dit
est souvent d’avant-garde
et parfois sans scrupule.

Adamante Donsimoni




Pour toi Marine, pour me faire pardonner



Un oubli, j'avais répondu au courriel et oublié le poème.



Un rai de lumière
divine ou quotidienne
fuse vers les nues
l'artiste dirige l'artisan
mais invente son art


Coûte que coûte
Georgia O'kieffe
peint par procuration





lundi 9 septembre 2019

pour la 149, Ah les artistes !


Aujourd'hui je reprends l'intégralité de la news letter de Artips

Un regard pointu sur l'art et les artiste !

Là, je trouve que ça vaut le coup ! 

Pas vous ?



Années 1970, dans un ranch des États-Unis. À presque 90 ans, la célèbre peintre Georgia O’Keeffe n’y voit plus très bien. Renoncer à la peinture serait terrible pour elle.
Pour certaines œuvres, elle se débrouille encore seule, mais pour d’autres, elle a besoin d’un peu d’aide…


Tony Vaccaro, Georgia O'Keeffe portant l'une de ses peintures, Taos Pueblo, 1960, photographie, collection privée, photo : © Tony Vaccaro © Bridgeman Images © Georgia O’Keeffe Museum © ADAGP, Paris, 2019

Un jour, elle appelle dans son atelier John Poling, un employé qui fait quelques travaux d’entretien et de peinture dans son ranch. Elle lui demande de préparer une toile : il faut appliquer un enduit spécial avant de peindre.




Georgia O'Keeffe dans son atelier, vers 1960-1970, photographie © ADAGP, Paris, 2019

Finalement, le voilà qui exécute tout le tableau, suivant les instructions précises de la peintre. Il s'agit de grands dégradés de gris et de bleu, suivant des formes géométriques.

L’année suivante, John aperçoit une photographie de ce tableau dans un journal. Il n’en revient pas : son nom n’est même pas mentionné !

Il rend donc visite à O’Keeffe. Chacun défend sa position. La peintre ne voit pas en quoi cela poserait problème d’être assistée dans la réalisation d’une œuvre, ni pourquoi le public devrait le savoir.


Mais pour Poling, il s’agit d’autre chose : ayant peint tout le tableau lui-même, il affirme qu’elle n’aurait pu le faire sans lui. Il veut être reconnu pour sa collaboration à cette toile. Aucun des deux ne lâche le morceau !

John Poling ne digère pas l’affaire et finit par contacter la presse. Interrogée sur la question, Georgia O’Keeffe regrette que John profite de cette histoire pour essayer de faire parler de lui, alors que sa contribution s’est limitée à être un outil. "Il n’était pas plus utile qu’un pinceau", déclare-t-elle.

Vingt ans plus tard, Poling persévère avec un livre, mais peine perdue : la reconnaissance n’est pas au rendez-vous...






samedi 7 septembre 2019

page 148 un oubli

Un oubli sur la page précédente. 
Je l'ai rajouté là-bas, mais je la publie ici pour que tous puissiez lire.
Désolée
AD

"Hospitalier" Henri Haram Hairabédian



Paréidolie


...les merveilleux nuages...

Aussi loin dans mes souvenirs j'aime regarder les nuages aux formes changeantes

Plus tard en forêt j'ai découvert des arbres et des souches à l'aspect totémique 

Une fascination 

Un jour la révélation est venue avec "l'écriture" des pierres 

Des yeux levés vers le ciel au regard porté sur la terre tout semble protéiforme 

Et à notre œil profane  l'artiste révéla une piéta née de la pierre




vendredi 6 septembre 2019

La page 148 "Hospitalier"


Henri Haram Hairabédian

HOSPITALIER -Trésor de garrigue

© -6/1001



    
Gravé sur la pierre
pour aimanter nos regards
lecture symbolique

Le livre de la vie a déposé dans nos escarcelles des balises de lecture. D’un bon samaritain à une piéta, tant de possibles. Lire simplement la tendresse d’un élan de compassion et s’émouvoir de l’empreinte sur la pierre résonnant en nous comme un écho.

Sa mère penchée
vers ses bras qui se tendent
Songe d’Athalie

Peur plus que tendresse, d’autres temps, d’autres lieux, d’autres repères. Entre rêve et cauchemar, le souvenir d’un songe, trop souvent récité, le soir à la veillée. L’adulte porte encore en sa mémoire, le regard effaré d’un enfant.

Ombre des nuits sans lune
penché sur le sommeil des justes
fantôme insomniaque

Réveil d’une nuit sans rêve, sous le regard attentif d’une silhouette inconnue, fausse solitude. Une présence drapée des mystères nocturnes.

La pierre est muette
et l’imaginaire bavard
seul le sculpteur sait

Son œuvre terminée, offerte aux regards, permet mille et une divagations. Les miennes ne seront pas les vôtres. Les siennes furent sûrement tout autre, inscrites sur la pierre pour sa postérité…

©ABC






La mort d'un fils
On le lui a pris un vendredi
Cloué sur la croix
On lui a rendu ce fils
Mort,
Troué dans la poitrine
Les pieds et les mains,
Les bourreaux ont un coeur de pierre.

Sur son sein de bure brune
Elle berce sa dépouille à la tête tombante
 L'encercle de ses bras protecteurs
Ne se résigne au tombeau, encore...

Elle le dévisage
Son visage grave de douleur,
Elle le porte fermement
Avec la force d'une mère blessée.

Elle ne se résigne au tombeau, encore
Elle veille
Espère un retour à la vie,
Il a du sang d'un dieu dans les veines
Un dieu tous pouvoirs.

Elle le dévisage, encore...
Un groupe de femmes la raisonne
Il faut préparer le corps, le laver de ses supplices,
S'en suivra sa mise au tombeau.

On le lui a pris un vendredi
Cloué sur la croix
On lui a rendu ce fils
Mort,
Cruelle sentence ainsi soit-il
D'un Ponce Pilate...









 



PIERRES

Les pierres les plus dures
S'inscrivent dans le temps
Des hommes et des femmes
Qui trébuchent
Elle sonnent dans l'aire glacé
De l'immensité de la montagne
Si le cri est intense
Qui peut l'entendre
Il se répercute de pics en précipices
La souffrance et l'amour
Ne peuvent se contenter de mots
Ils sont dans la mémoire des nuits.







                              
              


L’œil exercé a repéré les deux silhouettes sur la pierre du chemin. Était-ce l'ombre de la descente de la croix de Rubens ? Une de ces innombrables mises au tombeau du christ ou l'écho de la pieta de Michel-Ange ? Ou plutôt, qui sait, le dénouement de Paul et Virginie ou de Tristan et Iseult, de Roméo et Juliette ? la blanche Ophélie sauvée des eaux par un archange  ou par Boudu ...

Une immense douleur
comme le cri silencieux
d'une pierre au chemin

grave des millénaires d'Histoire
lourde des répétitions

Sa main sûre a donné formé aux formes nées de son imaginaire et de l'érosion du vent sur la roche. Un trait net et sobre, juste une esquisse. Pour concentrer toute l'émotion du monde. Certains poètes qui fréquentent autant les pierres que les hommes sinon plus leur accordent une mémoire que l'on ne sait pas écouter ou lire.

Chagrin et piété
dans une infinie douceur
de résignation

Dépouille de nos arrogances
bercée d'une fée d'illusion

Sur mon piano une autre pierre, offerte par une belle âme à l’œil affûté, lance son regard noir sans même le besoin d'un surligneur. Il m'avait fallu du temps avant de voir la sculpture naturelle dans la roche. J'y avais découvert alors le sérieux et la pénétration d'une sage sérénité*. Aujourd'hui, il se fait l'écho de mon désarroi aux rumeurs planétaires.

Galet en colère
dans l'impuissance pétrifiée
d'incompréhension

et dans les plis invisibles
tant de puissance pour aimer



 propositions musicales 

Merci la vie.
et
On m'a donné une âme






Ici

Ici
le  trouble des pierres
la rugosité minérale
et toujours la main
humaine
celle qui indique
la présence
la faiblesse
sa force

Ici
l’abandon
endormissement
mort
qu’importe
l’un méconnaît l’autre
tant ils sont liés
une autre dimension
l’ultime pallier de la farandole des nuits
le grand sommeil
l’autre versant de la montagne
le froid
l’immobilité

Ici
l’inquiétude est enveloppement
l’amour se dessine dans les anfractuosités de la roche
face au souffle perdu
l’impuissance ou la certitude d’un nouvel éveil
l’un se penche sur le retirement de l’autre
chacun est seul
pourtant inséparables
le temps
ici
n’est qu’une parenthèse

Ici
le silence dit les révolutions intérieures
elles sourdent comme sources
ultime caresse rendue à la vie
témoignage d’un instant volé au néant
juste avant le grand effacement
un cœur bat l’autre s’oubli
les pierres ne connaissent pas les larmes
elles se rident.
        
Adamante Donsimoni


Proposition musicale, ou plutôt texte, merveilleusement interprété :
Leonard Cohen "Sound of silence"





Paréidolie


...les merveilleux nuages...

Aussi loin dans mes souvenirs j'aime regarder les nuages aux formes changeantes

Plus tard en forêt j'ai découvert des arbres et des souches à l'aspect totémique 

Une fascination 

Un jour la révélation est venue avec "l'écriture" des pierres 

Des yeux levés vers le ciel au regard porté sur la terre tout semble protéiforme 

Et à notre œil profane  l'artiste révéla une piéta née de la pierre