Merci à vous qui participez encore malgré mes escapades et mes absences,
mes retards et mes lenteurs. Merci.
Georgia O'Keeffe, From a Day with Juan III, vers 1976-1977, huile sur toile, 121 x 91 cm, Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe © Georgia O’Keeffe Museum © ADAGP, Paris, 2019 |
Il y
a...
Dans une
galerie, il y a
Une
peinture extraordinaire, extraterrestre
Par on
ne sait quel pinceau envahisseur
Elle
happe la femme, l'homme
Georgia
et John
Qui la
dévisagent, lui perplexe,
Toile
sans visage, juste une route
Nue,
blanchâtre,
La vie après la mort... ?
Des
baguettes chinoises, un compas
Des
gambettes de music-hall
Dit
John, blagueur
Un bec
d'oiseau
Grand
ouvert au-dessus du nid
Prêt à régurgiter en bon nourricier
Répond
Georgia, sérieuse...
Georgia
en est captive,
John a
envie d'un café, avec un nuage de lait
Ce que tu es terre-à-terre John !
Toi Georgia toujours à toucher le ciel
hein...
Comme d'habitude, il
n'avait aucune idée de ce qui adviendrait de son texte. S'il convenait, il
paraîtrait signé du nom de son boss, caviardé des nuances et de la complexité
de l'analyse. Sinon il n'en resterait qu'une caricature sans base ni sommet
pour remplir l'espace d'une pub non attribué avec ses initiales. Souvent le
fichier atterrissait dans la corbeille.
Il longeait la Seine.
Vers l'Ouest doucement
le soleil déclinait.
L’œuvre ne l'avait pas
inspirée, son histoire en revanche l'avait interpellé. Comme une répétition
sans fin. Symptôme de la ré-émergence des pratiques d'asservissement dont les
trente glorieuses avaient fait croire à la disparition.
Sur l'autre rive
une vieille dame incarnée
derrière des palissades.
Sa petite amie, en le
présentant à ses parents, l'avait dit "critique d'art". Cela avait
plus d'allure que poète. Moins inquiétant, quoique. Il avait envie de gueuler à
l'eau noire "plus de gueule". Ce contrat à durée indéterminée était
une aubaine pour se loger et ils avaient besoin de leur caution.
Un beau soir d'avril
les âmes des anonymes
pleuraient leur chef
d’œuvre.
Demain sans doute les
enchères grimperaient dans d'autres tours. Quelqu'un achèterait un nom. L'objet
passerait d'un coffre à un autre. Il pensa à cette citation de Raymond Poincaré
lu sur un des blogs où il aimait se détendre et se ressourcer : « Une œuvre d’art n’est jamais immorale.
L’obscénité commence où l’art finit ».
L'arrogance des marchés
la quête vaine du
barbouilleur
étaient dérisoires.
Vers les tours de la
Défense
Le Soleil griffait les
toits.
illustration sonore
Jean Ferrat La montagne
Un tableau
Dégradé de bleu
Et deux triangles tronqués
L'un gris plus clair
A force de fixer la pyramide
Une magie opère
Peu à peu un visage apparait
Dans les vibrations grises
Alors...
Qui a peint ce tableau ?
L'artiste qui a voulu ces formes géométriques
Qui a imposé les couleurs
Où la main inconsciente du tâcheron !
Ce visage aux lèvres serrées
Dont le regard fascine
Est-il une évocation fantomatique de l'auteur
Qui m’apportera la réponse...
Peintresse
bionique
petite
fable
Pour
ramasser les noix de coco et en faire de l’huile, on met des singes en
servitude. L’ingéniosité humaine n’a pas de limite.
Allez
les petits
grimpez,
vite, vite, vite
la
noix n’attend pas
la
journée vous paraît longue,
et la
nuit, dans vos prisons
Il
paraît qu’au pays des arts, quelque part sur une planète où l’Ego frôle le
sublime, il en fut une qui utilisa les bras, les jambes, et un peu sa tête,
quand même, à un pauvre gars qui passait par là, pour lui faire réaliser son
grand œuvre.
« Grimpe
à l’échelle
j’ai
de l’art à te passer
écoute
et obéit
tu
n’es jamais qu’une excroissance
pour
moi la gloire, pour toi l’oubli »
« Pourquoi
pas » se dit l’homme de main, « les brosses me changeront de mes outils ».
Et voilà qu’il se prend au jeu. Il
« peindouille » du haut de son perchoir, sous la dictée de la
Sérénissime artiste. Quel bel instrument c’était là ! Cet homme, qui n’en
était plus vraiment un, était devenu l’extension, palpitante de génie, d’une "peintresse" bionique.
L’art,
je vous le dit
est
souvent d’avant-garde
et
parfois sans scrupule.
Adamante Donsimoni
Un oubli, j'avais répondu au courriel et oublié le poème.
Un rai de lumière
divine ou quotidienne
fuse vers les nues
l'artiste dirige l'artisan
mais invente son art
Coûte que coûte
Georgia O'kieffe
peint par procuration
mes petits haikus sont passés à la trappe, mais tu sais moi aussi en ce moment j'ai du mal à suivre avec une seule main et tant d'autres douleurs !
RépondreSupprimerMea culpa je les ai retrouvés et rajoutés.
Supprimerhttps://imagesreves.blogspot.com/2019/09/page-149.html
J'avais lu Jeanne et Josette sur leur blog… bravo, me restait ton écrit à découvrir… L'homme a tjs exploité la gent animale, pas qu'en bonnes manières, quant à la suite du texte… qui ne tente rien comme on dit… ;-) Au plaisir, JB
RépondreSupprimerEh oui ! le plus fort domine toujours dans la nature, et nous en sommes.
Supprimermerci adamante
RépondreSupprimerMagnifique page !
RépondreSupprimerMerci pour tout, Adamante.
Passe une douce journée.
L'un sans l'autre, l'œuvre reste dans les limbes, la tête n'est rien sans les jambes... J'aime chacun de vos textes.
RépondreSupprimerPeindre par procuration oui c'était peut-être cela. Mais sans le talent d'artisan de qui tenait le pinceau ... ? Je me pose la même question pour les valident qui font l'épreuve avec les champions des jeux para-quelque chose, seuls les jeux para-olympiques sont médiatisés d'ailleurs.
RépondreSupprimer