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mardi 27 décembre 2016

Un brin de vœux pour 2017






HI K'ANG

Le chevalier est étranger à notre monde;
Spontanément il se nourrit de nuées roses,
Son corps libre de liens révèle un dieu caché,
Et sa parole atteste un génie recueilli.

Dans la foule, il combat les opinions communes;
Il cherche la montagne, ami des solitaires.
Les plumes du phénix se brisent quelquefois;
mais qui pourrait dompter une âme de dragon ?

Yen Yen-tche (384-456 dynastie Song)
Anthologie de la poésie chinoise classique.  Gallimard


Se nourrir de nuées roses est une aptitude des immortels (taoïsme)

lundi 19 décembre 2016

Image cherche mots Page 61



Je vous propose cette photo pour le vendredi 6 janvier 2017








En attendant, que ces fêtes soient pour vous  lumière  

et que s'illuminent 
vos yeux
votre cœur
et toute votre vie

Pace e salute

Adamante


 

vendredi 16 décembre 2016

Abandonnée... Découvrons la page 60




 
Elle flottait irréaliste dans mon souvenir l'image de la vieille maison.

Ses volets battaient
Automne et Mistral, gagnant
Les enfants couraient.

Parfois, les carreaux sales laissent entrevoir, aux yeux des maisons vides, cette réparation sommaire qui attend le passage du vitrier. L'almanach Vermot, ou celui des PTT, prend alors l'envergure d'une seconde vie.

Sans le toit parfois
Petite fille  la voit
Cubes dominants

Elle était juchée sur un pan de terre la maison de l'Islette. Le Rhône, pas encore endigué, débordait à l'heure des inondations. Il pénétrait les maisons du bas, jamais celle du haut.

Neiges et verglas
embellissaient nos hivers
Noëls scintillants

Puis peu à peu, la vie s'extirpait à nouveau du long sommeil des brumes givrées. À pas de loup, mais sûrement. Les arbres verdoyaient et les vignobles retrouvaient leurs pampres.

Au chant des oiseaux
Même le plus réfractair'
Hors du nid bondit


Bien qu' abandonnée, elle vit encor la maison de mon enfance !






©Françoise, 11/12/2016 : 






L'abandon...

Juste les murs
Quelques semblants
De fenêtre,
Le toit sans ardoise
Abrite un squatteur
De belle taille
Qui dort à la belle étoile...
Tandis que tout autour
Entre ombre et lumière
Court du buisson
De l'herbe folle
Du lapin de garenne
Deux clans de gamins
Et leur guerre des boutons...
La ferme agonise
Se nécrose au chancre
Sa terre ne rapportait plus
Que mille sou'ffrances,
A quoi bon y vivre
Si c'est pour y crever
Entre dettes et exploitation...

« A vendre »
Passe le temps
Il fait son oeuvre,
Juste les murs
Quelques illusions
De fenêtre
Et sans doute
Un ou deux fantômes
Blanc comme de la chaux...








 
Oublier la vie de château
c’était en Espagne
ou en rêve
restent quelques ruines
sous la broussaille

un coup de peigne
une touche de rouge à lèvres
un léger soupir
la porte claque
au nez de son enfance

Derrière une vitre brisée
meurent ses dernières racines
elle n’a plus de larmes
la source est tarie









Marine


Le temps est passé
Sur la maison sans toit
Sans toi

      Les ombres s'affadissent
Le soleil s'embrunit

Court la bise privée
Des odeurs de fumée
La cheminée sans feu
Ni lieu
Ni soupe odorante...

       Absence funeste
Abandon






  



L'abandon, mais qu'est-ce donc?

Une photo en noir et blanc?
Une maison sans toi?
Une végétation qui envahit et étouffe?
Des vitres brisées?
Des volets envolés?
Oui, l'abandon c'est tout ça.
Des courants d'air au cœur de soi.
  





            



La vieille maison


Août réchauffe
L'hiver
De la maison abandonnée

La vieille maison-
Ses fenêtres ouvertes
A tous les chants d'oiseaux








 



Je n'ai plus de mots
pour dire leur désespoir

Est-ce le doigt du diable ?
alibi dérisoire
d'un immonde festin.

Je n'ai plus de mots.










Les arbres me cachent
notre maison abandonnée
depuis si longtemps

Je ne vois plus la cour, le hangar est fermé, la terrasse envahie par les arbustes qui ne sont plus taillés.
Les volets ont disparu, les vitres des fenêtres sont brisées...
Qui habiterait ici maintenant !
Tout le village semble déserté.
Parfois seules les âmes du passé errent encore quand le ciel devient gris.






 





Murs aveugles et lézardes

Aux murs aveugles des maisons,
Les lézardes donnent leur âge,
La nature gagne, qui dit que la vie est dernière
Quand le temps comme une lèpre passe.
Fenêtres à meneaux ou lucarnes borgnes,
Les murs d’ombres renvoient  à des splendeurs fanées
Les végétaux à des intrusions nouvelles.
Le ciel, seul, lumineux, serein et tranquille spectateur
N’arrête jamais sa course :
Un œil tendre les a, en un instant, tous, saisis.

http://instantsdecriture.blogspot.fr/
https://plus.google.com/+SergeDeLaTorre


 






La maison abandonnée

Les arbres se sont invités sur la terrasse. Le toit laisse passer la pluie. Il n’est plus aucun rire pour égayer les murs, la maison n’a plus rien à protéger.

Les oiseaux de nuit
y ont trouvé refuge
dans le silence

Il fut un temps où le jardin fleurissait de la main de l’homme. Les arbres, spectateurs muets, gardent le souvenir de fêtes estivales où naquirent des histoires d’amour

Gravés dans le bois
quelques lettres et un cœur
disent le passé

Le vent a brisé les vitres, regard morne des fenêtres éteintes. L’abandon a taché les murs blancs, autrefois resplendissants sous le soleil.

Comme un souffle éteint
l’âme rongée de peine
la maison gémit

Tout revient à la Terre et les pierres patientes attendent ce retour.





Un commentaire en haïku qui vient se rajouter à la page, merci Claudie


Bâtisse à l'abandon
seuls les gonds des fenêtres
grincent sous le vent

©Claudie

samedi 10 décembre 2016

L'herbier de poésies, découvrons l'image 60




Voici un autre registre avec cette photo de Susi S, merci à elle de nous offrir son talent. 


À vos claviers, Chers Brins de l'Herbier.
En haïku, tanka, vers libres, prose... comme il vous plaira. 

Merci de vos participations et de votre fidélité.


photo  Susi S 





vendredi 9 décembre 2016

Le Petit Prince fait toujours rêver P59



Le Petit Prince fait toujours rêver.
Voici les derniers écrits autour du beau dessin de Bernard. Merci de vos participations et bon voyage dans cette belle page.


Je rappelle aujourd’hui que l’Herbier accueille les textes du haïku à la prose poétique, à la poésie de l’instant se disant en un minimum de mots possible. Pas toujours facile n’est-ce pas ?



Avec un temps de retard :

Je suis passée chez Françoise, notre Vieille Marmotte et je suis revenue avec Barbara Hendrix. 
Se perdre en regardant l'image en écoutant et ne plus rien trouver à dire.







J'ai faim...

J'ai faim !
Herbe et flaque
Fleur de beurre
Bon pour une vache...

J'ai faim !
Moi le voleur de poule
Une faim d'loup
Entends-tu bonhomme...

J'ai faim !
Dans ce presque désert
A contempler
La poésie d'une oasis...

J'ai faim !
Sois bon prince
Somme Antoine
De revenir nous chercher...

J'ai faim !
Camarade
Me dessiner un mouton
Ne l'apaise plus...

J'ai faim !
Ah si seulement tu le lisais
Dans mon regard
Mon p'tit Léon...







En vert et jaune
Sous ciel bleu
J’ai rêvé
L’amitié apprivoisée
Je l’ai dessinée
Paisible
Sous le regard
Des fragiles roses
Aux pétales tendresse
Parasols d’épines

Le renard était roux
L’enfant blond
Au cœur poésie
Entre désir et naïveté
Jonglant avec sa vie

En lumière d’étoile
Je le vois
Chaque nuit
Au vent de son écharpe
Saluer mon dessin
De son rire cristal





Il a vu les abeilles
Affairées, laborieuses
Dans le pré aux marguerites
Parlé aux herbes folles
Aux fleurs couleur d'émail
Aux papillons radieux
À la rousserolle verderolle
Espéré un ami
Il sait qu'avec son cœur
Tout doit être possible
Il veut le croire
De toutes ses forces
Près de lui, dans son ombre
Veille un petit renard
Poète et philosophe
Tout un monde sans peur
Sans noirceur, sans rancoeur
Un monde juste et joyeux
Où la plus petite fourmi
A toute sa place









Laine de mouton, bulles de savon

Il souffle un vent stellaire et l’écharpe du garçon, laine de mouton, cherche à s’envoler vers les éclats d’encre du ciel où s’écrit son histoire.
J’observe derrière eux. Dans leurs pupilles invisibles, je devine des lumières, des reflets de rêves, de mon rêve, du rêve du Grand Rêveur qui joue à nous guider sur son gigantesque échiquier galactique. Est-ce pour nous enseigner la différence et le bonheur de l’accueil ?  Est-ce pour nous faire toucher du cœur les vertus du silence qui sait et nous dit tout ? Mais comme il est difficile d’apprivoiser le silence.
Les paroles du renard, bulles de savon, éclatent dans l’infini de nos questionnements. L’histoire semble-t-il se raconte bien au-delà des mots.
Laine de mouton, bulles de savon… Il souffle un vent stellaire et l’écharpe du garçon s’envole vers la voie lactée.







Face à la prairie
Guettant le dernier rayon
Ils communient dans le silence
Tout en partageant les fleurs et les peurs

Dans le ciel obscurci
Les étoiles éveillent les pensées
Dans l’attente d’un souffle matinal
Apparaît l’utopie d’un univers de paix
Au-delà des turbulences et de la raison
L’émerveillement toujours renouvelé
Devant le miracle quotidien
Une salutation au soleil
A chaque jour qui renaît







 


S'il te plait Robot,
Dessine-moi un éléphant !

L'avatar tourna la tête pour observer ce drôle de fennec survivant du désert.

Comment le pourrais-je ?
Alors dessine-moi une fleur !

L'avatar puisa loin dans ses neurones-miroir. Il y vit Alice courant en capuchon rouge après un lapin moqueur, un petit pot d'aiguilles de montre à la main et Maître Renart devisant avec Maître Leu Ysengrin comme deux vieux potes qu'ils avaient toujours été en dépit des apparences.

Ta fleur, tu la veux avec des épines ?
Je la veux juste fleurissant le désert
Après la pluie.










Pour aimer ?
               Suffit-il d’être assis ensemble, pour aimer ?
                Suffit-il donc de regarder ensemble vers une commune étoile ?
               Ah ! les amitiés, tu sais ….
Il en est, nées en pleine batailles
Autour d’un robinet partagé :
D’une tranchée d’un camp,
Vers celle de l’armée ennemie.
               N’éclosent-elles pas, alors, peut-être,
 Du seul fait d’être ensemble ? 
               Non, plutôt de regarder au loin
Et de vouloir l’autre plus proche.
On tombe en amitié, comme on tombe en amour.
Touchés, simplement,
Atteint au champ d’honneur.
Un cœur, soudain, parle simplement,
Dans le silence de qui l’écoute.
Et ce cœur dit que sans l’autre,
Il n’est décidément plus tout à fait entier.
Et l’autre, répond d’un silence,
Et comprend, déjà, avant de rien dire :
Que l’Autre est unique,
Que l’Autre lui est ouvert.
Qu’il est :
Une porte où recevoir un petit bout du monde,
Où partager un bout d’univers,
Où peut-être, simplement, mais si fort,
De goûter, ensemble, au fait d’être …
                        Et puis même d’un jour oser mourir.









- Bonjour, dit la solitude.
- Bonjour, répondis-je poliment en me retournant.
Je ne vis rien.
- Je suis là, dit la voix, derrière les grains de sable jaunes verts ou bleus .
- Qui es-tu ? Tu es bien jolie...
- Je suis la solitude.
- Viens jouer avec moi, lui proposais-je. Je suis tellement triste...


- Je ne peux pas jouer avec toi. Je ne suis pas apprivoisée.
- Ah! Pardon, dis-je.

Mais, après réflexion, j’ajoutais : · Qu'est-ce que signifie " apprivoiser " ?
· Tu n'es pas d'ici, dit la Solitude, que cherches-tu?
· Je cherche de l’humanité. Qu'est ce que signifie " apprivoiser " ?
- L’humanité, dit le renard, elle a des fusils et aime faire la guerre. C'est bien gênant! Elle entasse des avoirs. C'est son seul intérêt. Tu cherches des avoirs?
- Non, dis-je. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie " apprivoiser " ?
- C'est une chose trop oubliée, dit  Solitude. Ça signifie " créer des liens... "
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit la solitude. Tu n'es encore pour moi,  qu'une personne  semblable à cent mille personnes. Et je n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu'une solitude semblable à cent mille solitudes. Mais, si tu m'apprivoises, nous aurons besoin l'une de l'autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dis-je. J'ai un ami... je crois qu'il m'a apprivoisée...
- C'est possible, dit la solitude. On voit sur la Terre toutes sortes de choses...
- Oh! Ce n'est pas sur la Terre.
La solitude parut très intriguée :
- Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des guerriers, sur cette planète-là ?
- Non.
- Ça, c'est intéressant! Et des avoirs ?
- Non.
- C’est parfait, soupira la solitude.
- Ce n’est pas Parfait, c’est Rêve.
Mais la solitude revint à son idée :
- Ma vie est monotone. Je cherche des bienheureux,  et les hommes me chassent.  Tous les hommes se ressemblent et me fuient. Ils ont peur de moi. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu vois, là-bas, ces grandes étendues de sable blondes comme les blés? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisée ! Les dunes de sable qui sont  dorées comme les blés me feront souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le sable doré comme les blés...
Solitude se tut et me regarda longtemps
- S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-elle.
- Je veux bien mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit la solitude. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu aimes  l’amitié, apprivoise-moi !
- Que faut-il faire ?
- Il faut être très patient, répondit la solitude. Tu t'assiéras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus. Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...


Le lendemain je revins.
· Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit la solitude. Si tu viens, par exemple, entre chien et loup, dès la fin d’après midi je commencerai d'être heureuse. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai heureuse. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai le prix du bonheur! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à quelle heure m'habiller le coeur... Il faut des rituels
- Qu'est-ce qu'un rituel ?
- C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit la solitude. C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des autres heures. Les rituels nous font apprécier les heures qu’on croyait difficiles.
C’est ainsi que j’ai doucement apprivoisé la solitude.
- Quand tu vas partir voir tes amis, je vais être triste dit la solitude.
- Tu vas pleurer!
· Peut-être, dit la solitude.
· Alors, tu n'y gagnes rien !
· J'y gagne, dit la solitude à cause de la couleur du blé. Puis elle ajouta : - Va revoir tes amis. Tu comprendras que celui  que tu as soigné et à qui tu as tenu compagnie est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d'un secret.
Je m’en fus revoir ceux que je croyais être  amis.
- Vous n'êtes pas du tout semblables à Mon ami, vous n'êtes rien encore. Personne ne vous a apprivoisés et vous n'avez apprivoisé personne. Vous êtes comme était ma solitude. Maintenant  que j'en ai fait mon amie, elle est unique au monde.
Mes faux amis furent gênés.
Et je revins vers Ma solitude
- Adieu...
- Au revoir, dit la solitude. Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux.
-  Je répétais : l'essentiel est invisible pour les yeux, afin de m’en souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour me comprendre qui fait que tu m’aimes
- C'est le temps que j'ai perdu pour te comprendre qui fait que je t’aime,   je vais m’en souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit la solitude. Mais tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu seras responsable de ta solitude.
- Je suis responsable de ma solitude...  je le répétais afin de  toujours m’en souvenir.

PS: Je me suis fortement inspirée du Petit Prince de Saint Exupéry pour vous parler de la solitude qui pourrait être notre alliée, notre amie si tout au long de notre vie nous savions l'apprivoiser.


jamadrou 











De nouveaux poèmes viennent se rajouter à la page et c'est un bonheur que de les publier à la suite

 Avis aux amateurs désireux de continuer la page !
"Dans les éclaboussures du jour, ils étaient assis et comptaient les couleurs du temps.
La musique du vent, elle, leur contait la belle histoire d'une amitié.
Le petit animal roux avait enfin apprivoisé le petit homme."
jamadrou


Face à l'Univers
un Renard et un petit Prince
rêvent l'Humanité  

 Le petit dernier à suivre
 
<< - Et si nous jouions à Kesquetuvoitoi ?
- Ouiiiii   répondit le renard, et c'est moi qui commence
                    - si tu veux,   répondit son ami conciliant
........................................................................................
Et je me suis retrouvée en panne devant le désert de ma feuille blanche !
Pardon les amis, si je vous fais faux bond, faut bien que j'apprivoise ..... mon quotidien !
Quotidien n'est pas toujours commode. Il fait parfois des bonds auxquels je ne m'attends point. Parfois s'en va se prélassant, parfois courant, se précipitant, et pour quoi  je vous prie ? Quotidien s'est pris pour le Petit Prince aujourd'hui. Il s'est assis, sans rien faire, en silence, juste concentré sur les bienfaits que lui procurait la queue de Renard lui caressant le dos.
Françoise

samedi 3 décembre 2016

Un dessin pour la 59ème page de l'Herbier


Allez, on s'évade avec Bernard Munier !

Pour la page de vendredi, sans rien oublier, je compte sur vous. Remise des textes avant jeudi après-midi.


Et vous pouvez aussi poser vos textes sur la communauté de l'Herbier de poésies  sur google (si vous avez une page ou une adresse gmail qui permet d'en avoir une). 
Là-bas :  haïku, haïbun, poésie de l'instant...  on peut créer et partager. 

Juste une invitation à la faire vivre un peu cette pôvre communauté, elle dort gentiment dans le plus grand secret du web, peuchère !







vendredi 2 décembre 2016

Découvrons la page de l'Herbier 58



 
La comptine de l'Herbier


Chapelet de mardis
Chapelet de vendredis
Chapelet de poésies
Un brin de paradis

 AD




Une photo du frère de Jeanne Fadosi 



Le goupillon égaré...

M'sieur l'curé
A égaré son goupillon... !!
Fâcheux
En ce jour
Du jet d'eau bénite,
Saint Christophe
Des voyageurs le patron...

Il demande
A son enfant... d'choeur
D'aller lui en quérir un,
Qu'importe,
Mais pas celui des...
Cabinets, grand dieu !

Le gamin s'exécute
Court aux quatre coins
Du village
C'est dans le courtil
Du fermier Lamare
Qu'il barbote
Comme un rince-bouteille
Aubaine, péché pardonné... !

La chose sert d'aspersoir
La Saint Christophe arrosée
Splash, splash, splash,
Comme il se doit, ouf... !

Ah m'sieur l'curé se fait vieux
Son ange-gardien
S'appelle petit Tom...








Prendre la lumière
Comme on prend les poussières
L’écouvillon de particules
Sait le faire
Sabre et goupillon ?
Lumière piégée
Guerre déclarée
Conscience dépoussiérée
Pas facile de nettoyer l’âme encrassée
La nature gentiment sait le proposer.









Juste quelques plumes caressant les roses d’une vie qui embaume au jardin de l’oubli. Un regard, une envie, la joie d’un parfum subtil, la mémoire revient d’un printemps, d’un été fleurissants au soleil d’une vie bien remplie. Les balaies de la plante s’offrent aux ballets des années, les dames roses lentement se sont fanées, sous une couverture de neige bordant l’espoir des jeunes pousses…











"Rose était terrorisée ! Les Thaumetopoea Pityocampa avaient abandonné leur ordre favori : en ligne droite, l'une derrière l'autre, pour se regrouper, menaçantes, écrasantes ! Mais de quoi avaient-elle l'air, je te le demande un peu ! Elles n'avaient vraiment pas le sens du ridicule ! On eut plutôt crû à des écouvillons goupillons tout juste bon à nettoyer les biberons !

Toute petite Rose, que pouvait-elle dire ? Ces Bonnes Personnes lui voulaient tant de bien ! Pourquoi Maman était-elle partie si vite ? où était Papa ? Il faisait bien noir tout à coup ! Rose baissa la tête. Elle comprit alors qu'elle aurait des amies.

Bien des années plus tard, elle riait encore de ses frayeurs. Elle avait appris qu'aucune forme d'autorité ne pourrait plus jamais lui donner des boutons ! Elle avait appris .... avait combattu tous les Marchands d'œillères. Elle était devenue tolérante et avait gardé son âme d'enfant."















Les nuits d’insomnie
J’écoute mes souvenirs d’étés

Je me souviens du soleil ardent
Et le soir venu des vers luisant
Que l’on traquait
Lors des balades nocturnes

Je me souviens
Des clairs de lune aux grandes marées
Nous éclaboussant entre les laisses
Où tu cherchais du verre dépoli

Je me souviens
D’un grand jardin aux graminées
De l’herbe aux écouvillons
Duveteuse aux épis soyeux
Et dont jamais je ne saurai le nom












Elle a fait sa toilette
Gratouillette simplette
Et moi je fais atchoum
Quand je hume le brin
Des herbes moustachues
De mon voisin barbu...










Elles tremblent
antennes par milliers
dans la lumière.
Elles sont lumière
elles sont lux
elles sont luxe
la nature les offre
à l’œil.

Elles tremblent
antennes par milliers
à l'écoute du silence
et de l'infini
murmure et fracas
douceur et tumulte
Elles sont langage
inaudible









Pour une amourette

La danse d'un été et ses douceurs de miel...

Quand l'océan frissonne
il berce ses oyats.
Au jardin, solitaires,
les hampes échevelées
se baignent de lumière.
Parées d'or pur,de plumes et de blanc
elles espèrent en choeur
l'envol de gourmets butineurs.
Pour une amourette dans ce fol été
les ballets du vent, les parfums miellés
deviennent caresse et chemin de vie
à l'orée du jour.










À l’ombre des buis, les myrtes crient des jurons….

Simone la Bonbonne ! 
Raymond – Goupillon !
Mireille  Rince-Bouteille !
Arthur la verdure !
Dans l’ombre du jardin,
Les enfants perdus se chamaillent,
Et se couvrent de jurons,
Enfin ils  jouent à faire bataille.
C’est ainsi ma mie, que les humains
S’essaient à s’aimer.

La rose en bouton fait la nique à la lumière
Puis, un jour,  s’offre aux buissons.

Tandis que sur leurs  tiges les goupillons
Font le cou d’argent à une  guirlande de saison
Écoute, ma sœur, luire l’écouvillon,
Écoute mon cœur gémir plus loin la broussaille !

Le soleil a donné des airs de chenilles à sa moisson,
Moi, je verse avec tendresse  l’humus des poètes,
….. Aux timides ajoncs, aux Callistemon  hérissés

Je verse quelques sentences en rimes,
Aux simples mortels, aux vaillants jardiniers ….










L’apothéose des folies

Mise en scène des herbes sous le soleil. Décors d’ombres tissé de feuilles. Évidence de la lumière sous les projecteurs de l’été où quelques écouvillons d’artifice étincellent pour séduire les roses.
La terre, l’air ne sont que crissements, stridulations, stridences. Le vent, chef d’orchestre, dirige la symphonie des amours, tout est ivresse. Sous sa baguette, la vie s'exalte. C’est l’apothéose des folies, tout paraît éternel. Le monde s’embrase, le feu aspire au ciel, il jaillit, s’étire, pourtant au sein de même de son impétuosité, les braises de l’instant enfantent déjà les cendres du souvenir.







 Au début de cette page je parlais de chapelets, et juste après avoir enregistré la publication, j'ai reçu un post émanant de chez Françoise qui m’a beaucoup émue, la disparition de Ousman Sow, cet immense sculpteur. Je lui emprunte cette photo, j'espère qu'elle en sera d'accord, vous pouvez lire chez elle ICI