Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Elle
flottait irréaliste dans mon souvenir l'image de la vieille maison.
Ses volets
battaient
Automne et
Mistral, gagnant
Les enfants
couraient.
Parfois, les carreaux
sales laissent entrevoir, aux yeux des maisons vides, cette réparation sommaire
qui attend le passage du vitrier. L'almanach Vermot, ou celui des PTT, prend
alors l'envergure d'une seconde vie.
Sans le
toit parfois
Petite
fillela voit
Cubes
dominants
Elle était juchée sur un pan de terre la maison de
l'Islette. Le Rhône, pas encore endigué, débordait à l'heure des inondations.
Il pénétrait les maisons du bas, jamais celle du haut.
Neiges et
verglas
embellissaient
nos hivers
Noëls
scintillants
Puis peu à peu, la vie
s'extirpait à nouveau du long sommeil des brumes givrées. À pas de loup, mais
sûrement. Les arbres verdoyaient et les vignobles retrouvaient leurs pampres.
Au chant
des oiseaux
Même le
plus réfractair'
Hors du nid
bondit
Bien qu'
abandonnée, elle vit encor la maison de mon enfance !
Les arbres se sont invités sur la
terrasse. Le toit laisse passer la pluie. Il n’est plus aucun rire pour égayer
les murs, la maison n’a plus rien à protéger.
Les
oiseaux de nuit
y
ont trouvé refuge
dans
le silence
Il fut un temps où le jardin fleurissait
de la main de l’homme. Les arbres, spectateurs muets, gardent le souvenir de
fêtes estivales où naquirent des histoires d’amour
Gravés
dans le bois
quelques
lettres et un cœur
disent
le passé
Le vent a brisé les vitres,
regard morne des fenêtres éteintes. L’abandon a taché les murs blancs, autrefois
resplendissants sous le soleil.
Comme
un souffle éteint
l’âme
rongée de peine
la
maison gémit
Tout revient à la Terre et les
pierres patientes attendent ce retour.
Voici les derniers
écrits autour du beau dessin de Bernard. Merci de vos participations et bon
voyage dans cette belle page.
Je rappelle aujourd’hui que l’Herbier accueille les textes
du haïku à la prose poétique, à la poésie de l’instant se disant en un minimum de
mots possible. Pas toujours facile n’est-ce pas ?
Il souffle un vent stellaire et
l’écharpe du garçon, laine de mouton, cherche à s’envoler vers les éclats
d’encre du ciel où s’écrit son histoire.
J’observe derrière eux. Dans
leurs pupilles invisibles, je devine des lumières, des reflets de rêves, de mon
rêve, du rêve du Grand Rêveur qui joue à nous guider sur son gigantesque
échiquier galactique. Est-ce pour nous enseigner la différence et le bonheur de
l’accueil ?Est-ce pour nous
faire toucher du cœur les vertus du silence qui sait et nous dit tout ?
Mais comme il est difficile d’apprivoiser le silence.
Les paroles du renard, bulles de
savon, éclatent dans l’infini de nos questionnements. L’histoire semble-t-il se
raconte bien au-delà des mots.
Laine de mouton, bulles de savon…
Il souffle un vent stellaire et l’écharpe du garçon s’envole vers la voie
lactée.
L'avatar tourna la tête pour observer ce drôle de
fennec survivant du désert.
Comment le pourrais-je ?
Alors dessine-moi une fleur !
L'avatar puisa loin dans ses neurones-miroir. Il y
vit Alice courant en capuchon rouge après un lapin moqueur, un petit pot
d'aiguilles de montre à la main et Maître Renart devisant avec Maître Leu
Ysengrin comme deux vieux potes qu'ils avaient toujours été en dépit des
apparences.
- Je suis là, dit la voix, derrière les grains de sable
jaunes verts ou bleus .
- Qui es-tu ? Tu es bien jolie...
- Je suis la solitude.
- Viens jouer avec moi, lui proposais-je. Je suis tellement
triste...
- Je ne peux pas jouer avec toi. Je ne suis pas apprivoisée.
- Ah! Pardon, dis-je.
Mais, après réflexion, j’ajoutais : · Qu'est-ce que signifie
" apprivoiser " ?
· Tu n'es pas d'ici, dit la Solitude, que cherches-tu?
· Je cherche de l’humanité. Qu'est ce que signifie "
apprivoiser " ?
- L’humanité, dit le renard, elle a des fusils et aime faire
la guerre. C'est bien gênant! Elle entasse des avoirs. C'est son seul intérêt.
Tu cherches des avoirs?
- Non, dis-je. Je cherche des amis. Qu'est-ce que signifie
" apprivoiser " ?
- C'est une chose trop oubliée, ditSolitude. Ça signifie " créer des
liens... "
- Créer des liens ?
- Bien sûr, dit la solitude. Tu n'es encore pour moi,qu'une personnesemblable à cent mille personnes. Et je
n'ai pas besoin de toi. Et tu n'as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour
toi qu'une solitude semblable à cent mille solitudes. Mais, si tu
m'apprivoises, nous aurons besoin l'une de l'autre. Tu seras pour moi unique au
monde. Je serai pour toi unique au monde...
- Je commence à comprendre, dis-je. J'ai un ami... je crois
qu'il m'a apprivoisée...
- C'est possible, dit la solitude. On voit sur la Terre
toutes sortes de choses...
- Oh! Ce n'est pas sur la Terre.
La solitude parut très intriguée :
- Sur une autre planète ?
- Oui.
- Il y a des guerriers, sur cette planète-là ?
- Non.
- Ça, c'est intéressant! Et des avoirs ?
- Non.
- C’est parfait, soupira la solitude.
- Ce n’est pas Parfait, c’est Rêve.
Mais la solitude revint à son idée :
- Ma vie est monotone. Je cherche des bienheureux,et les hommes me chassent.Tous les hommes se ressemblent et me
fuient. Ils ont peur de moi. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu
m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui
sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre.
Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde! Tu
vois, là-bas, ces grandes étendues de sable blondes comme les blés? Je ne mange
pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent
rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera
merveilleux quand tu m'auras apprivoisée ! Les dunes de sable qui sontdorées comme les blés me feront
souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le sable doré comme les
blés...
Solitude se tut et me regarda longtemps
- S'il te plaît... apprivoise-moi ! dit-elle.
- Je veux bien mais je n'ai pas beaucoup de temps. J'ai des
amis à découvrir et beaucoup de choses à connaître.
- On ne connaît que les choses que l'on apprivoise, dit la
solitude. Les hommes n'ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des
choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n'existe point de
marchands d'amis, les hommes n'ont plus d'amis. Si tu aimesl’amitié, apprivoise-moi !
- Que faut-il faire ?
- Il faut être très patient, répondit la solitude. Tu
t'assiéras d'abord un peu loin de moi, comme ça, dans l'herbe. Je te regarderai
du coin de l'oeil et tu ne diras rien. Le langage est source de malentendus.
Mais, chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près...
Le lendemain je revins.
· Il eût mieux valu revenir à la même heure, dit la
solitude. Si tu viens, par exemple, entre chien et loup, dès la fin d’après
midi je commencerai d'être heureuse. Plus l'heure avancera, plus je me sentirai
heureuse. À quatre heures, déjà, je m'agiterai et m'inquiéterai; je découvrirai
le prix du bonheur! Mais si tu viens n'importe quand, je ne saurai jamais à
quelle heure m'habiller le coeur... Il faut des rituels
- Qu'est-ce qu'un rituel ?
- C'est aussi quelque chose de trop oublié, dit la solitude.
C'est ce qui fait qu'un jour est différent des autres jours, une heure, des
autres heures. Les rituels nous font apprécier les heures qu’on croyait difficiles.
C’est ainsi que j’ai doucement apprivoisé la solitude.
- Quand tu vas partir voir tes amis, je vais être triste dit
la solitude.
- Tu vas pleurer!
· Peut-être, dit la solitude.
· Alors, tu n'y gagnes rien !
· J'y gagne, dit la solitude à cause de la couleur du blé.
Puis elle ajouta : - Va revoir tes amis. Tu comprendras que celuique tu as soigné et à qui tu as tenu
compagnie est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai
cadeau d'un secret.
Je m’en fus revoir ceux que je croyais êtreamis.
- Vous n'êtes pas du tout semblables à Mon ami, vous n'êtes
rien encore. Personne ne vous a apprivoisés et vous n'avez apprivoisé personne.
Vous êtes comme était ma solitude. Maintenantque j'en ai fait mon amie, elle est unique au monde.
Mes faux amis furent gênés.
Et je revins vers Ma solitude
- Adieu...
- Au revoir, dit la solitude. Voici mon secret. Il est très
simple: on ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les
yeux.
-Je répétais :
l'essentiel est invisible pour les yeux, afin de m’en souvenir.
- C'est le temps que tu as perdu pour me comprendre qui fait
que tu m’aimes
- C'est le temps que j'ai perdu pour te comprendre qui fait
que je t’aime,je vais m’en
souvenir.
- Les hommes ont oublié cette vérité, dit la solitude. Mais
tu ne dois pas l'oublier. Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as
apprivoisé. Tu seras responsable de ta solitude.
- Je suis responsable de ma solitude...je le répétais afin detoujours m’en souvenir.
PS: Je me suis fortement inspirée du Petit Prince de Saint
Exupéry pour vous parler de la solitude qui pourrait être notre alliée, notre
amie si tout au long de notre vie nous savions l'apprivoiser.
De nouveaux poèmes viennent se rajouter à la page et c'est un bonheur que de les publier à la suite
Avis aux amateurs désireux de continuer la page !
"Dans les éclaboussures du jour, ils étaient assis et comptaient les couleurs du temps.
La musique du vent, elle, leur contait la belle histoire d'une amitié.
Le petit animal roux avait enfin apprivoisé le petit homme."
Et je me suis retrouvée en panne devant le désert de ma feuille blanche !
Pardon les amis, si je vous fais faux bond, faut bien que j'apprivoise ..... mon quotidien !
Quotidien
n'est pas toujours commode. Il fait parfois des bonds auxquels je ne
m'attends point. Parfois s'en va se prélassant, parfois courant, se
précipitant, et pour quoi je vous prie ? Quotidien s'est pris pour le
Petit Prince aujourd'hui. Il s'est assis, sans rien faire, en silence,
juste concentré sur les bienfaits que lui procurait la queue de Renard
lui caressant le dos.
Pour la page de vendredi, sans rien oublier, je compte sur vous. Remise des textes avant jeudi après-midi.
Et vous pouvez aussi poser vos textes sur la communauté de l'Herbier de poésies sur google (si vous avez une page ou une adresse gmail qui permet d'en avoir une).
Là-bas : haïku, haïbun, poésie de l'instant... on peut créer et partager.
Juste une invitation à la faire vivre un peu cette pôvre communauté, elle dort gentiment dans le plus grand secret du web, peuchère !
Juste quelques plumes caressant
les roses d’une vie qui embaume au jardin de l’oubli. Un regard, une envie, la
joie d’un parfum subtil, la mémoire revient d’un printemps, d’un été fleurissants
au soleil d’une vie bien remplie. Les balaies de la plante s’offrent aux
ballets des années, les dames roses lentement se sont fanées, sous une
couverture de neige bordant l’espoir des jeunes pousses…
"Rose était terrorisée ! Les
Thaumetopoea Pityocampa avaient abandonné leur ordre favori : en ligne droite,
l'une derrière l'autre, pour se regrouper, menaçantes, écrasantes ! Mais de
quoi avaient-elle l'air, je te le demande un peu ! Elles n'avaient vraiment pas
le sens du ridicule ! On eut plutôt crû à des écouvillons goupillons tout juste
bon à nettoyer les biberons !
Toute petite Rose, que
pouvait-elle dire ? Ces Bonnes Personnes lui voulaient tant de bien ! Pourquoi
Maman était-elle partie si vite ? où était Papa ? Il faisait bien noir tout à
coup ! Rose baissa la tête. Elle comprit alors qu'elle aurait des amies.
Bien des années plus tard, elle
riait encore de ses frayeurs. Elle avait appris qu'aucune forme d'autorité ne
pourrait plus jamais lui donner des boutons ! Elle avait appris .... avait
combattu tous les Marchands d'œillères. Elle était devenue tolérante et avait
gardé son âme d'enfant."
Mise en scène des herbes sous le
soleil. Décors d’ombres tissé de feuilles. Évidence de la lumière sous les
projecteurs de l’été où quelques écouvillons d’artifice étincellent pour
séduire les roses.
La terre, l’air ne sont que crissements,
stridulations, stridences. Le vent, chef d’orchestre, dirige la symphonie des
amours, tout est ivresse. Sous sa baguette, la vie s'exalte. C’est l’apothéose
des folies, tout paraît éternel. Le monde s’embrase, le feu aspire au ciel, il jaillit,
s’étire, pourtant au sein de même de son impétuosité, les braises de l’instant enfantent
déjà les cendres du souvenir.
Au début de cette page je parlais de chapelets, et juste après
avoir enregistré la publication, j'ai reçu un post émanant de chez Françoise
qui m’a beaucoup émue, la disparition
de Ousman Sow, cet immense sculpteur. Je lui emprunte cette photo, j'espère qu'elle en sera d'accord, vous pouvez lire chez elle ICI