Image Jeanne Fadosi |
Oiseaux migrateurs
D'année en année
dès le printemps
les hirondelles sont revenues
En réunion par dizaines,
sur les fils aériens,
indiquant la fin de l'été.
Où donc cette année vous a mené
votre boussole intime ?
Longues pattes, long cou, long bec,
toute en élégance déployée,
il s'est un instant posé
en haut de l’arêtier voisin.
Vision inattendue
dans le petit matin glacé,
danseur aussi gracieux en vol
qu'en équilibre sur le toit.
Sur ta route d'exil
il est bien tard !
Partira, partira pas ?
Quelques fugaces secondes,
et déjà tu disparais
vers notre maigre roselière.
©Jeanne Fadosi, vendredi 26 novembre 2021
La girouette
G ros nuage à bord
I l est revenu cet oiseau de printemps
R onde des hirondelles
O h le joli manège
U n deux trois quatre tours
E t puis s'en repartiront
T oute gazouillante
T outes cap vers le Sud
E t bon vent les hirondelles et autres martinets...
Fine girouette
être le jouet d'un dieu
Souffle Eole souffle
Quelques hirondelles sur un nuage vagabond et tourne Dame Girouette et souffle Monsieur le vent. Le poète lève les yeux et se prend à rêver de ces rencontres passagères au bord d’une cheminée.
Cinq hirondelles
pour un nuage prisonnier -
Dame Girouette aimante
Les hirondelles chantent la mélodie du jour. Le nuage s’accroche au carrefour des quatre vents. Tourne la girouette au tempo de leurs accords. Le poète transcrit la turbulence des esprits voyageurs.
Sur les ailes du vent
aux quatre coins cardinaux
ballade poétique
Tourne la girouette comme manège sur son socle. Danse le nuage sans jamais s’échapper. Volent les hirondelles sur le balancier du temps. S’épanche le poète sur le triste teint du jour.
Sur son piédestal
Dame girouette reste arrimée
aux caprices des vents
Wire wire
Gire rouet.
De la boussole à mon clocher.
Tu as encore le vent en poupe Girouette.
Je ne l'eus jamais su sans quelques clics
Magic !
Pour une belle image.
À en perdre la tête.
Mais non mais non,
Ne fais pas la bête, Girouette
Tu as tout compris
Il vaut mieux tourner avec le vent
Qu'à contrario !
Cocorico !
Ils ont perdu le Nord
Sur la route de l'exil
Laissant le sud à ses misères
Dépouillés de tout
Ils ont perdu le nord
Tandis que
Les oies sauvages
Tant d'oiseaux voyageurs
Suivent en novembre
La route inverse
Sur la route de l'exil
C'est la vie qui se perd
En ces no man's land
Pavés de détritus et de boue
De séparations, de noyades
Et pire encore
Quelle est la solution
Qui peut le dire?
Je ne sais pas aujourd'hui
Penser à autre chose
Tandis qu'un vol de grues
Chante dans un ciel
Définitivement menacé
marine Dussarrat
Vent du Nord! Vent du Nord!
Tes mots blessent mes joues
De mille fleurs de glace
.
Vent d’Est! Vent d’Est
Ton haleine marine
Désaltère mes fleurs
.
Vent d’Ouest! Vent d’Ouest!
Tu dessines dans mon ciel
Un grand troupeau bêlant
.
Vent du Sud! Vent du Sud!
Tu cavales au rythme
Castagnettes et fuego
.
A tous les vents tournants
Ma girouette vire
Cherchant l’horizon bleu
Où s’enfuit Hirondelle
.
Tu me fais tourner la tête
Mon manège à moi, c'est toi
Tourne, tourne girouette
vers le nord ou vers le sud
vers l'est ou vers l'ouest
là où te mène le vent taquin
Que j'aime cette rose des vents
que la brise empourpre dans l'air
même les hirondelles s'enivrent
de ce tour de manège intrépide
mais quand le mistral la pousse
sa furieuse fougue lui fait perdre le Nord....
Alors, là haut, de son pinacle, j'aperçois,
dessinée sur l'azur, comme la trompe d'un éléphant,
celui de "ça trompe énormément" évidemment !
où leur venteux pinceau se colle
dessinant sur l'azur une île.
Claudie
La roue de nos âges
Quelques oiseaux accrochés à une girouette-nuage observent le ciel. À peine un souffle de vent, je crois entendre des voix :
- OSE ! murmurent l’Ouest, le Sud et l’Est, OSE dire que tu es le plus important !
- Je N’OSE ! répond le Nord ?
- Bien évidemment, tu es trop fier !
- Non, Je suis prudent !
- La bonne blague, dit l’Est, au nom de la boussole You are the ONE ! et tu te crois indispensable !
Le Sud renchérit :
- Quand on t’a perdu plus rien n’existe et ça te monte à la tête, pourtant quand vient le froid, c’est vers moi que les oiseaux s’en viennent !
- Certes, répond le Nord, mais à l’inverse, quand ta brûlure devient sécheresse, ils s’en reviennent vers moi !
- Oh ! vous deux, vous êtes pareils ! dit l’Ouest, toujours à vous quereller, mais vous ne pouvez aller l’un sans l’autre. Toutefois vous ne devriez pas oublier qui je suis. Sans moi, ici pas de pluie ! et pas de pluie, pas de vie ! Et puis le soir j’accueille le Soleil qui se couche dans mes eaux, ça n’est pas rien !
- Et moi dans tout ça, je fais décor ou quoi ! dit l’Est, c’est moi qui, en Occident, invite au voyage, à la découverte de nouvelles terres. Je n’ai pas que la mer à offrir, mais des terres, des lacs, des rivières !
D’ailleurs partout, sans moi, le Soleil ne se lèverait pas au matin ! Je suis le symbole de la renaissance !
- Est, Ouest, vous êtes complémentaires au même titre que le Sud et moi-même ! dit le Nord, cessez cette querelle et tâchez de comprendre ce qui fait ma particularité. Si l’Ouest, selon le parcours du Soleil, est le symbole de la mort et l’Est celui de la renaissance, tous deux témoignent de la nécessité de la transformation car rien ne peut avancer sans se transformer.
En ce qui me concerne, je suis le symbole de la vie dans sa toute première manifestation, car la vie vient de moi et y retourne. En ce sens je suis aussi le symbole de la nuit, de la mort, celle de l’ultime manifestation de la vie. Je suis celui qui porte en lui tout ce que l’on ignore et qui pourtant existe avant d’être manifesté. Je porte le froid quand le Sud porte le chaud. Je suis la maison vers qui tout ce qui vit s’en revient à son dernier souffle.
Ce qui naît de moi suit le rythme des saisons. Il grandit avec l’Est qui a la vigueur du printemps, le désir de croître, de découvrir, d’expérimenter, de croquer la vie à pleines dents ; puis il s’élève vers le Sud, comme un soleil rayonnant de toute la puissance de l’été, il est à l’apex de sa vie, il serait parfois tenté d’y rester mais il lui faut poursuivre son chemin vers l’Ouest, accepter que son feu devienne plus doux. C’est l’automne, la profusion des couleurs, le temps des récoltes, le moment de capitaliser et de témoigner de ses expériences. Ayant enfin accompli ce chemin il se doit de revenir à moi qu’il a oublié dès son premier cri. Il lui faut enfin connaître l’hiver, le retour du froid, le repos mérité. Le moment est venu du retirement, celui de la paix, l’heure du grand retour à la maison.
À peine le Nord avait-il terminé de parler que le vent se mit à faire tournoyer la girouette, jusque-là immobile au-dessus du toit, si fort que les oiseaux du nuage et les lettres des points cardinaux se confondaient en dessinant un cercle dans le ciel.
Tournent les saisons
c’est le chemin de la vie-
la roue de nos âges.
27 novembre 2021
Les brins se sont bien amusés avec cette jolie girouette inspirante, lue chez Jeanne aussi ,-) amitiés, JB
RépondreSupprimerTu n'as pas reçu mon texte ? Je l'ai envoyé vendredi soir.
RépondreSupprimerJ'ai bien reçu ton texte et je ne comprends pas pourquoi il a "sauté", je l'avais importé sur page avec les autres textes pour les mettre ensuite sur OB, j'avais vérifié et là, c'est de toute façon de ma faute, j'étais persuadée que tout était ok. j'aurais dû vérifier une seconde fois. Je te prie de m'excuser de cet oubli, je crains toujours et déteste que cela se produise. Je vais publier une page spéciale rien que pour toi, et rajouter le texte sur la page. Vraiment désolée.
SupprimerEn plus je remarque que l'image de départ (selon la forme habituelle des pages) elle aussi a disparu, en plus que c'était la tienne. Il y a eu un vrai loupé quelque part que je ne m'explique pas. Encore désolée, Jeanne.
SupprimerTu n'y es pour rien Adamante ! Ce sont les mystères du fonctionnement plus ou moins "automatisé" de ces logiciels.
RépondreSupprimerA moins qu'il n'y ait une explication plus poétique de la tempête qui aurait bousculé les brins de cette page. J'arrête ces allusions incongrues car le vent est de nouveau fort aujourd'hui.