Translate

lundi 16 novembre 2020

La Page 165 - Drôles de bêtes




Un vent de folie...



Bizarre, vous avez dit bizarre,

Comme c'est étrange cher cousin...

Des... monstres, sur notre plage,

Des extraterrestres !!


Des squelettes en bois

Qui y divaguent... ?

Façon mille pattes géant,

Lézard colossal,

Chenille inouïe  

Araignée éléphantesque...


Bizarre, vous avez dit bizarre

Comme c'est étrange cher cousin...

Un mirage dans les brumes de novembre,

Voilà ce que vous avez cru voir !


Des créatures fantastiques

Ca n'existe que dans les contes,

Les légendes,

Votre tête en est restée farcie

A ces lectures...

Des monstres, sur notre plage,

Des extraterrestres... !!


Que je vous accompagne,

  Dans votre délire cérébral, votre rêve éveillé,

Votre hallucination, sur la plage... ?


  Soit, mais jurez-moi, cher cousin,

 Sobriété au bar,

Il y va de votre santé mentale... !


Muet, le cousin Knock en resta médusé,

Il y avait bien sur la plage

Un vent de... folie, de génie !




jill bill








Nuit d’un millepatte




Nuit d’un millepatte

en rêve blanc

sur un tapis de sable


« Trop grand, trop fort, trop beau, mon dieu comme je suis petit », soupire le millepatte en regardant le carnaval des songes au pays des hommes.


Inquiétude et fierté
l’homme s’agite
sa bête tourbillonne


Et voilà que le vent en tournant la manivelle, invite à la danse. « Maman je vole », crie le millepatte entre crainte et hallucination.  


Immense et fière
Dame Chenille s’avance -

Danse macabre


Le millepatte serre les paupières quand Dame Chenille pénètre sur le ring… Le rythme s’accélère, il craint la chute… Le rêve devient cauchemar à l’apparition du monstre éléphantesque envahissant inexorablement l’espace…


Millepatte tremblant

convoque sa mère -
son doux vague à l’âme


« C’était beau mais si impressionnant », balbutie le millepatte… « Pourquoi étaient-ils tous si grands, maman ? » « Les rêves sont toujours plus grands que nous, mon enfant, le jour se lève, ouvre les yeux et poursuis ton chemin, la route est encore longue pour rejoindre les vagues et l’océan… »

Le millepatte se frotte les yeux, il bâille, regarde autour de lui, cette nuit encore, il a rêvé de sa mère…


ABC







Théo Jansen, sculpteur néerlandais nous livre çà et là, un univers surréaliste avec ses sculptures monstrueuses et fabuleuses, conçues avec du bois et du plastique recyclé. Ces sculptures créatives, animaux de plage, prennent vie avec le vent, enfantées par la poésie.


Animaux fantastiques

animés de poésie-

une ode au vent


L'œuvre de cet artiste, tout à la fois magicien et enchanteur, m'a séduite !  S'il nomme ses créations des « Strandbeest » (bêtes de plage), j'y vois des assemblages impressionnants à vous couper le souffle !


Plage abandonnée

coquillages et crustacés-

non, des mille-pattes!!


Avec elles, nous satisfaisons au désir de fouler la plage et de marcher dans l'eau, c'est une merveilleuse sensation en période de confinement. ...


Cous allongés

elles trottinent, graciles-

girafes de sable


et, pourtant ce ne sont pas des êtres de chair.


Promenade iodée

loin du confinement-

des robots stupéfiants


7 espèces différentes sont conçues par le sculpteur, de quoi alimenter l'imaginaire de plus d'un humain, rivé au sol ...

Avec ces créatures hors du commun, le rêve de voler prend forme


Des formes surprenantes

s'élever vers l'Olympe-

le Rêve d'Icare


Le rêve est indispensable à la survie de l'homme. De ces animaux féériques, je retiens, surtout, leur mouvement qui nous porte au firmament à travers des œuvres mobiles ou des illusions optiques.


Hissons les voiles

les ailes de l'imaginaire-

me voilà oiseau!


Le Merveilleux nous est offert, nous n'avons plus qu'à nous laisser porter et retrouver notre âme d'enfant


Tirer la ficelle

des cerfs-volants-

l'enfant sur la plage

 

Claudie Caratini




 

À quoi rêvent les peupliers (1)


Rêver est impératif. Voilà une drôle d' injonction ! Il ne manque plus que le point d'exclamation ou le coup de pied aux fesses. Mais non, le texte qui déroule la suggestion pour la page ouvre grand les mots et les possibles avec un « si vous voulez rêver ». L'impératif est un mode de conjugaison facile à apprendre aux écoliers. Beaucoup moins à comprendre quand ils ont eu la chance d'une éducation bienveillante ou quand ils se sont forgé un caractère de rebelle ou de rêveur.


Si vous voulez,

(Et si vous ne vouliez pas ?)

ouvrez grands les sens.


Rêver n'est pas une option. Les progrès des connaissances en neuro-sciences, somme toute pas si vieilles, nous ont appris que tout le monde rêve, du moins le monde mammifère, même ceux qui ne s'en aperçoivent jamais. Plus récemment encore, on a pu expérimenter sur des animaux que non seulement le sommeil était indispensable à la vie mais qu'un sommeil sans rêve conduisait à la dégradation de la santé et à la mort.


Rêver est vital

A quoi sert-il, on ne sait

                      (on ne fait),

que suppositions.


« Ouvrez grand vos yeux », ça, je peux, agir sur les paupières. Jusqu'à une certaine limite. Quoi ? J'entends déjà les adultes et les enfants en pleine vigueur. L'affaissement des paupières, qui peut gêner la vision, est le plus souvent l'un des nombreux désagréments du vieillissement. Raison de plus pour s'entraîner à ouvrir grand les yeux. Ouvrez grand le coeur. Aïe ! L'organe fonctionne en mode automatique même si quelquefois il envoie des signaux de faiblesse ou de détresse. Quant à ce que nous appelons « coeur » et qui évoque les sentiments, se commande-t-il aussi simplement ?


Regarder loin tout autour

quitter ses écrans

se connecter à l'instant.


L'impératif, si délicat à manier, m'a projeté dans mes blessures d'enfance. A l'école surtout.  Fais ceci, fais pas ça. Arrête ! Apprends ! Sois sage ! Debout ! Assis ! Va plus vite ! Et mon grand âge m'a fait échapper aux dictats des plus jeunes. Réussis, sois le vainqueur. Gagnes ! Sois le premier ou rien ! A la maison j'étais une enfant relativement sage et qui s'accommodait des libertés entre les conventions. Rêver est la liberté suprême, celle qui échappe encore même celui ou celle qui rêve. Du moins encore un peu. L'ultime frontière des humains.


Le vent de Gaïa

de ses entrailles jusqu'aux cîmes

gémit ses fêlures.


© Jeanne Fadosi  samedi 14 novembre 2020


 

A quoi rêvent les peupliers (2)


Ouvrir grand les yeux et le coeur, s'émerveiller ou être émerveillé, je sais faire. Je crois. Pas sur commande, juste quand j'ai vidé suffisamment mon cerveau de tant d'idées parasites. Ce matin, comme presqu'à chaque fois que j'emprunte cette petite route sinueuse de campagne, c'est une vieille habitude, un réflexe : vacuité et vigilance. Oui, les deux à la fois, c'est possible. Et utile quand on conduit. Au détour d'un virage, ils se dressaient en ondulant à peine sous un vent léger. Une dizaine de peupliers bordant sans doute une allée, les branches toutes nues déjà faisant comme des griffes dressées vers le ciel bas. Sauf à leur cîme un toupet vaillant de feuilles blondes. L'effet était étrange. Pourquoi le sujet de l'Herbier a-t-il surgi dans le décor? Je me suis demandée à quoi rêvent les peupliers ?


Le saura-t-on jamais ?

Car ils rêvent assurément,

du plus lointain de nos âges.


©Jeanne Fadosi, samedi 14 novembre 2020




 


À quoi rêve le vent ?


 

À quoi rêve le vent quand il caresse la cîme des grands arbres et que ceux-ci griffent doucement le ciel ?


À quoi rêve le vent de ce dimanche qui a brutalement aéré le séjour traversant en bousculant les journaux et en tournant les pages de la revue Zadig ?


À quoi rêve le vent fort ou faible en mettant en mouvement les "Strandbeers" du sculpteur ? Car ses scupltures ne se suffisent pas à elles-mêmes, n'est-ce pas ? Elles ont besoin du vent.


À quoi rêve le vent de tempête quand sa route croise celle des navigateurs solitaires partis pour le tour du monde du Vendée Globe ?


À quoi rêvent les vents de la méditerranée ou de la Manche quand ils font chavirer une frêle embarcation surchargée d'âmes et de coeurs ?


À quoi rêve le vent léger lorsqu'il scuplte les nuages blancs dans le ciel d'azur, au-dessus de la plage. Est-ce le même vent, est-ce les mêmes plages, quand il pousse les chars à voile, les cerfs-volants ? Les déferlantes d'ouragans ?


© Jeanne Fadosi dimanche 15 novembre 2020







Sur la longue plage blonde


 

Sur la longue plage blonde, les crabes aiment à courir à marée basse. Les petits limicoles picorent crevettes et vers de sable.  Au loin, océan et ciel se disputent l’horizon. Tandis qu’au bord de l’eau…


Entre deux algues

Un coquillage doré

Baille aux corneilles


L’automne ganté de froidure a chassé les vacanciers.  Pas un humain trouble fête.  Le rire des mouettes nargue les nuages aux ventres rebondis.


Ressac serein

Sur la laisse de mer

Trois mouettes festoient


Quand soudain, toute cette tranquillité marine vole en éclats.  Un étrange insecte,  surgi de nulle part, se précipite sur le sable humide.  C’est un géant, un mastodonte tout en ailes et en pattes grêles. Il déroule sa longue carcasse aérienne à folle allure.


Les ailes du vent

Celles de l’insecte

Union éphémère


Cet animal extraordinaire sort tout droit de l’imagination d’un artiste venu du Nord. Mélange de plastique recyclé et de bois, ses œuvres unissent avec bonheur les sciences à la poésie.

Illusion d’optique

Des animaux fabuleux

Un rêve prend corps


 

Martine Madelaine - Richard



 


Sur les ailes du vent



Le bleu appelle le bleu, la mer roule ses vagues, la vague berce l'écume

L'écume répond à la fragilité des ailes de papillons, des voilures de lin, des cotonnades blanches

Fragilité, envol, souffle magique...


          De cette écume est né un rêve

         Créer l'impossible aventure

         d'insuffler le mouvement sur le souffle du vent


Non pas le vent amer qui crache sa fureur en nous glaçant la peau mais bien le vent suroît qui envole les oiseaux et inspire les poètes


            Enfant, tu cours avec ton cerf-volant

           Tu respires la vie, l'enchantement

           Toi l'artiste musicien animes le silence

           en foulées de bois tendre


Tandis que le mille pattes corseté de soie sauvage trottine à pas doux sur la grève déserte, le papillon géant mouille ses pattes fines dans les flaques de lumière


          Sur les ailes du vent

          écoutons vivre le coeur des choses

           grâce au génie de son créateur


Comme une valse ininterrompue, nous, terriens et incorrigibles rêveurs, nous nous enivrerons de cet autre univers, bulle de beauté et de sérénité,  en vous disant tout simplement,  merci 


Balaline







Rêves ambulants



Tandis que les vagues, accordées au ballet ancestral et incessant de l’océan, viennent lécher le rivage, sur la plage de drôles de choses se déplacent.


Ils crapahutent

de leurs centaines de pattes

nos rêves ambulants


Le vent joue dans les voilures des créatures, ces vaisseaux fabuleux qui progressent, les pattes dans l’écume, sont la concrétisation d’un rêve fou grisé de vent.


Expression d’enfance

les bêtes surnaturelles

égaient la plage


La fascination accompagne chaque cliquetis de ces rotules agitées. On jurerait qu’à tout instant l’équilibre va se rompre, mais contre toute attente il perdure.


Sur le fil du rasoir

elles ondulent les chenilles -

la fascination.

 

Adamante Donsimoni






13 commentaires:

  1. Voilà des créatures, des créations, qui ont su faire parler les plumes avec délice, et bravo aussi à leur père, Théo Jansen, il a dû les rêver ensuite... leur donner vie avec l'aide du vent ! Au plaisir les brins, JB

    RépondreSupprimer
  2. Bonjour Adamante,

    Une nouvelle page et la magie agit une fois de plus. La découverte de ce florilège riche d'imagination et de poésie. Quel plaisir de lecture! Merci et bravo à tous les brins
    :)

    RépondreSupprimer
  3. Que de rêves en un seul article ! Je nous ai vu, l'une après l'autre réunies sur cette plage admirant le génie et la patience du créateur...

    RépondreSupprimer
  4. oui sur le fil du rasoir, équilibre dans le déséquilibre ... magique ces géantes bestioles pleines de poésie. Poésie, ces mots agités en brins variés ...

    RépondreSupprimer
  5. cet artiste produit du merveilleux, ces créatures aériennes dansent sur la plage.
    Quelle belle page pour l'Herbier !

    RépondreSupprimer
  6. Un mot pour Balaline ici car je ne retrouve pas son lien blog. Merci pour cette belle participation sur les ailes du vent.

    RépondreSupprimer
  7. j'ai trouvé plusieurs liens pour Balaline dont celui où elle a publié les ailes du vent :
    http://mado.eklablog.net/

    RépondreSupprimer
  8. Merci Adamante, merci tous les brins de ces voyages sous le vent qui ne pouvaient être que merveilleux avec un tel magicien de créatures ailées !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci à toi, Jeanne a retrouvé ton lien de blog : http://mado.eklablog.net/
      je le rajouterai dans la liste qu'il faut que j'actualise un peu. Si tu le peux, note le à la fin de tes participations lorsque tu me les envoie (ça va plus vite pour moi). Un grand merci et à bientôt.

      Supprimer
  9. Bonjour,
    Je ne comprends pas comment fonctionne cette communauté, quand sont proposées les images...
    Merci de méclairer!
    Annette

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Annette, pour tenter de vous donner une réponse satisfaisante, je dirais que l'Herbier tourne actuellement très au ralenti, j'en suis désolée pour toutes celles qui y tiennent, et touchée aussi par l'atttachement qu'elles témoignent. Les images arrivent de façon erratiques, je ne peux absolument pas (du fait de mon emploi du temps) donner une périodicité. Si cela vous tente de vous joindre à nous et de participer, vous serez la bienvenue. En tout cas, merci de votre visite. Pour tout savoir du fonctionnement, voici le lien
      Communauté L'herbier de poésie (colonne de droite)
      https://imagesreves.blogspot.com/p/communaute-lherbier-de-poesie.html

      Supprimer

Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante