Louis M. Eilshemius, Le Hollandais Volant, 1908, huile sur bois, 58 x 63 cm, Whitney Museum of American Art, New York |
Bienvenue
à Myriam qui a
accepté de nous rejoindre
Tous nos vœux de prompt rétablissement à Jill
Merci aux visiteurs et aux brins qui passent feuilleter l'herbier.
Et... à nous lire,
Bon vent ! Gardez le cap !
Cacophonie
Les voix de la raison
De la nuit
Les voix de la peur
De la honte
Les voix du quand-dira-t-on
De la doxa
Voix tourbillonnaires qui m’affouillez
Chants de sirènes qui me détournez
Je ne fais que dériver
Au gré de cette cacophonie
Ah ! Larguer les voix !
Et n’écouter que
l’écume du murmure
Ce vibrato
©Myriam
Au
cœur de la tempête
Au
cœur de la tempête
Sombrent
légendes et fantômes
A
la folie des voyages,
A
la fureur des flots
A
la colère des cieux
Se
substitue
La
force des songes
Comme
il n’y a pas de fumée sans feu
Il
n’y a pas de risque sans péril
Abordages
et amarrages
La
vie pas à pas s’écrit
En
quotidienne aventure
Nuées filles de
l'Océan
Le 30 Avril nous
fêterons Betlaine
Et la porte du temps
va s'entrouvrir
Sortis des gouffres
en conquête
d'éternité
- Évaporation
Des traits de lumière
éclabousseront les Ténèbres
Sur les flots les
bateaux disparus sillonneront les mers
Navires fantomatiques
sortant des nébulosités
Cette matière confuse
propice à la métamorphose
"J'aime les nuages... qui passent ... là bas ... là bas... les merveilleux nuages..."*
Il
était un grand navire
Ce
soir-là était doublement un grand soir pour le moussaillon. Il venait de
franchir pour la première fois la ligne invisible de l'équateur, le jour même
de ses douze ans. Selon la tradition, les marins lui offriraient sa première
pinte d'alcool fort et il monterait tout en haut du grand mât.
La
mer démontée
se
soulevait en montagnes
dans
les rugissants.
Depuis
qu'il avait embarqué, il s'y était accoutumé mais la tempête était si rude que
l'ordinaire de son dîner avait fini par nourrir les poissons par dessus le
bastingage. après le déchaînement des vagues, le breuvage acheva de lui mettre
la tête à l'envers. Mille fois il manqua de dévisser du mât avant d'atteindre
la hune. Mille fois il dérapa encore en allant toujours plus haut.
Dans
la nuit opaque
une
nef illuminée
semblait
le narguer
"Le
Hollandais volant" cria la petite voix étranglée du sommet de la grand
voile. En ces temps d'ignorance et de rites païens, la première cuite faisait
l'homme. Le cri était parole d'homme, reprise par tout l'équipage. Nul doute
que la forme mousseuse trouant la nuit ne pouvait être que le vaisseau fantôme.
Les marins en convainquirent jusqu'au capitaine et son illustre passager.
D'un
vaisseau d'écume
qui
dansait dans les éclairs
surgit
la légende.
illustration
musicale :
Marin
Marais (1656~1728)
《Alcyone》tragédie
en musique, 1706
Tempête
(Jordi Savall & Le Concert des Nations
https://www.youtube.com/watch?v=POydmjVrD0I
Une
illustration qui me fait évidemment penser à la comptine « Il était un
petit navire » mais plus encore à son pastiche trouvé consigné dans le
cahier de chansons de mon père et dont j'ai repris les paroles sur mon
blog :
https://fadosicontinue.blogspot.com/2015/07/il-etait-un-petit-navire.html
Le
Hollandais volant
Il
se dessine dans les nuages, le diable, chemise gonflée de voiles grinçantes. Un
cheval de l’enfer, surgi des eaux déchaînées, hennit dans sa tessiture de
tempête.
Les
marins se signent
pour
conjurer le sort
Le
capitaine aboie
Les
vagues se tordent, fracassent leurs doigts d’eau sur la coque du navire en
détresse. Il flotte dans l’air la terreur des abîmes et un parfum de gnôle.
Soudain
le Hollandais
surgit
comme un damné
mauvais
augure
Les
tripes se nouent, le cœur s’accélère. La mort, comme une putain, s’exhibe. Elle
rôde sur le pont parmi les hommes d’équipage.
Parfum
de peur
il
faut vaincre ou mourir
le
tout pour le tout
le coin des retardataires :
Tempête dans ma tête
Je
sens mon embarcation tanguer.
Malmenée
par des vagues d’angoisse elle penche dangereusement et frôle le naufrage.
Les
moments d’accalmie la propulse vers de noirs rochers.
Pourtant
mon pilote automatique fonctionne toujours, mes cartes de navigations défilent
correctement sur l’écran et n’indiquent aucune difficulté à l’horizon, seules
les cartes météorologiques s’affolent.
J’entends
dans le coffre d’une des banquettes les bruits sourds de mon arme virtuelle qui
elle aussi est ballotée par les flots. Cette arme me sert à combattre le réel
quand il est trop difficile, trop douloureux.
Je
ne pense qu’à elle…atteindre ce coffre, l’ouvrir, trouver la malle à trésor et
laisser sortir les mots délicieux, ceux qui transforment, ceux qui savent
mettre en récit le réel pour en faire une navigation de rêve.
C’est
alors que sur l’écran les radars s’affolent.
Une
image floue d’un magnifique trois mâts semble foncer sur ma frêle embarcation.
Hologramme d’alerte ?
Fantôme ?
Le message photographique n’est pas clair
Il me faut chercher et trouver la source
lumineuse
Je vois alors caché par une couverture
épaisse de nuages noirs
Le Soleil
Je sais que je suis sauvé
Je vois enfin l’horizon
Je sais qu’il est ligne
Une ligne qui souligne l’Infini.
Tumultueuse reprise, les brins sont secoués par la tempêtes mais leurs mots résistent et nous emmènent en voyage au souffle de l'Hollandais Volant !
RépondreSupprimerOui, ça décoiffe, mais toujours vent debout ! ;-)
SupprimerÇa secoue les brins d'herbier ! et je pense à ceux qui l'affrontent en vrai ...
RépondreSupprimerJ'imagine leur terreur ! Mais quel univers que celui de la mer, j'aurais tant aimé être marin.
SupprimerEntre ciel et mer une belle nouvelle page de l'herbier
RépondreSupprimerIl n'y a pas de lien pour visiter chez Myriam qui nous apporte ce beau brin