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jeudi 11 avril 2019

La page 139 coup de vent prévu



Louis M. Eilshemius, Le Hollandais Volant, 1908, huile sur bois, 58 x 63 cm, Whitney Museum of American Art, New York




Bienvenue à Myriam qui a accepté de nous rejoindre  
Tous nos vœux de prompt rétablissement à Jill 
Merci aux visiteurs et aux brins qui passent feuilleter l'herbier.

Et... à nous lire,
Bon vent ! Gardez le cap !









Cacophonie

Les voix de la raison
De la nuit
Les voix de la peur
De la honte
Les voix du quand-dira-t-on
De la doxa

Voix tourbillonnaires qui m’affouillez
Chants de sirènes qui me détournez
Je ne fais que dériver
Au gré de cette cacophonie
Ah ! Larguer les voix !
Et n’écouter que
l’écume du murmure

Ce vibrato

©Myriam
















Au cœur de la tempête


Au cœur de la tempête
Sombrent légendes et fantômes

A la folie des voyages,
A la fureur des flots
A la colère des cieux
Se substitue
La force des songes

Comme il n’y a pas de fumée sans feu
Il n’y a pas de risque sans péril

Abordages et amarrages
La vie pas à pas s’écrit
En quotidienne aventure









Nuées filles de l'Océan
Le 30 Avril nous fêterons Betlaine
Et la porte du temps va s'entrouvrir

Sortis des gouffres
en conquête d'éternité
- Évaporation

Des traits de lumière éclabousseront les Ténèbres
Sur les flots les bateaux disparus sillonneront les mers
Navires fantomatiques sortant des nébulosités
Cette matière confuse propice à la métamorphose

"J'aime les nuages... qui passent ... là bas ... là bas... les merveilleux nuages..."*



 * Baudelaire - L’Étranger dans le spleen de Paris














Il était un grand navire


Ce soir-là était doublement un grand soir pour le moussaillon. Il venait de franchir pour la première fois la ligne invisible de l'équateur, le jour même de ses douze ans. Selon la tradition, les marins lui offriraient sa première pinte d'alcool fort et il monterait tout en haut du grand mât.

La mer démontée
se soulevait en montagnes
dans les rugissants.

Depuis qu'il avait embarqué, il s'y était accoutumé mais la tempête était si rude que l'ordinaire de son dîner avait fini par nourrir les poissons par dessus le bastingage. après le déchaînement des vagues, le breuvage acheva de lui mettre la tête à l'envers. Mille fois il manqua de dévisser du mât avant d'atteindre la hune. Mille fois il dérapa encore en allant toujours plus haut.

Dans la nuit opaque
une nef illuminée
semblait le narguer

"Le Hollandais volant" cria la petite voix étranglée du sommet de la grand voile. En ces temps d'ignorance et de rites païens, la première cuite faisait l'homme. Le cri était parole d'homme, reprise par tout l'équipage. Nul doute que la forme mousseuse trouant la nuit ne pouvait être que le vaisseau fantôme. Les marins en convainquirent jusqu'au capitaine et son illustre passager.

D'un vaisseau d'écume
qui dansait dans les éclairs
surgit la légende.




illustration musicale :  
Marin Marais (1656~1728)
《Alcyone》tragédie en musique, 1706
Tempête (Jordi Savall & Le Concert des Nations
https://www.youtube.com/watch?v=POydmjVrD0I


Une illustration qui me fait évidemment penser à la comptine « Il était un petit navire » mais plus encore à son pastiche trouvé consigné dans le cahier de chansons de mon père et dont j'ai repris les paroles sur mon blog :
       https://fadosicontinue.blogspot.com/2015/07/il-etait-un-petit-navire.html


















Le Hollandais volant


Il se dessine dans les nuages, le diable, chemise gonflée de voiles grinçantes. Un cheval de l’enfer, surgi des eaux déchaînées, hennit dans sa tessiture de tempête.

Les marins se signent
pour conjurer le sort
Le capitaine aboie

Les vagues se tordent, fracassent leurs doigts d’eau sur la coque du navire en détresse. Il flotte dans l’air la terreur des abîmes et un parfum de gnôle.

Soudain le Hollandais
surgit comme un damné
mauvais augure

Les tripes se nouent, le cœur s’accélère. La mort, comme une putain, s’exhibe. Elle rôde sur le pont parmi les hommes d’équipage.

Parfum de peur
il faut vaincre ou mourir
le tout pour le tout








le coin des retardataires :






Tempête dans ma tête


Je sens mon embarcation tanguer.
Malmenée par des vagues d’angoisse elle penche dangereusement et frôle le naufrage.
Les moments d’accalmie la propulse vers de noirs rochers.
Pourtant mon pilote automatique fonctionne toujours, mes cartes de navigations défilent correctement sur l’écran et n’indiquent aucune difficulté à l’horizon, seules les cartes météorologiques s’affolent.
J’entends dans le coffre d’une des banquettes les bruits sourds de mon arme virtuelle qui elle aussi est ballotée par les flots. Cette arme me sert à combattre le réel quand il est trop difficile, trop douloureux.
Je ne pense qu’à elle…atteindre ce coffre, l’ouvrir, trouver la malle à trésor et laisser sortir les mots délicieux, ceux qui transforment, ceux qui savent mettre en récit le réel pour en faire une navigation de rêve.
C’est alors que sur l’écran les radars s’affolent.
Une image floue d’un magnifique trois mâts semble foncer sur ma frêle embarcation.

Hologramme d’alerte ?
Fantôme ?
Le message photographique n’est pas clair
Il me faut chercher et trouver la source lumineuse
Je vois alors caché par une couverture épaisse de nuages noirs
Le Soleil
Je sais que je suis sauvé
Je vois enfin l’horizon
Je sais qu’il est ligne
Une ligne qui souligne l’Infini.












5 commentaires:

  1. Tumultueuse reprise, les brins sont secoués par la tempêtes mais leurs mots résistent et nous emmènent en voyage au souffle de l'Hollandais Volant !

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  2. Ça secoue les brins d'herbier ! et je pense à ceux qui l'affrontent en vrai ...

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    Réponses
    1. J'imagine leur terreur ! Mais quel univers que celui de la mer, j'aurais tant aimé être marin.

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  3. Entre ciel et mer une belle nouvelle page de l'herbier
    Il n'y a pas de lien pour visiter chez Myriam qui nous apporte ce beau brin

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