Elle fut un grand moment de travail durant les vacances. Nous devions exposer à deux et trois semaines avant je me suis retrouvée seule, des impromptus familiaux ayant empêché mon co-exposant.
Mais au final, cette aventure m'a énormément apporté. J'ai tenu les trois salles avec 43 œuvres.
La première, au rez-de-chaussée, avec la vitrine "en transparence", accompagnée d'un texte explicitant mes choix.
La vitrine "Totems" - recherche sur la transparence - |
J’ai voulu situer cette exposition entre transparence et nudité.
La transparence, que l’on peut observer en vitrine, équivaut à une disparition à soi-même. Disparaître ainsi de volonté délibérée, du fait du formatage de l’éducation, ou de façon imposée, par la pression de l’entourage ou de la société amène, en masquant les formes, à cacher l’expression naturelle d’un corps trop imprégné d’arrière-pensées honteuses dans les civilisations marquées par les religions du livre. Cela conduit à l’inexistence physique et morale, au refus d’un corps porteur de la malédiction féminine.
Martyrisés par les régimes pour effacer la rondeur ou voilés, le corps et l’esprit se retrouvent emprisonnés dans deux geôles dont on peut se demander laquelle est la plus terrible.
Le périple historique de la femme est jalonné de ces oripeaux que furent le voile, le corset, la cape de relevailles… chacun, soit par refus ou mise en scène contraignante du corps, réduisant la femme à un rôle subalterne ou d’objet.
La nudité, en opposition, est l’expression libre de ces formes assumées, épanouies et sans arrière-pensée.
Expression de la perfection de la création originelle que le regard humain semble avoir bien du mal à supporter.
Au travers des trois moments de l’exposition, c’est à une sorte de retour à la source, une ode à la vie, au corps porteur de l’Esprit que je vous convie.
Adamante
Cette exposition est salutaire.
La femme-objet, bien personnel
qui, à l’instar d’un joyau, est enfermée par son propriétaire à l’abri des parois
d’un coffre ou du blindage d’un voile.
Derrière l’individu déshumanisé,
cloîtré, asexué, l’art onirique d’Adamante le révèle,né nu, aux formes que
nulle mode ou religion n’enferme dans des dogmes.
Femmes et hommes épanouis,
parfois accompagnés de leurs chats sorciers, offrandes à la Terre-Mère, la
Pacha Mama.
Femmes et hommes qui retrouvent
au fond des yeux, l’étincelle qui fait d’eux des dieux.
Gérard Destal
Metteur en ScèneLa petite salle "Émotions et Résistance" (une vingtaines d'œuvres acrylique / papier 30x40 (à partir de mes récréanotes - ) |
Adamante devant La géante et le géant - acryliques 80x80 (RdC) |
Campagne électorale acrylique - 65x92 |
Merci à tous de vos commentaires, en voici des extraits qui disent bien et que je rajoute à la page.
"Parler du corps libre de l'homme et de la femme, parler de la liberté d'être, du respect de ce visage unique de l'infini que nous sommes, quand tout le monde parle de voiles et de corps à cacher, et de soumission honteuse à la règle religieuse ou démocratique ambiante est, selon moi, un acte en soi courageux et subversif. Et en soi un acte de résistance contre tous les obscurantismes et tous les rejets régressifs qui nous tentent ou nous font peur.
Peindre, c'est affirmer un engagement, une vision du monde, c'est peu au milieu des brouhahas du monde, c'est beaucoup parce que c'est singulier et que cela a le mérite d'être.
Rappel 15 millions de jeunes filles mariées de force dans le monde, il reste tout un travail de conscientisation de l'homme (humain) à faire pour nous libérer (hommes et femmes) des chaines de la peur et nous permettre d'entrer dans le bonheur de l'innocente nudité, de l'humilité merveilleuse d'exister." Serge de la Torre
Un extrait
(...) Un sujet très intéressant et qui fait réfléchir.
Curieuse coïncidence, je viens de terminer de lire un roman: " Le pavillon des pivoines" ( un opéra de Tang Xianzu, représenté pour la première fois en 1598 que l'on accusa de provoquer le mal d'amour chez les jeunes filles) où justement on parle de la liberté de la femme chinoise, de son envie d'exister par les arts, du culte des pieds bandés pour le plaisir de l'homme, du maître ( quelle horreur). La femme n'est qu'un objet que l'on prend et que l'on jette, que l'on vend.
Un livre passionnant qui s'appuie sur des références historiques. (...) Martine
Un autre extrait
(...) Le regard, justement, la morale, les coutumes ancestrales, l'obscurantisme... etc ... enferment trop souvent les femmes dans des rôles assignés, voire dans l'humiliation... Les phallocrates ont trouvé une parade pour se dédouaner de leur manipulation en considérant que leurs femmes, propriétés privées, s'emprisonnent de leur plein gré dans des conformismes ou des voiles, écrans entre elles et le monde extérieur.... auto-ségrégation ?... Attitudes ou voiles marquant la chasse gardée par les Hommes ! Femmes objets dont la vie est souvent un calvaire dans tant de régions du monde, dans tant de mariages.... A-t-on honte des femmes ? En a-t-on peur ?
La Foi en cause ??? mais la Foi, quelle qu'elle soit, est une expérience intime ! Prières et méditations se font dans des lieux de culte ou privés ... "au plus secret de sa chambre"... car chacun sait que "l'habit ne fait franchement pas le moine"... L'ostentation est très souvent marque d'orgueil ...
Les femmes sont elles obligées de vivre une "vie dissimulée" ? Le patriarcat est bcp plus présent qu'on ne le croit !!! (...) Luciole83
Coucou Adamante, c'est bien de voir ce que tu fais, expose, explique... ,-) un été bien rempli en tous cas, j'aime bien la famille vache, sans doute moins que les... politiciens entre eux, sourire, merci à toi, bel automne aussi, bizzzz
RépondreSupprimerMerci JB, une fois n'est pas coutume, tu sais que je n'aime pas trop me montrer sur le web, pas de page face book, juste google, et toujours sur la pointe des pieds. Un comble pour ce que l'on dit "artiste" non ? :-)
SupprimerMerci Adamante de nous avoir invités sur cette page où tu t'exposes en mots rêvés et en images.
RépondreSupprimerje mange un petit toast et lève mon verre à ta santé, bravo!
Alors je le lève aussi "à la tienne!" et avec un immense sourire. À la façon des poètes chinois toujours enclin à trinquer avec la Lune.
SupprimerC'est toujours une belle aventure que d'exposer, de s'exposer aux regards d'inconnus ou de personnes de son entourage. C'est une fête qui offre des moments uniques et à chaque fois, l'on découvre un peu plus de soi et de son art.
RépondreSupprimerTes oeuvres sont très aboutis et le thème, courageux.
Bravo à toi et merci pour ce reportage.
Tiens, au fait, j'ai débuté le qi gong cette année ;)
Belle semaine,
eMmA
Oui, c'est un moment fort accompagné de aussi, avant le vernissage, de la question de savoir comment cela va être accueilli, comment on se situe. Mais toujours garder à l'esprit que si c'est le cœur qui a animé la main le résultat n'est plus vraiment notre propriété et que le détachement est indispensable. Ne pas douter et recevoir avec bonheur les critiques positives. Merci de ces quelques mots eMmA, venant de toi cela me touche.
SupprimerEt pour le qi gong, tu verras, cela va transformer ta vie, t'apporter bien plus que tu ne l'imagines. C'est grâce à lui que j'ai pu reprendre le chemin de mon atelier de peinture. Amicalement
PS. Pourrais-tu nous offrir une image de tes créations pour l'Herbier ?
C'est bien de soulever un peu le rideau de ton expo. C'était bien trop loin pour que j'y aille et dans notre monde actuel c'est important de lutter contre l'obscurité et les crispations ambiantes en offrant à voir autre chose, belles et colorées ici comme tes oeuvres
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RépondreSupprimerParler du corps libre de l'homme et de la femme, parler de la liberté d'être, du respect de ce visage unique de l'infini que nous sommes, quand tout le monde parle de voiles et de corps à cacher, et de soumission honteuse à la règle religieuse ou démocratique ambiante est, selon moi, un acte en soi courageux et subversif. Et en soi un acte de résistance contre tous les obscurantismes et tous les rejets régressifs qui nous tentent ou nous font peur.
Peindre, c'est affirmer un engagement, une vision du monde, c'est peu au milieu des brouhahas du monde, c'est beaucoup parce que c'est singulier et que cela a le mérite d'être.
Rappel 15 millions de jeunes filles mariées de force dans le monde, il reste tout un travail de conscientisation de l'homme (humain) à faire pour nous libérer (hommes et femmes) des chaines de la peur et nous permettre d'entrer dans le bonheur de l'innocente nudité, de l'humilité merveilleuse d'exister.
Merci pour ce commentaire, il me touche beaucoup. Puis-je l'ajouter à ma page sur mon blog peinture ?
Supprimerhttps://soleillunegallery.blogspot.fr/2016/10/ma-derniere-exposition.html
Encore merci, Serge, et à bientôt pour des textes sur l'Herbier, j'espère.
Cordialement
Oui, il n'y a pas de problème. J'en assume tous les mots! A bientôt!
SupprimerBravo ! J'aime ton enthousiasme et ton regard sur l'humain... Merci de nous faire partager ce temps fort auquel j'aurai aimé gouter de plus près...
RépondreSupprimerMerci beaucoup, Annick, beaucoup de travail et j'avoue, de la satisfaction au final, pourquoi ne pas la partager ? C'est un plaisir.
SupprimerJ'aime ton regard et la manière dont tu parles et montres le corps, en particulier de la femme, c'est important de se libérer des apparences, de lever les voiles, de se montrer dans sa vérité, et c'est courageux.
RépondreSupprimerJe suis heureuse de te voir aussi, merci Adamante
J'adore les vaches rouges !
RépondreSupprimerJ'avoue que je les aime bien ces "gueules d'amour". Ravie qu'elles te plaisent. Belle soirée, Marine.
SupprimerTon exposition est haute en couleur. J'aime ta palette. Le lieu lui fait un très bel écrin. Et puis, nous découvrons ton charmant sourire.
RépondreSupprimerUn sujet très intéressant et qui fait réfléchir.
Curieuse coïncidence, je viens de terminer de lire un roman: " Le pavillon des pivoines" ( un opéra de Tang Xianzu, représenté pour la première fois en 1598 que l'on accusa de provoquer le mal d'amour chez les jeunes filles) où justement on parle de la liberté de la femme chinoise, de son envie d'exister par les arts, du culte des pieds bandés pour le plaisir de l'homme, du maître ( quelle horreur). La femme n'est qu'un objet que l'on prend et que l'on jette, que l'on vend.
Un livre passionnant qui s'appuie sur des références historiques.
Merci pour ce partage Adamante.
Douce journée à toi
L'histoire s'écrit avec le sang des femmes. Je vais acquérir le livre, merci, Martine.
SupprimerDevant ? Ne serait-ce pas plutôt "Entre" la géante et le géant ?
RépondreSupprimerUne création qui interpelle. Des couleurs qui réchauffent. Des lignes qui rassurent et parlent de douceur, nées de la lumière .... Appel à une respiration paisible, à toujours plus de liberté, d'ouverture
Merci Adamante ! Je découvre avec bcp de plaisir ton exposition et ton joli sourire... ton regard porté sur les Êtres humains à travers tes oeuvres... pour lesquelles j'aurais pu te servir de modèle ! (rire !)
RépondreSupprimerEt j'en suis ravie, car il est difficile de s'exposer, ne serait-ce que, déjà, aux regards réprobateurs de la famille, quand on est loin de la jeune et jolie jeune fille... Mes 70 ans bien enveloppés regardés avec tant de tendresse te remercient infiniment !
Le regard, justement, la morale, les coutumes ancestrales, l'obscurantisme... etc ... enferment trop souvent les femmes dans des rôles assignés, voire dans l'humiliation... Les phallocrates ont trouvé une parade pour se dédouaner de leur manipulation en considérant que leurs femmes, propriétés privées, s'emprisonnent de leur plein gré dans des conformismes ou des voiles, écrans entre elles et le monde extérieur.... auto-ségrégation ?... Attitudes ou voiles marquant la chasse gardée par les Hommes ! Femmes objets dont la vie est souvent un calvaire dans tant de régions du monde, dans tant de mariages.... A-t-on honte des femmes ? En a-t-on peur ?
La Foi en cause ??? mais la Foi, quelle qu'elle soit, est une expérience intime ! Prières et méditations se font dans des lieux de culte ou privés ... "au plus secret de sa chambre"... car chacun sait que "l'habit ne fait franchement pas le moine"... L'ostentation est très souvent marque d'orgueil ...
Les femmes sont elles obligées de vivre une "vie dissimulée" ? Le patriarcat est bcp plus présent qu'on ne le croit !!!
C'est pourquoi ton exposition est une véritable bouffée d'oxygène pour bcp !
Bisous tout contents
Un grand merci pour ce commentaire qui dit vrai, je suis vraiment touchée. Je ne sais si "la femme est l'avenir de l'homme" mais le chemin est loin d'être ouvert et aurait même tendance à se refermer. Il faut être debout pour le défendre.
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