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mercredi 18 décembre 2019

Pages 155 ter, 100, etc.


Coucou les brins, auteur, autrices (ben oui c'est comme ça que ça se dit !)
Voici une petite parution pour vous donner quelques nouvelles.
Je vous joins un texte arrivé en retard, un peu plus que le retard du bis, mais qui mérite qu'on le mette en ligne, comme tous vos textes d'ailleurs, tout en vous rappelant la visite de la page à laquelle il se rattache  
ICI pour la page bis et pour la page originale.

Belle semaine



Je ne voulais pour toi que la voûte étoilée,
Baigner mes cheveux dans des rayons de lune.
Tes bras enlacent mes nuits
Comme les comètes et leur longue traîne.

Je ne voulais pour caresse
Que l’aube et ses promesses.
Tes mains chantent des baisers
Dans la chaleur des corps embrassés.

Je ne voulais pour toit que la voûte étoilée,
Toucher l’éternité et ses tréfonds.
Je ne connais rien de plus profond
Que ton mystère et sa sincérité.

Je ne voulais pour caresse
Que le frémissement du bambou.
Ta bouche chuchote à mon cou
Le matin qui s’éveille.

Je me voyais l’âme ravie,
Je nous découvre unis -
Toi, moi et notre amour.  
      Myriam Roux


et puis, je vous partage un commentaire, avec poésie, relatif à
Blogger La vieille Marmotte a dit...
Mes pas, ce matin me conduisent sur cette Page Cent ....
L'émotion me submerge tout autant .
Menteuse qui avait dit : Fontaine je ne boirais plus de ton eau. Serge a raison « ... personne ne part, personne ne disparaît. »
Et me revoilà, accro à l’Herbier ... à ses textes, mais aussi à ses commentaires, qui souvent éclairent d’un jour nouveau l’auteur.e du Texte.
Cette page Cent que chacun est prêt à dire SANS prétention, plonge dans le Magique ... pratiquement tous les textes souscrivent à la pratique du Haïbun à laquelle tu nous as initiés Adamante, et je trouve cela joliment réussi.
Oui, l’Herbier devrait pouvoir être édité..... je pensais que ... peut-être Quichottine , qui a de l’expérience dans ce domaine pourrait y puiser un recueil au profit des Rêves d’enfants. Qu’en penses-tu Adamante ?

     Je répondrai sans doute, mais plus tard, très chère Marmotte, laissons du temps au temps, aux idées qui déjà ont germé, et ne soyons pas pressés. 

Je vous remercie de votre poésie à couper les cheveux en quatre en descendant dans la caverne d'Ali Baba.  L'Herbier quoi ! 

Allez, je vous repasse la parole :


"C’est la période de Noël. La coutume veut que l’on se fasse des cadeaux. En voici un de mon cru pour l’Herbier que m’inspire aussi l’image proposée pour cette Page Cent."

Illustration Adamante

















J’ai une manie.
Tout comme les cheveux
J’aime à couper les mots
En quatre.
Car alors je descends
Et, plutôt quatre à quatre,
Dans ma caverne d’Ali-Baba.
Et c’est éblouissant ! 
De tous ces coffres ouverts
Je ne sais dans lequel
Puiser à pleines mains  
Des colliers rutilants
Des bagues étincelantes
Milles bijoux glissant
De l’une à l’autre main ... 
Les yeux de mon esprit
Enchanté
Ne savent plus de la tête où donner
Et brillent aussi bien de mille et un éclats
Des Mille et Une Nuits. 
C’est alors que jaillissent
Des nappes souterraines
Des geysers si puissants
Qu’en ai soufflé coupé ! 
Couper ainsi les mots
À quoi cela sert-il ?
Je n’en sais rien, Monsieur
Je n’en sais rien, Madame,
Seulement je le fais ....
Et de rire m’exclame ! 
Á quoi cela sert-il ?
Faut-il donc que tout serve ?
Peut-êt’ que Oui
Peut-êt’ que Non
Servir à m’enchanter
N’est-ce point suffisant ? 
Qui, est imperméable
À mes rêves d’enfant
Qui, M’envie lourdement
Tant de curiosité
Et me demande alors comment
Je suis si « éveillée » !
D’autres s’étonnent encor
« Elle est illuminée ! » 
Non. c’est tout simplement
Qu’entrent en résonance
Mes lectures mes joies
Mes tourments et mes peurs
Et la nuit et les jours
Et le vent et la pluie
Et le bleu du grand Ciel
Et la boue de la Terre
Le parfum de la Rose
Et celui du fumier
Qui à ses pieds encore
Lui permet de pousser ... 
Et puis tout ce gâchis
Qui tel une fumure
Permet à Nobles Âmes
Souvent à toute allure
De pouvoir s’évader. 
.............. Et pourquoi pas’ Ma Dame
S’il me plaît ? 
Françoise Isabel le 14 décembre 2019 à 12:26


vendredi 12 avril 2019

Bleue, bleue, bleue pour la P 140

Pour vendredi prochain : notre planète bleue.

La photographie du lever de Terre. Crédits : William Anders / NASA




Source France Culture :

Le 24 décembre 1968, l'astronaute de la NASA William Anders photographie la Terre, aperçue depuis la Lune, lors de la mission Apollo 8. C'est la première fois qu'un être humain peut distinguer la Terre se lever à l'orée de son satellite. L'auteur du cliché dira à ce sujet : 
"Nous avons parcouru tout ce chemin pour observer la Lune, et ce que nous avons découvert de plus important c'est la Terre."
Dans la guerre de communication constante que se livrent l'URSS et les Etats-Unis, cette photo, où l'on distingue une bille bleue perdue au milieu de l'obscurité de l'espace, amplifiée par le paysage grisâtre de la lune, marque l'opinion et est considérée comme une des photographies les plus importantes de l'humanité. En 2003, le magazine Life la sélectionne parmi ses "100 photographies qui ont changé le monde".
Et n'hésitez pas à visiter le coin des retardataires de la page 139, c'est juste avant.

vendredi 21 décembre 2018

Voici la page 130

œuvre de Krist Dimo



Relais :

L’homme bleu n’est pas givré
juste stupéfait.

Son grand-père, rouge,
aurait affirmé « de mon temps… »
son père, arc-en-ciel
aurait souri « cool, restons zen ».

Lui,
reste coi,
bouche bée.

Son fils serait plutôt vert.

Autre temps, autre saison
la roue tourne
l’homme bleu est d’hiver.













Clap de fin...

Je n'ai plus rien à te dire
Entre nous plus que soupir et silence
A se faire la gueule
Notre tableau quotidien...

Je te laisse à une autre
Un autre m'aime bien,
George a mille fois raison
Ne gravons pas nos noms au bas d'un parchemin...

Une seconde chance
Insistes-tu
Trémolo dans la voix, regard triste,

A me forcer la pitié

Comme on recueille un animal perdu...

Ni de pierre, ni de bois, ni de marbre
Je ne suis faite Pierre
Mais me satisfaire je ne puis
De ton manque de vie en rose
Toi uniforme tel un ciel de grisaille
Gai comme une porte de prison...

Et de changer tu me jures,
Sur la tête de ta mère,
Toi qui est son portrait craché
Aquoiboniste dans le sang...
























Casqué comme un templier
Une croix orne son front
Il reste impassible
Sans un mot, sans un cri
Bardé d'acier
Des coulées en bulles froides
Ont marqué son visage
En même temps que la pluie fine
D'un mois de décembre troublé
Il semble attendre
Des lendemains meilleurs
Comme moi
Sans y croire vraiment

                                         





















L'homme accablé

L'homme à tête d'airain
pleure toutes les larmes du monde
pour ne plus rien voir.

Et coule en pointes assassines
l'encre des désillusions !
©Jeanne Fadosi





                                           illustration musicale


                           Schubert, Trio op. 100 - Andante con moto









Homme-robot

Homme de labeur farouche !
Homme si froid, si dur d’apparence :
Âme sans sourire, ni expression,
 Sans parole, ni rondeur !

Homme défait de larmes,
De larmes et de liens :
Homme de peines,
De peine et de souffrance !
Homme de traces,
De griffures, de blessures :
D’outrages placidement acceptés !
Homme blessé,
Homme marqué par son histoire !

Visage d’humanité à construire :
Visage où faire renaître
 Un sourire est presque un chantier.

Oh ! Homme de glaise,
De plâtre ou de pierre !
Homme presque sans arme,
Homme à faire !

Tes yeux me disent un silence
Qui s’élève comme un cri terrible,
Une absence qui sature et m’interpelle.













Forteresse à la dérive


La forteresse au regard de sphinx dérive sur la mer comme un iceberg arraché à la banquise. Tête d’homme marquée d’une croix, raccommodée de bleu, d’acier. Cette cousine de la créature de Frankenstein semble dubitative.

Sensibilité
ce que l’on croit des monstres
une absurdité

L’œil à l’écoute, l’oreille au aguets, entend-elle la folie qui agite le monde ? Vomit-elle cette eau qui ruisselle de sa bouche sur l’ardoise de son socle, comme on se libère d’un trop plein de désespoir ?

Colosse égaré
dans cet univers gris bleu
l’impuissance, le froid.







samedi 17 février 2018

La page 101, sous la neige





Photo jean jacques Neste (les amis de la Creuse) Merci à lui


Il a neigé un peu partout et la Creuse aussi était sous la neige. Vous saviez que j'ai une racine maternelle là-bas. Non ? Maintenant vous le savez. Cette photo, parue sur la page facebook des amis de la Creuse, m'a parlé. J'espère qu'elle vous parlera.

Encore un  conte en haïbun ? Bon, je ne veux pas vous forcer. Mais la page 100 était tellement délectable qu'on en redemande. Vous êtes sacrément douées et douées.   Adamante


 Et puis il y a des retardataires pour la P 99 et 100, courez vite les lire.




jeudi 15 février 2018

Page 100, comme une page qui se tourne


Merci d'avoir salué avec tant d'enthousiasme cette centième parution de l'herbier. Il y a tant d'émotions au travers de vos lignes. Je vais relire et relire, m'imprégner profondément de vos mots en silence. 
Je suis très émue de tant de fidélité, de tant de talents, de tant de partages pour le bonheur de tous et de toutes, de toutes et de tous, pour notre bonheur quoi ! Un grand merci.
Un  merci tout particulier à Françoise qui nous offre aujourd'hui un texte magnifique pour nous dire : au revoir. Car nous nous reverrons, Françoise, ici ou là, je n'en doute pas.
Adamante


Illustration Adamante




... Et si nous jouions à Si j'étais riche ? lui dit Mémé.
Main dans la main, elles léchaient les vitrines, ce mercredi après-midi. Lécher les vitrines ? quelle drôle d'idée pour des humains. Les grands sont bizarres, vois-tu ! lui répondit Mémé .
Moi, si j'étais riche, je choisirais d'habiter dans cette maison-ci, enchaînait-elle déjà, et toi Mémé ?
Mazette ! celle-ci plutôt ... Avec les bottillons noirs à roses rouges que nous avons choisis tout à l'heure, je marcherais sur la prairie où mes pieds seraient des fleurs. Tu vois un peu ça, toi ?
Tu marcherais sur les fleurs sans les écraser ? Qui parle d'écraser ?
"Comme si c'est" répétait la petite chanson du matin. Comme si, c'est ... Impératif ? non, simple constatation pensa Mémé.
Main dans la main, elles rentrèrent de leur promenade, gaies comme des pinsons.
Ah ! Si j'étais .... ! mais je suis, voyons, et ce n'est plus un jeu.
... Elle saisit le livre à portée de sa main ; page 11 du dernier François Cheng.
Je ne te suivrai pas
jusqu'au bout
ô chemin
le soir me retient près du feu couleur vigne
L'horizon des oiseaux migrateurs
est trop loin
vers l'oueste j'irai où un lac a fait signe.

Françoise Isabelle (avec la participation involontaire de l'Académicien, Monsieur François Cheng)
Jeudi 15 février 2018.

P.S.
Ce texte est ma dernière participation à l'Herbier de poésies. Un Merci tout spécial à Adamante qui a initié et gère ce lieu de partage, tout plein de trouvailles et de rêve. Un grand Merci à toutes et tous les participants.es qui ont déposé là au fil du temps beaucoup de brins d'émotions, et de plaisirs ! ....
Bonne continuation à l'Herbier ! Je suis heureuse de vous avoir rencontrés. Merci. Merci beaucoup.







Le placebo...


Entre cent herbes la vieille bossue qui vit au fond des bois cueille les siennes. Des grises, contre la mauvaise mine. Des roses, contre la sinistrose. Des vertes, pour de l'espoir.

Jamais sans client
mal de vivre fait recette
Foi de sorcière

Le bélître cogne à sa porte et sous le manteau repart avec des rêves comme le pilier de comptoir refait le monde sur le zinc, une nuit.

Potion d'ivresse
un placebo pour vie belle
Parole de sorcière



jill bill





 



Au pays de ses songes
vivait un canard rose
gardien de la nuit


Fidèle au rendez-vous du soir il surveillait l’entrée des ténèbres. Lui, disait-il crânement, ne craignait pas le noir. Il se dandinait sur le seuil du crépuscule jusqu’à ce qu’elle s’endorme.

Passer la voûte verte
entre deux pervenches blanches
le rose aux joues

Pour pénétrer le pays des rêves, il lui fallait traverser le jardin des fées, vaste pré acidulé à l’ombre d’un grand charme. Il l’attendait, fidèle lui ouvrant le passage du sommeil dès que ses paupières refermaient les portes du jour.

Rite et rythme
les nuits succédant aux jours –
adieu l’enfance

Un soir, elle ne vint pas. Le canard su qu’elle avait grandi. Avec un profond soupir, il prit la pause et attendit…
Je crois qu’il attend encore, aux portes de l’obscurité. Les fées du jardin viendront-elles le relever de son poste de veilleur ?

Dernier dessin
Au seuil de l’adolescence –
tourner la page

Les doudous ne se révoltent jamais d’être délaissés. Au plus secret d’eux-mêmes ils savent que l’heure à sonner de laisser l’enfant voler de ses propres ailes.

ABC
http://jardin-des-mots.eklablog.com/












Sur l’île j’avance sur la sente étroite
Sur l’île pousse le chèvrefeuille libre et fou
J'écoute son parfum

Liane sauvage
À la lisière du chemin
Guide le passant

Sur l’île j’ai semé la coquelourde des jardins
Sur l’île un trou noir attire mon regard
Le trou bouge méchante fée à la robe noire 

Ne pas avoir peur
La coquelourde est rose
Tu n’as rien à craindre

En Finistère
Sur l’île du bout du monde
Je rêvais la vie en poésie
Un recueil de 100 feuilles

Où est cent ?
Cent est dans ce trou noir tout près de l’océan
Bouche avaleuse de vies

Ouessant
L’île où pousse le grand vent.



Petit clin d’œil à ma façon aux 100 pages de l’Herbier.
jamadrou © 12 février 18  (A fleur d'image)



 





Ce que je vais vous conter va vous paraître incroyable. 
Il neigeait 
Cela est naturel en février, cependant par ici tout s'en trouve désorganisé...

Plus de voiture
un chemin impraticable
retrouver ses marques

Dans un placard je dénichais de vieilles bottes en daim, dans un tiroir des gants et un bonnet en laine ainsi équipée je suis partie...

Toute cette blancheur
agrandissait le jardin
Féerie

Prenant le chemin de la forêt je longeais les maisons voisines et familières. Écrasant la neige crissante, je marchais en état second l'esprit libre. Seuls mes pas me guidaient et tout à coup je le vis.

Jardin des fées
neige blanche et rosée
vision irréelle

Les flocons avaient fait surgir des fleurs sur les arbres, les troncs soulignés prenaient un relief inattendu, les mousses au sol s’éclaircissaient, les elfes allaient surgir et danser.
Le petit peuple
réveillé par l'inattendu
exultait de plaisir
Immobile et subjuguée je suis restée à les contempler, rêvant de métamorphose afin de partager cette magie éternellement.


 Josette T







           
C'était son refuge,
l'avant-goût du paradis,
son jardin secret.

On disait d'elle que c'était une enfant solitaire. Timide et solitaire. Au grand désespoir de sa maman, la cheville ouvrière qui transformait leur maison en une ruche conviviale.

Ici point de rendez-vous, 
l'improviste était la loi.

Seuls les tempos marquaient leurs différences, les copains de son grand frère et de sa grande sœur le jeudi ou après les cours, les clientes de sa maman couturière dans l'après-midi,, les ouvriers de son papa à l'heure du café ou après un dépannage difficile.

Elle disparaissait
sous la table en merisier
vers sa solitude.

C'était une maison accueillante, dans une époque révolue où chacun y était le bienvenu. Elle bruissait des discussions de grandes personnes et souvent la petite Jeanne ne perdait pas une miette de ces mots qui entrouvraient les portes d'un monde plein d'énigmes et de tracas, un peu trop effrayant pour qu'elle ait hâte de le rejoindre. C'est vrai qu'elle allait peu vers les enfants de son âge, bien trop immatures. Même ceux la génération de son grand frère n'en finissaient pas de quitter l'âge bête.

Elle dégustait ces instants
qui lui étaient friandises.

Discrète, les adultes l'oubliaient auprès de son grand cerisier qu'elle avait ressuscité par la magie de l'imagination. Ce pourvoyeur de cerises juteuses et charnues tombé après l'été au champ d'honneur de la modernité pour faire place à une horrible bâtisse. Dessous, les herbes et les fleurs y poussaient en abondance et bientôt elle n'entendait plus que le murmure du vent dans les feuilles, le chant des oiseaux et le bourdonnement des abeilles qui lui faisaient u peu peur.

Loin de tout ennui,
elle serait restée des heures
dans ces parenthèses,

en compagnie des personnages de tant de livres aimés à qui elle inventait les coulisses de leurs vies de papier. Un jour d'alchimie plus intense, elle savait qu'elle pourrait même devenir lilliputienne pour être à hauteur de scarabée ou de coccinelle. Ses récréations ne duraient pas. Une voix douce bientôt l'en délogeait

Et l'heure d'un dîner
arrivant toujours trop tôt
dans son paradis

feraient taire ses rêveries :
Au revoir peuples des herbes.

©Jeanne Fadosi, jeudi 15 février 2018
https://fadosicontinue.blogspot.fr/search/label/l%27herbier%20de%20po%C3%A9sie 











Amants de brume


À mon épouse, sans qui ni ce texte, ni moi ne serions.
             

Chaque année, quand poussent au milieu des pierres et des mousses, de tendres chiffonnades de pétales mauves, alors se lèvent deux ombres étranges et incertaines. Elles vont, dans les brumes et le halo de lumière sang et or des soirs d’hiver mourant.

 Ce jardin tout ensauvagé, est-il le leur, ou ne sont-elles qu’en visite ?

Que dit donc ce vieil homme
À son octogénaire compagne ?
Il chuchote et elle lui sourit. 
Qui es-tu donc, ô sénescent poète
Qui d’un mot sait créer un soleil ?

« T’en souvient-il, ma Mie, de ce bouquet de violettes odorantes ; je te l’ai offert un pâle matin d’hiver : le froid figeait le Pont aux Marchés dans une brume ouateuse, blafarde. Le soleil ne nous offrait plus qu’un halo jaunâtre. »

Je les chéris, ces vieux tendres, quand ils vont presque planant. Noueux pourtant, et fragiles, dans cette closerie toute de murets et de pierres déchaussées.  Ils se réchauffent, dirait-on au soleil de quelque jeunesse.

 Assis sur un banc de pierre,
 Entré en vétusté depuis plus longtemps qu’eux,
 Ils demeurent, tranquilles.
Près du puits, leurs regards glissent sur la mousse, 
Vers un lit de verts tendres, semé de mouches parme. 

Les vieux amants se taisent depuis longtemps.  Ces deux-là guettent les violettes, qui dans les matins de l’hiver glacé, parsèment l’ombre mousseuse du puits séculaire et pourfendent les maigres gazons de leurs corolles froissées. 

T’en souvient-il, ma Mie, de ce bouquet de violettes odorantes ; je te l’ai offert un pâle matin d’hiver : le froid figeait le Pont aux Marchés dans une brume ouateuse, blafarde. Le soleil ne nous offrait plus qu’un halo jaunâtre

Humble, à leurs pieds, comme déposées, viennent là quelques fleurs   Qui, chaque année, signent leur histoire et saignent de leur passé.  Tendres, sur le tapis de mâche de leurs feuilles rondes,
Elles leur sourient, graciles joues violacées de givre.

L’homme, tout tourné d’arthrose et de fêlures, dans un souffle de vent, - je l’entends ! -, glisse à sa compagne : « Te souviens-tu, ce matin-là ? La brume nous faisait un cocon de gaze ! Le soleil blafard ne perçait que d’un halo de citron glacé. Mais l’hiver n’y pouvait rien, nos cœurs étaient en flammes… De quelques fleurs que je t’ai alors, offertes … Dieu, ensemble, quel chemin, nous avons fait ! Nous sommes toujours là, et je t’aime encore!».

Sa compagne, toute embellie de silence,
 Se souvient, elle aussi :
« Combien de tourmentes, d’angoisses et de colères,
Et combien, pourtant, de bonheurs ! »
Tous vécus, cœurs et corps mêlés.
Et puis, au vent dispersé
Une dynastie, née de nos flancs ! »

Soudain les deux se regardent. Leurs mains et leurs corps se cherchent, Avec la lenteur d’une infinie tendresse ; et leurs yeux brillent de pépites mouillées !  Qui sont ces silhouettes d'ouate venteuse ?

Une légende court autour du vieux puits : 
Un vieillard désespéré de voir sa compagne perdre,
Jusqu’au souvenir de son nom, y sauta avec elle.

                                                                                            
             ©SergeDe La Torre
             http://instantsdecriture.blogspot.fr
             http://decoeuretdencre.blogspot.fr








Avez-vous vu ces petits singes roses devant la grotte de la blanche prêtresse, les lézards de jade ont changé de look, ils veulent prendre part à la fête, faire la parade avec les zèbres de Somalie, avec le léopard des hautes herbes, avec les araignées velues de Guyane et la mygale du Guatemala, en compagnie d'une palanquée de roitelets, des oiseaux rouges de Grande Terre, des tortues géantes, des gazelles et du fourmilier, tout le monde se regroupe, ils savent que ce jour est attendu, que l'avenir de leur monde est en jeu ...


Ils se sont rassemblés
le plus beau a pris la pose
et la bonne place

conviés a une réunion
ils ont répondu présent


Il est des espaces, des jungles et des déserts que tu ne connaîtras pas, ils sont réservés à l'innocence des bêtes, l'homme n'y a pas sa place....

Marine D









Luna, petite fée de la Lune

Si vous me demandez ce qu’est pour moi la magie, je vous réponds ce soir, ce sapin, ces fleurs, les herbes qui racontent des histoires au vent à moins que ce ne soit le vent qui les raconte aux herbes.

Le vent, les herbes
les mots doux de la terre
s’envolent au ciel

La magie c’est aussi, ici dans ce décor de conte de fées, le souvenir d’un miaulement furtif, il faisait nuit noire, celui d’un chaton perdu.

Juste une plainte
enveloppée de l’ombre
et ma cécité

Le lendemain, une autre voix, plus rauque se fait entendre. Qui es-tu ? je demande. Et la voilà qui s’approche flanquée de son chaton. Ce fut comme un émerveillement. Comment a-t-on pu les abandonner ? L’humain n’est pas toujours fréquentable.

La gentillesse
brûle dans son regard
un don du ciel

Je lui parle.  Il me semble la connaître depuis toujours ? Elle se frotte contre moi, si confiante. Mon cœur fait une embardée. Son chaton indifférent ne voit qu’elle, tout comme moi. Je l’aime déjà bien trop pour la laisser errer la campagne. Ma fille l’adoptera.

Son amour offert
sans crainte ni retenue
est un don total

Elle la baptisera Luna, petite fée de la lune, Louloune.

Ce soir, les fées qui nous l’avaient confiée sont venues la reprendre.  Nos cœurs meurtris la pleurent. Mais en fermant les yeux nous savons son absence auréolée de lumière. Nous remercions l’Univers d’avoir croisé nos chemins.

Petite Luna
ce soir je chante pour toi
ce conte d’amour.

Adamante Donsimoni 



Ce 12 février 2018, jour du départ de Luna, j’ai écrit ce texte, un bien triste cadeau d’anniversaire pour ma fille.



Le coin des retardataires 





Nina s'est installée dans l'hiver, chaussons blancs et provision de laines, quelques romans d'amour et...
la fuite du temps.
Un nouvel hiver, une autre solitude qui s'égoutte sur ses vitres de brume et son ciel de cafard.
Presque le bout du monde, la plaine ensevelie sous des couches de silence.

Au bout du jour, peut-être
la consolation
des beautés ouatées du couchant

Le vent a mugi aujourd'hui, porteur de souffles vagabonds, de soupirs douloureux,de défaite.
Les heures creuses, une à une, s'enlisent.

Le rêve enfui
écouter les battements de cœur
le passeur de sourires

Où vas-tu Nina, dans ce sentier aux herbes buissonnières, déjà fanées, déshabillées de vie ?
Trouveras-tu la porte de l'oubli, l'odeur des pétales de jasmin, la respiration soyeuse d'un jour de joie ?

Un chemin de hasard
une ribambelle de cyclamens rosissants
cadeau des heures douces

Tu vois, ton pas se presse et le rose des fleurs embellit ton sourire .

Balaline
  http://balaline.eklablog.com/